Le Quatrième Mur

Georges et Sam se sont rencontrés à Paris.
Ils sont miitants dans l'âme contre tout ce que le monde compte d'oppresseurs, chacun à sa manière, douceur et mots pour Sam, colère et violence pour Georges.

Ils ont un autre terrain de partage : le théâtre.
Sam a un vieux rêve, monter l'Antigone d'Anouilh en zone de guerre, en unissant des acteurs belligérants pour une unique représentation, goutte de paix éphémère.

Sur son lit de mort, il légue cette mission à Georges qui n'a jamais quitté la France, lequel s'embarque pour Beyrouth, en 1982.

Le quotidien des habitants de la guerre va l'ouvrir en deux, comme on reçoit la foudre, de la pointe des cheveux jusqu'à la plante des pieds.
Il sera incapable de gérer son retour à la France, à son existence paisible, à sa famille bien à l'abri.

Une fiction improbable mais magistralement conduite, aux accents de réalité insoutenables.
Affreusement magnifique.

Voici un livre qui a eu son petit succès, que j'ai beaucoup rencontré sur les blogs, qui a reçu plusieurs prix comme celui des lycéens en 2013 et qui ne m'a pas plu. J'ai d'ailleurs arrêté ma lecture en plein milieu.

Ce n'est pas qu'il me soit tombé des mains. Il n'est pas inintéressant, pas mal écrit, que du contraire, mais je n'ai pas adhéré à cette histoire. J'ai eu l'impression de perdre mon temps en le lisant, j'ai horreur de ça; j'ai donc préféré abandonner...

Une pièce de théâtre à monter dans un pays en guerre, le Liban. Différentes religions obligées de se côtoyer, de jouer ensemble, de franchir la ligne de démarcation. Voilà le sujet du livre, thème qui ne m'a pas touché contrairement à des milliers de lecteurs, sans doute.

Samuel est juif, grec et juif. Son rêve : monter la pièce "Antigone" d'Anouilh à Beyrouth et, par l'occasion, voleur deux heures à la guerre, rassembler des ennemis sur une scène.

Malheureusement pour lui, il ne pourra pas aller au bout de son projet. Rattrapé par la maladie, il le confiera à son ami, marié et père de famille, qui devra donc quitter la France et la sécurité pour se rendre au Liban en guerre...

Une déception donc pour moi...Je pense que le fait que je ne connaisse pas grand-chose au sujet soit pour beaucoup.
Lien : http://phildes.canalblog.com..

Histoire incroyable: vouloir monter Antigone pour une représentation regroupant un représentant des différentes factions en pleine guerre du Liban!
Retour dans les souvenirs des actualités des années 80, mais avec combien de force car chaque faction est représentée par un personnage qui prend vie et devient vraiment un humain!
Course effrénée vers le destin, avec mise en abîme de l'histoire du héro par rapport à Antigone.
Quelle belle écriture, quels magnifiques personnages.
L'horreur de la guerre…

Le quatrième mur, c'est le mur invisible entre les comediens et le public, c'est celui que Samuel veut traverser en montant Antigone, la pièce d'Anouilh, à Beyrouth pour arracher 2h à la guerre. Il veut une Antigone palestinienne, un Créon phalangiste chrétien, un Hémon druze, une Eurydice chiite... Il faut que chaque camp soit représenté pour que la paix soit possible. On est en 1982, la veille du massacre de Sabra et Chatila...
Ce roman est violent, terrible, complexe et d'une intensité qui arrache le coeur. On voudrait croire que le théâtre peut tout sauver, on touche du doigt le rêve de Samuel, le coeur battant, les larmes aux yeux et puis la folie humaine dévaste tout, brûle nos poumons et hurle à nos oreilles !

Je n'ai pas aimé ce livre, l'idée à la base m'avait séduit mais je me suis très vite retrouvé dans l'ennui, le texte est à mon goût très confus, je n'ai pas cru à l'amitié entre Georges et Sam, et j'ai cette sensation d'avoir deux personnages qui s'inventent une guerre qu'ils n'ont jamais vécu.

C'est une grande claque que ce livre-là ! On n'en sort pas indemne, ou en tout cas pas tout à fait pareil...l'idée est impensable mais tellement poétique : monter l'Antigone d'Anouilh à Beyrouth en pleine guerre du Liban (1982). C'est la promesse de Gorges, metteur en scène militant, à son ami Simon, grec et juif. Mais une tragédie reste une tragédie et c'est la guerre, avec toutes ses horreurs, immédiates et traumatisantes, qui s'invite au spectacle. Sorj Chalandon s'inspire de son remarquable travail de reporter de guerre pour nous faire pleinement ressentir la brutalité des massacres et le besoin de mise à distance après, quand c'est possible. L'art a cette vertu là, heureusement. Un texte fort mais nécessaire .

Quelle claque…

Ce livre est poignant, magnifique , dur, émouvant, bouleversant …

Georges a fait la promesse à son ami Samuel de mettre en scène Antigone et jouer cette tragédie dans un Liban en guerre.

« Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs »

Un roman en reflet avec Antigone d'Anouilh écrit avec une telle intensité par Sorj Chalendon

J'ai adoré ma lecture

J'ai un peu regretté mon inculture en lisant ce récit (tant sur la guerre au Liban que sur l'oeuvre d'Anouilh) mais j'ai beaucoup aimé ce livre et le style de Sorj Chalandon. Je favorise au maximum les autrices aux auteurs (Alice Coffin sort de ce corps) mais je ne regrette pas ce choix de lecture !

Au théâtre "[le quatrième mur] (...) est une façade imaginaire, que les acteurs construisent en bord de scène pour renforcer l'illusion. Pour certains, un remède contre le trac. Pour d'autres la frontière du réel. Une clôture invisible(...)"

Le Liban dans ses frontières actuelles fut fondé par la France, sous mandat de la société des nations, en 1920, dans le cadre du démantèlement de l'empire ottoman. de cette terre multiculturelle et multi confessionnelle "nous" avons donc voulu faire un état. Ajoutons y des milliers de réfugiés palestiniens et une implication de fait dans le conflict israélo-palestinien et "nous" aurons semé les graines d'une instabilité durable.
Samuel, juif grec de Salonique ayant fui la dictature des colonels et réfugié en France a un projet fou : voler deux heures à la guerre en faisant jouer Antigone de Anouilh à Beyrouth, en 1982, en plein théâtre de guerre par des acteurs empruntés à chaque camp . Druzes, maronites, chaldéens, arméniens, chiites et palestiniens devront donc poser les armes quelques heures pour revêtir les habits d'Antigone, de Créon ou de Jocaste.
Sorj Chalandon nous amène malgré la guerre, avec ses protagonistes à la rencontre de ces peuples et nous fait découvrir des pans de leurs cultures, les petites choses auxquelles chacun s'accroche rendant difficile la vie ensemble et la réalisation de ce projet, les rancoeurs de l'histoire, les justifications...
Le quatrième mur suffira-t-il pour protéger les acteurs de la guerre ?
Engagé et politique mais aussi très poétique et profondément humain, ce goncourt des lycéens, truffé de références culturelles et magnifiquement écrit est sans aucun doute à ajouter à vos listes.