AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,18

sur 271 notes
5
21 avis
4
8 avis
3
2 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un formidable ouvrage de François Cheng vient de sortir récemment, intitulé sobrement « De l'âme ». Tous les thèmes chers à l'auteur s'y trouvent évoqués : la beauté, l'amour, le dialogue, et bien sûr l'âme, essence même de l'humain.
« À la fin, il reste l'âme. En chaque être, le corps peut connaître la déchéance et l'esprit la déficience. Demeure cette entité irréductible, palpitante là depuis toujours, qui est la marque de son unicité. »

Le propos du recueil ( prétexte ? ) est simple en apparence, il s'agit de répondre à la question d'une amie : « Acceptez-vous de me parler de l'âme ? ».

Avec érudition, élégance, clarté et sans aucun doute poésie et amour, la richesse de l'âme de François Cheng se déploie en sept lettres. Après avoir parcouru les grandes visions spirituelles, il s'appuie sur son expérience personnelle, en particulier celle de son exil chinois, pour nous livrer ses propres méditations sur l'âme. C'est rare, profondément humain et totalement bienfaisant.

Ainsi, poésie et philosophie se rencontrent à l'automne d'une vie de quête, et c'est un chant universel et vital, emprunt de spiritualité, mais détaché de toute religiosité, qui se dégage de ses lignes. L'occasion, qui sait, de se découvrir une âme...et de l'écouter chanter.
Commenter  J’apprécie          995
Je me suis laissé embarquer dans un livre-vaisseau « spécial ».
Je m'apprête à presser le bouton « essai philosophique ».
Je suis immédiatement projeté dans un monde inconnu.
Fini les paysages de romans, les horizons d'histoires tragiques, les étendues de folles aventures.
Je quitte ma zone de confort, je risque de rendre l'âme…
C'est ballot, c'est justement ce que me propose l'univers épistolaire de ce livre de François Cheng !
D'abord, je flotte en apesanteur à la recherche de repères, d'équilibre entre mon corps, mon esprit et mon âme. Qui fait marcher qui ? Qui gère quoi ? Que reste-t-il de mon unicité dans la grande entité de l'univers ? Dans le Grand Tout.
Fichtre, moi qui galopais sur terre bien enraciné, me voila propulsé dans le « souffle primordial » : L'âme.
Je voyage maintenant dans mon paysage intérieur.
Avec quels délices M. Cheng nous projette dans « cette traversée à la fois tâtonnante et résolue, du souterrain secret de notre être. »
Attention, ne t'embrouille pas la tête, fixe les bases de la triade « corps-âme esprit » : le corps est la cage de l'âme. L'esprit en serait l'instrument de connaissance et l'âme est ce qui me permet de désirer, de ressentir, de m'émouvoir, de conserver la mémoire même enfouie.
M. Cheng, avec une facilité fulgurante m'éclaire, m'illumine. « L'esprit raisonne, l'âme résonne », « L'esprit se meut, l'âme s'émeut », « L'esprit communique, l'âme communie ».

Parlez-moi de l'âme ! Ses réponses sont claires et concises. Elles sont étayées par Platon, Pascal, par la religion et le Divin. « L'âme voyage de stations en stations, de monde en monde, de plus en plus proche du Divin. »
Un long passage sur Mme Simone Weil nous instruit sur l'affection qu'il éprouve pour cette philosophe « Mon but est atteint si je réussi à vous rendre sensible à cette figure pour qui l'amitié est la vertu suprême. »

M. Cheng m'envahit de ses évidences, je découvre des sentiments fondamentaux, élémentaires, sûrement enfouis en moi, jamais évacués. « Savoir qu'on a une âme, c'est porter une attention éveillée aux trésors qui peuvent s'offrir dans la grisaille des jours, laquelle s'exerce à tout ensevelir. »
Transparent. Pourquoi l'âme voit mais ne peut être vue ?
« Il est pourtant possible de voir l'âme d'un autre dans son visage, à travers un regard, un sourire, des mots de confidence. »
Limpide. Une immense sérénité s'empare de moi.
« Or en voyant l'âme d'un autre, chacun est à même de voir la sienne propre dans le reflet que lui renvoie le regard de l'autre. »
Je déguste ces phrases sublimes comme un nectar de sagesse.

