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4,27

sur 3136 notes
Ce roman se déroule dans les années 1980, à Paris et Beyrouth.
Le «quatrième mur» est un terme qui désigne, au théâtre, le « mur » invisible que construit inconsciemment l'acteur qui joue entre la scène et le public, et qui le protège. Il maintient l'illusion théâtrale, et l'acteur brise ainsi le quatrième mur et l'illusion théâtrale lorsqu'il s'adresse au public.
Son ami Sam, Samuel Akounis, pacifiste Grec, juif dont la famille a péri en déportation et réfugié à Paris lors de la dictature des colonels, metteur en scène au théâtre est hospitalisé en phase terminale d'un cancer. Sam avait un projet utopique : monter "Antigone", la pièce de Jean Anouilh à Beyrouth en guerre, pour rassembler des acteurs issus des différentes factions politiques et religieuses impliquées dans le conflit. Il demande à Georges de réaliser ce projet à sa place.
Georges laisse alors Aurore, sa femme, et Louise, sa petite fille, pour partir au Liban, en pleine guerre. A Beyrouth il va rencontrer les acteurs d'Antigone, sélectionnés par Sam : druze, chiites, sunnites, palestiniens, chrétiens, et va aussi découvrir les atrocités de la guerre.
J'avoue ne pas comprendre grand chose à ce qui s'est passé au Liban : guerre civile complexe, massacres de Damour, puis de Sabra et Chatila, intervention militaire israélienne de 1982. La haine mène la danse. Les scènes sont dures, parfois insoutenables.
Le projet de jouer "Antigone" qui choisit de se sacrifier, de renoncer à la vie pour dénoncer une injustice, m'a paru complètement fou mais ces 2 heures de paix auraient pu se multiplier.
La folie qui s'empare de Georges, plongé dans la guerre et incapable de retrouver la paix, est traitée avec beaucoup de réalisme.
L'écriture est superbe, avec des phrases courtes et percutantes, qui placent le lecteur au sein du conflit, entre les tirs, les explosions, les massacres.
J'ai aimé le personnage de Sam qui prône la non violence, le Docteur Cohen qui le soigne.
C'est un livre que je n'oublierai pas.
Lien : https://www.unebonnenouvelle..
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Quelle folie la vie ! La guerre, le théâtre, la religion, l'intolérance…. Tout ça mêlé dans une même histoire. Celle de Samuel, metteur en scène renommé, qui veut absolument monter Antigone, avec des comédiens, juifs, palestiniens, musulmans, chrétiens, israéliens sur leur terre, en plein conflit. C'est une folie bien sûr. Mais c'est aussi une sublime histoire d'amitié de parole donnée et d'engagement. À lire absolument, pour tous ces personnages magnifiques, si sincères, si vrai, qui nous permettent hélas, de toucher du doigt concrètement l'horreur de la guerre.
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A la fois un coup de poignard et un coup de coeur.

Un coup de poignard dans le coeur.

Un livre d'exception, fort, puissant, qui vous emmène au coeur de la guerre civile au Liban en 1982-1983.

La plume de Sorj Chalandon est extraordinaire : c'est celle d'un écorché vif, d'un enfant battu et méprisé, doublé d'un grand reporter, primé par le prix Albert Londres en 1988. Sensibilité à fleur de peau et sens de l'Histoire et du réel : une pure merveille.

Sorj Chalandon le dit dans une de ses interviews : il a une plume de bègue. Des phrases courtes, lapidaires, des mots d'autant plus précieux qu'ils sont difficiles à poser, à choisir.

Il a couvert ce conflit, supporté ces scènes d'une violence inouïe à Chatila et à Sabra. Comment un bègue peut-il dire l'indicible ?

Ce livre met au coeur de son récit l'Antigone d'Anouilh, créée en 1944 sous l'Occupation nazie.

Pièce de la Résistance, pièce de Paix...

... le Quatrième mur, ou comment essayer, le temps de quelques minutes, de "faire comme si" les acteurs pouvaient dépasser, au nom de l'Art, au nom du Théâtre, l'hostilité des forces en présence. Comme s'ils pouvaient faire autrement que de se haïr.

Une oeuvre à la vérité intemporelle, et qui résonne cruellement avec toutes les guerres, tous les bombardements, toutes les atrocités d'hier, d'aujourd'hui et de demain. J'en ai littéralement pleuré.

