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4,27

sur 3136 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
4 étoiles...Selon le code Babelio, cela veut dire « J'ai beaucoup aimé ». Aimé ! Quelle ineptie, de parler d'aimer, à propos de ce roman de feu, de sang, de larmes !

Pour la première fois, je me rends compte que c'est très difficile de parler de guerre, de n'importe laquelle, d'ailleurs. Ici, elle se passe à Beyrouth, et pour moi, c'est très difficile aussi de comprendre ce qu'il s'y passe.

En deux mots : Georges, un jeune anarchiste forcené, qui vient à peine de se ranger en se mariant et en ayant un enfant, est happé par le désir – non, la volonté ultime – d'un Grec, juif, metteur en scène, de réaliser au coeur du conflit israélo-palestinien, une pièce de théâtre, LA pièce de théâtre : Antigone. Ce Grec, Sam, va mourir, et il veut à tout prix que cette pièce, qu'il avait si bien « préparée » en amont, se joue. Mais pas de n'importe quelle façon ! Georges en est pleinement conscient !
« Cette fois, il ne s'agissait pas de réciter trois répliques de théâtre dans une Maison des Jeunes, mais de s'élever contre une guerre générale. C'était sublime. C'était impensable, impossible, grotesque. Aller dans un pays de mort sans savoir qui est qui. Retrancher un soldat dans chaque camp pour jouer à la paix. Faire monter cette armée sur scène. La diriger comme on dirige un ballet. Demander à Créon, acteur chrétien, de condamner à mort Antigone, actrice palestinienne. Proposer à un chiite d'être le page d'un maronite. La guerre était folie ? Sam disait que la paix devait l'être aussi. Il fallait justement proposer l'inconcevable. Monter « Antigone » sur une ligne de feu allait prendre les combats de court. Ce serait tellement beau que les fusils se baisseraient. »

Et voilà, tout est dit, la tragédie peut commencer.
A coups de fusils et de bombes, à coups de mots, à coups d'amour.
Car Georges, une fois « là-bas », dans cet antre de terreur, ne parvient plus à s'en défaire.
Et par la plume de Sorj Chalandon, tout entière nourrie de poésie et de souffle épique, je suis malgré moi emmenée là-bas, aussi.
Malgré moi, malgré tout, je suis revenue dans ma petite vie, « dans mon pays à moi, avec le ciel sans avion, les nuits sans frayeurs, les caves qui ne protègent que le vin. Retrouver ma vie, mon amour, ma tendresse. Surveiller les gamins du collège, boire une bière d'automne en terrasse, trouver une place sur les pelouses du dimanche, trembler devant un film, fermer les yeux pour une chanson ».
Car Sorj Chalandon, s'il insuffle l'horreur, nous repousse malgré tout dans l'amour.
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Paris, début des années 70, Georges étudiant et militant , rencontre Aurore, la femme qui va changer sa vie (elle le rend père et mari) et Samuel Akounis, grec, juif de Salonique, exilé en France pour fuir le régime des colonels, qui LUI, bouleversera sa vie.

Leur passion commune le théâtre.

De cette rencontre naît une indéfectible amitié qui s'avérera destructrice pour Georges car une décennie plus tard, son ami à l'agonie le charge d'une mission, un projet artistique et culturel a réalisé à sa place dans Beyrouth partagée par la Ligne verte.

Le rêve de Sam: jouer l'Antigone d'Anouilh (et non de Sophocle) au Liban avec des acteurs amateurs de toutes confessions.
Un pied de nez à la guerre civile qui ravage le pays du cèdre.
Un rêve de paix et de fraternité.

C'est beau et émouvant.
C'est grand et violent.

Une tragédie bien réelle (avec le souvenir des massacres de Damour en 76 et ceux de Chabra et Chatila en 82) qui dépasse celle de la fiction.

"Nous portons des masques de tragédie. Ils nous permettent d'être ensemble. Si nous les enlevons, nous remettons aussi nos brassards, et c'est la guerre."

