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Le 30 juin dernier, j'avais rencontré Emmanuel Chastellière lors de sa dédicace organisée par la Librairie Omerveilles à Grenoble. Après avoir eu un coup de coeur pour le recueil de nouvelles Célestopol mais beaucoup moins aimé le roman YA de Poussière Fantôme, je finis l'année avec un troisième opus de l'auteur : L'empire du léopard. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'année se termine en beauté car ce roman s'est révélé être un second coup de coeur!

En 1870, le Royaume de Coronado a colonisé une grande partie de la Lune d'Or, un territoire qui se trouve au-delà de la Grande Mer et qui promettait de grandes sources de richesse aux nouveaux venus. Malheureusement, déception et désillusion commencent rapidement à se faire sentir : en effet, les terres du littoral autour de la ville neuve Carthagène ne sont pas vraiment exploitables ; quant aux petits territoires récemment soumis, un mouvement de rébellion, le Condor crée un sentiment d'insécurité et d'instabilité parmi les colons. Et comme si cela ne suffisait pas, le pouvoir central au Royaume du Coronado se désintéresse peu à peu du sort de la nouvelle colonie.
Un seul royaume au-delà des montagnes, l'Empire du léopard, reste encore hors de portée et cristallise les rêves de gloire et de grandeur. Lorsque le vice-roi de la Lune d'Or, Philomé, reçoit une proposition de mariage de la part de l'Empire du léopard, il y voit là l'occasion non seulement de pacifier les relations entre colons et peuples de la Lune d'Or mais aussi d'asseoir l'autorité du Coronado. Avec le 22ème régiment dirigé par le colonel Orkatz surnommée la Salamandre et un groupe de mercenaires mené par le cousin du Roi du Coronado, Cortellan, il décide de traverser la jungle en train pour se rendre vers le mystérieux Empire du léopard.

Le moins que l'on puisse dire avec ce one–shot de plus de 600 pages, c'est que je suis sortie de mes sentiers battus et sa plus grande force réside dans un univers très développé, bien construit et original. En effet, selon les arguments de notre Dieu égyptien, le roman appartient au genre de la Gunpowder Fantasy, ce qui est une grande première pour moi. Imaginez donc un univers inspiré de la colonisation espagnole de l'Amérique du Sud au XVIème siècle avec lequel cohabiterait le développement technologique et sociétal du XIXème siècle de l'Amérique du Nord. Et ce qui est très drôle et surprenant, c'est la façon dont l'auteur a joué sur mes certitudes et mon imaginaire : au début du roman, je me figurais donc un contexte proche du XVIème siècle avec des Conquistadors, leurs armes, leur caravelle et leur caraque, etc… et ces certitudes ont été rapidement chamboulées par l'apparition d'éléments du XIXème siècle comme la présence de lignes de chemin de fer, d'appareils photographiques ou de bâteaux à vapeur comme on pourrait se l'imaginer en Amérique du Nord.

J'ai également pu lire à de nombreuses reprises dans la blogosphère que les deux premières parties étaient un peu trop émaillées de longueurs au goûts de certains lecteurs. Pour ma part, cela n'a pas du tout été le cas : peut-être, est-ce le fait que je m'y attendais, mais surtout, j'ai apprécié que l'auteur pose son récit en l'agrémentant de tous ces petits détails. Cela participe au développement de l'univers et la scène de la coiffure souvent citée en exemple m'a permis de m'immerger dans le récit de manière vivante.

Quant à l'Empire du léopard, Emmanuel Chastellière sait créer l'attente : comme les soldats du 22ème régiment, il me tardait de découvrir la mystérieuse capitale de Tichgu et d'arpenter ses rues, à la découverte de ses richesses architecturale et artistique. Là encore, l'auteur a fait preuve d'inventivité en ce qui concerne cette civilisation en mélangeant des éléments connus de notre monde. Ainsi, l'Empire du léopard a emprunté à la civilisation mésopotamienne grâce à la présence de ziggourat (bâtiment religieux constitué de plusieurs terrasses surplombées par un temple), la civilisation égyptienne (l'imposition du culte du soleil par l'empereur qui fait référence au Pharaon Akhénaton ou les relations incestueuses entre frères et soeurs pour maintenir la « pureté » du sang) et la civilisation tibétaine avec une ville entourée de montagnes.

J'ai également beaucoup apprécié les personnages : si j'ai pu lire par ailleurs que les autres blogueurs ont eu un peu de mal à s'attacher immédiatement à Cérès Orkatz, cela n'a pas été le cas pour moi. Au contraire, elle est un personnage fort, compétent, sur qui on peut compter et qui sait ce qu'elle veut. Mes deux autres personnages préférés sont également le vice-roi Philomé (un idéaliste qui accepte la proposition de mariage par devoir mais surtout en vue d'améliorer la situation sur la Lune d'Or) et le petit-fils de l'alchimiste, Alario (curieux de nature, il m'a fait penser aux naturalistes du XIXème siècle qui s'embarquaient vers de lointaines contrées pour étudier comme Charles Darwin).

Enfin, je terminerai sur la composition du récit : si Emmanuel Chastellière prend le temps de poser ce dernier dans les deux premières parties en l'agrémentant de détails qui ont facilité l'immersion dans la lecture, la troisième reste ma préférée grâce à la présence d'un rythme plus soutenu, de rebondissements et de cliffhangers. En revanche, j'ai été déçue par la dernière partie. En effet, elle verse peu à peu dans la Dark Fantasy ce qui m'a décontenancé. Les détails crus et violents de scènes de torture ou de combat n'étaient pas vraiment pour moi. Quant à la scène finale au sommet de la ziggourat pour laquelle je ne peux développer sans spoiler était un peu trop stéréotypée à mon goût, notamment par la présence de dialogues de style « Je suis ta mort » (p. 598) ou « Retourne dans les ténèbres d'où tu viens » (p. 599). Cela ressemblait un peu trop au combat final de blockbusters américains. Dommage.

