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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Découvert grâce au Bibliocosme et aux critiques positives postées sur Babelio, L'empire du léopard a retenu mon attention pour de nombreuses raisons : ouvrage d'un seul tenant, auteur français, thème original… j'étais bien loin de m'attendre à un roman aussi atypique et aussi réussi. Quelle claque !

Emmanuel Chastellière nous plonge dans un univers fantasy qui s'inspire d'une manière originale de l'histoire. A l'heure où les futurs Etats-Unis allaient plonger dans la Guerre de Sécession, nous voici avec des conquérants d'inspiration espagnole (le Coronado dirigé par un certain roi Philippe) qui après avoir mis aux pas des royaumes locaux, se trouvent placés dans une fâcheuse position, abandonnés par la métropole, laissé à leurs rêves et contraints de trouver une réponse à l'avenir d'une colonie menacée.

L'originalité tient ici également aux personnages : les deux personnages principaux sont des femmes, qui entretiennent une liaison amoureuse impossible et qui doit rester secrète. Aux côtés de Cérès et de Camélia, il faudra compter avec une pléiade de seconds couteaux qui joueront un rôle grandissant avec le temps. La plupart d'entre eux restent des hommes, et chacun est attachant à sa manière.

Cet ouvrage demandera du temps pour dévoiler toute son orientation fantasy. Si l'orientation fantaisiste (sinon uchronique) retient d'abord l'attention, elle cédera ensuite sa place prépondérante. Il faudra donc attendre les deux tiers de l'ouvrage pour cela. Arrivé à ce point de non-retour, nous plongeons dans l'action pure.

S'il était déjà difficile d'arrêter sa lecture avant alors qu'il ne se passait pas grand-chose, mais que le mystère était, lui, bien présent, il est impossible de s'arrêter ensuite. Il s'agit d'un véritable feu d'artifice. L'auteur joue avec ses personnages de manière absolument inattendue et cela jusqu'à la fin, qui malgré plus six cent pages, finit fatalement par arriver et laissera le lecteur déçu de devoir quitter là cette histoire…

Il est difficile d'en dévoiler davantage sans trahir l'intrigue. Les adeptes de George R. R. Martin (Le trône de fer) et de David Gemmel (Légende, Troie et Druss) seront ici aux anges.

L'empire du léopard est un roman qui demandera du temps pour être apprécié. Il est tout indiqué pour vous accompagner lors de vacances. Et s'agit là d'un chef d'oeuvre qui mérite d'être lu et recommandé à votre entourage. Vous ne serez pas déçus…
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Emmanuel Chastellière a une actualité très chargée en ce printemps 2018 avec la sortie de deux romans en tant qu'auteur ( Poussière fantôme doit paraitre fin avril chez Scrineo et l'Empire du léopard sort le 19 avril aux éditions Critic) et un en tant que traducteur (Les Jardins de la Lune de Steven Erikson, parution mai 2018 aux éditions Leha). L'Empire du léopard est son quatrième roman, mais aussi sa première incursion en fantasy après le Village qui était du registre fantastique, Célestopol aux accents steampunk et Poussière fantôme de l'urban fantasy. La fantasy est pourtant son genre de prédilection en tant que cofondateur du site Elbakin.net, dédié à la fantasy sous toutes ses formes. J'attendais ainsi avec impatience de voir ce que donnait la prose d'Emmanuel Chastellière dans un genre qu'il connait très bien.

L'univers développé dans l'Empire du léopard tient son origine dans une nouvelle intitulée Brasier parue dans l'anthologie « Routes de légendes » dirigée par Estelle Faye et Jérôme Akkouche. L'action du roman se situe dans la péninsule de la Lune-d'Or située au delà de la grande mer par rapport au royaume du Coronado qui est venu conquérir la péninsule de la Lune-d'Or. La campagne militaire dure depuis 6 ans, et le royaume du Coronado a mis l'essentiel de la péninsule sous son joug. Seul, l'empire du léopard résiste encore au royaume de Coronado. Ils n'ont pas de potion magique, mais on murmure d'étranges légendes à leur sujet concernant des créatures mythiques et une fontaine de Jouvence. La situation géographique de l'empire est surtout la clé de leur résistance, en effet ils sont au nord de la Lune d'Or, à l'abri derrière une imposante chaîne de montagne. le royaume du Coronado dispose d'une technologie militaire supérieure aux royaumes de la Lune-d'Or, notamment des armes à poudre. L'action du roman se déroule en 1870 soit plus vraiment dans une période médiévale. Tout cela fait entrer l'univers du roman dans la Flintlock Fantasy (merci Apophis pour cette définition).