Merci pour cette invitation à franchir le quatrième mur.
Bravo à Sorj Chalandon pour la démonstration.
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Je continue mon exploration de la bibliographie de Sorj Chalandon avec énormément d'intérêt.
Après nous avoir parlé de l'Irlande avec "l'ami irlandais", l'auteur va nous emmener cette fois au Liban au plus fort du conflit, un livre intéressant à plus d'un titre principalement en raison de l'approche proposée.
"L'idée de Samuel était belle et folle : monter l'Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth.", ce livre va nous parler d'un rêve fou, d'une utopie, il va surtout nous faire réfléchir à plusieurs niveaux et je l'ai apprécié pour cela.
Difficile de dire ce que chacun gardera de cette lecture, s'il sera question du Liban bien sûr, l'auteur ne nous instruira pas sur les causes du conflit, cela-dit il va par contre nous présenter les différentes factions au travers des acteurs pressentis pour jouer la pièce, acteurs qui doivent représenter toutes les composantes de ce Liban en guerre.
Réflexion sur la violence, réflexion sur la violence qui engendre la violence, réflexion sur l'engagement pour une cause, réflexion sur la paix, réflexion sur la réconciliation et le pardon, réflexion sur les convictions, réflexion sur la justesse des convictions, beaucoup de grain à moudre, beaucoup...
Réflexion aussi sur la vision de la guerre selon que l'on soit en France ou selon que l'on s'y confronte sur place, la scène n'est pas la même et le décor non plus.
Sorj Chalandon va étayer son histoire en nous proposant des portraits d'une belle intensité, des gens avec des qualités et des défauts, cela-dit si la trame de l'histoire est claire, l'auteur va de façon admirable nous laisser nous débrouiller avec nombre de contradictions car son propos semble être de ne pas prendre parti et j'ai fini par apprécier cette idée.
J'ai aimé le personnage de Samuel, beaucoup, même si on peut se poser au moins une question, beaucoup moins aimé Georges, personnage bancal et peu fiable, aimé les acteurs, les libanais toutes factions confondues.
J'aurais aimé pouvoir discuter avec l'auteur pour comprendre quelles étaient exactement ses attentes en écrivant cette histoire, j'ai rarement "phosphoré" à ce point au moment de terminer un livre.
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Après le très marquant « Enfant de salaud », « le quatrième mur » est un roman âpre sur la peur, la résistance, la paix, la liberté, l'amour.

Ce qui frappe d'emblée, c'est l'écriture de l'auteur, la justesse et la puissance des mots, le rythme du texte avec ses phrases courtes et mélodieuses.
Ce qui frappe également, ce sont les thèmes abordés, très dur, la guerre civile au Liban dans les années 1980, la violence intolérable des hommes ordinaires, et la douleur affreuse de ceux qui restent. Cette lutte armée est d'autant plus insoutenable qu'elle oppose les personnes d'un même pays. Vos amis deviennent du jour au lendemain vos ennemis, et les victimes d'un jour deviennent bourreaux le jour suivant. Il n'y a pas de morale. En chacun de nous, il y a la lumière et les ténèbres.

Ce roman est particulièrement noir avec des passages très durs, mais aussi de belles pages sur la liberté, la fraternité, l'amour.
Je retiens aussi de magnifiques personnages, comme Imane.

*
Le quatrième mur, c'est « Une façade imaginaire, que les acteurs construisent en bord de scène pour renforcer l'illusion. Une muraille qui protège leur personnage. Pour certains, un remède contre le trac. Pour d'autres, la frontière du réel. Une clôture invisible, qu'ils brisent parfois d'une réplique s'adressant à la salle. »

Le "quatrième mur" est donc un paravent invisible entre l'acteur et le spectateur. Elle protège le comédien des débordements émotionnels des spectateurs.
Elle est aussi une autre forme d'engagement, en défendant son point de vue sans violence, avec respect, seulement par la force des mots.

« le théâtre était devenu mon lieu de résistance. Mon arme de dénonciation. A ceux qui me reprochaient de quitter le combat, je répétais la phrase De Beaumarchais : le théâtre ? « Un géant qui blesse à mort tout ce qu'il frappe ». »

*
Samuel, un juif grec de Thessalonique, metteur en scène, a un rêve un peu fou, celui de mettre en scène la tragédie d'Antigone à Beyrouth, en pleine guerre civile, dans le but d'ouvrir, pendant deux heures, une fenêtre sur la paix et la réconciliation.
Il veut confier les rôles à des interprètes choisis parmi les différents camps en guerre, Phalangistes, Palestiniens, Arméniens, Chaldéens, Chiites, Druzes.

Mais atteint d'une maladie incurable, il convainc son ami Georges, lui-même metteur en scène, de prendre en charge la préparation et la mise en scène de la pièce.
Voulant respecter sa promesse, Georges quitte la France et s'envole pour le Liban.
Et c'est là que l'on entre de plein fouet dans la guerre.

