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EAN : 9782859209407
Le Castor Astral (22/08/2013)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Cette anthologie (bilingue) de poésie irlandaise contemporaine (textes parus depuis l’année 2000) vient combler un manque important dans la connaissance de la poésie européenne contemporaine.

« Existe-t-il écrivain plus ancré dans sa terre natale et ses légendes, et en même temps plus ouvert au monde, que le poète irlandais ? » s’interroge Jacques Darras dans son éclairante préface. Cette poésie a reçu la consécration grâce au prix Nobel de littératur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Cette anthologie de 340 pages permet une belle découverte de la poésie contemporain irlandaise. de l'émotion, des souvenirs, des petits récits en prose, certaines très émouvants "La ruée vers l'ouest de nos mères en or", d'autres teintés d'humour "L'histoire". Certains sont plus sombres, ou plus ardus à découvrir...mais c'est le rôle d'une anthologie d'offrir un large choix . Très pratique, une table détaille les poèmes pour chaque poète !
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Quarantaine


À la pire heure de la pire saison
de la pire année de tout un peuple
un homme quitta l’asile des pauvres en compagnie de sa femme.
Il se mit à marcher, ils marchèrent ensemble, vers le nord.

Mais la famine la rendait si fiévreuse qu’elle ne pouvait le suivre.
Alors il la souleva, la porta sur son dos.
Il marcha ainsi vers l’ouest, l’ouest encore, enfin le nord.
Jusqu’à ce qu’au crépuscule ils fissent halte, sous le firmament glacé.

Au matin, on les retrouva morts tous les deux.
De froid. De faim. Victimes de toutes les toxines de l’histoire.
Mais elle avait les pieds serrés contre sa poitrine à lui.
Qui lui avait offert la chaleur de son corps en ultime cadeau.

Ce seuil, ce n’est pas à un poème d’amour de le franchir.
Pas de place ici pour l’éloge imparfait
des grâces faciles et de la sensualité du corps.
Seulement le temps de faire l’inventaire impitoyable qui suit :

Leur mort à tous deux, pendant l’hiver 1847.
Leur degré de souffrance. Leur vie.
Le lien qui peut unir un homme à une femme.
Et les heures sombres où l’on en donne la plus belle preuve.


//Eavan Bolan
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Appel


Je suis allée à la recherche de la tombe de ma grand-mère,
morte avant mon heure. Avant la sienne.

J’ai fouillé parmi le granit et la spartine
les pierres tombales esseulées,
les inscriptions abîmées,
les ailes d’archange, sans rien trouver.

Pour une fois, me dis-je,
je vais faire face à ce paysage
et le regarder comme on la regardait, elle :

Mal-aimée parce qu’inconnue.
Inconnue parce que sans nom :

Disparu le château de Glass Pistol
Baltray puis Clogher Head.
À l’ouest, l’estuaire de la Boyne,
dépouillé de ses batailles et de son histoire,
n’était plus que saules dans le lointain.

J’ai roulé sur le chemin du retour
dans la lumière du soir
de la fin de l’été
sur des routes anonymes

cependant que les constellations montaient dans le ciel,
certaines tordues en forme de femmes :

ailes et rémiges déployées
tenant d’une main le dôme
la courbe et l’horizon de ce jour et du lendemain.

Tous les bateaux regardant dans leur direction.
Toutes les boussoles ayant confiance en elles.
Tous les ciels nocturnes portant le nom de leur douleur.


//Eavan Bolan
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Seuls nous sommes à faire symboles d'amour
Des échos que transforme en mots vides son absence.
Inaccessible douceur de coeur, gorge de colombe
Ou grâce élevée de mouette sont nos images imaginées,
Ou l'équilibre dans le vol de l'oiseau.
Le temps rogne nos images jusqu'au noyau.
Je considère l'amour comme art difficile, de scrupule.

Martèlement de pattes à la surface d'un lac
Quand mot déployé touche le sens comme cygne
Dans le frisson décroissant de son envol, désigne
Le cours que l'argument d'amour doit suivre
Jusqu'à ce qu'image et mot s'évanouissent.
D'un silence singulier peut naître
Colombe plus suave ou reflet d'aile illuminé de ciel.

extrait de Echoes de Thomas Kinsella
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Nuala Ní Dhomhnaill

Tête de pont d'hiver

C'est l'heure la plus dure du rivage
où elle est purgée et nettoyée comme une porte du sabbat.
Il y a un bord de mousse quand la marée
monte alors que les vagues continuent avec leur lavage quotidien.

Aucun buccin à valve ou en spirale ou en soucoupe,
aucune moule ou pétoncle ne calme ma marche;
mais je fais mon compte, comme ils disparaissent de la vue,
d'une tête d'oies bernaches, une cellule de huit.

Ils naviguent dans leur gloire; nous devons attendre notre heure
et
attendre la plénitude à venir - pour les sables printaniers joyeux avec des queues de renard,
ou des tresses de varech, pour les coquilles de palourdes et de cauris.
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Conor O'Callaghan


Écraser

LUNE

Il se lève, sans nom et récompensé, de la plume d'une oie
dans l'herbe au reflet du contre-angle dans la fenêtre
qui brille toujours après que son interrupteur ait été poussé sur O.
Il se remplit. Il s'amincit à des nuits entières de distraction. Ça va.

Une toile noire - quand l'un de nous ne croise jamais `` je t'aime ''
jusqu'à ce que l'autre quitte la pièce (comme si les seules choses que nous entendons
se disent entre parenthèses et sont perpétuellement bloquées entre
le dernier quart de l'ancien et le premier quart de la Nouveau).

SOLEIL

16h16, bienheureuse au milieu de l'été, profitant d'un pinceau
avec une robe en velours et un parfum de rosée, je garde mon secret
secret comme la monnaie de quelqu'un d'autre collectée dans la
machine à cigarettes et conservée pour la chance. Je suis allé trop loin pour dormir. Beaucoup.

Je chante les louanges de la lueur des bandes lumineuses, de la terre qui gazouille,
du micro-ondes. En kimono, chaussons, je règle le cadran sur la minuterie
et j'attends le temps qu'il faut. Je me tiens devant la porte coulissante,
cachant un mandarin derrière mon dos. Je demande le jour: «Quelle main?
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