En conclusion, bien que j'ai été déçue par la fin de la quatrième partie, cela n'enlève rien au fait que j'ai eu un énorme coup de coeur pour L'empire du léopard. Son univers construit et original, la psychologie travaillée des personnages, son écriture fluide et immersive et un récit haletant m'ont complètement convaincu. L'Empire du léopard est donc l'une de mes lectures les plus marquantes de 2018. C'est donc avec une certaine impatience qu'il me tarde de découvrir la suite du recueil de nouvelles, Célestopol à paraître en 2019.
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Un bon petit pavé qui se lit très bien ! Dépaysant, foisonnant, on plonge dans de l'aventure avec un A mais les échos uchroniques et historiques du récit nous interrogent aussi sur notre passé. Un petit bémol : si le récit est dense, il aurait sans doute pu l'être encore plus. Mais quelle galerie de personnages et quel final !
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Le colonel Cérès Orkatz ne croit pas à la terre promise. Lorsqu'on l'a envoyée conquérir les peuples de la Lune d'Or, elle ne faisait que suivre les ordres du Coronado, indifférente aux richesses et au pouvoir que tous étaient venus chercher ici. Tout ce qui lui importait était la fièvre et la rage du combat dans lequel on l'avait jetée.

Mais depuis six ans, tous ont déchanté. La péninsule trop facilement conquise, la désillusion et la frustration dominent les colons, réduits à persécuter les rares autochtones qui tentent encore de libérer cette terre désespérément aride et inhospitalière du joug de l'envahisseur.

La vie éternelle ? Des livres de sang? La terra preta? Les légendes que l'on racontait sur la Lune d'Or avaient dû être inventées par des mercenaires trop prétentieux ou des alchimistes peu scrupuleux. le colonel Orkatz se fiche de ces chimères. Pour elle, seuls ses hommes et leur fidélité comptent.

Mais comment résister à l'appel de l'aventure, lorsqu'un mystérieux message leur parvient des confins de la Lune d'Or? Cérès les accompagnera et veillera sur eux, quitte à leur prouver qu'il n'y a rien au delà des montagnes de l'Azur, que l'Empire du Léopard n'est qu'un conte de fées!

Dans son premier roman d'envergure, Emmanuel Chastellière nous emmène littéralement à la conquête d'un nouvel univers fantastique emprunt de l'épopée magique et du romantisme si chers à l'auteur. Mais loin des mondes imaginaires du "Village" ou du style steampunk de "Célestopol" le lecteur se surprendra à trouver dans l'Empire du Léopard des références à peine voilées à une histoire étrangement familière et dérangeante: celle de la colonisation. L'auteur fait le choix de nous mettre dans la peau des mercenaires impérialistes, qui loin du triomphalisme de leurs dirigeants, affrontent la réalité douce-amère de la conquête. On ne peut que souhaiter qu'il signe bientôt un nouvel opus en explorant les complexités de l'univers merveilleux qu'il a façonné, cette fois sous le regard des vaincus, et redonne de la voix aux mystérieux peuples de la Lune d'Or!
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Les richesses abritées par la péninsule de la Lune d'Or, soumise par les armes, se sont révélées n'êtres que des chimères. Les colons du royaume Coronado en ont fait l'amère expérience et sont désormais piégés dans une colonie infertile, vouée à l'échec.
Jusqu'au jour ou un message arrive en provenance de l'Empire du Léopard. Perdu dans les montagnes, l'Empire vit replié sur lui-même, redouté par les indigènes des autres royaumes, berceau de mille et une rumeurs et légendes.
Pour le vice-roi, Philomé c'est une occasion à saisir, une alliance qui pourrait faire prospérer la colonie. Son bras droit, le colonel Cérès Orkatz est moins enthousiaste, la jeune femme, plus pragmatique que son supérieur, craint que cette proposition tourne au désavantage du Nouveau-Coronado. Pourtant sous l'impulsion du vice-roi une expédition est montée pour rejoindre l'Empire. Mais des invités de dernière minute se joignent à eux : Artemis Cortellan et ses trois cents mercenaires. Un périple périlleux les attend.

Le troisième roman d'Emmanuel Chastellière se révèle être de la Fantasy à poudre, et non à mousquet, puisque situé dans une période inspirée de la seconde moitié du XIX° siècle (1860-1880 plus précisément). Le livre se déroule dans un équivalent imaginé et imaginaire de l'Amérique du Sud telle que découverte par Christophe Colomb et nous propose de suivre le corps expéditionnaire du Nouveau-Coronado à la rencontre du mystérieux Empire du Léopard.

Divisé en quatre partie, le roman est, dans sa première moitié, assez lent. L'univers est mis à l'honneur, cette partie reposant beaucoup sur l'ambiance dégagée par la Lune d'Or, qui fonctionne très bien, avec son paysage ses habitants et leur culture.

A ma grande surprise, vu mon aversion pour les récits qui prennent leur temps, cela ne m'a pas dérangé plus que ça. Si je trouve évidement que le roman aurait gagné en fluidité et en rythme en abrégeant cette partie, il aurait dans le même temps perdu en profondeur, un (petit) mal pour un bien donc.