*
Les références à la tragédie d'Antigone réécrite par Jean Anouilh invitent à réfléchir sur la résistance incarnée par la fière Antigone et l'autoritaire Roi Créon.
« Voilà. Ces personnages vont vous jouer l'histoire d'Antigone. Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien... »

La jeune Antigone apparaît bien fragile face à l'imposant roi Créon, mais n'est-elle pas celle qui refuse de céder ? J'ai aimé cette idée de l'art du théâtre contre la barbarie des hommes.

*
Pour être honnête, j'ai nettement préféré la deuxième partie de l'histoire. J'ai eu des difficultés à entrer dans l'histoire, car l'auteur prend son temps pour mettre en place son scénario et ses personnages. le début est donc essentiellement tourné vers la présentation des deux personnages principaux.
Et puis au milieu du récit, une fois au Liban avec Georges, on bascule dans une tempête qui vous percute, vous heurte et ne vous lâche plus. C'est un déferlement de violence et d'émotions fortes auquel on ne peut être indifférent.

« J'ai cherché de l'aide autour de moi, frappé à la première porte. Elle était entrouverte. Des chaussures étaient alignées sur son seuil. J'ai pensé à Boucle d'Or, à la famille ours de ma fillette en paix. Les sandales du père, les claquettes de la mère, les chaussures des enfants. J'ai passé la tête, j'ai appelé doucement. Je suis entré. »

*
Encore une fois, j'ai été saisie par l'écriture de Sorj Chalandon, à la fois bouleversante de force et de poésie.
D'une beauté farouche, dénudée du superflu pour n'en laisser que la force vitale, ce roman m'a impressionnée par le contraste entre la retenue du style et l'intensité des émotions exprimées.
Les mots, bouleversants, choisis avec une extrême minutie, combattent, frappent, brutalisent, se défendent, détruisent, tuent.
Assourdissants, comme une déflagration.

Le lecteur tombe dans un torrent d'émotions qui le fauche, le bouscule, l'écrase, le renverse. La haine, la peur, le dégoût, la colère, la tristesse s'enchevêtrent.

"Vous ne savez pas. Personne ne sait ce qu'est un massacre. On ne raconte que le sang des morts, jamais le rire des assassins."

Le quatrième mur prend alors un autre sens, car il devient également un rempart contre l'impossible, contre le drame des massacres, le sang, la folie des hommes. Je me suis sentie oppressée, étouffée, terriblement triste devant la souffrance des personnes qui vivent la guerre au quotidien.

Et en tournant la dernière page du livre, j'ai été frappée par un silence glacé et pesant.
Le déchaînement de violence s'est arrêté, j'étais de nouveau chez moi, en sécurité.

*
Pour conclure, ce roman récompensé par le Prix Goncourt des Lycéens en 2013 consolide mon envie de poursuivre ma découverte des autres romans de Sorj Chalandon. L'auteur raconte avec respect, sans prendre parti, la folie dont les hommes sont capables.
Il m'a transportée en zone de guerre et j'en suis ressortie bouleversée, émue.

Je n'ai eu qu'une envie, celle de découvrir un autre de ses romans et y retrouver cette puissance narrative.
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Mais que Diable suis-je donc allé faire dans cette galère ?
Folie passagère, utopie chimérique d'un esprit aujourd'hui malade. Celui de Samuel, mon mentor, mon inspiration, mon frère.
Franchement, aller monter Antigone en un Beyrouth assiégé en tentant de convaincre les belligérants de chaque camp d'y tenir un rôle le temps d'une seule et unique représentation, merci du cadeau, aussi symbolique soit-il.
Et moi, Georges, inconscient de la gageure mais fort des liens qui nous unissent, j'ai dit oui...parce qu'il est mon ami.

Le Quatrième Mur ou la preuve éclatante qu'il est possible de se passionner pour un bouquin traitant d'un conflit dont on maîtrise très mal les tenants et les aboutissants. Honnêtement, Palestiniens, Phalangistes, Druzes et miliciens, autant d'acteurs impliqués dans un conflit israelo-libanais meurtrier qui n'était alors qu'une vague réminiscence journalistique d'un énième 20 H en mal de sensationnalisme.

