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Ce roman de fantasy change un peu d'univers car on est ici sur un continent qui est clairement l'Amérique du sud, colonisé par un peuple venu d'au-delà l'océan, le Coronado. Avec leur puissance de feu, les colonisateurs s'approprient les territoires . Seul un empire lui résiste encore, celui du Léopard . Alors que les colons se retrouvent abandonnés par leur roi, l'empire du Léopard leur propose une alliance...Voilà une trame assez alléchante et n'ayant pas lu le résumé, j'ai attendu un moment qu'il se passe quelque chose ! C'est plutôt immersif , les personnages sont bien travaillés mais ça avance assez lentement , ce qui est dommage. Mais c'est peut-être aussi pour faire monter la pression avant le grand final ,qui va de trahisons en retournement de situations assez bienvenus .
J'ai passé un bon moment et je lirai avec plaisir d'autres romans de l'auteur !

Challenge Mauvais genre 2019
Multi-défis 2019
Challenge pavés 2019
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Découvert grâce au Bibliocosme et aux critiques positives postées sur Babelio, L'empire du léopard a retenu mon attention pour de nombreuses raisons : ouvrage d'un seul tenant, auteur français, thème original… j'étais bien loin de m'attendre à un roman aussi atypique et aussi réussi. Quelle claque !

Emmanuel Chastellière nous plonge dans un univers fantasy qui s'inspire d'une manière originale de l'histoire. A l'heure où les futurs Etats-Unis allaient plonger dans la Guerre de Sécession, nous voici avec des conquérants d'inspiration espagnole (le Coronado dirigé par un certain roi Philippe) qui après avoir mis aux pas des royaumes locaux, se trouvent placés dans une fâcheuse position, abandonnés par la métropole, laissé à leurs rêves et contraints de trouver une réponse à l'avenir d'une colonie menacée.

L'originalité tient ici également aux personnages : les deux personnages principaux sont des femmes, qui entretiennent une liaison amoureuse impossible et qui doit rester secrète. Aux côtés de Cérès et de Camélia, il faudra compter avec une pléiade de seconds couteaux qui joueront un rôle grandissant avec le temps. La plupart d'entre eux restent des hommes, et chacun est attachant à sa manière.

Cet ouvrage demandera du temps pour dévoiler toute son orientation fantasy. Si l'orientation fantaisiste (sinon uchronique) retient d'abord l'attention, elle cédera ensuite sa place prépondérante. Il faudra donc attendre les deux tiers de l'ouvrage pour cela. Arrivé à ce point de non-retour, nous plongeons dans l'action pure.

S'il était déjà difficile d'arrêter sa lecture avant alors qu'il ne se passait pas grand-chose, mais que le mystère était, lui, bien présent, il est impossible de s'arrêter ensuite. Il s'agit d'un véritable feu d'artifice. L'auteur joue avec ses personnages de manière absolument inattendue et cela jusqu'à la fin, qui malgré plus six cent pages, finit fatalement par arriver et laissera le lecteur déçu de devoir quitter là cette histoire…

Il est difficile d'en dévoiler davantage sans trahir l'intrigue. Les adeptes de George R. R. Martin (Le trône de fer) et de David Gemmel (Légende, Troie et Druss) seront ici aux anges.

L'empire du léopard est un roman qui demandera du temps pour être apprécié. Il est tout indiqué pour vous accompagner lors de vacances. Et s'agit là d'un chef d'oeuvre qui mérite d'être lu et recommandé à votre entourage. Vous ne serez pas déçus…
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Grosse actualité en ce début de printemps pour Emmanuel Chastellière puisque sortent quasiment au même moment ses deux nouveaux romans : « L'empire du léopard » chez Critic et « Poussière fantôme » chez Scrinéo. Si le second me tentait moins en raison de son orientation davantage tourne vers la jeunesse, j'étais en revanche très enthousiaste à l'idée de découvrir le premier. D'abord parce que j'avais été agréablement surprise par le précédent recueil de nouvelles de l'auteur (« Celestopol »). Ensuite parce qu'Emmanuel Chastellière se lance ici dans de la « flintlock fantasy », ou « fantasy à mousquet », un sous-genre que j'ai rarement au l'occasion d'explorer tant les romans appartenant à cette catégorie sont soit très difficiles à trouver, soit pas (ou seulement partiellement) traduis en français (à noter d'ailleurs que plusieurs de ces traductions sont justement à imputer à Emmanuel Chastellière qui s'était donc, d'une certaine manière, déjà frotté au genre). Pour faire bref, la flintlock fantasy se caractérise par un abandon du cadre médiéval fantastique traditionnel et par l'adoption d'un degré de technologie plus proche de nos XVIIIe ou XIXe siècles, avec notamment la présence d'armes à feu (je synthétise pour faire simple mais si vous voulez une définition plus précise, je vous renvoie à l'excellent article de la divinité égyptienne de référence pour tout ce qui concerne les genres et sous-genres des littératures de l'imaginaire). Pour sa première incursion en fantasy, Emmanuel Chastellière opte donc pour un sous-genre très peu exploité en France, et décide pour se faire de s'inspirer d'un contexte historique bien connu : la conquête des populations d'Amérique du sud par les conquistadors venus d'Europe.

