D'abord la Chine, la Corée, puis l'Italie, la France et enfin la Belgique... le virus couronné n'a épargné personne, forçant chacun à rester chez lui et le monde à tourner au ralenti. Mais que font nos politiques ? Comment s'occuper durant ces semaines ? Où est passé tout le PQ des supermarchés ? Des questions bien légitimes en ces temps troublés...
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IL Y EN A DE PLUS CONFINES QUE D'AUTRES
Nous sommes tous à la même enseigne...ou presque !
Certains possèdent une maison en ville ou à la campagne et surtout un jardin permettant aux enfants de gambader librement. Même un petit jardin est justement apprécié.
D'autres qui sont locataires dans les tours de l'Almont, de Montaigu ou ailleurs ont peu d'espace et rien pour les enfants.
Beaucoup sont à la limite de la sur-occupation et vivent dans un espace réduit, chacun n'a pas sa chambre et le partage de la pénurie est difficile.
Dire que des bien pensants, en colère, fustigent à longueur de colonnes, ces « mauvais citoyens » qui sortent malgré l'ordre formel de confinement....
Comment feriez vous à leur place ?
Les temps sont durs pour tout le monde et surtout pour ces familles fragilisées qui disposant de faibles revenus subissent de plein fouet les effets de cette crise sanitaire qui nous touche :
les revenus sont réduits avec le chômage total ou partiel ;
les fluides coûtent plus cher quand tout le monde reste à la maison et qu'il faut éclairer et chauffer un peu plus ;
le coût de la nourriture est plus élevé , les cantines qui permettaient à des enfants de disposer d'un repas équilibré à petit prix sont fermées.
Il y avait bien avant le confinement de nombreuses distributions alimentaires assurées par des associations caritatives.
Aujourd'hui beaucoup sont fermées .
Ne parlons pas des vestiaires où des familles pouvaient s'habiller pour quelques euros, ils sont à l'arrêt !
La misère gagne du terrain tous les jours et avec l'épidémie et la fermeture des guichets, les personnes en difficulté n'ont plus que le téléphone comme vecteur de communication.
El là c'est la galère pour avoir quelqu'un au bout du fil....
Le nombre de personnes présentes pour répondre est réduit à cause du grand confinement....
Qui est responsable ?
Ni le personnel et encore moins le public qui paye le prix fort.
Les associations d'éducation populaire qui sont sur le terrain qu'elles soient familiales ou de locataires comme le DAL sont intervenues auprès des pouvoirs publics et des bailleurs pour un moratoire des loyers.
« Un moratoire est une décision provisoire de suspendre l'exécution de certaines obligations (exemple : le paiement d'une somme d'argent), ce qui entraîne une prolongation de certains délais. Exemple : pendant les périodes de guerre, un moratoire permet de reporter des dettes afin de ne les rendre exigibles qu'à l'issue d'un certain délai. »
Le DAL de l'Isère a développé sur cette question toute une argumentation dont j'extrais cette partie particulièrement convaincante :
« Les bailleurs sociaux ont tout intérêt à s’entendre avec le gouvernement pour un moratoire sur les loyers et une indemnisation financière comme l’ont obtenu les banques ou le BTP, car le manque à gagner sera très élevé et les pertes importantes, déjà que le secteur HLM est très fragilisé par les dernières mesures gouvernementales (baisses des APL, loi ELAN...)
Si le gouvernement ne change pas son fusil d’épaule, ce sont des mises à la rue massives qui s’annoncent et la plongée dans l’angoisse de l’expulsion pour une grande partie des familles modestes une fois le confinement passé et la trêve hivernale suspendue. Nous avons tous en mémoire les images de Détroit aux États-Unis ou des expulsions à répétition en Espagne. »
Parallèlement à cette démarche d'adresse aux décideurs, les associations vont s'opposer à toute expulsion, par la voie légale en utilisant tous les dispositifs existant comme les commissions d'impayés de loyers ou les CCAPEX et par d'autres moyens si c'est nécessaire : accueils collectifs des huissiers, manifestations.
Nous ne pouvons pas accepter que les pauvres, les « sans grades »soient condamnés à la double peine : l'hyper confinement durant de longues semaines et la mise à la rue.
Jean-François Chalot