Je suis loin d'être une spécialiste de la question des genres littéraires et je ne sais pas si le roman correspondra vraiment aux attentes du genre mais j'ai beaucoup aimé découvrir l'univers imaginé par Emmanuel Chastellière. Il y a des influences de l'Amérique du Sud pour les noms, la situation géographique et l'histoire. On trouve un soupçon de magie, de la poudre, des cités fabuleuses, des beaux paysages, des légendes. Tout cela se mêle très bien pour nous offrir un univers explosif dont l'auteur distille peu à peu les informations. le monde qui se déploie sous nos yeux est très riche et propre à l'évasion : qui n'a jamais rêvé de partir à la conquête de nouveaux mondes peuplés de légendes, d'aventures et de nouvelle richesse?

Cependant, malgré leur puissance, les forces militaires du Coronado ont été affaiblies par 6 années de conquête et espèrent voir arriver des troupes envoyées par le Roi. La colonie établie sur la péninsule est ainsi en mauvais état, son avenir suspendu à des décisions qui lui échappe. Parmi les dirigeants de la colonie, on trouve le vice-roi Philomé et le colonel Cérès Orkatz qui dirige le 22ème régiment. Ils sont tous les deux bien conscients de la précarité de leur situation. La vie au sein d'un régiment militaire est très bien décrite, on a presque un petit côté marines qui apparait. Emmanuel Chastellière prend le temps d'installer la vie au sein de cette colonie, la vie d'un régiment militaire et de créer une atmosphère qui va peu à peu évoluer avec le récit pour devenir très oppressante.

Un des points que j'ai le plus apprécié est le fait que les personnages secondaires soient très bien décrits et aient beaucoup d'importance dans les évènements. Les personnages sont nombreux mais tous sont très bien construits, avec des nuances, des défauts, des caractéristiques bien particulières, et extrêmement vivants. J'ai beaucoup aimé notamment Dumelin, Kamil et surtout le prince Amaru qui est un personnage torturé, brisé mais dont on arrive à comprendre les actes. Comme héroïne, Cérès est une femme forte, en proie à la difficulté de diriger une compagnie militaire, face à des doutes dans sa vie privée. Elle peut apparaître froide au départ, mais elle devient très vite attachante. Il y a vraiment un très gros travail sur les personnages et je trouve cela vraiment appréciable.

La dernière partie est racontée sur un rythme très haletant et on a du mal à lâcher le livre. le roman fait plus de 600 pages et pourtant on ne voit pas le temps passer tellement on est facilement pris dans le récit. Les scènes d'action sont vivantes et parfaitement maitrisées. Les événements s'enchainent avec frénésie dans la dernière partie du roman et l'auteur n'épargne pas son lecteur en nous en mettant plein la vue et en malmenant nos petits coeurs. On termine le livre en se disant qu'on reviendrait volontiers dans cet univers.

L'Empire du léopard est une grande réussite avec un univers original et détaillé, un soupçon de légendes et de magie, de la poudre, de la fureur, des personnages nombreux et tout en nuances, avec un récit très bien maitrisé. Pour un coup d'essai en fantasy c'est un coup de maitre!

Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Le 30 juin dernier, j'avais rencontré Emmanuel Chastellière lors de sa dédicace organisée par la Librairie Omerveilles à Grenoble. Après avoir eu un coup de coeur pour le recueil de nouvelles Célestopol mais beaucoup moins aimé le roman YA de Poussière Fantôme, je finis l'année avec un troisième opus de l'auteur : L'empire du léopard. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'année se termine en beauté car ce roman s'est révélé être un second coup de coeur!