Si le monde dépeint par l'auteur n'est certainement pas le notre, le contexte, lui, emprunte beaucoup à celui que nous connaissons. Nous avons en effet affaire à un royaume situé par delà l'océan (le Coronado) qui envoie des troupes pour coloniser un nouveau territoire peuplé par un certain nombre de peuples désunis et possédant un degré de technologie moindre (la péninsule de la Lune d'Or). Plusieurs différences majeures sont toutefois à noter par rapport à l'histoire telle qu'on la connaît : d'abord, l'action se déroule en 1870 et non pas au XVIe siècle, si bien que les envahisseurs possèdent un armement et une ingénierie encore plus élaborés. Ensuite, contrairement à notre Nouveau-Monde, la péninsule de la Lune d'Or ne tient pas vraiment ses promesses : dotées d'un climat difficile, ces terres se révèlent assez pauvres en ressources, ce qui a pour conséquences non seulement de limiter les perspectives d'enrichissement, mais aussi de décourager l'arrivée de nouveaux colons, et surtout d'inciter la couronne à se détourner de cet investissement trop peu rentable. Bref, si la conquête s'est révélée plutôt aisée, l'endroit n'a pour autant rien de l'Eldorado promis et les conquérants finissent par se retrouver dans une véritable impasse. le vice-roi en charge de situation sur place doit de plus faire face au mécontentement des propriétaires terriens, à la grogne qui monte dans les rangs des soldats, et surtout à l'hostilité des indigènes, réduis en esclavage pour le compte des nouveaux arrivants. le seul espoir de la colonie réside dans l'Empire du Léopard, un royaume situé bien à l'abri dans les montagnes et qui, jusqu'à présent, ne s'était manifesté ni pour soutenir ses vassaux attaqués par les envahisseurs, ni pour tenter de négocier ou commercer avec ces derniers.

Emmanuel Chastellière prend bien le temps de poser le cadre de son roman, et ce afin de bien faire comprendre à son lectorat l'ensemble des enjeux, et le résultat est des plus réussis. On s'immerge très vite dans ce décor qui emprunte évidemment beaucoup aux paysages sud-américains mais qui s'inspire aussi de nombreuses autres influences (Népal, Babylone, et même une petite touche d'Égypte ancienne). Si l'immersion est presque immédiate, il faudra en revanche attendre un peu avant de voir l'intrigue se mettre véritablement en place puisque ce n'est qu'une fois le premier tiers du roman atteins que l'action démarre pour de bon. Et c'est là que se situe à mon sens la première faiblesse de l'ouvrage qui souffre à plusieurs reprises de problèmes de rythme, alternant longs passages dans lesquels il ne se passe pas grand chose et grosse débauche d'actions, comme c'est le cas dans le dernier tiers du roman qui, pour le coup, ne nous laisse que trop peu de moments de répits. Si le roman peine à trouver le bon équilibre entre les deux, c'est avant tout en raison de ses personnages qui, paradoxalement, sont à la fois le plus gros points forts et la plus grande faiblesse du roman. Emmanuel Chastellière donne vie à des personnages bien campés, qu'il s'agisse des protagonistes ou des figures plus secondaires, et qui suscitent sans mal l'empathie du lecteur. Cérès, l'un des colonels en charge des troupes du Coronado, est une jeune femme tourmentée dont on suit avec intérêt les atermoiements et les difficultés de commandement, qu'ils soient liés à son statut de femme ou tout simplement au contexte difficile. Philomé, le vice-roi, est tout aussi attachant et possède une personnalité plus chaleureuse qui nous incite immédiatement à le prendre en affection. On s'attache tout aussi vite à Camelia, jeune indigène enrôlée dans les troupes du Coronado et hantée par son lourd passé, de même qu'à l'ensemble des personnages qui constituent l'entourage de Cérès : soldats du régiment, apprenti alchimiste, intendante, mercenaires...

Là où le bât blesse, c'est que, à force de trop vouloir étoffer la psychologie de ses personnages, l'auteur finit par en oublier son intrigue qui devient presque secondaire (ce qui explique les problèmes de rythme). S'il est évidemment intéressant d'avoir des personnages complexes et à la psychologie bien travaillée, le roman multiplie bien trop souvent le même type de scènes au cours desquelles les protagoniste interagissent les uns avec les autres, mais toujours pour nous faire comprendre la même chose. On comprend très vite que Camelia est tiraillée entre ses origines et sa nouvelle vie ; on sait que Cérès culpabilise de ne pas avoir de sentiments pour Philomé mais pour une autre personne ; on sait aussi qu'elle ne cautionne plus les actions de son pays sur les terres de la Lune d'Or..., et pourtant le récit continue de multiplier les conversations dans lesquelles les personnages tournent en rond en ressassant encore et encore les mêmes arguments et, inévitablement, les mêmes conclusions. Ce bémol mis à part, l'ouvrage reste cela dit très agréable à lire, l'intrigue se complexifiant au fur et à mesure du récit qui parvient à plusieurs reprises à surprendre grâce à des rebondissements bien amenés. Je serai plus nuancée en ce qui concerne l'aspect surnaturel du roman qui, s'il permet évidemment d'apporter une petite touche de grand spectacle, aurait très bien pu ne pas être intégré au texte sans que celui-ci en pâtisse (je trouvais pour ma part les manigances de l'Empire du léopard et des différentes forces en présence suffisamment passionnantes en elles-mêmes pour ne pas avoir à en rajouter).