Heureusement les choses s'accélèrent un peu par la suite et l'auteur se révèle aussi bien apte à décrire un paysage qu'a raconter une scène de bataille. L'arrivée dans le fameux Empire du Léopard, qui ne pointe le bout des nez qu'a partir de la troisième partie, ravive l'intérêt du lecteur avec son histoire et son mode de vie, mais il faudra encore attendre un peu pour voir le récit véritablement s'emballer.

C'est donc la dernière partie qui se révèle la plus intéressante. Alors que la magie était jusque la restée en retrait et que le livre était relativement calme, le quatrième acte renverse totalement ce sentiment et plonge le lecteur dans une véritable apocalypse ou l'horreur côtoie l'action, l'auteur ne laissant que peu de répit à son lecteur ou à ses personnages.

Les personnages sont justement le gros point fort du roman. Si l'on suit principalement le colonel Cérès Orkatz, la jeune femme à la tête du 22ème régiment d'infanterie et Camellia, l'une de ses subordonnée, le livre s'intéresse aussi à d'autres figures comme le capitaine mercenaire Artemis Cortellan, le vice-roi Philomé, l'intendante Dumelin ou encore le lieutenant mercenaire Kamil. Et c'est sans mentionner l'escouade du sergent Apollaire dont certains membres apportent une certaine légèreté au récit.

Chaque personnage possède une personnalité propre qui se développe au fur et à mesure que l'on avance, le lecteur accompagnant les personnages jusque dans leurs pensées, ce qui permet de comprendre mieux leur comportement et leurs réactions.
Personnellement, outre Cérès et Camélia j'ai particulièrement apprécié Artemis à la fois attachant et détestable, plus proche de l'anti-héros que du chevalier blanc, ainsi que le prince Amaru de l'Empire du Léopard malgré son apparition assez tardive.

Pour conclure, j'ai passé un très agréable moment à la lecture de ce roman qui offre un dépaysement total par rapport au reste des livres de Fantasy et s'aventure dans des directions assez peu explorées. Malgré des problèmes de rythme, il offre des personnages forts, un univers envoutant, et des retournements de situations qui sauront prendre le lecteur par surprise.
Je ressort donc conquis et suivrait avec intérêt un autre roman dans le même univers. C'est prévu d'ailleurs.
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Des colons entre le marteau et l'enclume :
Le livre s'ouvre sur les exactions des colons prenant un village, Cérès nous sera présentée rapidement et ne tiendra certainement pas le bon rôle. Cette scène reviendra d'ailleurs la hanter plusieurs fois. On se trouve ensuite 6 ans plus tard, les colons sont certes bien installés mais vivotent plus qu'ils ne prospèrent, la Lune d'Or ne tient pas ses promesses et porte bien mal son nom, d'or il n'y a point, tout juste s'il y a quelques filons de cuivre anémiques. La terre elle-même est pratiquement stérile, la disette guette et la colère avec. Les riches colons s'insurgent contre Philomé et Cérès veille au grain mais les indigènes sont également au bord de la révolte, leurs conditions de travail étant plus proche de l'esclavage qu'autre chose. C'est une colonie au bord de l'implosion qui nous est dépeinte.

Elhy, les bidasses et leurs histoires c'est pas son truc, certains peuvent même témoigner que quand ils taguent leur billet avec SF militaire ou fantasy militaire mon absence est apparemment criante, je pensais que c'était discret mais Lutin m'a percé à jour ^^. Donc vous l'aurez compris ce n'est pas ma partie préférée de ce livre mais à côté de ça sont exploités des thèmes qui me plaisent bien :

Une fantasy exotique au pays des Incas,
Une époque rarement exploitée en fantasy française,
La technologie inhérente à ce XIXè siècle : chemins de fer, fusils et bateaux à aube (moyen de locomotion d'artemis pour arriver à la Lune d'or),
Le choc entre alchimie et science, magie et technologie,
Les fées.
Désormais, les étrangers étaient là pour leur rappeler le sens premier de ce terme, sans pitié. Pendant plus de deux ans, ils avaient imaginé que leur céder des terres dont ils n'avaient de toute manière pas l'usage suffirait à apaiser leurs appétits. Mais ces conquérants venus de l'autre côté de la Grande Mer ne se contentaient jamais de ce qu'ils trouvaient. Il leur fallait toujours plus ; plus de terres, plus d'or, plus de viande, plus de grain…
On peut donc dire que certes, cette première moitié était lente et m'a légèrement ennuyé quand on s'approchait un peu trop de la technique militaire, mais ma curiosité a tout de même été un peu piquée par tout ce que je viens de citer et les réflexions sur la colonisation me touchent forcément.

Une belle palette de personnages :
L'idéaliste : Philomé Dolemont, Vice-roi de la colonie du Coronado, est le frère du Roi Philippe du Coronado. Envoyé pour diriger la colonie de la Lune d'Or, il n'a pas les épaules pour un tel rôle, le coeur sur la main, motivé pour concilier les intérêts de tous avec une envie de faire plaisir et d'être d'une grande justice, il est autant méprisé par les riches colons que les indigènes.

La désabusée : le Colonel Cérès Orkatz dirige le 22ème régiment d'infanterie de l'armée du Coronado. C'est une femme cynique et amère qui ne sait pas trop ce qu'elle fout encore là dans une colonie qui part à la dérive. Elle protège son vice-roi et ami mais déplore le manque de poigne de celui-ci.

