Conan Le Barbare, tome 1 : Vie et mort de Conan

COMICS FANTASY / HEROIC FANTASY.
Bien sûr les vrais savent, et on ne présente plus Conan le Cimmérien géniale création du trop tôt disparu R.E. Howard qui nous a offert moult heures de grande aventure... Quand Marvel Comics a annoncé en grande pompe le retour à la maison du fils prodigue j'étais très dubitatif. Il faut dire que les dernières création de la Maison des Idées étaient de médiocre qualité, et que Dark Horse a sacrément fait le taf en relançant la franchise aux USA. Pour ça pour dire que je suis allé à reculons vers ce titre. Alors on ne va se mentir Marvel a rapidement fait du Marvel c'est-à-dire multiplier les séries dérivées moyennes pour ne pas dire très moyennes sans lien avec la série mère, mais fort heureusement ladite série mère reste pas mal du tout. Pourquoi ? Parce le scénariste Jason Aaron adore Conan donc il a « la Passion », et que le dessinateur Mahmud Asrar adore Conan donc il a lui aussi « la Passion » (et pour ne rien gâcher c'est un fan de John Buscema)...
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« … et sous le cuir brut de ses sandales, croulaient les trônes de la Terre. »

Depuis sa création en 1932 par l'auteur texan Robert E. Howard, Conan le Cimmérien a vécu des milliers d'aventures sous la plume de presque autant d'auteurs. Si les nouvelles originales sont désormais bien plus facile d'accès et ont connus plusieurs adaptations récentes très réussies sous le format BD avec la collection de Glénat, l'auteur américain Jason Aaron propose ici une aventure inédite au souffle épique, sublimé par le trait dynamique de Mahmud Asrar.

La force de ce comics est de nous conter la vie et la mort de Conan au travers d'histoires courtes liées entre elle par une intrigue en deux tomes. Comme dans l'oeuvre de Howard, que Conan endosse la cape d'un voleur ou porte la couronne d'un roi, il restera le même homme habité à la fois par une force de vivre débordante et une profonde mélancolie. Etranger même parmi les siens, il ne trouvera jamais sa place dans le monde des hommes alors qu'il est l'un des rares à en avoir fait le tour.

Ce comics est bien évidemment violent et opposera le Cimmérien à autant de bandits que d'armées en conquêtes, de mages noirs ou de créatures monstrueuses, et c'est toujours par l'épée que notre anti-héros règlera ses problèmes. Mais c'est aussi un formidable récit d'aventure nous faisant voyager dans le monde de la littérature Pulp.

« La barbarie est l'état naturel de l'humanité, dit l'homme de la frontière, regardant toujours le Cimmérien d'un air sombre. La civilisation n'est pas naturelle. Elle résulte simplement d'un concours de circonstances. Et la barbarie finira toujours par triompher. »

Par Crom !
Conan le Cimmérien, barbare des âges mythiques hyboriens revient en force sous la plume de Jason Aaron et des pinceaux de Mahmud Azrar et Gerardo Zaffino. En six épisodes jalonnant la vie du héros sanguinaire, l'aventure court entre sa jeunesse guerrière et son règne sur le trône d'Aquilonie. La Sorcière rouge et ses deux rejetons blondinets aux airs innocents servent de fil pourpre à l'histoire. Pour la sorcière, Conan possède une vitalité capable de ressusciter Razazel, démon mortifère. Ses enfants insensibles au passage des années s'évertuent à tenter d'occire l'insaisissable Cimmérien. Pendaisons, décapitations, éventrations ponctuent une épopée chargée de viscères et d'hémoglobine. Quand Conan ne guerroie pas, il s'étiole.
Depuis sa création en 1932 par le romancier américain Robert E. Howard (1906-1936), Conan a été maints fois déclinés avec succès (nouvelles, films, bandes dessinées, jeux divers). Des auteurs talentueux se sont déjà frottés à l'adaptation en bande dessinée du personnage haut en couleur, rouge sang : John Buscema, Joe Kubert, Frank Frazetta… Mahmud Azrar, dessinateur austro-turco-pakistanais et Gerardo Zaffino, artiste argentin proposent un univers graphique complémentaire, Zaffino travaillant davantage la matière et le détail plus aptes à restituer les ambiances de fin de règne.
Bien que l'univers d'Heroic fantasy de Conan paraisse limité quant au développement des intrigues et des personnages, la force brute du Cimmérien, son esprit d'indépendance et son goût à jouir de l'instant présent exercent une fascination qui semble intemporelle.

J'étais assez dubitatif a l'ouverture de ce premier tome d'une longue série consacrée au cimmérien. Conan chez Marvel, ça fait un peu bizarre a dire, d'autant que dans la même collection, j'ai ouvert du Red Sonja, du Bêlit et du Valeria, et jusque là, je n'ai pas été très convaincu.
Et bien grand mal le prenne car ce fut plutôt une bonne surprise, un vent passionnant de liberté soufflant sur la totalité de ce volume. J'y retrouve en partie le personnage écrit par Howard, l'aventure, la patrie, et le fantastique sur fond historique servant de toile de fond à cette histoire. Une histoire qui s'étale sur plusieurs tomes et sur plusieurs périodes de la vie du barbare.
En arrière plan, une menace bien sombre attend son heure pour surgir et l'auteur s'en sert comme pour bien nous rappeler que le temps de Conan est compté.
Les graphismes proposés sont loin d'être mauvais. Par certains côtés, Ils me rappellent la plume de John Buscema dont l'auteur ne se cache pas être fan.
C'est donc plutôt une bonne rencontre avec cette équipe qui me laisse une bonne impression.

Conan va mourir...
Mais raconter cette fin aussi invraisemblable que fantaisiste ne pouvait se faire sans raconter quelques faits d'armes de ce héro.

Mission accomplie avec 6 récits plus croustillants (en fait, le bruit des os fracassés par Conan) les uns que les autres avant d'affronter cet ultime combat contre la sorcière rouge, au service de Razazel...