Emmanuel Chastellière signe avec « L'empire du léopard » un bon roman de fantasy qui se distingue par son appartenance à un sous-genre peu exploité en France, ainsi que par la qualité et l'originalité de son cadre qui vient piocher dans différentes influences. Si le récit a parfois du mal à trouver le bon rythme, l'ensemble n'en demeure pas moins de bonne facture et permet d'aborder un certain nombre de thématiques traitées avec habilité, qu'il s'agisse de l'homosexualité ou encore des conséquences de la colonisation et des douleurs qu'elle ne manque pas d'engendrer chez la civilisation écrasée. A découvrir !
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Emmanuel Chastellière a une actualité très chargée en ce printemps 2018 avec la sortie de deux romans en tant qu'auteur ( Poussière fantôme doit paraitre fin avril chez Scrineo et l'Empire du léopard sort le 19 avril aux éditions Critic) et un en tant que traducteur (Les Jardins de la Lune de Steven Erikson, parution mai 2018 aux éditions Leha). L'Empire du léopard est son quatrième roman, mais aussi sa première incursion en fantasy après le Village qui était du registre fantastique, Célestopol aux accents steampunk et Poussière fantôme de l'urban fantasy. La fantasy est pourtant son genre de prédilection en tant que cofondateur du site Elbakin.net, dédié à la fantasy sous toutes ses formes. J'attendais ainsi avec impatience de voir ce que donnait la prose d'Emmanuel Chastellière dans un genre qu'il connait très bien.

L'univers développé dans l'Empire du léopard tient son origine dans une nouvelle intitulée Brasier parue dans l'anthologie « Routes de légendes » dirigée par Estelle Faye et Jérôme Akkouche. L'action du roman se situe dans la péninsule de la Lune-d'Or située au delà de la grande mer par rapport au royaume du Coronado qui est venu conquérir la péninsule de la Lune-d'Or. La campagne militaire dure depuis 6 ans, et le royaume du Coronado a mis l'essentiel de la péninsule sous son joug. Seul, l'empire du léopard résiste encore au royaume de Coronado. Ils n'ont pas de potion magique, mais on murmure d'étranges légendes à leur sujet concernant des créatures mythiques et une fontaine de Jouvence. La situation géographique de l'empire est surtout la clé de leur résistance, en effet ils sont au nord de la Lune d'Or, à l'abri derrière une imposante chaîne de montagne. le royaume du Coronado dispose d'une technologie militaire supérieure aux royaumes de la Lune-d'Or, notamment des armes à poudre. L'action du roman se déroule en 1870 soit plus vraiment dans une période médiévale. Tout cela fait entrer l'univers du roman dans la Flintlock Fantasy (merci Apophis pour cette définition).

Je suis loin d'être une spécialiste de la question des genres littéraires et je ne sais pas si le roman correspondra vraiment aux attentes du genre mais j'ai beaucoup aimé découvrir l'univers imaginé par Emmanuel Chastellière. Il y a des influences de l'Amérique du Sud pour les noms, la situation géographique et l'histoire. On trouve un soupçon de magie, de la poudre, des cités fabuleuses, des beaux paysages, des légendes. Tout cela se mêle très bien pour nous offrir un univers explosif dont l'auteur distille peu à peu les informations. le monde qui se déploie sous nos yeux est très riche et propre à l'évasion : qui n'a jamais rêvé de partir à la conquête de nouveaux mondes peuplés de légendes, d'aventures et de nouvelle richesse?

Cependant, malgré leur puissance, les forces militaires du Coronado ont été affaiblies par 6 années de conquête et espèrent voir arriver des troupes envoyées par le Roi. La colonie établie sur la péninsule est ainsi en mauvais état, son avenir suspendu à des décisions qui lui échappe. Parmi les dirigeants de la colonie, on trouve le vice-roi Philomé et le colonel Cérès Orkatz qui dirige le 22ème régiment. Ils sont tous les deux bien conscients de la précarité de leur situation. La vie au sein d'un régiment militaire est très bien décrite, on a presque un petit côté marines qui apparait. Emmanuel Chastellière prend le temps d'installer la vie au sein de cette colonie, la vie d'un régiment militaire et de créer une atmosphère qui va peu à peu évoluer avec le récit pour devenir très oppressante.