L'exclue : Camellia est une indigène qui était promise à un sombre destin. Cérès est son héroïne car c'est elle qui l'a sauvé in extremis. Camellia aurait dû devenir le Livre de sang de sa tribu, depuis petite elle est scarifiée petit à petit par des prêtresses avec pour finalité d'être écorchée vive afin que sa peau soit séchée et assemblée en un livre qui selon la croyance aurait permis de fabriquer un sort puissant…Elle fait partie du 22ème régiment mais n'est pas intégrée par ses frères d'arme et tout autant rejetée par son peuple.

Le prodige : Artemis Cortellan est le neveu du Roi Philippe, il arrive à la Lune d'Or à la tête de 300 mercenaires, un renfort plus que bienvenu et il met Philémon dans sa poche avec son bagout mais Cérès est plus sur la réserve et tente de cerner les motivations réelles de ce petit arriviste.

Les personnages secondaires : Nous avons également quelques passages avec un alchimiste Melchior et son petit-fils Alario, le choc entre alchimie et science est palpable et Melchior est plus une « mascotte » par la force des choses, personne n'en attend rien, certains soldats seront un appui pour Cérès et Camellia (Apollaire et Jolyon entre autre) et les deux protagonistes principaux de l'Empire du Léopard, le prince Amaru et la princesse Xinxi-La nous seront présentés dans la 2ème partie.

Une seconde partie qui dépote :
En route pour Xemballa, cité de l'Empire du Léopard, le voyage va durer 3 semaines. Sur le chemin l'action débute avec une embuscade massive du fameux Condor et son armée de rebelles. La technologie martiale apportée par Artemis Cortellan va décimer rapidement les attaquants. Arrive le prince Amaru avec sa garde personnelle qui escorte les colons vers sa cité. Ils sont accueillis par la princesse Xinxi-La qui bien qu'elle ait envoyé le présent à Philomé ne partage pas l'ambition de son père de réformer leur culture pour adopter celle de l'envahisseur. Complots et escarmouches vont aller crescendo dans cette partie du récit mélangés au folklore de l'Amérique latine, ses croyances et un être mystérieux qui sera réveillé par la magie…

En bref, bien que j'ai trouvé la première moitié du roman longuette j'en comprends tout de même l'utilité, l'auteur prend le temps d'une bonne mise en place pour nous situer dans le contexte historique traité, développer la psychologie des personnages et nous permettre d'avoir de l'empathie pour eux. La seconde partie m'a bien plus tenue en haleine car on y retrouve de la bonne dark fantasy politique avec complots à tout va et une fin façon apocalypse, Elhy est aux anges ^^. le Village est dans la bibliothèque de Caro, je sais où le trouver pour le lire ^^, et Poussière fantôme fait partie des présélectionnés du Plib également.

Bonne lecture !
Lien : https://lemondedelhyandra.co..
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L'auteur
Emmanuel Chastellière est le cofondateur et rédacteur du site http:/www.elbakinnet/ une référence sur le web français. Traducteur de métier, il se lance dans une carrière d'écrivain en 2016 avec la sortie du roman le Village . Il s'attaque ensuite au steampunk, il revisite la révolution Russe avec Celestopol cité lunaire se dressant contre l'autorité du tsar. Cette année 2 nouveaux romans, en Mars paraît Poussière fantôme, de l'urban fantasy, une histoire se déroulant dans le contexte du Montréal du début du siècle, truffés de zombie...

Avec l'Empire du léopard l'auteur s'attaque à une époque très peu exploitée par la Fantasy en général, la colonisation! L'Empire léopard mélange subtilement genre et époque. Bien que se déroulant dans une période historique et technologique plus proche du Farwest le scénario fait plus penser à la conquête du nouveau Monde par les Espagnols.



Thèmes abordés
La colonisation tout d'abord. La façon dont il y décrit le processus colonial est à la fois très bien détaillé, on y à la fois de nombreuses références historiques aux peuples indigènes du nouveau mondent Inca Aztèque et les Indiens des plaines. Et des éléments faisant référence à la conquête de l'ouest, la construction du chemin de fer, les villes frontières, la fièvre de l'or, les renégats, l'absence totale d'autorité dans certaines régions qui n'ont pas encore étaient dominées par le contrôle étatique. Des groupes religieux qui sillonnent de vastes étendues faisant à la fois penser aux mormons ou aux moines franciscains. Aussi contestation de l'autorité royale.

Le racisme occupe une place importante dans le livre. L'auteur se réfère au système colonial Espagnol en partie. Avec les travaux forcés subis notamment par les indigènes dans les mines, et au sort des Indiens d'Amérique au moment de la conquête de l'ouest. de par la présence dans les armées des colonisateurs d'éclaireurs indigènes, considérés comme des traîtres par bon nombre de leurs semblables, moqués par les soldats de leur régiment et suscitant de même une aversion généralisée de la part des colons.

Philanthropie oui!  tous les colons ne sont pas des Philip Sheridan dans le livre. L'auteur fait référence aux défenseurs des conditions de vie des indigènes dans le livre. Certains personnages prenant la défense des indigènes, à la manière du prêtre dominicain Bartolome de las casas. Il aborde de même les relations amoureuses et le métissage qui se créèrent naturellement à l'époque.

















Les grands bouleversements liés à la modernité trouvent une place de premier ordre, le progrès technologique en premier lieu, l'apparition des chemins de fer, la létalité grandissante des armes à feu, mais aussi la baisse de l'influence de la religion et des vieilles croyances décrédibilisées progressivement par la science.





Le rejet de la modernité provoqué par ces changements. Renvoyant encore une fois à l'histoire du Farwest, il met en scène le cas de certains colons fuyant la "civilisation" pour partir vivre de façon nomade à la manière des indigènes. Certains s'indianisant complètement, un phénomène qui a concerné des milliers d'Européens au moment de la conquête du nouveau monde.