En 1870, le Royaume de Coronado a colonisé une grande partie de la Lune d'Or, un territoire qui se trouve au-delà de la Grande Mer et qui promettait de grandes sources de richesse aux nouveaux venus. Malheureusement, déception et désillusion commencent rapidement à se faire sentir : en effet, les terres du littoral autour de la ville neuve Carthagène ne sont pas vraiment exploitables ; quant aux petits territoires récemment soumis, un mouvement de rébellion, le Condor crée un sentiment d'insécurité et d'instabilité parmi les colons. Et comme si cela ne suffisait pas, le pouvoir central au Royaume du Coronado se désintéresse peu à peu du sort de la nouvelle colonie.
Un seul royaume au-delà des montagnes, l'Empire du léopard, reste encore hors de portée et cristallise les rêves de gloire et de grandeur. Lorsque le vice-roi de la Lune d'Or, Philomé, reçoit une proposition de mariage de la part de l'Empire du léopard, il y voit là l'occasion non seulement de pacifier les relations entre colons et peuples de la Lune d'Or mais aussi d'asseoir l'autorité du Coronado. Avec le 22ème régiment dirigé par le colonel Orkatz surnommée la Salamandre et un groupe de mercenaires mené par le cousin du Roi du Coronado, Cortellan, il décide de traverser la jungle en train pour se rendre vers le mystérieux Empire du léopard.

Le moins que l'on puisse dire avec ce one–shot de plus de 600 pages, c'est que je suis sortie de mes sentiers battus et sa plus grande force réside dans un univers très développé, bien construit et original. En effet, selon les arguments de notre Dieu égyptien, le roman appartient au genre de la Gunpowder Fantasy, ce qui est une grande première pour moi. Imaginez donc un univers inspiré de la colonisation espagnole de l'Amérique du Sud au XVIème siècle avec lequel cohabiterait le développement technologique et sociétal du XIXème siècle de l'Amérique du Nord. Et ce qui est très drôle et surprenant, c'est la façon dont l'auteur a joué sur mes certitudes et mon imaginaire : au début du roman, je me figurais donc un contexte proche du XVIème siècle avec des Conquistadors, leurs armes, leur caravelle et leur caraque, etc… et ces certitudes ont été rapidement chamboulées par l'apparition d'éléments du XIXème siècle comme la présence de lignes de chemin de fer, d'appareils photographiques ou de bâteaux à vapeur comme on pourrait se l'imaginer en Amérique du Nord.

J'ai également pu lire à de nombreuses reprises dans la blogosphère que les deux premières parties étaient un peu trop émaillées de longueurs au goûts de certains lecteurs. Pour ma part, cela n'a pas du tout été le cas : peut-être, est-ce le fait que je m'y attendais, mais surtout, j'ai apprécié que l'auteur pose son récit en l'agrémentant de tous ces petits détails. Cela participe au développement de l'univers et la scène de la coiffure souvent citée en exemple m'a permis de m'immerger dans le récit de manière vivante.

Quant à l'Empire du léopard, Emmanuel Chastellière sait créer l'attente : comme les soldats du 22ème régiment, il me tardait de découvrir la mystérieuse capitale de Tichgu et d'arpenter ses rues, à la découverte de ses richesses architecturale et artistique. Là encore, l'auteur a fait preuve d'inventivité en ce qui concerne cette civilisation en mélangeant des éléments connus de notre monde. Ainsi, l'Empire du léopard a emprunté à la civilisation mésopotamienne grâce à la présence de ziggourat (bâtiment religieux constitué de plusieurs terrasses surplombées par un temple), la civilisation égyptienne (l'imposition du culte du soleil par l'empereur qui fait référence au Pharaon Akhénaton ou les relations incestueuses entre frères et soeurs pour maintenir la « pureté » du sang) et la civilisation tibétaine avec une ville entourée de montagnes.

J'ai également beaucoup apprécié les personnages : si j'ai pu lire par ailleurs que les autres blogueurs ont eu un peu de mal à s'attacher immédiatement à Cérès Orkatz, cela n'a pas été le cas pour moi. Au contraire, elle est un personnage fort, compétent, sur qui on peut compter et qui sait ce qu'elle veut. Mes deux autres personnages préférés sont également le vice-roi Philomé (un idéaliste qui accepte la proposition de mariage par devoir mais surtout en vue d'améliorer la situation sur la Lune d'Or) et le petit-fils de l'alchimiste, Alario (curieux de nature, il m'a fait penser aux naturalistes du XIXème siècle qui s'embarquaient vers de lointaines contrées pour étudier comme Charles Darwin).

