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En cheminant avec Ronce-Rose, j'ai découvert la prose d'un auteur séduisant, précis et gracieux.
Ce fut un enchantement pour moi, que ce tour, ce circuit fléché et commenté du carnet par une drôle de petite fille.
Ronce-Rose, dont le prénom évoque la dualité de la naïveté et de la précocité, de l'argot et du langage châtié, de l'imaginaire et de la réalité.
Mâchefer n'est pas rentré, alors Ronce-Rose se met en route pour le rejoindre.
De cela elle ne doute pas.
Ronce-Rose croit voir Mâchefer dans chaque passant,...Et quoi de plus logique puisque Mâchefer, farceur professionnel, est un as du déguisement.
Ronce-rose verra Mâchefer à la télévision, mais ne le reconnaîtra pas...Enfin si... enfin, pas tout à fait, voire pas du tout.
Et puis il y a Scorbella la sorcière de l'histoire, celle qui rejoint le sol tant elle est courbée.
Et puis il y a le géant, l'ogre: c'est Bruce L ami de Mâchefer;.Vous savez, celui qui a secoué le sureau pour faire tomber le chat Rascal qui voulait boulotter de la mésange mais ne pouvait plus redescendre. Bruce était avec Mâchefer, à la télé.
Je n'en dirai pas plus, sur le suc de ce beau livre bref qui sut me captiver et m'emmener où il voulait.
Cependant, je donne une demi-étoile en moins pour le dernier paragraphe (note de l'éditeur) du livre... Qui est de trop, à mes yeux.
Et je remercie le libraire de Myriagone, à Angers, qui m'a convaincu d' emmener Ronce-Rose dans ma pile, puis de le lire.
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Ce livre je l'ai probablement choisi sur son titre, évocateur de conte. Et ce titre va bien à ce texte tout à hauteur d'enfant. Ronce-Rose, la narratrice, qui ne nous dit pas son âge, a dans les 6 à 8 ans, elle sait lire et écrire, est dotée d'une imagination débridée, d'une vision du monde très particulière et d'une langue (enfin, d'une plume) bien pendue. J'ai adoré les premiers chapitres, pleins de poésie simple et de trouvailles verbales. Puis je me suis lassée de ce moulin à paroles. Heureusement un événement dans la vie de Ronce-Rose vient relancer l'intérêt. le lecteur, adulte, a, de son côté, une idée de ce qui a pu se passer. Ronce-Rose, pas du tout. Elle part donc à la recherche de Mâchefer qui a disparu. Mais voilà que dans l'ensemble, à part dans quelques passages (à l'hôpital, dans les vignes ou dans le château) je me suis plutôt ennuyée, et en plus je ne voyais pas où l'auteur voulait nous mener. Et je n'ai pas apprécié la fin, pas à la hauteur de la plume ! Ronce-Rose évoque inévitablement Zazie dans le métro, mais aussi Room. D'excellents livres, mais sa quête à elle, à la fois maline, futée et pleine d'innocence et de naïveté se termine platement. L'épilogue ne compense pas cette impression que l'auteur n'a pas su comment finir son histoire. Dommage avec une histoire touchante et si bien écrite ! Je comprends que cela ne pouvait pas bien finir et qu'il n'a pas voulu que ça finisse très mal, comme dans la réalité, mais là c'est raté. Et d'autant plus avec l'ajout du bref épilogue qui ne fait qu'ajouter à ma perplexité.
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Le 39e livre d'Éric Chevillard est dans les librairies et nous offre à nouveau de plonger dans cette littérature du rien qui est aussi celle du tout, celle où le langage prévaut sur l'histoire, celle où la recherche du mot juste peut dynamiter le récit.
