Zombies, Tome 3 : Précis de décomposition

Cette série était d'un qualité incroyable et promettait de belles choses, pourtant ce troisième tome n'est pas vraiment exceptionnel. L'histoire est sympa, mais rien n'est vraiment développé, de plus il doit se lire après le tome 0, tome au cours duquel l'auteur à décidé de changer de héros. L'avantage c'est que ce tome termine le premier cycle, et que j'en ai fini avec ces lectures bien trop éparpillés. Parce que, entre les changements de dessinateurs, le tome 0, et le très mauvais Zombie Néchrologie, cette série perd vraiment en qualité.

D'ailleurs, le cycle 2 nous était promis en 2014, mais à ce jour, rien n'est encore sorti, sans doute l'auteur était-il trop occupé avec son Zombie Néchrologie, où il donne ses avis politique au lieu de raconter une histoire intéressante ?

Date de parution trop lente, changement de style, de dessins, d'idées, non ce n'est plus possible. Dommage car cela avait du potentiel. Je vais définitivement finir par croire que je n'adhère pas aux séries publiés chez Soleil.

L'histoire suit son cours entre récits de survie, histoires personnelles et sauvagerie humaine. Ce tome 3 nous plonge dans ce que l'humanité peut offrir de plus sauvage en elle pour nous rappeler qu'il ne suffit pas d'être un zombie pour ressembler à un animal. D'ailleurs on est en droit de se demander de quel côté sont les monstres lorsque le meurtre et le viol sont devenu les moyens de survivre d'un groupe. Olivier Péru explore ainsi toutes les dimensions et toutes les facettes de l'humanité en voie d'extinction, sans doute pour nous en rappeler la brièveté et la fragilité. Mais sans doute en explore t'il également les recoins les plus sombres et les plus bestiaux, pour nous rappeler notre propre capacité à ne pas perdre cette humanité, pour nous rappeler qu'il n'est nul besoin de zombies et d'extinction massive d'une espèce pour l'amener à sa perte. L'humanité, si elle ne prend pas garde, peut très bien signer sa propre extinction sans aide extérieure.
J'ai dévoré cette trilogie qui a le mérite de porter le genre à un niveau de réflexion autrement plus intéressant que le gore cradingue habituellement rencontré dans ce genre d'oeuvre, que la simple histoire de survie, avec ce qu'elle suppose d'organisation humaine, de remise en question des priorités et de l'essentiel, et de recherche de vaccins.
Même si Olivier Péru a su créé une bd assez originale dans le genre, elle traite du même thème depuis que lz zombie existe dans nos cultures. le mythe du zombie cristalise toutes nos peurs face à la maladie et donc la mort, et ne traduit rien d'autre que notre instinct naturel à la survie, coûte que coûte.

Comme la plupart des morts-vivants, ceux d'Olvier Péru ne sont pas très rapides et il aura donc fallu attendre près de deux ans pour connaître la suite des aventures de cette poignée de rescapés qui tentent de survivre dans une Amérique livrée en pâture aux zombies, tout en essayant de rétablir un semblant de civilisation.

Dès les premières pages, les perspectives de survie ne sont pas des plus brillantes. Des marées de zombies déferlent sur les plages de la petite île qui sert de refuge au groupe de Serge Lapointe, tandis que Sam se retrouve isolé sur le toit d'un magasin, entouré d'une horde de morts-vivants et seulement armé d'un flingue et de trois grenades. Une petite communauté originaire de Boston, ayant trouvé le moyen de garder les zombies à distance, permet heureusement d'insuffler la lueur d'espoir nécessaire au récit. Si certains passages sont un peu trop bavards, l'alternance entre le sort des différents clans de survivants permet de conserver une certaine dynamique tout au long du récit. Ce développement de plusieurs histoires parallèles, combiné aux nombreux déplacements et à la multiplication des rencontres et des rebondissements, garde le lecteur en alerte constante. de plus, l'auteur a clairement décidé de n'épargner aucun protagoniste, empêchant ainsi le lecteur de se reposer sur ses acquis.

Parmi les nouvelles rencontres il y a à nouveau des enfants, ce qui permet d'insuffler un peu d'humanité au récit, tout en accentuant encore un peu plus l'horreur de cette survie marquée par la désillusion. Mais il y a également une bande de rednecks qui démontre que les zombies ne sont pas forcément l'unique menace au sein de cet univers post-apocalyptique effrayant de réalisme.

Visuellement, Sophian Cholet continue de livrer de l'excellent boulot. Combinant ses décors ravagés à des perspectives parfaitement maîtrisées, l'auteur livre un travail remarquable pour une première saga. Il passe avec grande aisance de cases débordantes de zombies à des passages plus intimistes qui permettent par exemple de suivre les pensées d'un Sam à la frontière entre le monde des vivants et celui des morts. Il nous offre des planches extrêmement détaillées, qui sont parfaitement servies par la colorisation sombre de Simon Champelovier. Des tons ocres qui accentuent l'atmosphère post-apocalyptique des paysages délabrés, sans véritablement nuire à la lisibilité des planches.

Bref, un très bon troisième tome qui ravira à nouveau les amateurs du genre. Ceux-ci se réjouiront d'ailleurs de l'annonce d'un second cycle qui se déroulera quelques années après les événements du premier, ainsi que d'un spin-off qui reviendra sur la catastrophe en Europe, qui est d'ailleurs évoquée dans cet album.

2014 s'annonce donc à nouveau très riche en zombies !!!
Lien : http://brusselsboy.wordpress..

Les auteurs restent fidèles à leur habitude d'emprunter à une oeuvre de grande culture le titre général de chaque album, qui donne au volume son orientation et son esprit. Ici, non sans ironie, c'est le philosophe franco-roumain, pessimiste, pourfendeur d'illusions Emil Cioran qui est mis à contribution : ironie, car on sait depuis le tome II que les porteurs sains, mordus mais non métamorphosés, finissent toujours par devenir - plus tard - des zombies eux-mêmes, des morts-vivants qui par définition, ne se décomposent pas. Cela arrive à l'un des personnages, ce qui nous permet de le suivre jusque dans les ultimes moments de sa conscience humaine décomposée, juste avant sa fusion dans la meute. Une autre caractéristique m'a frappé et plu : la place importante des enfants, personnages véritables et sources d'action, dans ce monde où les adultes sont ou féroces et retournés à la bestialité, ou faibles et dépassés par les événements. le zombie, semble nous dire le titre de Cioran, est le stade ultime de l'humanité renonçant à sa conscience et disparaissant dans une catastrophe généralisée.

enfin voilà le tome 3 tant attendu et la patience est récompensée une super bd de zombies qui se démarque du genre ,excellente par un scénario toujours bien développé et de tres beaux dessins.
A recommander aux fans du genre .