AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,81

sur 64 notes
5
9 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
2 avis
1
0 avis
Je vous avoue que je n'ai pas été ravie de découvrir le titre de ce livre reçu pour Noël !
Et oui, ce sont les autres qui nous rappellent notre âge. Ma fille, avec beaucoup de gentillesse, m'a dit qu'il pourrait m'aider à réfléchir et même me faire du bien. Je suis un peu réticente avec les livres écrits par des journalistes. Néanmoins, cela me plait de lire ce que des jeunes femmes ont à dire concernant la place des plus âgées. Dans cette analyse de la société contemporaine encore dominée par les hommes, il n'y a pas beaucoup de surprises. Cet essai met au grand jour ce que les femmes ressentent plus ou moins consciemment. Et c'est appréciable que nos paroles soient exprimées. Avec des féministes comme Marie Charrel, on peut espérer faire bouger les préjugés.
Commenter  J’apprécie          90
Surprise que ce sujet interpelle une jeune journaliste et romancière, j'avoue que j'étais curieuse de découvrir cet opus. Pour l'écrire, Marie Charrel est allée à la rencontre, directe ou virtuelle, de femmes qui, artistes ou anonymes, arrivées au seuil de la cinquantaine, deviennent les invisibles de la société. Fallait-il craindre que les témoignages et le résultat de ses recherches s'inscrivent dans un catalogue qui aurait pu appuyer un peu plus les traits marqués des visages ridés et des corps raidis ? Pas de vrais risques lorsque l'on connaît la délicatesse et le talent de l'autrice pour sublimer le courage et la détermination des femmes.

Je pense à l'héroïne de « Je suis ici pour vaincre la nuit » fiction dans laquelle elle brosse le portrait et évoque le destin de Yvonne Bellot, son arrière grande tante, artiste méconnue (1879-1944), femme forte qui s'était érigée en frondeuse pour assouvir sa passion artistique face aux adversités , ainsi qu'à Jean Seberg, femme engagée et éprise de liberté, dans « Une nuit avec Jean Seberg ».

Quel rapport avec les vieilles, héroïnes de son essai ? La vieille d'aujourd'hui n'est-elle pas en partie le prolongement de sa jeunesse, de son vécu, de ses expériences ? Et tous ces ingrédients ne seraient-ils pas à l'origine d'une nouvelle personne, assumant rides et panache blanc, ou bien camouflant les signes naturels des ans pour, qui sait, garder d'elle une image avant transformation ?

Dans cet essai, Marie Charrel exploite avec minutie le fruit de ses interviews, citant certains témoignages pour ne rien enlever ou modifier qui pourrait nuire à la personnalité de leurs auteures.

Marie Charrel a su mêler plaisirs et désagréments de la vieillesse comme ombres et lumières dans un tableau de maître. Si cet essai n'offre pas une cure de rajeunissement ( !!), il aide la femme à relativiser, à réfléchir sur ses a priori et à se considérer dans son intégralité.
Merci Marie!

Lien : https://mireille.brochotnean..
Commenter  J’apprécie          40
L'essai vaut mieux que son titre, quelque peu racoleur. Il est un peu trop question dans la 1ère partie des "people", mais ces personnalités sont notre reflet. Un regret : l'auteur ne cite ni Colette ni Virginie Despentes parmi les femmes qui ont fait ou font avancer les choses et prouvent quels vieillesse féminine n'est pas toujours signe de naufrage.
Commenter  J’apprécie          10
If evil old witches sell tickets at the cinema (especially around Halloween), honest representations of women thriving in old age are still rare. It is easier to turn a blind eye, especially when young. Granted, being a young woman does not mean being absolved of sexism (obviously), but growing old complexifies matters. Marie Charrel analyses how old women are rendered invisible within our patriarchal Western society. When sexism and ageism join forces, the weight put on women's shoulders can become unbearable. Add yet another element to the mix, namely capitalism, and we got ourselves the perfect recipe for disaster. The quest to remain forever young is a profitable market. Creating a safe space outside all this nonsense is not an easy task for the vast majority of ageing women.

Concretely, how does this dual oppression (sexism and ageism) enhance the invisibility of women over 50? Marie Charrel shows us that the mechanisms used by the patriarchy are not always blatantly obvious, especially since we interiorise and perpetuate them ourselves very early on. In both the private and the public spheres, ageing women deal with a plethora of hostilities that can come in many forms, going as far as losing their financial freedom.

Starting from the first sedentary human settlements and going through history, Marie Charrel does not only focus on the present. She deconstructs many stereotypes along the way, putting forth historical and contemporary voices that defy(ed) the status quo. Mixing research with bits of interviews, this essay is very accessible. It is also optimistic. Together, we can destroy this invisibility cloak that suffocates our elders. We can also learn a thing or two from them, restoring the dialogue between generations.