Un des points que j'ai le plus apprécié est le fait que les personnages secondaires soient très bien décrits et aient beaucoup d'importance dans les évènements. Les personnages sont nombreux mais tous sont très bien construits, avec des nuances, des défauts, des caractéristiques bien particulières, et extrêmement vivants. J'ai beaucoup aimé notamment Dumelin, Kamil et surtout le prince Amaru qui est un personnage torturé, brisé mais dont on arrive à comprendre les actes. Comme héroïne, Cérès est une femme forte, en proie à la difficulté de diriger une compagnie militaire, face à des doutes dans sa vie privée. Elle peut apparaître froide au départ, mais elle devient très vite attachante. Il y a vraiment un très gros travail sur les personnages et je trouve cela vraiment appréciable.

La dernière partie est racontée sur un rythme très haletant et on a du mal à lâcher le livre. le roman fait plus de 600 pages et pourtant on ne voit pas le temps passer tellement on est facilement pris dans le récit. Les scènes d'action sont vivantes et parfaitement maitrisées. Les événements s'enchainent avec frénésie dans la dernière partie du roman et l'auteur n'épargne pas son lecteur en nous en mettant plein la vue et en malmenant nos petits coeurs. On termine le livre en se disant qu'on reviendrait volontiers dans cet univers.

L'Empire du léopard est une grande réussite avec un univers original et détaillé, un soupçon de légendes et de magie, de la poudre, de la fureur, des personnages nombreux et tout en nuances, avec un récit très bien maitrisé. Pour un coup d'essai en fantasy c'est un coup de maitre!

Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Un bon roman, qui aurait pourtant pu être encore meilleur

Avec ce roman, Emmanuel Chastellière nous propose une Fantasy qui suit toutes les tendances récentes anglo-saxonnes, à savoir un contexte extra-européen, post-médiéval et colonial soignant le fond (sont évoqués les thèmes de l'impérialisme, du colonialisme, du traitement des indigènes, etc) sans sacrifier la forme et le souffle épique pour autant. Cette Fantasy à poudre propose une allégorie de la colonisation de l'Amérique centrale / du sud par les Conquistadors, mais décalée à une époque où les armes à feu à canons rayés, les mitrailleuses Gatling, les trains à vapeur et les navires à roues à aubes existent. Moins centré sur l'aventure, la flamboyance et sur le côté militaire omniprésent d'habitude en Flintlock / Gunpowder Fantasy (sans les mettre tout à fait de côté, pourtant) que sur une intrigue et une ambiance noires (parfois même horrifiques), cyniques, nihilistes, désabusées (presque Cyberpunk, dans le ton, parfois), violentes, sanglantes, ce livre correspond assez au résumé qu'en fait son auteur, à savoir un mélange entre le film Apocalypto et le manga Berserk. Ce dernier point signifiant qu'Emmanuel Chastellière n'y va pas avec le dos de la cuillère, certaines scènes (celle avec le bébé, par exemple) se révélant assez hardcore, et les antagonistes torturant avec autant de facilité que Jack Bauer.

Si ce roman est souvent prenant, au style agréable, qu'il y a du boulot sur l'univers et les personnages, et que sur le plan Gunpowder Fantasy, Chastellière n'a absolument pas à rougir de la qualité de son travail face à celui des américains (même si l'aspect militaire est en retrait par rapport à leurs oeuvres, ce qui pourra en gêner certains), il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'un livre perfectible, qui aurait pu être encore meilleur sans une intervention que je juge malheureuse de son éditeur. Ce dernier a en effet incité l'auteur a rajouter des scènes et à développer démesurément certains personnages, ce qui n'a finalement conduit qu'à un roman trop long à démarrer et trop verbeux, manquant parfois de rythme et d'impact non pas parce que les scènes choc sont absentes, mais parce qu'il arrive qu'elles soient noyées dans du bla-bla sans intérêt (les soldats se font couper les cheveux, on développe le personnage secondaire -voire tertiaire- x, y ou z qui va finalement être effacé d'un trait de plume 150 pages plus loin), etc. Je pense que la copie initiale de l'auteur, plus dense, courte et nerveuse, aurait sans aucun doute été supérieure au résultat final qui, tout en étant plus qu'honorable, manque pourtant le podium de la Gunpowder / Flintlock Fantasy au profit de romans un peu plus constants en matière de rythme et de maintien de l'intérêt.

Il n'en reste pas moins que j'ai apprécié la balade, trouve dommage qu'il ne s'agisse que d'un one-shot, et n'hésite pas à qualifier ce livre d'excellente porte d'entrée (en français) pour qui voudrait découvrir soit la Fantasy à poudre, soit la Fantasy post-médiévale et d'inspiration extra-européenne.

Ce qui précède n'est qu'un résumé : la critique complète, BEAUCOUP plus détaillée, se trouve sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.com/..
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Le 30 juin dernier, j'avais rencontré Emmanuel Chastellière lors de sa dédicace organisée par la Librairie Omerveilles à Grenoble. Après avoir eu un coup de coeur pour le recueil de nouvelles Célestopol mais beaucoup moins aimé le roman YA de Poussière Fantôme, je finis l'année avec un troisième opus de l'auteur : L'empire du léopard. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'année se termine en beauté car ce roman s'est révélé être un second coup de coeur!