Enfin, je terminerai sur la composition du récit : si Emmanuel Chastellière prend le temps de poser ce dernier dans les deux premières parties en l'agrémentant de détails qui ont facilité l'immersion dans la lecture, la troisième reste ma préférée grâce à la présence d'un rythme plus soutenu, de rebondissements et de cliffhangers. En revanche, j'ai été déçue par la dernière partie. En effet, elle verse peu à peu dans la Dark Fantasy ce qui m'a décontenancé. Les détails crus et violents de scènes de torture ou de combat n'étaient pas vraiment pour moi. Quant à la scène finale au sommet de la ziggourat pour laquelle je ne peux développer sans spoiler était un peu trop stéréotypée à mon goût, notamment par la présence de dialogues de style « Je suis ta mort » (p. 598) ou « Retourne dans les ténèbres d'où tu viens » (p. 599). Cela ressemblait un peu trop au combat final de blockbusters américains. Dommage.

En conclusion, bien que j'ai été déçue par la fin de la quatrième partie, cela n'enlève rien au fait que j'ai eu un énorme coup de coeur pour L'empire du léopard. Son univers construit et original, la psychologie travaillée des personnages, son écriture fluide et immersive et un récit haletant m'ont complètement convaincu. L'Empire du léopard est donc l'une de mes lectures les plus marquantes de 2018. C'est donc avec une certaine impatience qu'il me tarde de découvrir la suite du recueil de nouvelles, Célestopol à paraître en 2019.
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Après plusieurs années à lire des critiques sur ce site, je passe enfin à l'action en partageant pour la première fois mon avis; ici, sur L'Empire du Léopard d'Emmanuel Chastellière.

Je vais être direct : j'ai beaucoup aimé ce roman. Ni trop long ni trop court, chapitres bien construits, narration fluide, personnages que l'on aime, ou pas (c'est un compliment) et mélange entre fantasy et horreur pour le moins... volcanique !

L'auteur le souligne en postface : dans son roman, « les feux d'artifices, ce n'est pas non-stop ». C'est pour moi le gros point fort du livre: explosif, le roman le sera assurément, dans le dernier tiers, après une construction progressive du récit. Emmanuel Chastellière prend le temps de planter le décor, de développer ses personnages, de nous raconter la vie de la 22ème, des colons et des colonisés. Les « feux d'artifice » arrivent donc peut être tardivement, mais cela se fait au profit d'un développement fort appréciable.

J'ai aussi apprécié cette approche, pas loin d'être uchronique, de cette période troublée que fut la colonisation espagnole. Je trouve que l'auteur a bien équilibré cet aspect de son roman: le rappel à notre Histoire n'est ni trop évident ni trop en retrait. de fait, on peut se projeter facilement dans le récit en ayant le plaisir de découvrir une situation totalement inédite.

De même, gros coup de coeur pour l'aspect horrifique que j'ai trouvé habilement intégré au récit. La première scène de ce type nous arrive en pleine tronche, complètement à l'improviste ! Puis la tension monte, tout en douceur. On s'interroge: qu'est-ce qui tient du folklore ou de la réalité ?
Puis arrive la dernière partie du roman: l'horreur n'est pas que fantastique, l'action omniprésente; on tourne les pages sans s'en rendre compte. A ce stade, il sera particulièrement difficile pour tout lecteur de lâcher le livre.

Le tout se terminant bien mystérieusement. Vraiment, j'ai beaucoup aimé cette fin !

Ceci ayant été dit, je suis un poil plus incertain concernant deux points. le développement qui suit contient quelques spoils, dont un plus important que les autres. Je préfère donc masquer le tout.



Au final, même si je trouve à redire, j'ai beaucoup aimé ce bouquin. La preuve étant que je trouve des contre-arguments à mes propres reproches.

Après ce très bon moment passé en compagnie de la 22ème, il va sans dire que j'espère fortement retrouver un jour Cérès. C'est que je m'attache facilement aux Salamandres ma foi !
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Lorsque j'ai reçu ce gros pavé des Éditions Critic, ma première réaction a été de demander à Emmanuel Chastellière si c'était un one-shot, et j'ai été soulagée de sa réponse positive. Aujourd'hui je referme ce livre et je pleure que ce ne soit pas le premier tome d'une série ! Je n'ai vraiment pas envie de quitter cet univers, de quitter ces personnages auxquels je me suis tant attachée.