La protection de l'environnement, j'ai même cru lire une allusion au véganisme! Qui était plutôt bien amenée.





Les questions de genre point de vue très subjectif mais je pense qu'elles sont abordées un peu grossièrement dans le livre, et d'après moi un Roman de fantaisie peu très bien s'en passer.

L'univers
Le contexte historique est un élément central du roman, une date est même donnée 1870. La modernité commence à toucher ce nouveau Monde ingrat et aride, l'armement se modernise, les chemins de fer se développent, la religion et les croyances anciennes sont remises en question par les découvertes scientifiques. le choix de l'époque est vraiment un plus pour moi, la révolution industrielle et la colonisation sont assez peu souvent abordées en Fantasy. Même si cela change surtout chez les anglos-saxons avec le renouveau du steampunk Fantasy, et l'apparition du Gunpower Fantasy. Avec des auteurs comme Django Wexler et sa série de Thousands name et The Goblin Emperor de Katherine Addison.



 

 
d'ailleurs L'Empire léopard se situe un peu entre ces deux genres, le progrès technologique est déjà perceptible mais il reste encore très récent.

Du côté Français on a en Steam punk Bans et Barricade de Clément Bouhélier publié chez Critic, par contre pour citer un bon Gunpower Fantasy francophone avec en plus un décor colonial je dois avouer que je ne pourrais en citer un seul.

Le choix d'Emmanuel Chastellière est donc novateur, cela a le mérite d'être salué, cependant je m'attendais à plus d'originalité quant à la technologie présente dans le livre. Les trains, les armes et armures, et autres technologies n'ont aucune originalité particulière, on a un peu l'impression parfois de lire un roman historique et c'est bien dommage.

Le rôle de la magie et de l'alchimie dans l'univers.

Liées au destin de la religion dans la plupart des sociétés modernes, elles sont les allégories d'une époque révolue. La magie des indigènes, ne se résumerait plus qu'à de vagues histoires de fées sans fondement, qui fait rire à Gorge déployée les miliciens.

Les indigènes eux-mêmes perdent foi en leurs croyances, constatant que celles-ci n'ont pas pu stopper les nouveaux arrivants.L'alchimie l'équivalente de la magie pour les colons, n'est guère mieux considérée. Une pratique d'une autre époque rendue obsolète par les progrès technologiques (les mauvaises langues iront jusqu'à dire qu'elle n'a jamais eu aucune utilité), elle n'a plus qu'un pouvoir symbolique dans ce monde qui ne lui accorde que peu de crédit.

Dans les deux camps certains essayent toutefois de sauver ces deux arts, mais ils sont peu écouté ou bien considéré comme des fous. Cependant cette tendance pourrait bien s'inverser...

Le monde
L'auteur ne se contente pas de faire un vulgaire copié collé de l'époque coloniale de la fin du XIXe. Nous retrouvons comme évoqué dans l'introduction, les éléments classiques du processus colonial, qui sont très bien retranscrits dans le roman, Emmanuel Chastelière modifie avec brio le contexte colonial de notre monde. Il nous offre un mélange entre la colonisation Espagnole du nouveau Monde en truffant le récit d'allusions aux cultures Inca, Aztèques, la légende de l'Eldorado et de royaumes perdus. Avec de nombreux éléments faisant penser à la conquête de l'ouest, les villes frontières, la ruée vers l'or, les renégats, les milices, la résistance indigène et une description de la frontière.



 

 
Tout en proposant dans son scénario une relecture remarquable et passionnante de cette période. Intéressons-nous plus en profondeur à cela avec la présentation des différents camps en présence dans le livre:

Le Coronado: Situé sur un autre continent que celui du scénario, administré par le Roi Phillipe, c'est une puissance coloniale. Riche et prospère, à l'inverse de sa colonie.

Le Nouveau Coronado qui peine à s'établir dans la péninsule de la lune d'or. Aucun métal précieux à l'horizon, pas non plus de terres fertiles où faire prospérer une agriculture utile à la colonie ou à la métropole. Les terres sur lesquelles sont établies les colons sont pauvres. Elles ne laissent pousser que quelques pauvres champs de maïs et de blés, les mauvaises herbes et Cactus y sont plus nombreux. Les ressources minières sont elles aussi complètement absentes, vous vous attendiez à croiser des mines dignes des gisements mexicains ou andains au fil des pages? Préparez-vous plutôt à une description pathétique de villes frontières abandonnées, les colons ayant perdu toute espoir de retour sur investissement.





Il n'y aura probablement pas de ruée vers l'or n'y d'Eldorado. Des rumeurs oui il y en a, mais bon métropole, et colons semblent avoir fait le deuil de ces légendes. Légendes qui selon les rumeurs seraient diffusées par les puissances coloniales rivales du Coronado, pour empiéter le Royaume dans une vaine aventure coloniale. Encore plus hasardeuse que l'expédition française du Mexique.



Le Nouveau Coronado et donc un gouffre financier pour sa métropole, qui commence à s'agacer, les ravitaillements se font de plus en plus rares, les impôts et divers taxes sont la seule chose qui semble fleurir au Nouveau Coronado avec les révoltes des indigènes et les raids de pillards à ses frontières. Les difficultés du Nouveau Coronado entraînent sans surprise une vague de mécontentement contre la métropole. Comment réagira la métropole face à cette colonie insatisfaite qui s'apparente plus à un boulet qu'à une manne.

