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C'est un conte.
"La terre ne sera habitable qu'après la disparition de l'âpre lutte économique quand la sagesse sera la même pour les peuples et pour les rats".
Mon Loup Alpha ne dit pas autre chose ; il remplace "rats" par "loups".
Dans les tranchées des Ardennes, pendant la guerre de 14, les Poilus sont confrontés, non seulement aux Allemands, mais aussi aux rats. Ils les chassent. La réflexion du colonel sauve celui-ci : il sera testeur de gaz allemand !
Alors Victor Juvenet l'apprivoise, et l'emmène partout avec lui. Il le baptise "Ferdinand".
Ferdinand ne parle pas, mais comprend tout, et plus tard, il écrira ses mémoires.
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Pierre Chaine, qui a fait la guerre comme lieutenant artilleur, en profite, dans cet écrit de 1917, pour critiquer la guerre, par l'intermédiaire de Ferdinand, comme l'a fait La Fontaine avec les courtisans, Nietzsche avec "Humain, trop humain", ou moi avec Alpha sur quelques déplorables comportements humains.
.
On y va...
La paperasse administrative bien française ;
La moquerie des planqués de l'administration vis-à-vis de "la chair à canons" ( cf Louis-Ferdinand Céline qui en parle très bien) qu'ils nomment "les poires" ;
la moquerie de ceux du front vis-à-vis de l'Etat Major quand un des leurs ose pointer son nez hors des bureaux pour s'aventurer jusqu'au front ;
le jonglage des gars en première ligne avec les obus allemands qui NDL : ressemble aux premiers jeux vidéos quand on devait éviter les petits traits blancs qui tombaient du haut de l'écran ;
le rôle essentiel du caporal sans lequel les ordres de l'Etat Major ne sont que des "sons" ;
la guerre qui vole sa jeunesse aux Français ;
l'âme dite "stoïque" qui devient insensible aux morts quand ils sont trop nombreux ;
le jeu de ping-pong d'obus au dessus de la tête de la section planquée dans l'herbe.
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Mon impression est négative.
Pourquoi ? Je suis saturé des histoires de guerres.
Cependant, j'avoue que l'histoire de Ferdinand est distrayante, et pleine d'humour, surtout lorsqu'il raconte la mésaventure du cake de Noël et de ses rebondissements avec Hugon !
Il y a aussi deux belles histoires d'amour...