En 1870, le Royaume de Coronado a colonisé une grande partie de la Lune d'Or, un territoire qui se trouve au-delà de la Grande Mer et qui promettait de grandes sources de richesse aux nouveaux venus. Malheureusement, déception et désillusion commencent rapidement à se faire sentir : en effet, les terres du littoral autour de la ville neuve Carthagène ne sont pas vraiment exploitables ; quant aux petits territoires récemment soumis, un mouvement de rébellion, le Condor crée un sentiment d'insécurité et d'instabilité parmi les colons. Et comme si cela ne suffisait pas, le pouvoir central au Royaume du Coronado se désintéresse peu à peu du sort de la nouvelle colonie.
Un seul royaume au-delà des montagnes, l'Empire du léopard, reste encore hors de portée et cristallise les rêves de gloire et de grandeur. Lorsque le vice-roi de la Lune d'Or, Philomé, reçoit une proposition de mariage de la part de l'Empire du léopard, il y voit là l'occasion non seulement de pacifier les relations entre colons et peuples de la Lune d'Or mais aussi d'asseoir l'autorité du Coronado. Avec le 22ème régiment dirigé par le colonel Orkatz surnommée la Salamandre et un groupe de mercenaires mené par le cousin du Roi du Coronado, Cortellan, il décide de traverser la jungle en train pour se rendre vers le mystérieux Empire du léopard.

Le moins que l'on puisse dire avec ce one–shot de plus de 600 pages, c'est que je suis sortie de mes sentiers battus et sa plus grande force réside dans un univers très développé, bien construit et original. En effet, selon les arguments de notre Dieu égyptien, le roman appartient au genre de la Gunpowder Fantasy, ce qui est une grande première pour moi. Imaginez donc un univers inspiré de la colonisation espagnole de l'Amérique du Sud au XVIème siècle avec lequel cohabiterait le développement technologique et sociétal du XIXème siècle de l'Amérique du Nord. Et ce qui est très drôle et surprenant, c'est la façon dont l'auteur a joué sur mes certitudes et mon imaginaire : au début du roman, je me figurais donc un contexte proche du XVIème siècle avec des Conquistadors, leurs armes, leur caravelle et leur caraque, etc… et ces certitudes ont été rapidement chamboulées par l'apparition d'éléments du XIXème siècle comme la présence de lignes de chemin de fer, d'appareils photographiques ou de bâteaux à vapeur comme on pourrait se l'imaginer en Amérique du Nord.

J'ai également pu lire à de nombreuses reprises dans la blogosphère que les deux premières parties étaient un peu trop émaillées de longueurs au goûts de certains lecteurs. Pour ma part, cela n'a pas du tout été le cas : peut-être, est-ce le fait que je m'y attendais, mais surtout, j'ai apprécié que l'auteur pose son récit en l'agrémentant de tous ces petits détails. Cela participe au développement de l'univers et la scène de la coiffure souvent citée en exemple m'a permis de m'immerger dans le récit de manière vivante.

Quant à l'Empire du léopard, Emmanuel Chastellière sait créer l'attente : comme les soldats du 22ème régiment, il me tardait de découvrir la mystérieuse capitale de Tichgu et d'arpenter ses rues, à la découverte de ses richesses architecturale et artistique. Là encore, l'auteur a fait preuve d'inventivité en ce qui concerne cette civilisation en mélangeant des éléments connus de notre monde. Ainsi, l'Empire du léopard a emprunté à la civilisation mésopotamienne grâce à la présence de ziggourat (bâtiment religieux constitué de plusieurs terrasses surplombées par un temple), la civilisation égyptienne (l'imposition du culte du soleil par l'empereur qui fait référence au Pharaon Akhénaton ou les relations incestueuses entre frères et soeurs pour maintenir la « pureté » du sang) et la civilisation tibétaine avec une ville entourée de montagnes.

J'ai également beaucoup apprécié les personnages : si j'ai pu lire par ailleurs que les autres blogueurs ont eu un peu de mal à s'attacher immédiatement à Cérès Orkatz, cela n'a pas été le cas pour moi. Au contraire, elle est un personnage fort, compétent, sur qui on peut compter et qui sait ce qu'elle veut. Mes deux autres personnages préférés sont également le vice-roi Philomé (un idéaliste qui accepte la proposition de mariage par devoir mais surtout en vue d'améliorer la situation sur la Lune d'Or) et le petit-fils de l'alchimiste, Alario (curieux de nature, il m'a fait penser aux naturalistes du XIXème siècle qui s'embarquaient vers de lointaines contrées pour étudier comme Charles Darwin).