La capitale Carthagène est une modeste cité sans charme établi à proximité de la côte. le reste de la population du Nouveau Coronado occupe les rares terres où il est possible de faire pousser 2 haricots et 3 tomates. Ou bien travaillent sur les chantiers de chemin de fer pour relier les bourgades qui se vident progressivement du fait du manque de ressources.

Les indépendants

Bandits, rebelles, vagabonds mais aussi mercenaires trouvent leur place tant bien que mal au Nouveau Coronado. Ils pillent ou errent parmi les établissements de la colonie. le mercenariat est l'une des seules professions qui semble avoir de l'avenir dans ces contrées, où les milices et armées officielles sont de plus en plus rares. le désir d'indépendance grandissant du Nouveau Coronado, agité notamment par les quelques riches propriétaires terriens pourraient bien donner des idées de grandeur à un Simón Bolívar local.

Les indigènes

Victimes de racisme, cantonnés en bas de l'échelle sociale, contraints aux travaux forcés sur les chantiers sans fin de la colonie, même en cette période s'approchant du XXe siècle où l'esclavage a été théoriquement aboli. À les enfants abandonnés condamnés à mendier par dizaines dans les rues des rares villes du Nouveau Coronado, quémandant les rares ressources des colons. Leur situation est misérable depuis des millénaires sur ces terres déjà pauvres, l'arrivée des colons est un nouveau coup du sort pour ces piteuses peuplades. Dont le seul moyen de subsistance à peu près décent est de s'engager comme éclaireurs avec les armées et milices coloniales, récolter quelques pièces et les brimades elles beaucoup plus fréquentes de leurs "compagnons" venus de l'autre côté de l'océan.



 

 
Toutefois un mystérieux royaume attire l'attention sur la péninsule. L'Empire du léopard, les derniers indigènes indépendants de la péninsule de la lune d'or. Perdue parmi les montagnes et la jungle, la brochette habituelle de légendes fleurie autour de ce Royaume. La mythique cité de Tichgu abriterait d'immenses richesses. le dernier espoir du Nouveau Coronado pour résorber les dettes accumulées par la mère-patrie pour maintenir tant bien que mal la colonie? Peu de personnes semblent y croire, cependant cela devient l'unique raison du faible soutient du Coronado à son protégé.



Le style
C'est mon premier roman d'Emmanuel Chastellière et son style m'a plu. Très descriptif, il prend son temps pour: développer ses personnages, et créer un monde changeant et cohérent que l'on découvre doucement mais sûrement à travers ces 600 pages. Les protagonistes sont bien élaborés ici, n'y tout blanc n'y tout noir ils s'accordent bien au scénario et à l'univers. Chacun à sa part d'ombre ce qui rend le récit haletant. Ils sont également divers, on ne se cantonne pas aux classiques bons, mauvais, renégats. L'auteur puise dans l'histoire de la colonisation des Amériques pour élaborer des personnalités nouvelles pour son univers. La philanthropie par exemple..

On retrouve ce côté descriptif avec les décors variés du roman, villes, paysages, donnent de la cohésion au scénario.

Les batailles sont de même très cool là encore on ressent les inspirations historiques de l'auteur outre les fusils, mousquets macuahuitl on a des lanceurs de feu griégois. Il aime mélanger les époques, et ça marche !



 

 
Le seul bémol à la plume de Chastellière selon moi, est qu'il s'attarde parfois sur des éléments secondaires voire de troisième plan. Ce qui rallonge de mon point de vue inutilement le déroulement des événements. Par exemple certaines relations charnelles développées ici ont peu d'intérêt, et empiètent sur d'autres personnages qui auraient mérités d'être creusés un peu plus.

Le scénario
Le point fort du livre d'après moi. Divisés de façon assez classique en quatre parties, les événements commencent doucement, la première partie plante les décors et sert d'introduction de façon peut-être un poil trop long. Je dois même avouer avoir craint de trouver le livre un peu trop long à mon goût. Néanmoins la trame s'accélère tout d'un coup dans les ultimes pages de cette partie, et lance réellement le roman.

La seconde partie à un côté expédition militaire, faisant penser à un mélange entre l'arrivée des conquistadors espagnols au Mexique, et à une campagne militaire de la Guerre de Sécession. On retrouve à la fois des mercenaires attirés par la soif de richesses, et des soldats du régime qui sont engagés bien souvent malgré eux dans une expédition vaine. L'auteur prend bien le temps de décrire la vie quotidienne des soldats, et de développer les personnalités des différents protagonistes. C'est franchement réussi, Emmanuel Chastellière à un talent pour retranscrire l'ambiance, et les paysages de ses scénarios. Je me suis vraiment senti immergé dans l'histoire au cours de ses pages.



La troisième partie du roman fait très choc des civilisations, l'auteur revisite la rencontre entre les conquistadors et les locaux en prenant comme référence l'entrée de Hernan Cortés et ses troupes dans Tenochtitlan.



Cette partie est pour moi la meilleure du livre. Il ne se contente pas de retranscrire une opposition caricaturée entre envahisseur et locaux, ou bien de rester trop scotché au parallèle fiction/histoire. Il y aborde les thèmes de l'écologie, l'opposition entre le conservatisme et la volonté de réforme à travers notamment la place des femmes dans le monde politique. Dit comme ça on pourrait craindre que cela soit too much, mais c'est de mon point de vue maîtrisé. On ressent la fascination qu'éprouvèrent les Espagnols en voyant la capital Aztèque, grâce une nouvel fois aux parties descriptives réussies du roman. Pour les amateurs de bataille épique ne vous inquiétez pas les troisième et quatrième partie n'en sont pas avares !