Cela fait six ans que le royaume du Coronado a colonisé la péninsule de la Lune d'Or, de l'autre côté de la grande mer. Six ans qu'elle a mis au pas tous les royaumes indigènes, bien aidé en cela par une puissance militaire supérieure. Enfin tous sauf un, l'Empire du Léopard, retranché derrière ses montagnes résiste. Ce qui devait être l'Eldorado s'avère bien décevant : une terre aride et peu de minerai exploitable. Cependant le mirage et l'espoir perdure grâce à toutes les légendes qui circulent au sujet de l'Empire du Léopard. On n'y trouverait de tout, mais également des mythes fabuleux comme une fontaine de jouvence.

Seulement pour partir à la conquête de cet empire, il faudrait aux colons bien plus de moyens que ce que leur alloue le Coronado. le roi Philippe semble avoir tourné le dos à la Lune d'Or et la colonisation s'essouffle. Alors quand le vice-roi Philomé reçoit une proposition d'alliance surprenante, malgré les réticences de son bras droit le colonel Cérès Orkatz, il obtempère et décide de rallier l'Empire du Léopard.

Une première partie où l'auteur nous présente la vie de cette colonie, ses points forts et ses faiblesses. On apprend à connaître les différents protagonistes de cette histoire et le fonctionnement de ce 22e régiment sous les ordres de Cérès. Une ambiance étouffante et moite, à l'image du moral des troupes. Tout démarre donc piano piano...

Une deuxième partie qui concernera le déplacement d'une bonne partie de ce régiment accompagnant le vice-roi jusqu'aux pieds des montagnes derrière lesquelles se trouve l'Empire du Léopard. Une partie bien plus rythmée, voire mouvementée avec certaines scènes dignes d'un vrai western : Wow, j'ai adoré.

Une troisième partie enchanteresse où toute notre équipe, attendue puis escortée par le prince Amaru, découvre l'Empire du Léopard. Les descriptions du paysage, de la flore et la faune fait scintiller les yeux et pourtant ce n'est rien à côté de la découverte de Xemballa, la capitale. Waouh énorme ! Pendant tout ce trajet Cérès essaiera de comprendre le pourquoi de cette proposition d'alliance, mais difficile de cerner des personnages équipés d'armure intégrale et portant des masques qui cachent même le regard.

Et enfin une quatrième partie où tout sera dévoilé, les complots politiques comme militaires. Les vengeances assouvies, des pactes démoniaques conclus, les résurgences magiques exposées. Et tout cela en l'espace d'une nuit. Une nuit d'éclipse totale de la lune, de celle où la lune apparaît rouge sang dans le ciel, à l'image de la magie que l'on découvre dans ces pages. Une quatrième partie démente, qui ne peut que se lire d'une traite et en apnée. À chaque chapitre on change de protagonistes, puis à chaque paragraphe, et le rythme est hallucinant. On avance de coups de théâtre en coups de théâtre. On abandonne un personnage au moment critique pour courir derrière l'autre qu'on croyait sorti de l'auberge, mais en fait non ! On pressent l'hécatombe inexorable alors que le rouleau compresseur Emmanuel Chastellière avance toujours plus loin, frappe toujours plus fort. Les pièces du puzzle s'emboîtent les unes derrière les autres pour laisser apparaître sous nos yeux ébahis le tableau final rouge sang.

Et si je ne parle que de protagonistes dans ma chronique hormis la lumineuse Cérès, c'est parce que tous les personnages secondaires sont importants, intéressants et fort bien mis en avant. Les détailler rallongerait bien trop ma chronique déjà hyper longue. En fait, il n'y en a pas un que j'ai détesté, même ceux qui se sont avérés faire partie des "méchants".

Un roman de Fantasy somptueux, abouti, complet. J'ai tout aimé dans ce roman, TOUT : l'histoire, les intrigues, les magouilles, les thèmes abordés, l'univers, la magie, les personnages, tout quoi ! Pour adultes seulement tant il est rempli de fureur et de violence parfois, tant il est tapissé de poudre et de sang. Je précise toutefois qu'il n'y a jamais surenchère et qu'il y a aussi beaucoup d'amour dans ces lignes.
L'Empire du Léopard est un immense coup de coeur que tout le monde devrait lire. Respect m'sieur Chastellière !