This book is an ode to old women, a step further in my deconstruction.
Commenter  J’apprécie          10
Un sujet maîtrisé, traité sous un angle journaliste et agrémenté d'interviews, d'études et d'empirisme.
J'ai vraiment aimé lire cet essai qui parle d'un sujet encore trop peu abordé et qui touche pourtant notre société entière : l'âgisme envers les femmes. Les femmes, dès lors qu'elles atteignent la ménopause, disparaissent de notre société et il est grand temps de les remettre au devant de la scène, comme le fait cet ouvrage !
Commenter  J’apprécie          40
Cinquième ouvrage à paraître dans la collection GENRE! des éditions Les Pérégrines, « Qui a peur des vieilles ? » est à la fois un essai historique et sociologique et une compilation de témoignages des principales concernées : les femmes vieilles. Cet adjectif est revendiqué par beaucoup de femmes qu'on qualifie habituellement de « femmes mûres », « seniors » ou « aînées »... Un sujet passionnant et peu abordé par les féministes (avec quelques rares exceptions comme Simone de Beauvoir et Benoîte Groult).

Littéralement effacées de l'Histoire à l'époque des procès de sorcières, grandes oubliées du féminisme, absentes des productions culturelles... Dès la ménopause, les femmes sont victimes de discriminations à l'intersection de l'agisme et du sexisme et deviennent invisibles. Comment vieillir et aborder le tournant de la ménopause sereinement sans modèles ? Quelle perception avoir de son corps quand il est perçu par la société comme repoussant et inutile car plus capable de « donner la vie » (un essentialisme très discutable) ? Pour Marie Charrel, si la quatrième vague féministe et le mouvement #MeToo font tomber les tabous, « le prochain à briser sera celui portant sur le corps vieillissant ».

Ce livre m'a beaucoup fait réfléchir, notamment sur le supposé « conflit des générations » qui, sans nier une possible conflictualité entre jeunes et vieux, vise principalement à diviser. Même Audre Lorde le disait. Quant à l'horizontalité des âges suggérée par le concept de « sororité », elle est à éviter. Nous sommes ensemble, toutes puissantes, et nous avons beaucoup à apprendre des femmes vieilles. Elles aussi sont nos soeurs, il faut se battre avec elles.

Un ouvrage pour questionner nos a priori, documenté et agréable à lire, porté par la très belle plume de la journaliste et romancière Marie Charrel. Alors notez bien la date du 16 septembre dans vos agendas ! Plusieurs pépites sortent ce jour-là et « Qui a peur des vieilles ? » de Marie Charrel en fait partie.
Commenter  J’apprécie          50
C'est une essai très pointu et très documenté.
Un vrai travail journalistique, mais Marie Charrel n'est-elle pas journaliste.
Les témoignages fusent qu'ils soient de femmes ordinaires, de femmes publiques, de femmes célèbres, de femmes connues..........
Il s'agit d'âge bien sûr, mais influencé par la condition de la femme au fil des siècles, des époques.
Il n'est pas toujours facile de vieillir, j'en sais quelque chose, et certaines décennies sont plus questionnantes que d'autres.
Mais c'est une étape inéluctable de la vie, et le mieux à faire est de profiter des avantages que la vieillesse procure, et ils sont finalement nombreux.
Le vieillissement commencerait à partir de la ménopause.
Certes c'est aussi une période significative (pour ma part libératrice) ;
mais tout est relatif dans cette notion d'âge.
Pour une personne de 70 ans, une personne de 50 ans est encore jeune.
Pourtant il est certain que dans bien des métiers, on le fait sentir aux femmes de 50 ans.
Quoiqu'aux hommes aussi.
Le vieillissement du corps est plus problématique pour les femmes que pour les hommes.
On a trouvé Belmondo magnifique avec son beau visage ridé.
On l'a moins pardonné à Brigitte Bardot.
Avec une approche sociologique, philosophique, très intéressante, Marie Charrel s'efforce de bousculer de nombreux préjugés qui ont encore la vie dure.
C'est un essai qui aurait pu être rébarbatif,mais qui, grâce à la belle écriture de l'auteur, se lit aisément.
La couverture du livre est magnifique.
Quant à moi : Même pas peur !

Un grand merci à Marie Charrel pour son livre et sa touchante dédicace
Merci aux éditions Pérégrines
Merci à babelio
Commenter  J’apprécie          176
Un essai. Essai d'une journaliste et romancière. 
Et sans attendre plus: un essai réussi, qui mérite d'être lu. Pas uniquement par des "vieilles" (terme revendiqué par l'autrice de préférence aux succédanés comme senior etc...); pas uniquement par des femmes. Au-delà de l'empathie pour ce que vivent les "vieilles", les constats, les interviews sont aussi de fructueux sujets de réflexion pour les hommes, .... vieux ou jeunes. 
Un peu à la manière de Marie Charrel qui du haut de ses 38 ans ne peut prétendre à faire partie de cette catégorie! Elle partage, en fin d'ouvrage (timidité, pudeur?), la motivation de son intérêt: " qu'ont elles compris de l'existence? ont-elles trouvé comment supporter ses contradictions, son absurdité, les douleurs qui la traversent ... Je pose l'hypothèse, parce que je suis une femme, que d'autres femmes, mes ainées, peuvent m'aider à y voir plus clair."