Après les les réflexions post-mortem d'Albert Moindre, spécialiste des ponts transbordeurs dans Juste Ciel, voici celles d'une petite fille baptisée Ronce-Rose. Si l'auteur n'a pas dû aller chercher très loin l'inspiration pour son héroïne, étant lui-même père de deux filles de six et huit ans, il a en revanche construit un scénario entre le roman d'initiation, le polar et le conte philosophique. Belle gageure relevée haut la main, notamment par le choix de laisser la parole à Ronce-Rose et à son journal intime. Car ainsi les trouvailles littéraires, la vision naïve – ou poétique – des choses peuvent éclore en toute liberté. C'est ce qu'il a expliqué à François Caviglioli dans l'Obs, dévoilant par la même occasion son projet: « Beaucoup de gens ne disent rien d'intéressant après huit ans, dit Chevillard. Ils ont eu ce génie, ces trouvailles un peu maladroites, mais l'ont oublié avec la maîtrise. L'écrivain est celui qui ne s'arrête pas à la panoplie des mots suffisants pour traverser la vie tranquillement. Il amène une contre-proposition. Je ne vois pas l'intérêt d'écrire un livre pour répéter ce que tout le monde dit déjà. »
Voici donc ce monde de Ronce-Rose – piquant comme la ronce, beau comme la rose – qui est à la fois le nôtre et, à travers le regard de la petite fille, une sorte de royaume de tous les possibles. À l'exemple de la profession de Mâchefer et de son ami Bruce, qu'elle détaille ainsi : « Quand Bruce vient dîner, ensuite habituellement ils partent sur un coup avec Mâchefer, c'est leur métier. Ils travaillent avec les banques, les bijouteries, les stations-service. Ne me demandez pas exactement ce qu'ils font, mais ils sont responsables d'un large secteur et ils couvrent une large zone géographique, si bien qu'ils restent parfois absents deux ou trois jours. Ils partent avec leur voiture de fonction qui change tout le temps et je ferme à clé derrière eux. Je ne dois ouvrir à personne. le monde est plein de brutes, dit Bruce. J'ai des provisions. de quoi tenir une semaine, mais il ne leur est jamais arrivé de partir si longtemps et il reste toujours plein de charcuterie quand ils rentrent. Tout est bon dans le cochon, c'est la seule parole d'évangile que j'aie jamais entendue sortir de la bouche de Bruce et elle y entre plus volontiers mais au moins il vit en accord avec sa foi. Il le dévore entier et il ne laisse pas d'orphelins. »
Très libre et beaucoup plus fûtée qu'on peut le croire de prime abord, Ronce-Rose est une autodidacte curieuse qui se destine à une prefession qu'elle a elle-même inventée : Ornithologue étymologiste.
C'est qu'elle aime beaucoup les expressions et les mésanges: « Toutes les expressions que je connais, c'est Mâchefer qui me les a apprises. Les autres choses aussi, parce que nous avons jugé préférable que je n'aille pas à l'école, voyez-vous. Mâchefer trouve que ce n'est pas un endroit pour les enfants. »
Avec une telle éducation, le lecteurs va se retrouver confronté à quelques mystères qui ne vont toutefois pas l'empêcher de comprendre qu'une sortie nocturne a mal tourné. Ronce-Rose découvre dans la vitrine d'un vendeur d'électro-ménager un sosie de Mâchefer sur tous les écrans de télévision avec ce titre «fin de cavale sanglante».
Dès lors quel sort est réservé à la petite fille ? Sa voisine, Scorbella la sorcière, va bien tenter de se transformer en bonne fée, mais cela ne suffira pas à ramener Mâchefer. Voilà donc notre héroïne partant à la recherche de l'homme de sa vie et de ces réponses si difficiles à trouver.
« Les questions les plus intéressantes, on n'a pas le droit de les poser. Mâchefer dit que les réponses me blesseraient, que 'en serais meurtrie comme une pêche dans un panier de coings et qu'il vaut mieux quelquefois ne rien savoir. Mais quand je tâte mon front, c'est dur, plus un coing qu'une pêche, mon pouce ne s'enfonce pas. Je l'ai dit à Mâchefer, que je préférais quand même connaître les réponses. Il m'a expliqué qu'il ne les avait pas toutes, que beaucoup de choses restaient mystérieuses. »
Lire Chevillard est à chaque fois s'offrir une belle récréation. Évadez-vous !
Lien : https://collectiondelivres.w..
