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EAN : 9782490972012
Moltinus (25/03/2019)
4.06/5   32 notes
Résumé :
Durée 4 Heures, 38 Minutes

50% flic, 50% spectre, 100% FATAL !

Année 80, Paris, il chevauche la nuit sur sa moto chromée, hantant les rues enfumées de la Capitale.

Que peuvent faire Leïla et Fusain pour arrêter cette menace sans visage, caché derrière un casque noir comme l'éternité ?

Le Motard fait rugir son moteur, et sa soif de vengeance ne connaît pas de frein.
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Livre audio – Lu par Alexandre Cardin : 4h38

Etrange et surprenant thriller-historico-fantastique que j'ai beaucoup aimé ! Paris dans les années 1980, du racisme anti arabe à tous les coins de rues, une bande de jeunes “allergiques au coiffeur” qui manifestent contre les exactions de la police ; quelques vieux immigrés d'un foyer Sonacotra et un “voltigeur” casqué qui maraude avec l'envie d'abattre sa matraque pour tuer !

Etonnamment ça part dans tous les sens mais sans en perdre aucun ! Les Catacombes nous mènent dans l'antre d'une entité indéfinie, manifestement issue de légendes maghrébines ! Les coups de babouches détendent l'atmosphère, pour le lecteur ; l'angoisse monte avec la moto qui ronronne et le casque qui miroite, les mouches transparentes qui harcèlent et les odeurs entêtantes sonnent le lecteur ! Les personnages sont caricaturaux mais s'harmonisent avec l'histoire foutraque et tragique !

Une excellente lecture d'Alexandre Cardin a fait que je ne me suis pas égarée dans les noirceurs mais il faut une certaine attention pour ne pas perdre le fil et ne pas chercher à tout comprendre !

#HanteVoltige #NetGalleyFrance

Challenge Mauvais Genre 2022
Lecture Thématique juin 202 : Les titres à rallonge
Lecture Thématique Polar juin 2022 : Couvertures sombres
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Un voltigeur fou (les policiers chargés de disperser les manifestants dans les années 1980), plutôt néonazi poursuit avec son complice les marginaux qui lui déplaisent, les punks, les goths et les arabes. Trois jeunes punks (Fusain, La Santéria et Byron) passionnés d'explorations souterraines vont se retrouver malgré eux les proies de ces fous après avoir tenté de sauver Leila, une beurette dans une manifestation contre les bavures policières. Par chance elle arrive à se cacher dans de vieux bains municipaux abandonnés depuis la guerre et un clochard âgé qui sent vraiment très mauvais l'aidera à échapper aux motards. Nos explorateurs rencontreront une créature fantastique, issue du folklore maghrébin dans les sous sols parisiens, heureusement Papy Pantoufle et ses compères surveillent la bête et aideront les jeunes à se débarrasser des méchants.

Un excellent roman fantastique, qui peut sembler fouillis tant cela part dans tous les sens, mais au final tous les brins disparates s'assemblent pour former une superbe gerbe. L'auteure semble s'être beaucoup amusée avec cette intrigue échevelée, et nous aussi. Elle est teinté d'humour noir et de belles trouvailles, comme la nécromotive (une sorte de métro fantôme qui circule à grande vitesse sur une ligne désaffectée durant la nuit). On trouve de nombreuses formules belles et originales, j'ai beaucoup aimé ce style décoiffant.

On peut trouver les personnages peu travaillés et caricaturaux, mais ils correspondent très bien à l'histoire. Ces trois punks sont en fait très drôles, jusque dans leurs outrances avec leur humour potache. Leila/Elsa joue surtout un rôle de faire valoir pour ses compères, quant au club de papys maghrébins qui surveillent le monstre, ils sont vraiment adorables, coup de chapeau …. euh de pantoufle particulier pour le chef de la bande qui veille sur la ville et sa communauté. L'auteure utilise les préjugés à leur encontre pour les retourner, ce que je trouve très réussi. Par exemple, l'agent d'accueil du foyer Sonacotra voit en Papy « un vieux bicot fêlé « , l'intéressé le laisse penser et en profite pour accomplir son job de gardien de la ville dans l'ombre avec ses amis, peu de gens savant qu'ils furent des résistants héroïques.