Marie Charrel passe en revue la vieillesse sous divers angles:
- via le regard des hommes (de tous temps: "cachez les vieilles")
- le tabou de la ménopause
- "ou sont les vieilles" : bannies du cinéma à quelques rares exceptions, invisibles dans la rue, dans le regard des autres
- l'histoire: les sorcières, les écrits peu amènes de certains philosophes ... 

L'autrice développe le diktat connu et intériorisé: "la peau lisse tu auras, tes cheveux tu tiendras, un corps ferme tu garderas". Mais elle se garde d'une approche monolithique. Ainsi, par le biais des interviews, fait-elle remarquer que le refus d'un jugement de l'autre fondé sur la seule beauté ne saurait impliquer le renoncement à une certaine séduction. 

A travers l'information collectée sur blogs, lectures et interviews, elle esquisse des pistes susceptibles de faire sortir de "l'impasse" de la vieillesse féminine:
- transmission bienveillante aux plus jeunes (sous réserve de dissiper une certaine méfiance réciproque)
- créer une manière d'être soi en faisant fi de l'image, permis par le fait d'être moins exposée aux regards des autres, des accomplissements déjà prouvés
- repousser la timidité, laisser la puissance intérieure s'exprimer
- vivencia!
- retisser le lien perdu avec la nature, la création, la folie, ou tout simplement une forme de paix....
C'est sur ces pistes que portera mon (petit) regret quant à cet essai: plus de détails quant aux pistes et voies explorées, retenues ou non, illusoires ou non, recueillis auprès des personnes interrogées auraient été bienvenus, sans pour autant tomber dans l'illusion de boîtes à outils simplificatrices. Certes le contexte Covid d'écriture de ce livre ne se prêtait pas aisément à des discussions approfondies: une discussion en vidéo n'apporte pas la même proximité qu'un face à face!

Cet essai est un travail de journaliste : documenté, appuyé de nombreuses interviews, étayé  de quelques chiffres, avec une prise de recul et des questionnements qui permettent d'éviter des raccourcis trop rapides. Libéré(e) de l'impression d'être embarqué dans un brûlot, une thèse monolithique, le lecteur (la lectrice...) peut y trouver des points de départ pour une réflexion personnelle.
Essai ne veut pas (forcément!) dire lecture ennuyeuse: le style est alerte (la romancière n'est pas loin), ponctué quelques autodérisions, de pointes d'humour comme cette paraphrase de Françoise Giroud: "l'égalité en terme de pouvoir sera atteinte lorsque des femmes incompétentes et aussi grossières que certains présidents masculins d'hier et d'aujourd'hui seront élues à la tête de démocraties...."

Pour terminer , une citation encore: " autorisez votre visage à raconter la vie que vous avez vécue. Parce que cette vie là, ces chemins dessinés sur les joues et les fronts sont votre richesse".

Merci à Babelio et aux éditions Les Pérégrines de m'avoir permis de découvrir ce livre, que je n'aurais peut-être pas identifié dans les rayonnages d'un libraire.

Commenter  J’apprécie          173
Merci tout d'abord à Masse critique et Babelio pour l'envoi de ce livre mais surtout merci à Marie Charrel pour la dédicace personnalisée qu'elle a pris le temps d'écrire.
Oui, « les vieilles » sont un vrai sujet d'essai au vu du regard qui est encore porté sur les femmes de plus de 50 ans. A travers des exemples concrets et surtout actuels et un style très agréable, l'auteure décrit une situation qui tente d'évoluer mais dont les lignes bougent peu. S'il y a quelques mannequins aux cheveux gris, c'est comme pour la maigreur, il y en a si peu en taille 40 et avec des rides. C'est vrai bien sûr chez le people, mais dans notre quotidien aussi. Je regrette d'ailleurs qu'il n'y ait pas plus d'interviews de gens de la « rue ». Alors se sentir vieille parce que le regard des hommes se tournent vers les beaucoup plus jeunes, c'est certain. Nous avons envie et besoin de séduire pour la majorité d'entre nous et tourner la page prend du temps.
Nous sommes dans un monde du jeunisme, d'apparence, que ce soit pour trouver du travail ou garder son conjoint. Mais il y a eu le mouvement « me too », une vraie prise de conscience et il faudrait changer l'éducation à l'école, le discours des parents, la pub, la presse féminine, les dessins animés etc…
En fait page 188 « tant que l'on n'est pas mort, on peut apprivoiser ce que l'on devient » «cela suppose d'anticiper, de semer des graines pour y parvenir progressivement ». Il faut s'y préparer bien avant et même pour les hommes aussi qui ont souvent une vieillesse qui apparait moins vite, ou plus tôt, qui est acceptée tandis que celle de la femme est rejetée.
Tout est dans l'acceptation des années qui passent et adapter son rythme de vie à son corps, le maintenir le mieux possible tout en comprenant ses nouvelles limites. Mais c'est difficile et la femme reste victime du regard négatif posé sur ses rides. Pas de solution miracle, un constat, un espoir d'évolution, et se passer du regard des autres en étant suffisamment bien dans sa vie, dans son corps pour ne plus en être dépendant. Mesdames, nous avons du travail !

Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (208) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
855 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}