Leçon d'Histoire, certes, mais pas que.
Ce livre est une véritable ode à l'amitié et au fraternalisme.
De bons sentiments s'écrieront certains, mais qui font du bien en cette période trouble et mouvementée.

Et quel choc, quel décalage pour Georges, Européen convaincu menant ses propres combats de militant en étant sûr d'en réchapper lorsque d'autres, à quelques jets de grenades, chaud devant je tâche, n'hésitent pas aller jusqu'au sacrifice ultime pour défendre la cause qu'ils chérissent. La leçon de vie est parfois absurde, toujours violente et cruelle. le gouffre est insondable, l'enseignement durable et dévastateur.

Le Quatrième Mur est une promesse, celle de vous inoculer quelques grammes de bonté envers votre prochain et en cela, Chalandon est un sublime bâtisseur !
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C'est un roman sur la folie : folie des rêves, folies des hommes, folie des guerres.
Georges, jeune militant maoïste, rencontre en 1974 Samuel, metteur en scène grec réfugié à Paris. Georges est fasciné par Samuel, son expérience de la dictature, sa culture, sa réserve, et un lien fraternel se développe entre les deux hommes. Au point que Georges va accepter de mener à bien le projet fou de Samuel : monter "Antigone" de Jean Anouilh à Beyrouth, avec des comédiens amateurs issus de chaque communauté composant le Liban. Sauf qu'on est alors en 1982, et que le pays est plus déchiré que jamais.

Impossible de ne pas aimer ce roman écrit avec autant de coeur. Sorj Chalandon relate avec passion une tragédie annoncée, alors ça prend forcément aux tripes. Inspirée de son vécu de reporter de guerre au Liban, son histoire s'entortille dans des méandres qui m'ont paru bien compliqués pour arriver au vrai sujet du livre : les massacres de Sabra et Chatila. On sent toute l'émotion de l'auteur, intacte, lorsqu'il raconte ce pays morcelé et toutes ces vies détruites pour des raisons historico-politico-religieuses. Comme Georges, on ne comprend pas grand-chose aux motivations des uns et des autres, et comme lui, on s'entête à espérer que la beauté pourra occulter les haines ancestrales le temps d'une pièce de théâtre.
Malgré son aspect fragmenté qui part un peu dans tous les sens, j'ai beaucoup aimé la façon dont Chalandon essaie de maintenir son histoire cohérente, comme Georges essaie de contenir son existence et de concrétiser le rêve de Samuel. J'ai notamment aimé les multiples confrontations entre les convictions politiques et la réalité quotidienne, l'insupportable insouciance de la paix et la violence des conflits permanents, les personnages d' "Antigone" et leurs interprètes, la folie douce d'un homme et la folie furieuse d'un pays. Jamais l'auteur ne juge, mais il souligne sans relâche toutes les absurdités de chaque situation. Ce roman interroge également sur l'engagement : jusqu'où peut-on l'incarner ?

Sorj Chalandon a donc encore réussi à me bouleverser et à me faire réfléchir, en dépit d'un style soigné mais trop journalistique à mon goût. Mais le message est bien passé, et c'est l'essentiel.
Et aujourd'hui, qui serait assez rêveur ou fou pour envisager de monter "Antigone" en Ukraine ?
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Récit d'une tentative idéaliste et désespérée d'arrêter la guerre grâce au théâtre, témoignage bouleversant sur la situation du Liban d'hier, mais aussi histoire d'humanité, d'amour et d'amitié, le quatrième mur est un livre magnifique. Magnifique mais prétentieux. Magnifiquement prétentieux. Ou plus certainement prétentieusement magnifique...

Je comprends tout à fait ce qui a séduit les jeunes lecteurs exaltés dans cette oeuvre au point qu'ils lui ont décerné le Prix Goncourt des Lycéens. Mais l'adulte que je suis, probablement désabusée et un peu cynique, a eu du mal avec l'idée de depart, élitiste et nombriliste, de monter une pièce, même Antigone, au milieu des bombes. Et encore plus de mal avec ce style lyrique et ampoulé pour raconter des drames terribles. Voilà pourquoi j'ai trouvé ce livre prétentieux.

Pour autant, je ne l'ai pas trouvé que prétentieux, je l'ai trouvé magnifique aussi, voire incontournable, alors même qu'il est parfois incompréhensible dans ses enjeux et ses atrocités. Il nous rappelle Sabra et Chatila, il nous montre comment la guerre rend fou et détruit tout, il nous parle de terreur, de douleur et de mort. D'amour et d'espoir aussi, un peu, mais si peu par rapport à toute cette violence, ces vengeances et ces deuils.

