L’approche évolutionniste adoptée par un grand nombre de penseurs de la Belle Époque pose inévitablement la question de l’origine de l’organisation sociale. Puisque celle-ci est inaccessible, faute de traces tangibles, des théoriciens de cette époque ont cru que le meilleur moyen de s’approcher le plus près de ces formes disparues d’organisation sociale était d’observer les sociétés les plus rudimentaires, les moins « évoluées », considérant que des similitudes entre celles-ci et celles-là devaient être plausibles. Ainsi, les premiers sociologues se sont inspirés des récits de voyageurs et d’ethnologues qui ont profité du mouvement européen de colonisation de la fin du XIXe siècle pour découvrir ces « autres », toujours positionnés aux échelons inférieurs des schémas d’évolution dans lesquels les Européens de l’Ouest occupaient invariablement le niveau supérieur.
En 1888, à l’Université de Bordeaux, un jeune professeur de pédagogie profite de sa leçon inaugurale pour annoncer la naissance d’une science originale : la sociologie. Émile Durkheim n’en est encore qu’à ses premières formulations qu’il présente déjà à ses étudiants la nouvelle discipline comme l’étude des faits sociaux considérés comme des choses, de manière méthodique et positive.
Plusieurs théoriciennes tentent de déconstruire le mythe du matriarcat en mettant l’accent sur l’absence de faits empiriques permettant de le confirmer et sur la confusion entre matrilinéarité et matriarcat.