Je vais maintenant rendre l'âme à la manière hindouiste, pour la donner à quelqu'un d'autre, celle ou celui qui la récupérera n'aura pas à rougir, j'ai essayé de la rendre sans tâche et non corrompue par ses contacts avec le mal. Quoique…

Vous m'avez fait m'envoler M. Cheng. Merci infiniment pour ce beau voyage immobile, j'espère que je me retrouverai en votre compagnie sur d'autres lignes que j'espère tout aussi aériennes.
Commenter  J’apprécie          8314
C'est toujours un peu difficile de donner un avis sur un ouvrage dans un genre quelque peu hors norme, ni roman, ni poésie, épistolaire certes, mais philosophique aussi. J'apprécie François Cheng, car il incarne l'humilité et la sagesse dans ses propos et de sa personne également. J'avais visionné la GL où il présentait cet ouvrage, et bien sûr, le peu qu'il a dit, on se sent tout à fait impressionné par son discours.
Dans ce livre, il répond donc à une amie à sa demande, de lui parler de l'âme. En fait qu'est- ce l'âme ? Non point l'esprit qui lui peut être défini, déficient, tout comme le corps, mais l'âme ? Cette chose, substance, invisible et pourtant partout dans notre corps, cette âme qui nous quitte quand le corps s'éteint.
Il aborde également la beauté, c'est récurrent dans les écrits de M. Cheng, la beauté de toute chose, savoir s'émerveiller, apprécier la beauté de la vie, du souffle de cette vie qui nous porte sur notre chemin. Et la beauté de l'âme, ne dit on pas : c'est une belle personne. Non pas pour son aspect physique, pour ce qu'elle dégage, son aura, son comportement, la bonté de l'être.
Il philosophe donc sur cette âme, lettre après lettre il nous dépeind simplement, cette âme qu'elle est bien en nous, et qu'on peut, si on l'accepte, s'élever vers une autre dimension "spirituelle", le corps étant qu'une enveloppe charnelle, mais l'âme peut-on la modeler, l'améliorer, pourquoi y a t il des gens "avec le fond mauvais" et d'autre de toute bonté ? l'âme peut elle être noire ou mauvais, bonne ou sensible ?
Voilà beaucoup de sujets qui s'ouvrent à nous en lisant cet essai philosophique. Beaucoup de références d'ailleurs qui appuient ses dires ou donnent des exemples de cette réalité de l'âme.
A lire pour ceux qui s'intéressent à la trilogie de l'être humain 'corps-âme-esprit-
SAvoir que l'âme existe n'est pas le Graal pour mourir serein ou sans crainte, mais pour vivre sa vie dans la conscience de la beauté et la fragilité de la vie.
J'ai encore besoin de relire ce livre plus doucement , distiller ces propos, pour mieux saisir toute la teneur de vérité.
Commenter  J’apprécie          468
L'âme… Celle qui définit le plus profond de notre être.
Unique, précieuse, omniprésente, façonnée, intime, riche, évidente, complexe, complète, elle anime chaque être vivant de son Essence-Ciel.
Elle paraît si inaccessible à ceux qui, comme moi, sont encombrés d'occupations, de questionnements, de stress et d'inquiétudes. Mais elle se laisse si facilement trouver quand on prend la peine de faire silence et de la laisser s'exprimer.
Et là, elle nous offre tout : la redécouverte de la richesse de notre personne, la quiétude d'un repos, le sourire d'un visage, la profondeur d'un regard, l'accès au ciel.

François Cheng, à travers ces lettres à une amie, redit tout cela avec beaucoup de talent, de pudeur, d'humilité, de tendresse, de conviction. Et ça fait du bien.
Il n'hésite pas à citer Simone Veil, à chercher des sources dans les religions et philosophies, à interroger son amie et de nombreux penseurs.

L'âme… Celle qui nous donne le souffle de vie, celle sans qui nous ne sommes pas nous, celle qui touche les personnes qui nous rencontrent.
Celle qui nous rend pleinement vivants !

Une lecture méditative que je vous conseille vivement, parfaite pour ce temps d'été, souvent temps de ressourcement, de repos, d'introspection.