Le contexte des années 1980 est bien présent avec sa lutte entre les skins et les punks (et compagnie), il y a un fort racisme anti-arabe, les souvenirs des bavures policières présentes et passées (les ratonnades de 1961) sont bien vivants dans la tête des divers personnages. Et dans ce contexte précis surgit le fantastique, ce qui est original et intéressant. Il y a deux grandes scènes fantastiques, la confrontation avec le monstre dans les sous sols et la scène du cimetière à Montmartre, qui est plus originale et vraiment géniale.

Donc j'ai beaucoup aimé ce roman qui mérite un coup de coeur, je le recommande chaleureusement aux amateurs de fantastique. Un grand merci à Netgalley et aux Editions Voolume pour cette belle découverte.

#HanteVoltige #NetGalleyFrance !
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Un roman peut-il être à la fois con, intelligent, foutraque, bien construit, drôle, tragique, fantastique, réaliste, engagé et militant ? Nelly Chadour fait de la haute voltige avec brio.
Un véritable coup de babouche dans la gueule.

On rentre assez rapidement dans le vif du sujet, dans cette époque raciste où les flics cassent de l'arabe tranquillement dans ce Paris des années 80, avec le meurtre de Malik Oussékine alors que les étudiants et les lycéens battaient le pavé à propos d'une énième réforme de l'éducation. Au milieu de ces révoltés, une bande hétéroclite de punks, goths et beurette, "tous allergiques aux ciseaux du coiffeur."
Et puis, il y a le voltigeur, avec son casque immaculé, qui désire "envoyer au diable tous les fils du Maghreb".

On se prend à cette histoire tragique, drôle et fantastique et les pages s'enfilent à grande vitesse. On va pas se mentir, les persos sont caricaturales, cela part dans tous les sens mais on prend du plaisir à lire une page puis une autre. C'est foutraque, mais on passe un bon moment.
Mais au fur et à mesure, les fils épars se rejoignent, l'intrigue prend alors toute son ampleur. Et je me dis qu'au final tout cela n'est pas si con que cela, l'intrigue fait sens. Et pour cause, ici, on se retrouve avec de vrais personnages que l'on côtoie dans notre vrai vie, ceux dont on parle très peu en littérature, les marginaux, les arabes, les punks et autres. La lie de la société bien pensante. Et ça fait un bien fou, tellement c'est rare.
Il y a aussi ce Paris interlope, loin de l'image d'Épinal, et des touristes. Les 2-3 références que j'ai vérifié existent bel et bien. Il y a aussi et surtout ce vieil arabe Ahmed, alias Papy Pantoufles, un Yoda beur qui me restera en mémoire longtemps.

Ajouter à cela des sujets faits divers pas si divers : le racisme, les ratonnades, les skins et les bavures policières. Ça fait du bien d'entendre reparler de Malik Oussékine, tué par ceux qui devait le protéger. Tout y est : la colère, rentrée, refoulée devant les injustices. Mais il y a aussi la fraternité.
Mais ici pas d'apitoiement, pas de leçon de morale, on se marre et on réfléchit en même temps. l'autrice se paye même le luxe de jouer avec nos représentations sur les maghrébins pour mieux les retourner : la débrouillardise, le système D, les apparts aux pièces minuscules qui se transforment en loft à la barbe du proprio.
Et d'un roman ancré dans les années 80, Nelly Chadour se paye le luxe de les relier avec des d'autres drames des années 60 pour mieux faire ressortir les avancées sociales de notre époque. Enfin, à ce que l'on dit...

