1872-1873 vit Cézanne s'y installer laborieusement.
L'engouement créé par Daubigny n'est pas le facteur qui détermina son choix. Il se décidait à étudier le paysage carrément sur nature, de plus, se trouvant à l'étroit avec femme et enfant dans un logement parisien, il cédait d'autant mieux aux conseils de Pissarro, alors à Pontoise, et choisissait Auvers ou le docteur Cachet avait acheté sa propriété l'année précédente.
Dix-sept ans plus tard venait Van Gogh.
La renommée artistique des bords de l'Oise survivait à Daubigny, particulièrement chez les peintres américains, mais c'est encore par l'entremise de Camille Pissarro, auquel Théo s'était adressé, qu'Auvers fut adopté.
Le calme, le pittoresque du village avaient été vantés par Pissarro qui n'avait pas moins recommandé le séjour à cause de la présence du docteur Cachet en qui il avait toute confiance, qu'il estimait en outre comme un fervent ami des artistes.
Des fructueux séjours de Cézanne et de Vincent les historiens d'art ont à peine parlé ou de façon fort superficielle, l'importance cependant, en fut grande, décisive, bien supérieure à leur courte durée.
J'ai acheté à Auvers, un terrain de 30 perches, tout couvert de haricots et sur lequel je planterai quelques gigots si vous venez m'y voir, sur lequel on est en train de me bâtir un atelier de 8 mètres sur 6, avec quelques chambres autour, ce qui me servira, je l'espère, pour le printemps prochain. Le père Corot a trouvé Auvers très beau et m'a bien engagé à m'y fixer pour une partie de l'année.
Daubigny et son fils Karl attirèrent dans le pays pas mal d'artistes, connaissances et amis : et, grâce à la célébrité acquise par le père, ce mouvement se continua longtemps après leur mort.
La liste serait longue si l'on devait la dresser complète, du simple passager aux peintres américains et anglais comme Sprague-Pearce et Robert Wickenden qui se fixèrent dans le village; de toutes façons, il convient de mettre Corot en tête bien qu'il n'y ait guère travaillé; Daumier, de Valmondois, ainsi que Jules Du pré, de l'Isle-Adam sont dans le même cas, puis viennent Geoffroy-Dechaume, Oudinot, Guillemet, Perret, Beauverie, Delpy, Allongé, Damoye, et Mlle Bourges.
Venus tous deux pour le paysage, Cézanne et Vincent ne perdirent cependant de vue ni la figure ni la nature morte, mais presque aussi mal logés l'un que l'autre pour un travail d'intérieur, ils acceptèrent d'autant plus volontiers l'offre du docteur de venir à la maison et d'utiliser le grenier, transformé d'ailleurs en atelier sur le conseil de Cézanne.
Une occasion de découvrir les dernières parutions de leur collection Les Plis, avec 6 nouveaux titres.
La nuit est couleur, Vincent Van Gogh
Sur le bon usage des mauvaises santé, Marcel Proust
Dans l’ombre des choses, Stefan Zweig
Une heure de littérature nouvelle, Arthur Rimbaud
Nos têtes audacieuses, Louisa May Alcott
Le bonheur au coin de la rue, Rosa Luxemburg