Lien : https://bookenstock.blogspot..
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Une autre très bonne surprise que voilà !
Ce roman offre un univers vraiment à part, des personnages charismatiques et de la fantasy qui sort nettement des sentiers battus. Après un début qui prend le temps de présenter cette mystérieuse péninsule de la Lune d'Or, l'auteur passe la cinquième (ou même la sixième) une fois sur les terres de l'Empire éponyme, avec un final pied au plancher.
Certaines scènes marquantes restent longtemps en tête, et pas forcément les plus spectaculaires en fait. On peut toujours tiquer sur deux/trois petites choses, mais le résultat se révèle bluffant. Si l'occasion se présente, à découvrir sans hésitation selon moi.
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Je n'ai encore publié aucun avis, mais mon premier sera pour L'Empire du Léopard, d'Emmanuel Chastellière, car il en vaut le détour !

Tout d'abord, c'est un univers que l'on n'a pas forcément l'habitude de voir dans les romans. En effet, ici, le Coronado cherche à coloniser la péninsule de la Lune d'Or et n'est pas sans rappeler la colonisation du Nouveau Monde par les Conquistadors. Les noms des villes et de certains personnages y font d'ailleurs penser. Seulement, le récit se passe à une époque où les armes blanches côtoient les armes à feu. En cela, c'est un "roman à poudre", qui laisse également la place belle à la magie. L'auteur a d'ailleurs réussit à tout imbriquer parfaitement sans que cela paraisse "faux".

J'ai lu quelques avis qui trouvaient que le début du roman était long. La longueur ne me fait pas peur (surtout après avoir lu "Le Vaisseau Ardent" de Jean-Claude Marguerite. Deux fois !) et je n'ai personnellement rien contre celles présentes dans ce roman car, selon moi, elles n'en sont pas vraiment. Cela permet de mettre en place les personnages, leurs relations, et de comprendre le contexte dans lequel ils évoluent. Cette première partie du roman étoffe le récit et nous laisse le temps de nous attacher aux protagonistes. On comprends les actions de ces derniers, tout autant que les raisons qui poussent les antagonistes à être ce qu'ils sont.

Certaines scènes sont assez (très ?) difficiles à lire (on ne peut qu'imaginer la souffrance des personnages !) mais on est rapidement prit par une histoire et une action qui évoluent crescendo.

J'ai beaucoup aimé ce roman, qui ne fait de cadeaux ni aux "bons" ni aux "mauvais" (et en cela, paraît plus réaliste que bien d'autres récits). Pour moi, c'est une réussite qui prouve la maîtrise de l'auteur dans ce genre !
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Emmanuel Chastellière nous emmène au royaume de Cornado, et plus précisément dans sa colonie de la Lune d'Or. On y suit une communauté de personnages dont le colonel Cérès Orkatz. Elle est chargée d'y maintenir l'ordre et d'assurer la sécurité du vice-roi, Philomé. La conquête a été difficile et est incomplète. Les lieux ne sont donc pas sûrs. de plus, Cérès doit faire avec un maigre bataillon de soldats tout en devant faire face aux assauts violents d'indigènes rebelles. En outre, l'empire du Léopard résiste encore au Cornado, ce qui pèse davantage sur l'avenir de la colonie. Or, l'arrivée d'une missive proposant un rapprochement entre le Cornado et l'empire grâce à un mariage arrangé risque d'ébranler les certitudes de chacun. Est-ce la bonne solution pour mettre un terme au conflit qui les oppose ? Ou est-ce un piège ? Nul ne sait comment les choses vont tourner. Mais tous devront prendre la route pour affronter leur destin.

Déjà cinq romans à son actif et une vingtaine de nouvelles, le cofondateur du site Elbakin est un auteur prolifique. Il excelle avec les mots en arborant avec brio sa double casquette de traducteur et d'écrivain.

L'Empire du Léopard est une oeuvre riche qui aborde moult thématiques. La plus importante est sans doute celle du colonialisme qui fait office de fil directeur de l'intrigue. En alternant les points de vue, l'auteur nous met aussi bien dans la peau des colons que dans celle des colonisés. L'immersion est ainsi totale. On goûte à la défiance, à l'incompréhension, à l'intolérance, inévitables lorsque deux cultures se rencontrent pour la première fois. Cela génère souvent des déceptions et des conflits. Emmanuel Chastellière explore d'ailleurs avec beaucoup de talent cette délicate situation.