Enfin, je terminerai sur la composition du récit : si Emmanuel Chastellière prend le temps de poser ce dernier dans les deux premières parties en l'agrémentant de détails qui ont facilité l'immersion dans la lecture, la troisième reste ma préférée grâce à la présence d'un rythme plus soutenu, de rebondissements et de cliffhangers. En revanche, j'ai été déçue par la dernière partie. En effet, elle verse peu à peu dans la Dark Fantasy ce qui m'a décontenancé. Les détails crus et violents de scènes de torture ou de combat n'étaient pas vraiment pour moi. Quant à la scène finale au sommet de la ziggourat pour laquelle je ne peux développer sans spoiler était un peu trop stéréotypée à mon goût, notamment par la présence de dialogues de style « Je suis ta mort » (p. 598) ou « Retourne dans les ténèbres d'où tu viens » (p. 599). Cela ressemblait un peu trop au combat final de blockbusters américains. Dommage.

En conclusion, bien que j'ai été déçue par la fin de la quatrième partie, cela n'enlève rien au fait que j'ai eu un énorme coup de coeur pour L'empire du léopard. Son univers construit et original, la psychologie travaillée des personnages, son écriture fluide et immersive et un récit haletant m'ont complètement convaincu. L'Empire du léopard est donc l'une de mes lectures les plus marquantes de 2018. C'est donc avec une certaine impatience qu'il me tarde de découvrir la suite du recueil de nouvelles, Célestopol à paraître en 2019.
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Découvert de longue date via ses chroniques littéraires sur Elbakin, Emmanuel Chastellière est un amateur de fantasy que j'ai aimé voir passer de l'autre côté de la barrière et devenir auteur. J'ai aussi bien aimé ses textes de steampunk dans Célestopol que son roman historique Himilce. Mais tout comme lui avait eu peur d'aller vers la fantasy qu'il aime tant, je n'avais pas franchi le pas et lu sa duologie de « Magie à poudre ». C'est désormais chose faite et que c'est bon !

Je suis assez novice en matière de gunpowder fantasy (fantasy à poudre), n'ayant lu et hautement apprécié que Les Poudremages de Brian McClellan, mais j'ai retrouvé exactement ce que j'attendais : un univers « historiquement » plus proche de nous, des armes à feu et de l'agitation. le dépaysement fut complet et mon attention définitivement capturée. A peine ce volume refermé que j'ai commandé l'autre histoire de l'auteur dans le même univers : La piste des cendres pour le lire le mois prochain !

Mais l'originalité d'Emmanuel ne tient pas seulement au registre dans lequel il a installé son histoire, en plus de nous proposer poudre et canon, L'Empire du Léopard s'intéresse à un coin du monde souvent délaissé en fantasy sur les étagères des librairies françaises : le Nouveau Monde. Dans un univers fictif fortement inspiré des conquêtes européennes, il nous plonge donc dans la rencontre singulière entre deux peuples : un d'inspiration européenne et un d'inspiration native. Cela va faire des étincelles, colonisation oblige.

J'ai tout aimé dans ce roman. Pourtant l'auteur nous offre une première partie fort longue, où il pose un décor étouffant pour ne pas dire statique et malaisant, où on suit le quotidien d'une troupe de soldats aux ordres du Roi et de son représentant direct le Vice-Roi. Une femme sort du lot : Cérès, dite La Salamandre, colonel expérimentée. C'est elle que nous allons suivre au cours de cette quête d'un avenir meilleur mais aussi juste d'une survie dans un milieu hostile où les colons s'épuisent au milieu de cette jungle et de cette brume où ils ne trouvent pas la richesse escomptée. C'est un calme assez entêtant, pénétrant qui retranscrit à merveille la vie dans un camp de soldats avec un chef faible, des troupes épuisées et plein de superstitions qui gagnent.

C'est un calme aussi qui précède la tempête. Et après une première partie assez lente où l'auteur prenait son temps pour poser son cadre, la suite est bien plus explosive. J'ai en effet un peu cherché la magie dans ce premier temps, pensant peut-être être comme dans Himilce dans un titre plus historique que fantasy avec une dénonciation de la colonisation. Mais celle-ci a pénétré lentement l'oeuvre, tout comme elle pénétra les pensées des personnages que nous allons suivre. Peu nombreux au départ, ceux-ci viennent peu à peu garnir l'histoire au fur et à mesure que son scénario se fournit grâce à la rencontre entre les deux peuples du roman et ce fut sombrement magique. Cette seconde partie nous plonge dans les mystères des terres où nos colons sont arrivés et on découvre que rien n'est comme on le pensait.

Après avoir eu une plume lente, étouffante, entêtante, Emmanuel se livre à une exercice de style en faisant tout exploser et en accélérant drastiquement le rythme. Rebondissements et péripéties sont légion dans cette seconde partie menée tambours battants que j'ai adoré ! J'ai trouvé ça vif, spectaculaire et en même temps puissamment inspiré de notre Histoire donc logique et pertinent, même si tragique. La rencontre de ces civilisations sur la base de leurs légendes et de leur conception différente des magies de notre monde fut explosive et riche. Les personnages ont alors revêtu une toute autre dimension et l'auteur a su dévoiler bien des failles et des surprises chez eux. Il m'était alors impossible de m'arrêter.