Un pur chef-d'oeuvre. Sans illusions.

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J'ai découvert Sorj Chalandon avec "l'enragé". du coup j'ai voulu continué... Ce livre résonne étrangement avec les évènements actuels à Gaza. Il y a notamment un chapitre dont je me serais bien passée sur les massacres à Beyrouth en 1982.
Sinon l'idée de faire une pièce de théâtre là bas me paraissait bonne.
Globalement trop dur moralement comme livre. du coup après j'ai lu quelque chose de plus léger.
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Un énorme coup de coeur, coup de poing qui laisse sans voix. le lecteur est emmené à Beyrouth où tout n'est que ruine et violence. Un espoir : rassembler les peuples, faire la paix en montant la pièce Antigone de Anouilh au milieu de rien.

Des personnalités époustouflantes et un récit cinglant, d'un réalisme brut (attention, scènes difficiles).

J'ai fini ma lecture sans souffle et avec la nécessité de « redescendre »…

Un Prix Goncourt des Lycéens important car le jeunesse peut apprendre beaucoup de ce récit. Leçons de tolérance, de courage, d'humilité. Un récit dur mais qui fait grandir.

4eme de couverture

« L'idée de Samuel était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs. Puis rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé.
Samuel était grec. Juif, aussi. Mon frère en quelque sorte. Un jour, il m'a demandé de participer à cette trêve poétique. Il me l'a fait promettre, à moi, le petit théâtreux de patronage. Et je lui ai dit oui. Je suis allé à Beyrouth le 10 février 1982, main tendue à la paix. Avant que la guerre ne m'offre brutalement la sienne … »
Lien : http://www.lecumedespages.fr/
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Ce livre est très brutal. Trop à certains moments.

Par son histoire tout d'abord, puisqu'il parle de la guerre au Liban dans les années 80. J'avoue ne pas maîtriser cet énième épisode de guerre au Moyen Orient, mais je ne pense pas que ce soit très important pour apprécier le livre.

On est témoin d'un véritable déchaînement de violence entre Juifs, Chrétiens, Musulmans, Druzes, Palestiniens, chacun étant certain de son bon droit et appelant à la vengeance d'un massacre précédent pour justifier des massacres de femmes, enfants et vieillards. le contexte n'est pas posé, l'auteur a clairement l'intention de cogner son lecteur contre le mur de la guerre sans tentative de justifier ou d'expliquer une action ou une autre.

L'écriture est très brutale également puisqu'elle est courte, imagée, essoufflée presque.

Même si je peux dire sans hésiter que c'est un très bon livre, je ne peux pas vraiment dire que l'ai aimé. Même si c'est appréciable que l'auteur ne prenne pas parti, il y a quand même un petit fond de "donneur de leçon" dans ce livre qui m'a un peu dérangée.

J'ai eu du mal à être émue par les personnages principaux tellement qu'ils sont extrêmes dans leur positionnement : Sam qui met son ami en danger de mort pour monter une pièce de théâtre, Georges qui est ivre de violence et qui ne peut plus se défaire de son désir de mort, Imane qui ne "joue pas le jeu" de la pièce en disant qu'elle est palestinienne toutes les 5 minutes...

J'imagine que c'est l'aspect "tragédie" de ce livre qui ne m'a pas emportée, alors que c'est sûrement voulu par l'auteur. le destin, la mort idiote, inutile, sont annoncés dès le début et on y a droit, les personnages "foncent droit dans le mur" sans jamais dévier de leur course initiale. C'est presque un classique du genre en fait, sans la forme imposée de la tragédie.

Ca m'a aussi donné envie de relire Antigone, c'est un bel hommage. Je pense que ce doit être un livre intéressant à analyser lorsqu'on étudie les tragédies classiques, il doit y avoir une foule de parallélismes à faire.

J'ai beaucoup aimé la description de l'auteur du rapport banal des gens avec la mort (la maladie de Sam et le retour de Georges du Liban) et ça m'a donné envie de lire des livres de lui sur des sujets plus psychologiques, plus "courants" et moins politiques.

En résumé, un très bon livre, intelligent, original, presque technique, brutal dans son sujet mais qui ne m'a pas emportée émotionnellement.

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Le Liban 1982, où un metteur en scène grec (Sam), rescapé de la dictature des colonels a cette idée folle de faire jouer l'Antigone d'Anouilh par des acteurs venus de toutes les factions en présence de ce Liban déchiré.