L'Empire du Léopard est un récit enlevé et intense qui nous tient totalement en haleine. Emmanuel Chastellière y dresse le portrait de nombreux personnages aux personnalités variées. On s'attache à eux au fil des pages. On apprécie leurs petites histoires ainsi que les complots qui ne manquent pas d'éclore ici ou là. Une pléiade de héros qui, avec leur singularité, pimentent bien ce récit, à l'instar du personnage majeur qu'est Cérès Orkatz. Militaire accomplie et guerrière-née, elle peut aussi faire preuve d'une grande humanité. Meneuse d'hommes, elle sait fidéliser ses troupes. Pour autant, elle n'est pas un soldat sans âme et nous dévoile au fur et à mesure du livre ses zones d'ombre, ses doutes, ses fêlures et ses attachements. Elle est un personnage complexe qui donne la mesure du travail accompli par l'auteur pour offrir à son histoire des personnages fouillés.

C'est le gage d'une lecture passionnante, fruit d'un auteur de talent dont on n'a pas fini d'entendre parler... plus d'infos sur Fantasy à la Carte.

Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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J'ai découvert Emmanuel Chastellière avec ce roman et ce fut une (très) bonne surprise.
J'ai particulièrement apprécié la finesse des personnages dans un univers pourtant fait de poudre, de sang et de poussière. On assiste au destin tragique d'une terre déchirée dans un cadre unique, en suivant une montée en puissance explosive, sans que l'auteur ne mise tout sur l'action pure et dure, un sacré plus pour moi.
Après vérification, ce n'est pas son premier roman : je ne suis pas surpris.
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Ce livre est une bombe. J'ai rarement été aussi bouleversée et déstabilisée dans une lecture. le début est un peu long, il prend le temps de mettre en place le cadre de la colonie sur la péninsule de la Lune-d'Or, les différents personnages et enjeux. Mais dès la 1/2 de l'histoire et l'entrée en jeu du fameux Empire du Léopard, tout s'accélère à un rythme parfois effréné et ce que l'on pouvait considérer comme une colonial fantasy prend des allures de… un peu tous les styles en fait !

1870. La colonie du Nouveau-Coronado est en déclin avec un vice-roi à l'autorité branlante, des révoltes indigènes, des difficultés agraires et un abandon total de la couronne du Coronado, par-delà les mers. Cérès, colonel du 22e régiment, et ses soldats, tentent de faire régner l'ordre. Mais un beau jour, le mystérieux Empire du Léopard, le dernier royaume résistant aux colons, devient enfin réalité et les légendes vont prendre vie….

Encore une fois, je n'ai pas été déçue par la plume d'Emmanuel Chastellière, envoûtante, frénétique. le personnage de Cérès est absolument incroyable, il devient clairement mon personnage féminin préféré, par ses doutes, son courage, son amour, sa force, ses peurs… Je l'ai adoré. Les autres ne sont pas en reste, on s'attache, on redoute, on abjecte et on plaint certains autres comme le mercenaire Artémis Cortollan ou encore la pauvre Camellia. Là encore, je salue le travail que font désormais beaucoup d'auteurs français quant à l'inclusivité de leurs personnages et leur traitement, ça fait beaucoup de bien !

L'ensemble semble très inspiré des conquêtes européennes du Mexique et de l'Amérique centrale, avec un mélange de Mayas, Aztèques, Olmèques etc. Vous rajoutez à cela une artillerie et des mécanismes steampunk puis sur la fin, vous mixez le tout et rajoutez de l'horreur, du thriller, du fantastique, du mythologique, et un soupçon de tragique. Et purée quel suspens ! L'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère… du coup, on ressort de notre lecture, un peu calmé par un épilogue bienvenu, mais encore bien tourneboulé de tout ce qui est survenu !

En bref, j'ai passé de bons moments, aux émotions totalement différentes, de l'angoisse à l'admiration, et ce sont ces bouleversements qui m'ont tant fait apprécier ce livre. Une vraie expérience de lecteur que je suis contente d'avoir eue.

Attention : Je préfère toutefois prévenir que certaines scènes du livre peuvent être choquantes pour un public non averti car la force de l'écriture est telle que je me suis sentie mal par moment. En vrai, ça ne me dérange pas plus que ça, au contraire, c'est rare que je sois touchée ainsi. Mais TW sang, gore, meurtre, violence psy & physique.
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