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Après Esope et puis La Fontaine, l'auteur de ce roman a la bonne idée de raconter la vie des Poilus de la Grande Guerre, le quotidien dramatique ou pas des hommes à travers les pensées du rat Ferdinand.
Comme toujours et partout, les rats suivent les hommes, y compris dans les conflits. Sur le front, les rats dévorent les cadavres et dans les tranchées, ils imitent les hommes. Cachés, ils attendent la livraison par camion des denrées, et chipotent ce qu'ils peuvent attraper. Un jour le colonel du bataillon 370 lance la chasse avec prime. Juvenet, un joyeux luron, promu lieutenant-mitrailleur, prend au piège un maousse qu'il surnomme Ferdinand. le colonel décide de le garder vivant dans sa cage pour servir d'avertisseur en le plaçant en avant-poste en cas d'attaque de gaz de combat. Puis la routine et l'ennui dans la tranchée font que Ferdinand devient le rat domestique et plus tard un vrai ami respecté. Un jour Juvenet change de poste et la bouche inutile est libérée. Hélas la compagnie humaine manque au rat. Auparavant, il avait eu une liaison avec une belle ratine, mais la passion observée chez les humains est autrement plus virulente. Surtout en voyant toutes ces lettres d'amour qui transcendent les soldats déprimés.
Avec un peu de chance, Ferdinand retrouve Juvenet et regagne sa cage, heureux. Porté en triomphe par les soldats, il est gavé de lard, car sa seule présence amicale a relevé le moral des troupes. Que fait-on dans les tranchées, en dehors des périodes de combat ? On attend en se racontant des histoires. Ferdinand est témoin de toutes ces anecdotes, décrites au lecteur d'un air détaché, avec un esprit caustique, assez subtil pour détourner la censure. L'attente de la mort est omniprésente, pour les rats et les hommes, mis à égalité durant quatre ans. « Tous les sifflements des balles et des obus nous rappellent qu'ils viennent d'épargner des vies, puisqu'ils ne font que passer ». Les méditations de Ferdinand sont d'une grande richesse. Il sait que les conditions de vie de l'ennemi sont égales, puisqu'il va les visiter. Cette époque est fascinante, mais l'auteur la traite avec détachement et philosophie.
Si son oeuvre commence par un feuilleton satirique, cela permet à la censure de laisser faire en dédramatisant la guerre. Si Pierre Chaine écrit en style poétique, cela rend la narration des faits plus supportable. Sa prouesse est là, et par son côté théâtral, il pousse aux réflexions multiples (n'oublions pas qu'Anatole France a écrit la préface du volume). C'est un avant-gardiste, car un siècle plus tard, sa plume n'a pas pris une ride. Il peut traverser les époques avec un sujet inépuisable. Les rescapés étaient là pour témoigner de la bêtise de la guerre, et pourtant …
Les éditions Louis Pariente ont produit un ouvrage très pertinent, avec les illustrations et des notes de bas de pages très riches en faits historiques.
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Facile à lire pour des élèves de collège/lycée professionnel. Il permet la création d'activités sympathiques pour les faire écrire et parler.
Bien écrit, il n'est pas dur à lire. C'est assez original.
En attente de le trouver sous son format original car il s'agit d'extraits.
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Mémoires d'un rat est un récit de guerre qui nécessite une base de connaissances sur les conditions de vie des Poilus pendant la Première Guerre Mondiale, dans les tranchées et au front - connaissances sur l'organisation de la vie militaire, l'alimentation, l'hygiène, les loisirs (si l'on peut dire), et surtout la censure et la propagande. C'est en tout cas un texte idéal pour le programme de Troisième, avec l'apport de l'histoire. Toutefois, mon intérêt pour ce roman va bien au-delà du document qu'il offre sur le quotidien et l'état d'esprit des soldats au front, car l'auteur y fait preuve d'une si féroce et réjouissante ironie que je me suis littéralement régalée de cette brève lecture.

Jugez plutôt : Ferdinand, le narrateur, se fait bêtement attraper par gourmandise, alors qu'il menait la vie de rat de tranchée la plus amusante qui soit. Il va devoir composer avec sa nouvelle situation de prisonnier, et vivre au milieu des soldats. Cependant, une solide amitié se noue avec son maître, Juvenet, amitié qui se renforce lorsqu'un gradé décrète que les rats sont d'une grande utilité pour prévenir d'une attaque aux gaz. On se doute que les Poilus ont quelque antagonisme avec les rongeurs, mais à présent c'est en véritable mascotte du régiment que Ferdinand fait honneur à son maître. Un changement s'opère : Ferdinand est touché par la fierté patriotique, et s'éloigne de plus en plus de sa condition initiale de rat.

Ferdinand connaîtra tous les secrets de la vie du Poilu, puisqu'il sera transporté dans sa petite caisse aussi bien au front, sous les obus (sauvant ainsi la vie de son maître et lui valant la croix de guerre), qu'à l'arrière dans les cuisines. Enfin, Juvenet et lui seront même de la partie lors de l'offensive de la Marne. de son oeil de rat, à la fois acteur et spectateur des tribulations des hommes, Ferdinand observe et nous livre ses réflexions sur les aléas de la vie de Poilu. C'est parfois très drôle, parfois d'une ironie grinçante, parfois même poignant, mais cela fait réfléchir, et l'on saisit vite l'universalité du propos. le commentaire annonce un récit accessible, mais c'est bien plus que cela : il nous plonge littéralement au milieu des combats, ou de la vie ennuyeuse des soldats, toujours dans l'attente de commandements qui ne viennent pas, ou mieux, de la relève. Car chacun a une conscience aiguë d'une chance qui pourrait ne pas durer.