La dernière partie va quant à elle s'attaque au sujet de la revanche de la nature sur l'homme. Cela m'a vaguement fait penser à Godzilla. Les hommes jouant les apprentis sorciers avec des forces qui les dépassent, et se retrouve châtiés durement pour leur arrogance.







L'auteur développe aussi dans cette partie l'affrontement entre modernité et religion, en nous montrant des affrontements comportant à la fois magie et gatling. Il faut avouer que c'est plutôt sympa, ça m'a rappelé cette scène de princesse Mononoke.





Le dénouement est bien amené, sans rien dévoiler du scénario on ne tombe pas dans le manichéisme primaire. Les gentils gagnent la lumière revient, et on n'a pas non plus une fin à la Star Wars Épisode III ambiance les ténèbres reviennent pour 1000 ans.

Conclusion
L'Empire du Léopard participe au renouveau de la Fantasy française, qui s'attaque comme évoqués précédemment à de nouveaux sous genres. Même si on reste en retard par rapport à certains de nos voisins Emmanuel Chastellière fait parti de cette nouvelle génération d'auteur francophone qui arrive sur ce genre très prometteur qu'est le gunmusket Fantasy.

Le livre est bon, même si il aurait pu être un poil plus court, le storybuilding et l'univers sont des réussites indéniables. Pour tout passionné d'Histoire et de Fantasy ce roman fera une lecture bien fun.

Quant à ce qui m'a le moins plu, à part ce que j'ai évoqué précédemment, l'absence d'elfes, d'orcs, de nains se fait un peu sentir plus le roman avance. Cela aurait cassé un peu la comparaison histoire/fiction sans enlever de cohérence de mon point de vue, et ajouté de l'originalité au scénario et à l'univers. Ce qui manque au livre finalement c'est peut-être plus de prises de risques dans l'élaboration de l'univers.

Le gros point fort du livre pour moi, c'est finalement la relation entre magie, politique et progrès technologique. Chaque thème à son moment fort pendant le scénario, et est bien introduit et dosé.

Espérons que ce roman soit une tête de pont pour le Gunmusket français. Un petit bouquin se déroulant dans un univers fantastique inspiré de la guerre de sept ans, ou bien de l'épopée Napoléonienne serait une bonne idée pour 2019!
Lien : https://wp.me/pajTFP-3z
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L'Empire du Léopard
Emmanuel Chastellière
éditions CRITIC

Interview radio de l'auteur à découvrir prochaine...

Tout d'abord, lorsque j'ai vu le nombre de pages, ma première réaction a été de me dire : J'espère que c'est un One shot. Finalement, je n'ai pas été déçu, car je dois dire que je ne me suis pas ennuyé tant le récit est riche.

L'auteur a su installer une vraie ambiance dans un univers parfaitement dépeint et dans lequel, les protagonistes magnifiquement travaillés évoluent.

Ce roman de Fantasy est riche tant par ces personnages que par les différentes images qu'il suscite à la lecture.

On se retrouve assez vite plongé dans un univers assez explosif, parsemé d'influences provenant d'Amérique du Sud notamment en ce qui concerne les noms et la situation géographique.

Le royaume du Coronado qui a conquis quasiment la totalité de la Lune-d'Or, espérant ainsi y trouver un eldorado permettant de s'enrichir.

Voilà déjà six ans que le royaume du Coronado a colonisé la péninsule de la Lune d'Or, de l'autre côté de la grande mer. Six années qu'elle règne sur tous les royaumes indigènes. le seul royaume qu'elle ne dirige pas et qui résiste encore se trouve être celui de l'Empire du Léopard qui se situe derrière les montagnes. Ce qui devait être l'Eldorado ne se trouve finalement pas à la hauteur des différentes attentes. La terre y est aride et donc difficilement exploitable.

Cérès, combattante, guerrière redoutable lutte contre ses propres démons et doit réussir à faire face à une situation totalement embrouillée. Camellia, quant à elle, indigène renie sa culture pour intégrer le régiment de Cérès alors qu'elle aurait dû être sacrifiée. Deux femmes qui ne m'ont pas laissée indifférente durant la lecture. Je ne peux parler de chaque personnage, car à mon sens, tous ont une place dans l'histoire et chacun apporte sa pierre à l'édifice.

En conclusion :

Il m'a fallu un peu de temps pour m'imprégner de l'histoire, car en effet, la première partie présente une certaine lenteur. Cependant, passé cette partie, la lecture devient plus dynamique. Nous voilà enfin en immersion dans ‘L'Empire du Léopard ».
Emmanuel Chastellière parvient à nous faire voyager dans ce monde qu'il a créé ou les images défilent au rythme des mots. L'aspect technologique est très intéressant notamment en ce qui concerne les armes. Une conquête militaire, des armes à feu, de la magie, mais pas que !

Bref, il y a tellement de choses à dire ! C'est un roman de fantasy très original, un récit hyper bien travaillé mais surtout qui contient un univers vraiment bien léché et des personnages très bien croqués. Donc à part cette longueur/lenteur du début, c'est une très belle découverte. Une lecture que je recommande vivement.

Interview à écouter prochainement sur Radio Déclic. le lien sera partager ainsi que le podcast.
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J'étais assez sceptique sur ce roman et que dire si ce n'est que j'ai adoré !

Un roman à la construction me rappelant celle des livres de Guy Gavriel Kay, vous savez, ceux dont l'ambiance et le lieu choisi ont une place plus prépondérante que l'intrigue et les protagonistes eux-même ! Mise à part Kay, je n'avais jamais lu un auteur ayant réussi ce choix et c'est chose faite ici.
Emmanuel Chastellièreprend bien le temps de poser les bases de son intrigue en nous contant, expliquant, décrivant avec minutie l'univers de la Lune d'Or en passant par son histoire, sa mythologie, sa politique, ses paysages... Et cela fonctionne parfaitement parce qu'on s'y plonge dès les premières pages.