J‘ai ainsi adoré le travail de reconstitution et de transfert des mythes que l'on connaît sur les natifs d'Amérique du Sud vers cette fantasy qui s'en inspire. le mélange de poudre à canon des colons, avec l'alchimie qu'ils pensent maîtriser et la magie de sang, puis la magie de fées, qu'ils rencontrent était passionnant et particulièrement visuel. Emmanuel nous offre des tonnes de références avec une héroïne qui manie aussi bien les flammes que les mousquets, une amie à elle qui élabore des tatouages de sang très particulier, une Fontaine de Jouvence que l'on connaît, tout comme des armures et masques mystérieux en orichalque ou encore des sacrifices humains, tout y passe et ça passe très très bien, car il associe cela à une histoire pleine de sel et d'émotion.

Car oui, l'auteur écrit d'excellente scènes d'action, il pose merveilleusement son cadre et nous embarque dans des légendes et magies fascinantes, mais en plus il met de l'émotion dans son histoire grâce à une riche écriture des personnages. D'entrée, on sent qu'on a avec Cérès une héroïne marquante qui, si elle a cette place et ce respect dans l'armée, ce n'est pas pour rien. On aime découvrir au fil des aventures les failles qu'elle cache et la force dont elle doit faire preuve pour avancer. A ses côtés, la douce Camellia a aussi eu un sacré destin et lutte sans cesse contre celui-ci. Elles offrent toutes deux un duo plein d'émotion, finement et justement écrit. Il y a aussi, toujours dans les personnages féminins, la princesse Nahikari qui a tout de la vipère politique fascinante. J'aurais aimé qu'on la développe un peu plus. Quant aux personnages masculins, ils sont tout aussi réussi. J'ai eu pitié de ce Vice-Roi trop gentil. J'ai été charmée par Artémis, ce capitaine de navire, neveu du Roi, trop sûr de lui mais qui au final ne lâche rien. Et que dire de l'ambiguïté du prince Amaru, il m'a fait mal au coeur et dégoûtée en même temps. L'Empire du Léopard ne fut donc pas qu'une aventure riche et explosive, mais aussi une aventure portée par de sacrés personnages que j'ai aimé découvrir au fil des pages et ce jusque dans les dernières lignes.

Emmanuel Chastellière parvient donc à composer ici en un tome une fresque des plus complètes qui nous plonge juste dans un épisode de ce monde colonial d'inspiration sud américaine qu'il a imaginé. Il y a de la profondeur, de l'émotion, de la stratégie, de l'action, de la magie, des légendes. C'est sombre, étouffant, poisseux, à l'image du lieu et des populations pris pour cadre. Ça donne diablement envie d'autres textes de Gunpowder fantasy dans ce cadre précolombien et colonial car c'est vraiment dépaysant !
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En Résumé : J'ai passé un bon moment de lecture avec ce roman même s'il aurait, pour moi, pu être encore meilleur. L'auteur nous plonge ici dans une Fantasy à poudre qu'il situe dans une époque d'influence colonisation pré-colombienne. le gros point fort du récit vient de l'univers que construit l'auteur qui s'avère très dense, soigné, on sent qu'il a effectué de nombreuses recherches et offre un monde plausible cohérent et captivant à découvrir. Que ce soit à travers l'aspect social, politique, magique ou mystique rien n'est laissé au hasard, offrant une toile de fond qui donne envie d'en apprendre plus. Mais voilà le soucis d'un univers aussi dense c'est qu'il prend parfois le pas sur une intrigue qui prend trop son temps pour démarrer, et même si la suite fait en partie oublier ce défaut cela reste frustrant. Concernant les personnages, ils sont eux aussi soigné, complexes et intéressants à suivre et à découvrir. Certes on s'attache pas de la même façon avec chacun d'entre eux, mais dans l'ensemble on se plait à suivre leurs aventures. Sauf que là aussi, Emmanuel Chastellière m'a paru en faire un peu trop et certains m'ont paru ne pas apporter énormément et aurait pu rester secondaires selon moi. Une fois l'intrigue lancée, par contre j'ai eu du mal à lâcher le bouquin, le lisant quasiment d'une traite offrant un récit percutant, nerveux et à la conclusion maîtrisée, pleine de surprises et de rebondissements. Il y a bien une ou deux transitions un peu facile, une ou deux explications un peu trop rapidement mais franchement de ce point de vue là, rien qui ne dérange la lecture. La plume de l'auteur est soignée, entraînante, visuelle, même si dans la première partie j'ai noté ici ou là quelques répétitions un peu trop prononcées. Au final L'Empire du Léopard m'a offert un bon voir très bon moment de lecture et je lirai sans soucis d'autres écrits de l'auteur.