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« C'est beau, moi je trouve ça beau, les choses qu'on voit, ce qu'il y a partout, c'est beau. » (p. 7)

Me référant au quatrième de couverture et aux étiquettes de Babelio, je m'attendais avec « Ronce-Rose » à lire un conte, d'autant plus que le titre m'en évoquait un autre de Grimm: « Blanche-Rose et Rose-Rouge », un petit livre que j'avais enfant et qui m'avait fait grande impression. S'il tient du conte, ce roman d'Éric Chevillard, un auteur que je découvre, s'avère tout autre chose. C'est à travers ce que Rose consigne dans son carnet que cette histoire se raconte. Lorsque Mâchefer - son père ? son tuteur ? – part sur un coup avec son complice Bruce et qu'il tarde plus que d'habitude à rentrer, Rose décide de partir à sa recherche. Elle semble bien jeune, ignorant tout des activités réelles de ce dernier et semblant s'aventurer dans le monde pour la première fois. Si ce qu'elle raconte paraît plutôt réaliste et m'a charmée de prime abord par son inventivité, un glissement semble s'opérer, c'est à tout du moins ainsi que je l'ai perçu, et il en a été de même avec mon intérêt, déclinant au fur et à mesure de ma perplexité. S'il n'y avait eu le paragraphe final, je ne sais pas ce que j'aurais compris de cette histoire, qui présente une écriture de grande qualité par ailleurs.
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Le carnet intime d'une petite fille, Ronce -Rose, qui nous raconte, avec ses mots à elle et ses réflexions d'enfant, sa vie quotidienne avec Machefer, qui apparement n'est pas son père mais plutôt la personne qui s'occupe d'elle. Elle dépeint ses voisins (une "sorcière " et un unijambiste : tant qu'a faire) et son environnement de façon enfantine et très drôle.
Mâchefer n'est pas un homme qui vit dans la légalité , il fait plutôt dans le cambriolage avec son copain Bruce, un grand gaillard qui passe beaucoup de temps chez eux.
Mais la vie s'organise cahin-caha, Mâchefer s'occupe d'elle d'une façon très délicate et très douce. Tout le monde trouve son compte dans cette vie atypique.
Ronce-Rose a pris l'habitude des absences de Mâchefer, qui revient toujours au bout de quelques jours. Sauf qu'un jour, celui-ci ne rentre pas.
Pas de souci, la petite fille se prépare un sac à dos et décide de partir à sa recherche. A la lecture de son carnet, nous comprenons assez vite que le casse a mal tourné et que Mâchefer ne rentrera pas.
Nous suivons les pérégrinations de Ronce-Rose dans une ville qu'elle ne connaît pas, elle décrit ses problèmes de petite fille, ses angoisses, ses rencontres. Elle se révèle être très débrouillarde.
Une lecture agréable grâce à la voix de cette petite fille et de sa vie si différente. Et une fin inattendue.
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Vous avez sûrement remarqué que la naïveté des enfants leur fait parfois faire de la poésie sans qu'il la comprenne et nous ne pouvons nous empêcher de sourire du haut de notre grand âge avec toute la compréhension du monde qu'il nous octroie. Ce livre, dont la narration est menée par une fillette, nous apporte la même sensation. C'est un vrai tour de force de l'auteur. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé d'écrire de cette façon mais j'ai personnellement fait l'expérience de l'écriture automatique prônée par André Breton. le texte obtenu est surprenant et très révélateur de notre subconscient, mais cette écriture apparemment désorganisée donne un peu le sentiment que son auteur est une sorte d'idiot du village, un naïf, qui ne maîtrise pas vraiment son langage. Puis, à force d'entraînement, nous arrivons à un semblant de sens. Cela s'approche davantage du langage enfantin évoqué plus haut. Ici, Éric Chevillard contrôle parfaitement cet effet et c'est délectable. de plus l'histoire est très touchante. Bravo à lui et merci de nous embarquer de cette façon.
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N°1771– Août 2023

Ronce-RoseEric Chevillard – Les éditions de minuit.

Quand j'ai ouvert ce roman, pris au hasard sur les rayons de la bibliothèque municipale, je ne connaissais pas le nom de l'auteur. J'ai été un peu surpris par l'histoire racontée par Rose qui se fait appeler Ronce-Rose. Pourquoi pas ?
Je n'étais peut-être pas prêt à entrer dans son mode fait de mésanges et d'arcs en ciel, avec ce compagnon un peu bizarre, Machefer, son copain Bruce, à la tête d'ogre, ce voisin unijambiste et cette voisine qui ressemble à une sorcière avec ses chats successifs. Ronce-Rose vit dans un monde à part, pas tout à fait le même que celui dans lequel évoluent ses deux amis et n'est pas vraiment sortie de l'enfance. Elle consigne ses remarques dans un cahier à cadenas qui ressemble à un journal intime comme le font toutes les jeunes filles. Pourquoi pas? C'est en tout cas grâce à cela que cette histoire prend forme peu à peu et que le lecteur à qui ce texte n'était pas destiné s'en trouve être le témoin. La petite fille est curieuse et raisonneuse, s'étonne de tout, jette sur le monde qui l'entoure un regard étonné et naïf et se pose beaucoup de questions. Pourquoi pas ?
Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, pourrait-on dire sauf que, un jour, tout va basculer sans pour autant qu'elle comprenne ce qui se passe dehors et surtout ce qui est arrivé à ses deux amis. La recherche qu'elle mène pour les retrouver a quelque chose de décalé et de triste à la fois. L'épilogue est digne d'un conte dans lequel vit Rose en permanence, ou peut-être pas ; c'est selon !
Peut-être n'étais-je pas disposé à lire une fable même si dans ce monde de plus en plus violent et irrationnel cela ne peut pas faire de mal de s'en échapper un peu. J'ai pourtant poussé plus loin ma lecture sans trop savoir pourquoi, peut-être par curiosité, pour respecter la travail de l'auteur ou peut-être tout simplement pour rédiger mon commentaire parce qu'il n'y a rien de pire que l'indifférence du lecteur face à un roman. Pour le reste, je ne sais pas, c'est peut-être la quête de quelque chose que, quoiqu'on fasse on n'atteindra jamais. Allez savoir.
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Première lecture d'un livre d'Eric Chevillard avec Ronce Rose. C'est un euphémisme de dire qu'il est simple d'entrer dans l'univers du roman d'Eric Chevillard.
je n'ai rien lu de pareil jusqu'à maintenant hormis peut être Alice au Pays des Merveilles.
Nous sommes au centre d'un univers d'enfant dans lequel Ronce Rose se déploie. Elle même narratrice du livre nous confie son carnet secret et toutes ses réflexions. Elle vit avec Mâchefer et Bruce qui ont beaucoup à faire auprès des banques , des stations service et des commerces . Dans la maison d'en face , tel un échassier, un unijambiste pose question à Ronce Rose. Dans un sureau quatre mésanges chantent leur vie. Sur le trottoir passe Scorbella la sorcière.
Voilà l'univers dans lequel nous entraîne Eric Chevillard.
Il faut se laisser emporter par le texte , les personnages et surtout par le regard sur le monde de cette petite fille. ce n'est jamais enfantin . Bien au contraire.
Le monde est poétiquement au niveau des yeux de Ronce Rose. Les tournures de phrases , les jeux de mots accentuent cette impression.
tout cela semble irréel, mais c'est le regard d'un enfant entouré d'adulte.
Comme il est dit dans de nombreux articles sur ce livre, Eric Chevillard a voulu parler de la relation au père , de l'absence de la mère et du chemin de vie d'un enfant.
La fin étonnante du livre me donne une autre lecture de ce roman. Quelque soit l'idée que l'on se fait de ce roman Ronce Rose , il s'agit d'un magnifique moment de lâcher prise.

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Ronce-Rose m'évoquait un récit médiéval (tiens, je me demande bien pourquoi...). Cela n'a rien a voir, bien que Chevillard s'amuse dans ce court roman à créer des liens avec les contes qui nourrirent notre enfance. Tout nous est présenté à travers la voix d'une jeune fille qui tient régulièrement un journal. On est happé immédiatement par le caractère très original de la vie de Ronce-Rose (Chevillard oblige!) et de son entourage, qui se réduit à deux ours intrépides aux activités peu conventionnelles, à un unijambiste, une sorcière et quatre mésanges.
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Qui est Ronce-Rose ? Une petite fille, sans doute. On lui donne huit ans, à peu près, car elle sait lire. Elle vit avec Mâchefer et Bruce, son ami costaud. On ne sait pas trop quels liens les unissent. Et puis Mâchefer a un drôle de travail : surtout la nuit, dans les banques, les bijouteries… et puis des fois il se déguise. Jusqu'au jour où il disparaît. Alors Ronce-Rose met des culottes propres dans son sac et part à sa recherche.
Drôle de petit roman, où on côtoie un unijambiste, une sorcière, des oiseaux… On est dans un conte de fées, avec une belle écriture, et une drôle de fin. Ce livre est un petit bijou, qui se lit d'une traite, et qui, comme les contes de fées, vous laissent un drôle d'impression… Mais qui est Ronce-Rose ?
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