En 192 pages, tout est dit. Je me suis surpris à me payer des franches parties de rigolades en lisant certains dialogues. Chapeau bas à Nelly d'avoir fait rentrer tout cela en si peu de pages. Et que tout se se tient. de la belle ouvrage, je dirais même de la haute voltige.
Et puis un livre qui fait un parallèle entre les mouches (à merde ?) et les flics racistes, moi, ça me fait rire.
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C'est l'histoire d'un goth, d'un métis cubain et d'un Irlandais qui rencontrent un papy kabyle à la sortie des bains-douches...

Ça commence comme une mauvaise blague et ça part en cacahuète totale, mais qu'est-ce que c'était bien !

Drôle de mélange qui fait mouche (ou drosophile ectoplasmique , comme on veut...).
C'est à la fois totalement barré et construit au cordeau. Les personnages sont complètement improbables et pourtant crédibles. La langue conjugue tous les niveaux avec fluidité et on trouvera même un joli zeugma de bon aloi.
Mention spéciale aux références littéraires qui passent crème, je vous livre ma pref : "c'est le Terminator tout entier à sa cible attaché". L'air de rien, l'autrice mélange Racine et Schwarzie. Ça donne le ton.

Attention quand même, c'est une "histoire avec de gros morceaux de gauchisme dedans". Je préviens.
Les ratonnades et les flics meurtriers sont au coeur du sujet. Mais c'est du passé, ça n'existe plus... Pas vrai ?




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Retour dans les années 80, dans un Paris en proie aux tensions sociales (toute ressemblance avec des évènements récents est fortuite... ou pas ^^). 1986, personnellement j'avais 5 ans, alors je ne me rappelle pas vraiment ce qui remuait la France à cette époque. Penchons-nous un peu sur la background de ce récit pour vous replacer dans le contexte :

Jacques Chirac vient d'arriver au gouvernement et veut faire passer une loi (la loi Devaquet) pour imposer une sélection à l'entrée de l'université. le texte, plutôt mal accueilli, entraine d'importantes manifestations étudiantes que le ministre de l'intérieur, Charles Pasqua, ordonne de traiter avec fermeté. Malik Oussekine et Abdel Benyahia resteront sur le carreau et la loi sera retirée. Une victoire amère pour la jeunesse. Cette époque est aussi une époque de vie en meute : skinhead, punks, gothiques... les mouvements alternatifs sont multiples et d'une certaine manière façonnent la jeunesse qui se redécouvre une voix après les manif de mai 68.

Dans Hante voltige, nous nous retrouvons dans un Paris en proie à cet atmosphère entre malaise et effervescence. Nous y rencontrons une bande d'amis étudiants parisiens en pleine manifestation contre les violences policières. Sur fond de racismes et d'intolérance, de rivalité entre punk et skinhead, nous suivons ces trois compères dans le Paris underground... dans tous les sens du terme.
Nelly Chadour place son récit dans une époque peu abordée en SFFF ce qui m'a dérouté dans un premier temps puis m'a complètement conquise ensuite. Les années 80, les punks, les voltigeurs, l'autrice nous fait parcourir le bitume sur et sous la capitale dans un tempo d'enfer et avec un brin de fantastique parfaitement dosé. J'ai adoré l'ambiance qui ce dégage de ce court récit qui mêle habilement histoire parisienne et légendes urbaines. Dans ce capharnaüm à l'atmosphère un peu poisseuse, nous suivons trois étudiants qui jouent aux apprentis Indiana Jones dans les catacombes de Paris. Affublés de pseudos (Jean-Philippe ça fait pas très punk c'est vrai ;) ), notre trio d'anti-héros paradent dans ce Paris souterrain où le présent et le passé se mêlent. Et où ils vont se retrouver poursuivis par deux voltigeurs qui ne demandent qu'à casser du jeune... arabe de préférence.Comprendre la situation, y remédier de préférence sans trop se faire remarquer, tout en traversant Paris accompagné d'un papi pantoufle qui a plus d'une charentaise dans sa poche... euh à ses pieds, et bien c'est tout un feuilleton qui fleure bon les années 80 : l'agence tout risques version Punk !J'étais déjà très fan de la plume de Nelly Chadour depuis Espérer le soleil et avec Hante Voltige, c'est définitif : la style et le ton de l'autrice, j'adore. Avoir choisi un contexte original et peu abordé pour ensuite proposé un récit sombre teinté d'humour noir est vraiment excellent. Arriver en plus à un faire un texte d'actualité qui dénonce aussi bien les violences policières que le racisme et la haine de l'autre, et bien pour moi, c'est juste parfait. Hante Voltige est complètement dans le style des Saisons de l'étrange, proche d'un style série B, on pourrait parlait de : Magnum chez les punks (sans la ferrari mais avec autant de classe ;) ).