Un magnifique coup de coeur ! Un magnifique sentiment d'âme !
Commenter  J’apprécie          408
François Cheng, âgé de 91 ans est un homme de lettre d'origine chinoise. Il occupe un siège à L'Académie Française et est l'auteur de nombreux essais et romans sur la pensée, l'esthétique, l'art et la poésie. Il obtient plusieurs prix littéraires et le grand prix de la Francophonie pour l'ensemble de son oeuvre. Dans ce livre, l'auteur reçoit une lettre d'une amie chère à son coeur perdue de vue depuis trente années. Celle-ci lui lance une requête singulière, celle de disserter sur l'âme. « Sur le tard, je me découvre une âme, (…) Parlez-moi de l'âme.. ». C'est en sept lettres que François Cheng va répondre à ce qui lui est demandé. le thème est abordé avec finesse, élégance, maitrise, érudition. de grandes notions sont évoquées, certaines sont spirituelles, d'autres plus scientifiques ou intellectuelles. Comment sépare-t-on l'esprit et l'âme ? Comment les reconnait-on ? de nombreuses citations à méditer sont ici réunies pour former un ensemble magnifique, une poésie empreinte d'expériences humaines tel que l'exode chinois. Certains philosophes sont cités telle que Simone Weil dont il résume le destin par la formule : « un cheminement vers l'âme ». Cet ouvrage invite à la méditation, permet de consoler, d'aller de l'avant empli d'optimisme et de motivation. Monsieur François Cheng est un grand Sage, je l'ai vu et écouté à de nombreuses reprises à la télévision et j'ai été profondément émue, éblouie. Ce livre est à lire, à relire, à garder près de soi.
Commenter  J’apprécie          322
Un magnifique livre, tout en finesse et en poésie de François Cheng, sur l'âme, la vie, la beauté, la vieillesse, la mort, Dieu. Sous la forme de sept lettres écrites à une amie, l'auteur s'exprime à la fois avec pudeur et sincérité sur toutes ces thématiques qui lui sont chères.
A lire tout doucement, à relire par bouts, ou de bout en bout. A offrir.
Commenter  J’apprécie          241
Un essai splendide où François Cheng, à travers 7 lettres évoque avec clarté et érudition, l'âme, l'esprit, Dieu et la vie. Loin de la pure théologie, c'est une véritable réflexion philosophique. On y retrouve le style de l'auteur, sa poésie, sa concision, son talent. Cet ouvrage résonne de sagesse, il nous invite à faire nous aussi, notre propre voyage intérieur, pour nous découvrir, et tenter de trouver ce que nous sommes, ici et ailleurs.
Commenter  J’apprécie          230
Bon. Au risque de ne pas faire très "intello", je dirai que c'est un livre que je vais devoir relire pour tout saisir, si possible... Ce questionnement n'est pas pour me déplaire, loin s'en faut. L'âme. .. cette part de nous qui demeure un profond mystère , et qui cependant semble , de la triade" âme corps esprit" , être la seule à porter en elle une promesse d'éternité, de plus d'amour envers les autres et soi même. .. Monsieur F. Cheng est assurément très érudit, mais ses écrits s'adressent au "tout public ", aux citoyens lambdas dont je fais partie. Je regrette une chose. C'est qu' il ne se soit pas suffisamment mis à ma portée . Il ne s'agit pas bien entendu de faire au plus simple car je ne suis pas tout à fait stupide. Il s'agit de se souvenir, quand on s'adresse aux lecteurs, que nous ne sommes pas tous philosophes et académiciens. Tout le monde semble avoir tout compris. Eh bien moi non. Je sors plutôt frustrée de cette lecture. Dommage.
Commenter  J’apprécie          183
C'est à un cheminement que nous invite ici François Cheng. Un cheminement à partir de lettres écrites à une amie (qu'il ne nomme jamais) et qui sont toutes de lui. Nous n'avons donc que la moitié de la relation épistolaire que nous découvrons dans ce court, mais condensé, ouvrage.
Ce n'est pas de la philosophie, ce n'est pas de la science, ce n'est pas une théorie unifiée sur ce qu'est l'âme, sujet de discussion tellement vaste qu'il en rebute plus d'un. Mais pas notre auteur, qui s'empare simplement de la question pour nous prendre par la main et cheminer avec nous tout au long des pages. Nous voyons sa réflexion évoluer et la notre évolue avec la sienne.
Ce trajet se voit aussi dans la signature des lettres. La septième et dernière lettre, la plus personnelle et la plus profonde est signée "François" alors que les précédentes sont signées d'un simple"F.C.". Au terme, nous découvrons donc François et nous somme émerveillés de voir que cet homme lointain se soit considérablement approchés de nous au point de nous faire voir son âme.
Merci donc, cher François, pour ce chemin proposé et parcouru. En nous ouvrant à l'âme, tu nous fait découvrir la notre. Grand bien nous en fasse!
Commenter  J’apprécie          160
Je n'ajouterai rien aux critiques déjà nombreuses qui mieux que je ne pourrai le faire ont déjà dit le génie, la poésie et l'incroyable délicatesse de l'écriture de l'auteur.
Je me contenterai simplement de remercier M. Cheng de nous offrir cette réflexion sur l'âme. Ce mot que notre monde occidental évite soigneusement depuis des décennies. Comme si l'ignorance et le mépris pouvait effacer une vérité ancrée dans notre nature même…

Alors que dire, sinon que l'on sort de cet ouvrage bousculé, enrichi de milles questions et d'autant de pistes de réflexions que l'insatiable curiosité de l'auteur nous pousse à prendre le temps d'explorer. Mais si les voyages forment la jeunesse, François Cheng nous redit que c'est la présence qui forme la sagesse. Soyons présents au jour présent, à l'instant qu'il nous est donné de vivre, à cette fleur qui s'offre à notre regard, à ce rire d'enfant cueilli dans la rue, à ce tout autre qui se blottit dans nos bras, à la richesse de ce terroir qui nous offre son sang fruit de la vigne et du travail de l'homme… Soyons présents, c'est ainsi que nous répandrons l'Amour propre à combler les âmes.

Je ne recommande pas cette lecture à tous les coeurs ferrés de certitudes et pétris d'habitudes. Pour les autres…
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (886) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
438 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}