C'est finalement Georges qui doit mener à bien cette entreprise, car Sam se meurt dans un hôpital français.
Georges qui sera confronté à la guerre, à Sabra et Chatila, verra se haïr et s'entretuer druzes, palestiniens, chiites, phalangistes chrétiens, syriens et israéliens.

La pièce de théâtre « Antigone » qui devait être le symbole d'un avatar de paix, de courage et de dignité ne sera qu'une longue et douloureuse traversée d'espoirs et de fracas. L'optimisme dont peuvent faire preuve les artistes est pulvérisé ici face à la réalité écrasante de la guerre. Sorj Chalendon qui a couvert ces massacres pour le journal « libération » a un talent fou pour en restituer l'abjection et surtout son aspect invasif sur la santé mentale des témoins.

Un roman saisissant et tellement actuel, qui draine un lot d'horreurs qu'un témoin extérieur aux lieux de guerre ne peut comprendre et ne peut qu'en revenir perdu, absent à lui-même et aux autres. Comme Antigone finalement…



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Les voici Antigone, Polynice, Ismène, Créon, Hémons
La nourrice, le Choeur , Eurydice , les trois gardes, le page, le messager. Ils sont là depuis des siècles, revenant.es de toute guerre, de nos haines, de nos passions. Traverser un miroir , est-ce briser le quatrième mur? Roman incroyablement fort. J'écris à l'os, déclare Sorj Chalandon. Il ouvre la Tragédie, il ne dépèce pas.
Lire le quatrième mur est nécessaire comme l'est la lecture d'Antigone d'Anouilh. Lectures urgentes lorsque le monde tremble, saigne, explose, se dévore. Lorsque la férocité ouvre sa gueule, lorsque que les serres de la barbarie s'abattent sur nos soleils. Roman magnifique, un roman de brèche et de larmes. Tellement humain.

Astrid Shriqui Garain

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Georges et Sam se sont rencontrés à Paris.
Ils sont miitants dans l'âme contre tout ce que le monde compte d'oppresseurs, chacun à sa manière, douceur et mots pour Sam, colère et violence pour Georges.

Ils ont un autre terrain de partage : le théâtre.
Sam a un vieux rêve, monter l'Antigone d'Anouilh en zone de guerre, en unissant des acteurs belligérants pour une unique représentation, goutte de paix éphémère.

Sur son lit de mort, il légue cette mission à Georges qui n'a jamais quitté la France, lequel s'embarque pour Beyrouth, en 1982.

Le quotidien des habitants de la guerre va l'ouvrir en deux, comme on reçoit la foudre, de la pointe des cheveux jusqu'à la plante des pieds.
Il sera incapable de gérer son retour à la France, à son existence paisible, à sa famille bien à l'abri.

Une fiction improbable mais magistralement conduite, aux accents de réalité insoutenables.
Affreusement magnifique.
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Voici un livre qui a eu son petit succès, que j'ai beaucoup rencontré sur les blogs, qui a reçu plusieurs prix comme celui des lycéens en 2013 et qui ne m'a pas plu. J'ai d'ailleurs arrêté ma lecture en plein milieu.

Ce n'est pas qu'il me soit tombé des mains. Il n'est pas inintéressant, pas mal écrit, que du contraire, mais je n'ai pas adhéré à cette histoire. J'ai eu l'impression de perdre mon temps en le lisant, j'ai horreur de ça; j'ai donc préféré abandonner...

Une pièce de théâtre à monter dans un pays en guerre, le Liban. Différentes religions obligées de se côtoyer, de jouer ensemble, de franchir la ligne de démarcation. Voilà le sujet du livre, thème qui ne m'a pas touché contrairement à des milliers de lecteurs, sans doute.

Samuel est juif, grec et juif. Son rêve : monter la pièce "Antigone" d'Anouilh à Beyrouth et, par l'occasion, voleur deux heures à la guerre, rassembler des ennemis sur une scène.

Malheureusement pour lui, il ne pourra pas aller au bout de son projet. Rattrapé par la maladie, il le confiera à son ami, marié et père de famille, qui devra donc quitter la France et la sécurité pour se rendre au Liban en guerre...

Une déception donc pour moi...Je pense que le fait que je ne connaisse pas grand-chose au sujet soit pour beaucoup.
Lien : http://phildes.canalblog.com..
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