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EAN : 9781616550042
72 pages
Dark Horse (04/12/2012)
4/5   1 notes
Résumé :
Acclaimed writer/artist Howard Chaykin (Punisher, American Flagg!) delivers a brutal revenge drama, first serialized in Dark Horse Presents. To the casual observer, Mark LaFarge has it going on. He's got a beautiful wife, cute kids, a McMansion in the South Bay . . .The guy is the living embodiment of the American dream. But nothing is ever as it seems. LaFarge is a career criminal who's never done an honest day's work in his life . . . and that life of crime, compl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il s'agit d'un récit complet et indépendant de tout autre, qui a fait l'objet d'une prépublication dans les numéros 1 à 8 de l'anthologie "Dark Horse presents", initialement publiés en 2011/2012. Cette histoire est écrite, dessinée et encrée par Howard Chaykin, avec une mise en couleurs de Jesus Alberto et un lettrage de Ken Bruzenak.

Dans la première séquence, Mark LaFarge est en pleine activité professionnelle : il procède au braquage d'un fourgon blindé, avec ses acolytes Danny et Trish. L'opération se déroule sans anicroche, il ne reste plus qu'à se partager le butin. Mark LaFarge est marié à Brenda, avec 2 enfants Mia (9 ans) et Michael (3 ans). Sa famille ignore tout de ses réelles sources de revenu. Sa relation avec sa femme est un peu vache. Elle l'a incité à se faire liposucer, et a conservé la graisse retirée sur le manteau de la cheminée (d'ailleurs Mark a repris tout le poids correspondant).

Mark LaFarge respecte toujours 3 principes de base : (1) ne jamais faire de coup dans la zone où il réside, (2) ne travailler qu'avec des gens qu'il connaît, et (3) ne travailler que pour des gens qu'il connaît. Hazel Totter (l'intermédiaire entre les clients et lui) lui propose une exécution simple, mais en provenance d'un client qu'il ne connaît pas. Les temps étant durs pour tout le monde, il accepte. À l'agence locale du FBI, l'agent Anita Hecht commence à disposer d'un portrait robot ressemblant de ce criminel insaisissable.

Dès la première séquence, le doute est levé : c'est du Howard Chaykin pur jus et il est en bonne forme. Les 3 associés (Mark, Trish et Danny) se lancent des vannes vachardes pendant qu'ils neutralisent les 2 convoyeurs du fourgon. Dans la scène suivante, Trish bénéficie d'une danse lascive (lap dancing) dans un établissement de choix. Ensuite, Mark LaFarge se fait chambrer par sa femme Brenda qui lui reproche de ne pas être très présent au point qu'il faille qu'elle le présente à ses enfants à chaque fois qu'il réapparaît. Chaykin met en scène des adultes légèrement cyniques, très pragmatiques, ayant dépassé les illusions du romantisme, mais capable d'émotion. Il charge un peu la relation de couple des époux LaFarge, avec cette idée aussi énorme que de mauvais goût : la conservation de la graisse de Mark, issue de la liposuccion (pour le politiquement correct, repassez un autre jour).

Chaykin base son récit sur une convention romanesque plausible : un individu faisant carrière dans le crime, en bon professionnel. Ici, à l'évidence, le crime profite, mais il exige d'être compétent. Il s'agit d'ailleurs d'un thème qui revient à plusieurs reprises sous 2 formes différentes : les compétences du bon professionnel. À la fois LaFarge ne peut que se plaindre quand il observe le travail de criminels aux compétences insuffisantes ; à la fois les Needham (père et fils) sont obligés de constater que tous ne se valent pas.

Howard Chaykin a développé très tôt dans sa longue carrière une mise en page qui lui est propre à base de cases de la largeur de la page ou de grandes cases (3 ou 4 par pages) sur lesquelles peuvent venir se surimposer 1 ou 2 cases de la tête d'un personnage en train de parler. Cette construction permet d'insuffler une réelle vitalité aux conversations et à chaque scène.

Depuis quelques années, il a pris l'habitude de travailler avec un metteur en couleurs qui complète ses dessins, déjà bien fournis en détails (par exemple le motif géométrique d'un tapis). Jesus Alberto s'avère très habile dans cet exercice. Il est visible que Chaykin s'est investi du début à la fin dans la partie visuelle, soignant la densité visuelle d'information. Il dessine chaque décor de manière réaliste, avec parfois un luxe de détails épatant, que ce soit une rue de San Diego avec sa débauche d'éclairages, les allées d'un supermarché, l'intérieur de la demeure des LaFarge et sa décoration soignée, l'espace de travail partagé de l'antenne locale du FBI, ou les bois aux alentours de la maison close de luxe.

Par contraste les personnages bénéficient de tenues vestimentaires variées et élaborées, mais de rendus de visage (et parfois de silhouettes) à la finition plus brute, plus abrasive. Chaykin est partisan de montrer l'humanité de ses personnages, dans ce qu'elle a de plus vulgaire. Les visages ne sont pas beaux, ils sont marqués par les émotions banales d'individus un peu désabusés. Ce parti pris esthétique participe à la caractérisation adulte des individus qui n'ont rien de jeune premier, à commencer par Mark LaFarge franchement empâté, mais aussi d'Annie Hecht sèche et aigrie par son échec professionnel. le lecteur pointilleux pourra apprécier la surcharge pondérale de Mark LaFarge, mais regretter les jambes trop fines d'Anita Hecht, ainsi que sa démarche de mannequin défilant sur un podium (trop caricaturale).

Pour l'intrigue, Howard Chaykin s'amuse comme un petit fou avec cet individu expert dans le vol à main armé (mais sans violence inutile, c'est un professionnel), ou l'assassinat feutré, qui va devoir se venger, suite à un coup qui à mal tourné. Il charge la mule dans la peinture d'un père (gros industriel recourant à des moyens expéditifs si nécessaire) et de son fils (totalement dans l'ombre de papa), ainsi que dans les loisirs dépravés de cette classe privilégiée (et débauchée). Il termine son récit en le raccrochant à un assassinat ayant fait date dans l'histoire des États-Unis (non, pas celui de JFK).

Le lecteur passe un bon moment en compagnie de Mark LaFarge, bon père de famille au métier sortant de l'ordinaire. Il peut toutefois regretter que passée la première moitié, l'histoire bifurque vers une vengeance bien troussée, mais assez classique. Par contre il peut savourer tout du long l'humour sarcastique et grinçant d'Howard Chaykin, avec des réparties méchantes et drôles.
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