Il s'agit également d'une charge contre la vie à l'arrière, qui se déroule comme si de rien n'était, et lorsque le Poilu rentre pour une permission, certes on le fête, mais il est tenu de correspondre à l'image glorieuse qu'on veut se faire de la guerre, car avant tout, n'est-ce pas, il faut bien parader grâce à lui, et profiter un peu du lustre patriotique qu'il permet de se donner... à peu de frais. On ne peut s'empêcher de penser que le véritable retour, une fois démobilisé, sera difficile. C'est un constat amer, mais toujours humaniste auquel se livre l'auteur, qui a vraiment bien exploité la condition animale de son narrateur. Pour tout dire, je vois là un essentiel, et vais de ce pas le commander en version intégrale, car j'ai été déçue que cette édition scolaire ne propose que des extraits choisis, même si l'ensemble est arrangé avec cohérence.
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Ce roman inclassable est construit comme l'autobiographie d'un rat des tranchées, devenu soldat.
L'auteur s'inspire de sa propre expérience de "poilu" durant la guerre de 14-18 pour raconter, de manière humoristique et anthropomorphiste, les aventures d'une petite bête intelligente qu'un combattant a pris sous sa protection en qualité de lanceur d'alerte...aux gaz (ce qui pouvait correspondre à une certaine réalité, les animaux s'enfuyant étant un signal de danger).
L'horreur de la guerre et l'absurdité de la vie de soldat est décrite avec acuité, grâce à ce biais.
La suite, les commentaires de Ferdinand (le rat en question) s'avère plus philosophique.
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Un chien avec un masque ? Hélas oui, pendant la guerre de 14-18...

Chiens, chevaux ou pigeons voyageurs, ces animaux innocents, furent mêlés à l'horreur de la grande guerre! Ferdinand fut l'un d'eux. Ce rat est le nar-rat-teur de ce livre...

"Je ne suis pas un rat d'opéra. N'attendez pas de moi des récits polissons, ni des contes égrillards. Je ne suis pas, non plus, un rat de cave... Enfin, ce serait m'offenser que de me confondre avec un rat d'hôtel. "

Mon compagnon d'infortune était le soldat Victor Juvenet (sale, hagard, couvert de vermine) rat-conte Ferdinand. Lequel des deux était le plus poilu?

"Pas d'héroïsme souriant, ni bavard. Un humble rat de tranchée ne peut offrir qu'une litté-rat-ure terre à terre."

"Moi aussi, j'étais acteur à Verdun."
Promu au rang de détecteur de gaz mortel, Ferdinand fut aspergé, " avec je ne sais quelle drogue. Ma robe gris-brun était devenue bleue horizon. Victor inscrivit au "miniun", sur mon dos, le numéro de mon régiment"...

Malade de peur, Victor reporta son besoin d'amour et d'affection sur moi. Il refusa les ordres imbéciles et "de faire un autre trou" sur un Allemand qui "posait culotte."
Il le manqua exprès et l'autre cavala, pour se planquer, comme un dé-rat-é, dans... un trou à rats.

Ce témoignage de Ferdinand n'est pas du simple rata:
"Ce plat que je vous sers est fade, en vérité comparé aux rat-goûts épicés que cuisinent les grands quotidiens" qui parlaient de bravoure, d'honneur et de... victoire?

"La guerre...Je vois des ruines, de la boue...et des croix de bois, des croix, des croix!" Roland Dorgelès.
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Le récit de la vie dans les tranchées vue par ... un rat : Ferdinand ! L'ensemble est humoristique tout en exposant la réalité. L'auteur ne semble pas penser que le lecteur puisse mesurer tout ce qu'il a vécu. Un bon roman pour découvrir 14-18.
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Mémoire D un rat par Pierre Chaine
Ferdinand ( le personnage principal) est surtout très comique, le livre est très comique avec beaucoup d'humour
Ferdinand vit avec Les français dans les tranchées. le narrateur est Ferdinand, mascotte du soldat Victor Juvenet. Ferdinand retrace ses années de combattant au côté des soldats de la première Guerre Mondiale.

J'ai bien aimé ce livre grâce à Ferdinand le Rat, plein d'humour.

Non fini Tom
3ème5 en 2019-2020
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Découvrir la Grande Guerre depuis le point de vue d'un rat est une expérience interessante et une bonne manière de dénoncer la bêtise de la guerre.
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Bien
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