Il ne faut attendre que les 150 dernières pages pour que l'intrigue s'emballe réellement. Il est vrai que c'est un peu brutal, peut-être même trop expéditive mais cela rejoint avec brio les 450 premières pages où la Lune d'Or était au centre de la lecture.

Mention spéciale aux personnages, que ce soit l'héroïne où les seconds couteaux. J'ai adoré la relation entre Cérès et Camellia (chose assez rare vu le type de relation). le seul point de déception relève de la princesse de l'Empire du Léopard que j'ai trouvé un peu trop archétypé.

Surtout, j'ai adoré l'orientation de l'intrigue autour d'une hypothétique Europe du 15-16ème siècle et de la découverte du nouveau monde. C'est idéalement amené sans louper les questions sociétales de l'époque (le rapport colons-indigènes, la religion, les coutumes etc...) et cela m'a beaucoup fait penser à l'une de mes références de jeunesse qu'est les Mystérieuses Cités d'Or.

Encore un beau roman de la part d'Emmanuel Chastellière, décidément !
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Troisième ouvrage d'Emmanuel Chastellière, L'Empire du Léopard est un roman d'Imaginaire atypique qui mériterait plus d'écho, car il explore des thématiques comme la colonisation dans un contexte de "fantasy à poudre". Autrement dit, dans un univers sans Elfes ni Nains (ouf !), MAIS avec des armes à feu.
Et ça nous change ! En bien. La péninsule de la Lune d'Or est un monde plein de dangers dont l'espoir n'est pas le moindre, nombre de personnages de cette histoire pourraient en témoigner. Chacun d'entre eux possèdent une vraie présence même si certains auraient mérité d'apparaître plus longtemps.
On suit en tout cas Cérès Orkatz, Camellia et les autres membres du régiment jusqu'au bout de leur aventure, belle et terrible à la fois.
De beaux portraits et un vrai souffle, dans un style qui m'a rappelé parfois... celui de Jean-Christophe Rufin.
Je le disais, un roman atypique pour de la fantasy et un auteur à revoir !
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Dans L'Empire du Léopard, Emmanuel Chastellière choisit un contexte historique animé, la conquête de l'Amérique du Sud. En guise de conquistador, les troupes du Coronado, un royaume expansionniste qui n'a rien à envier à la péninsule ibérique d'alors, une forme de magie en plus.

Le lecteur y découvre une troupe d'occupation composée de plusieurs régiments, dirigée par un vice-roi aux prises avec des colons toujours plus exigeants et cupides. Ces derniers sont passablement irascibles, et pour cause… en lieu et place d'un paradis perdu, La Lune d'Or se révèle presque stérile, ardue à cultiver, loin de l'Amérique du Sud des Incas et Mayas, gorgée d'or. le retour à la réalité est dur, et nous découvrons des conditions de vie délicates pour ces différents colons – un peu moins pour les grands propriétaires terriens – et carrément difficiles pour les autochtones, réduits à un quasi-esclavage.

L'inspiration amérindienne se ressent sans aucun doute, cependant, il ne faut pas s'attendre à des conquistadors revêtus de leur armures de métal et équipés d'arquebuses. Emmanuel Chastellière ne nous propose pas Les Cités d'or, mais réellement un roman de flintlock avec des armes à poudre bien plus modernes, ainsi qu'un degré technique digne du XIX° – notamment avec la construction d'un chemin de fer.

L'ambiance, loin d'être ludique, si elle n'atteint pas le panel des nuances d'un Brian McClellan, possède indéniablement une agréable noirceur. Non seulement, cette veine sombre est portée par un contexte complexe, mais également par une promesse de « rédemption » des plus opaques…

Une fois que notre petit monde met le pied dans l'Empire du léopard, les affaires se compliquent et l'ambiance délétère n'est pas sans rappeler le deuxième opus des aventures d'Indiana Jones!

Un des points forts de L'Empire du Léopard réside dans l'ensemble des personnages présentés, tous dotés de ce petit supplément d'âme qui leur donne une consistance propre et parfois unique.

En premier lieu, le colonel Orkatz Céres prend la tête d'un ensemble de choix. L'auteur prend le temps de construire cette femme, désabusée, blessée par les décisions de ses supérieurs, punie pour certains de ses choix. Elle demeure compétente, proche de sa troupe, sans en incarner son âme, tel le chef de bande que nous pourrions attendre. L'admiration est bien-là, l'autorité naturelle également, mais Céres semble coupée d'un petit quelque chose, elle s'exclut presque inconsciemment. Ces détails de son tempérament en font un personnage attachant et plutôt unique tant nous sommes habitués aux leaders charismatiques qui font corps et âme avec leur hommes. Pour autant, je ne veux pas signifier qu'une relation privilégiée est inexistante et que Céres ne possède pas ce charisme.

Les autres protagonistes sont tout autant soignés, et nul ne peut se plaindre d'un manque quelconque d'attention.

L'Empire du Léopard est un roman de flintlock fantasy se déroulant dans un cadre Sud Américain dans un contexte difficile. Les aventures de Céres et compagnie séduisent à la fois par une ambiance sombre, une promesse trop belle pour être honnête, et certainement avec un casting de choix.

chronique bien plus compléte sur mon blog
Lien : https://albdoblog.com/2018/0..
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