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Salut les Babelionautes
Je connaissais Emmanuel Chastellière par son travail de traduction mais c'est le premier romans de lui que je découvre.
Alors nous sommes dans une réécriture de la conquête de l'Amérique du Sud teintée de fantasy.
Nous allons suivre le colonel Cérès Orkatz – surnommée la Salamandre – dans ce pays qui n'a rien de l'Eldorado, ou même si les peuples autochtones se sont soumis il est très difficile de survivre.
Pourtant un royaume résiste à la conquête, l'Empire du Léopard, ou d'après les légendes l'abondance règne.
Il faut s'accrocher pour avoir un peu d'action, car les deux tiers du roman en sont dépourvus, mais la fin le rachète par un enchainement ou la trahison et les massacres se font la part belle.
Car à la suite d'évènements que je n'avais pas vu venir, une créatures qui avait été banni revient au premier plan pour se venger.
C'est une fée, mais pas une bonne, plutôt une Harpie.
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Les richesses abritées par la péninsule de la Lune d'Or, soumise par les armes, se sont révélées n'êtres que des chimères. Les colons du royaume Coronado en ont fait l'amère expérience et sont désormais piégés dans une colonie infertile, vouée à l'échec.
Jusqu'au jour ou un message arrive en provenance de l'Empire du Léopard. Perdu dans les montagnes, l'Empire vit replié sur lui-même, redouté par les indigènes des autres royaumes, berceau de mille et une rumeurs et légendes.
Pour le vice-roi, Philomé c'est une occasion à saisir, une alliance qui pourrait faire prospérer la colonie. Son bras droit, le colonel Cérès Orkatz est moins enthousiaste, la jeune femme, plus pragmatique que son supérieur, craint que cette proposition tourne au désavantage du Nouveau-Coronado. Pourtant sous l'impulsion du vice-roi une expédition est montée pour rejoindre l'Empire. Mais des invités de dernière minute se joignent à eux : Artemis Cortellan et ses trois cents mercenaires. Un périple périlleux les attend.

Le troisième roman d'Emmanuel Chastellière se révèle être de la Fantasy à poudre, et non à mousquet, puisque situé dans une période inspirée de la seconde moitié du XIX° siècle (1860-1880 plus précisément). Le livre se déroule dans un équivalent imaginé et imaginaire de l'Amérique du Sud telle que découverte par Christophe Colomb et nous propose de suivre le corps expéditionnaire du Nouveau-Coronado à la rencontre du mystérieux Empire du Léopard.

Divisé en quatre partie, le roman est, dans sa première moitié, assez lent. L'univers est mis à l'honneur, cette partie reposant beaucoup sur l'ambiance dégagée par la Lune d'Or, qui fonctionne très bien, avec son paysage ses habitants et leur culture.

A ma grande surprise, vu mon aversion pour les récits qui prennent leur temps, cela ne m'a pas dérangé plus que ça. Si je trouve évidement que le roman aurait gagné en fluidité et en rythme en abrégeant cette partie, il aurait dans le même temps perdu en profondeur, un (petit) mal pour un bien donc.

Heureusement les choses s'accélèrent un peu par la suite et l'auteur se révèle aussi bien apte à décrire un paysage qu'a raconter une scène de bataille. L'arrivée dans le fameux Empire du Léopard, qui ne pointe le bout des nez qu'a partir de la troisième partie, ravive l'intérêt du lecteur avec son histoire et son mode de vie, mais il faudra encore attendre un peu pour voir le récit véritablement s'emballer.

C'est donc la dernière partie qui se révèle la plus intéressante. Alors que la magie était jusque la restée en retrait et que le livre était relativement calme, le quatrième acte renverse totalement ce sentiment et plonge le lecteur dans une véritable apocalypse ou l'horreur côtoie l'action, l'auteur ne laissant que peu de répit à son lecteur ou à ses personnages.

Les personnages sont justement le gros point fort du roman. Si l'on suit principalement le colonel Cérès Orkatz, la jeune femme à la tête du 22ème régiment d'infanterie et Camellia, l'une de ses subordonnée, le livre s'intéresse aussi à d'autres figures comme le capitaine mercenaire Artemis Cortellan, le vice-roi Philomé, l'intendante Dumelin ou encore le lieutenant mercenaire Kamil. Et c'est sans mentionner l'escouade du sergent Apollaire dont certains membres apportent une certaine légèreté au récit.

Chaque personnage possède une personnalité propre qui se développe au fur et à mesure que l'on avance, le lecteur accompagnant les personnages jusque dans leurs pensées, ce qui permet de comprendre mieux leur comportement et leurs réactions.
Personnellement, outre Cérès et Camélia j'ai particulièrement apprécié Artemis à la fois attachant et détestable, plus proche de l'anti-héros que du chevalier blanc, ainsi que le prince Amaru de l'Empire du Léopard malgré son apparition assez tardive.

Pour conclure, j'ai passé un très agréable moment à la lecture de ce roman qui offre un dépaysement total par rapport au reste des livres de Fantasy et s'aventure dans des directions assez peu explorées. Malgré des problèmes de rythme, il offre des personnages forts, un univers envoutant, et des retournements de situations qui sauront prendre le lecteur par surprise.
Je ressort donc conquis et suivrait avec intérêt un autre roman dans le même univers. C'est prévu d'ailleurs.
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