Enquête et fantastique, histoire et culture pop, thème d'actualité et originalité, cette première lecture des la saison 2 des Saisons de l'étrange m'a complètement conquise. Hante voltige est un court roman fantastique prenant, dont les personnages haut en couleur porte un récit riche en références et dont le style grinçant est franchement jubilatoire. Bref, vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Même si tout le monde sait dans le foyer que les deux vieux ne partagent aucun lien de parenté, nul ne se serait avisé à en faire la remarque à Papy Pantoufles. Malgré sa stature microscopique et ses yeux plissés d’homme qui a longtemps regardé les réverbérations du soleil sur le désert, son drôle de bonnet blanc cousu de symboles berbères et son immense chemise rayée qui lui bat les mollets, il impose le respect. Particulièrement en raison de ses connaissances des moindres recoins de la capitale, son don pour trouver toute denrée demandée contre une somme dérisoire ou de menus services, et sa force de frappe à la babouche. Car son surnom ne vient pas seulement de son pas traînant : le vieux excelle dans l’art de la mandale pantouflée. Un mot de travers, une insolence, et vlan ! Avant que l’œil n’ait saisi le geste, la joue enregistre la douleur cuisante.
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"Jean-Philiiiiiiippe !"
Jean-Philippe c'est moi. C'est l'horreur de ce prénom composé que j'essaie d'enterrer sous mon look de corbeau et mon pseudo idoine hérité d'une de mes armes de création préférée : Fusain. Et voilà que la peste bubonique qui me sert de frangine claironne mon patronyme en me collant sa pancarte dans la tronche.
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L’endroit fleure bon le vieux vomi et la boulette d’héro cramée. Jamais voulu toucher à cette saloperie, c’est pour cette raison que je fraye plus volontiers avec les goths et les métalleux, qui se contentent d’être alcoolos.
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« Alors, Papy, on revient d’une nuit blanche ? Ça devait être quelque chose.
– M’en parle pas, gamin, j’ai causé pendant cinq heures avec les flics, j’ai entrevu l’infini du néant emprisonné sous des boîtes crâniennes étroites.
– Veinard ! Moi j’y ai eu droit pendant vingt-quatre heures sans un mot d’excuse quand ils ont fini par reconnaître leur erreur. Mais apparemment, c’était pas leur faute, c’est nous qui nous ressemblons tous.
– C’est parce que nous sommes tous frères de misère, gamin.
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Quand à la Santeria il avance avec une dignité royale malgré ses bottes en caoutchouc montant jusqu'à mi-cuisse. Même si mon ami exerce souvent sur ma personne des envies de meurtre, je lui suis reconnaissant d’être aussi organisé dans ses lubies et je bénis son sens de l'orientation et l'équipement qu'il garde en dépôt dans son deux pièces de la rue Vavin ( nom qui nous a toujours fait marrer Sam et moi, pour des raisons particulièrement débiles que vous n'aurez qu'à deviner) : en plus des bottes, des vareuses imperméables et des casques, des cartes, des boussoles, sacs à dos avec gourdes et rations de survie, lampes, piles... et que c'est tes rats, comme dirait ma sœur.
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Videos de Nelly Chadour (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nelly Chadour
A l'occasion de la première édition du Festival Hypermondes, rencontre avec Nelly Chadour autour de son ouvrage "Avant 7 jours" aux éditions Les Moutons électriques.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2554398/nelly-chadour-avant-7-jours
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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