Alors, même si on ne comprend pas forcément bien les revendications des forces en présence à Beyrouth et même si on peut, comme moi, rester hermétique à cette volonté absurde d'y jouer Antigone, on ne peut être indifférent à ce livre, pas plus qu'à l'histoire de Marwan le Druze, de Samuel le juif malade et de cette troupe hétéroclite de toutes les religions et de toutes les cultures du Moyen Orient.

Challenge Atouts Prix 20/20 et challenge PAL
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Sam et Georges sont deux metteurs en scène. Ils se rencontrent étudiants et restent en contact. Sam, défenseur engagé des droits et des libertés a vécu des évènements traumatisants en Grèce, pays qu'il à quitté pour se réfugier en France. Il a connu la violence et la torture.
Georges, lui, est un idéaliste convaincu. Ils se rejoignent sur leurs idées, chacun avec son vécu.

A l'improviste, Sam lui demande de finir ce qu'il a entrepris, une idée folle: monter et faire jouer la pièce d'Antigone à Beyrouth par les belligérants des différents camps. Les aider à se rejoindre dans un évènement collectif et symbolique. Casser les barrières qui les séparent, une fois. Pouvoir montrer que c'est possible.

Georges ne peut pas renoncer à ce qu'il estime être la dernière volonté de son ami mourant. Cette décision déterminante va l'amener à rencontrer les différentes parties pour les convaincre de poursuivre la mise en scène de la pièce. Tout semble impossible sur place, la haine est dans tous les coeurs et pourtant il arrive à naviguer entre les récifs et à donner la place qu'il convient à chacun.L'ensemble des acteurs finira par accepter son rôle en lui donnant l'envergure qui lui convient et en le magnifiant pour convaincre son clan.
Mais on s'en doute la tragédie plane depuis le début sur la scène du théâtre de Beyrouth dont Sorj Chalandon nous en dévoile les pires horreurs entre haine, violence et trahison. Peu à peu Georges est impliqué bien plus qu'il ne l'aurait souhaité dans ce conflit.

C'est un roman dont on peut avoir du mal à se remettre, comme cela a été mon cas. L'auteur marque les contrastes entre les mondes qui semblent si loin et qui pourtant qui se touchent. Les scènes de guerre sont effroyables et les sentiments louables et sincères n'atténuent pas le gout, la couleur et l'odeur du sang. Choquant à la manière de la folie des hommes, révélant ce qu'on espère toujours vouloir cacher.
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Il y a longtemps que Chalandon me faisait de l'oeil... une occasion s'est présentée à moi d'enfin le sortir de ma PAL. Et je ne suis pas déçue... Il est vrai qu'on peut trouver l'écriture un brin pompeuse, mais j'ai choisi de faire fi et de me laisser porter par cette histoire... que j'ai trouvé belle et dure à la fois. Pour tenir promesse à un ami décédé, le personnage principal prend l'avion et débarque à Beyrouth afin de monter la pièce Antigone. Bombardements, conflits, guerre, Georges se retrouve plonger tête première dans un combat qui ne lui appartient pas... Chalandon maîtrise le sujet et le rend captivant... Une lecture ardue, mais qui en vaut amplement le coup... Et un prix très mérité. Je ne peux que vous le conseiller.
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Sur son lit d'hôpital, Samuel demande à son ami, son frère, de mener à bien le projet de sa vie : monter Antigone au Liban. Il a déjà trouvé les acteurs, le lieu et il espère insufflé toute la force et à la foi à Georges. Il veut "voler deux heures à la guerre, en prélevant un coeur dans chaque camp"... Georges accorde cette dernière volonté à son ami, sans trop réfléchir, sans trop imaginer. Mais il y laissera bien plus que ce qu'il croit...
C'est grâce à la ferveur et à l'enthousiasme de Galounette, que je remercie ici chaleureusement, que j'ai ouvert de roman. J'avais lu de multiples critiques élogieuses mais n'avais jamais pris le temps d'ouvrir ses pages. Heureusement que je l'ai fait !!! Quel roman... Histoire actuelle, douloureuse et tellement invraisemblable. Malgré les mots justes, on a peine à croire que ce quotidien frappe à nos portes, pas très loin...
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