Les enfants chancelants sont des enfants fragiles mais intelligents; Quentin, Rémi, Gaëlle, Christophe, Jean, Abraham, Yohan, Victor, Luc, Guillaume, Samuel, Baptiste, Simon, … Ils sont pour beaucoup au collège et pour d'autres en cours élémentaire ou moyen. Face à l'apprentissage de la lecture, ils connaissent des difficultés. Ils trébuchent sur les lettres ou inversent les syllabes. Les parents ne trouvent pas de mots, parfois ils incriminent leur enfant, mais souvent ils culpabilisent. Handicap, maladie, troubles ou tout simplement difficulté passagère ? La dyslexie se traduit différemment selon l'enfant. Marianne Chatriot, pédiatre, prend le temps de discuter avec ces enfants, de les écouter, d'être attentive, et de leur expliquer comment fonctionne leur cerveau lorsqu'ils lisent. Au passage, elle fait référence aux passionnants travaux de Stanislas Dehaene, notamment son ouvrage Les neurones de la lecture (Paris, Odile Jacob, 2007). Elle discute aussi avec les parents, les professionnels de la santé et les enseignants qui sont dépassés eux aussi. La figure de l'orthophoniste apparaît aussi régulièrement dans les récits. Des séances interminables pour des résultats bien décevants. Au final, ces enfants gagneraient à avoir des enseignant-e-s comme Florence qui se donne du mal, qui s'implique avec coeur et qui considère ces enfants posant problème comme des « enfants à solutions ». Cela nécessite de se poser un tas de questions ? Et peut-être d'abord d'interroger ses propres pratiques professionnelles ? Mais tout n'est pas perdu, il faut croire en nos enfants et espérer, car, comme le disait Victor Hugo: « Les enfants chancelants sont nos meilleurs appuis » (L'Art d'être grand-père)
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Les années avaient passé. L'enfant devenue mère était venue avec son fils, un fils qui a les mêmes difficultés à parler qu'elle, bien décidée à ne pas le laisser aller dans une école pour "débiles".
La question est donc: comment apprendre ?
En fait, c'est assez simple, au moins en principe. Le principe, c'est de contourner les difficultés pour apprendre autrement. Le principe, c'est d'utiliser le moins possible cet écrit qui dérange et de se servir d'autre chose: de cahiers d'autres enfants, de textes tapés, de livres. C'est aussi de se servir de l'informatique."
Il y a ce qui inquiète les parents, ce qui préoccupe l'enseignant ou l'orthophoniste. Il y a les difficultés en lecture, en orthographe. Il y a l'écriture maladroite, parfois une agitation, l'attention difficile à maintenir. Les difficultés prennent toute la place. Au point qu'on oublie ce qui va bien et surtout ce qui les préoccupe, eux, les enfants.
Constance soupire. Elle pense à ce qu'elle a entendu, que Quentin est dyslexique. Elle n'y croit pas. Des idées de parents. Elle connaît son frère, souvent dans la lune, qui s'ennuie en classe et a des idées originales. Un garçon comme les autres.