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J'avais lu le livre de Mona Chollet sur les sorcières que j'avais beaucoup aimé et je m'étais dit que je lirais ses autres essais. J'ai donc tenté celui-ci, suite à la recommandation d'un podcast, et je n'ai pas été déçue. Les exemples donnés et l'analyse que fait l'autrice de notre rapport à la beauté, notamment celle des femmes, sont édifiants. Si certains passages sont un peu longuets, j'ai trouvé très intéressant de m'interroger sur mon rapport à mon propre corps à l'aube de ce nouvel éclairage, et de mieux percevoir comment la société nous fait adopter des comportements, sans que nous nous en rendions compte. Très bonne lecture !
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Essai à visée sociologique, grinçant, plus personnel que d'autres de ses essais. de nombreuses références très variées scientifiques, journalistiques, de la culture pop etc... rendent quelques fois la lecture assez lourde, surtout si on n'a aucune connaissance de la série TV ou de la personnalité évoquée !
Je fais un rêve, qu'il soit au programme de tous les adolescents et adolescentes...
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Bon, en termes de références, on sent que ce texte date un peu (2012), mais en termes de fond... rien n'a vraiment changé :/
Mona Chollet s'attaque ici à la condition de la femme sous le prisme de l'injonction à la beauté, à la norme physique, à l'éternel devoir de conformité à l'idéal sociétal, pour ne pas dire masculin...
Comme toujours, les mots de Mona Chollet m'ont parlé à un niveau moléculaire. Elle tape toujours très juste, et ses exemples sont... terrifiants ? Révoltants ? Désespérants ? Ouais, tout ça à la fois.
Y'a encore beaucoup de boulot, hein...
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Quel beau texte, encore, de Mona Chollet !
Déjà, "Sorcières" était splendide, mais là, ça confine au sublime.
Parce qu'elle n'y va pas avec le dos de la cuillère, parce que ça suffit les petites choses fragiles. Qu'elle n'a certainement jamais été. Quelle verve, quel style, quel punch ! C'est trop marrant. Enfin, non, dans le fond, il y a de quoi s'étrangler, certaines phrases font proprement halluciner (ou salement, c'est selon), mais dans la forme, il y a tout le feu, le dynamisme et la joie que l'on souhaite à toutes les femmes. Moi, en tout cas.
Bon, alors oui. L'homme regarde et la femme se regarde être regardée. L'Homme tâte, aussi. Et bien avec Mona Chollet, c'est le patriarcat qui va en tâter !
Texte puissamment complet, stupéfiant, et juste. Je crois qu'on peut dire que j'ai adoré.
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Je lis les essais de Mona Chollet dans le désordre. Forcément, comme beaucoup, j'ai rencontré sa plume grâce à Sorcières puis Réinventer l'amour. Conquise, je me suis procurée Beauté fatale.

Et du coup, je dois dire que je remarque l'évolution de l'écriture de l'autrice entre ses différents essais. J'ai trouvé la lecture de Beauté fatale plus ardue que ses successeurs. Je n'ai pas trouvé les illustrations/exemples toujours extrêmement pertinents par rapport aux propos exposés. Ils étaient tous, sans conteste, très intéressants et, comme toujours, j'ai beaucoup appris mais j'ai été moins emportée. Cela dit, ils ont le mérite d'être divers : presse féminine (le magazine Elle n'a qu'à bien se tenir après tout), discours publicitaires (vous pensez que L'Oréal le vaut bien ?), série TV (chapeau sur l'analyse de Gossip Girl) témoignages de mannequins.
En outre, à première vue, il s'agissait d'un thème qui m'intéressait énormément et, finalement, j'ai eu l'impression d'avoir plus appris sur ce thème avec Sorcières que Beauté fatale.

Dans cet ouvrage, il est notamment question de l'obsession de la minceur jusqu'à parler de « désordre culturel » menant à des maladies comme l'anorexie. On y parle aussi de haine du corps avec ce que la chirurgie esthétique entraine comme dérives pour faire la promesse aux femmes d'atteindre l'inatteignable.

Selon l'autrice, sur l'injonction à la féminité, les pressions subies par les femmes sur leur physique, en plus de leur faire perdre du temps, de l'énergie et de l'argent ; les soumet à un état d'insécurité psychique et de soumissions aux normes. Normes d'ailleurs imposées par les diktats de (mauvais) magazines, d'industries aux valeurs plus que questionnantes dont, bien entendu, on trouve à leur tête : des hommes.

Comme toujours, double injonction faite aux femmes : soyez féminines si vous voulez être aimées, désirées mais attention, pas trop, au risque d'être la propre responsable d'une éventuelle agression sexuelle ou de ne pas être prise au sérieux dans le milieu professionnel.

Pour résumer cet essai qui, comme tous ceux de Mona Chollet, reste éminemment utile et salvateur : « La question du corps pourrait bien constituer un levier essentiel, la clé d'une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences conjugales à celle contre les inégalités au travail en passant par la défense des droits reproductifs ».
Lien : https://littecritiques.wordp..
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Dans la tradition de ses essais, Mona Chollet dresse ici une analyse de l'esthétique et du corps des femmes, où quand la société a nourri une aliénation volontaire de la beauté féminine, au delà de l'être, juste "être belle". Appuyé d'une large abondance d'exemple, et sur un ton quasiment neutre, l'auteure s'efforce de secouer la conscience du lecteur, et l'invite à ouvrir la réflexion, à se créer une réflexion personnelle, sans vraiment être influencé. Un joli essai, qui ouvre une nouvelle vision de la mode, du corps des femmes et des relations humaines, sous le prisme du regard et de la sexualisation.
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Dans ce livre Mona Chollet décide de décrypter le complexe mode/beauté; fer de lance de l'industrie moderne, qui sous couvert d'émancipation de la femme, a crée une nouvelle forme d'aliénation féminine. Elle en expose les différents pans et révèle sous la craquelure du vernis, un sexisme latent.

Dans un premier temps elle aborde l'injonction à la féminité prôné par l'industrie ainsi que son ambivalence; les femmes sont poussées à n'exister que par leur apparence et ce dictat s'étend à pratiquement toute la sphère culturelle ; médias, publicité, grand écran et petit écran etc, mais que tout à la fois cet espace est le seul espace d'expression et de représentation laissé aux femmes, un entre-soi féminin s'est construit qui a en quelques sorte accouché de sa propre aliénation. Elle pointe du doigt le fait que l'amplification de ce phénomène et son étendue démesurée est le fait d'une société qui a depuis longtemps basculé dans l'ultraconsommation. Elle cite notamment cette phrase de l'écrivaine Nina Power, qui m'a particulièrement frappée, « l'émancipation de la femme coïncide avec le consumérisme ». Et il est sidérant de le réaliser.
Ensuite elle entre plus en détail dans le rôle des actrices et des « égéries » dont elle dénonce à la fois l'hypocrisie et le côté pernicieux de leur évolution progressive vers le rôle de faire-valoir commercial. Et par là démontre que la publicité est devenu un produit culturel créant et fabriquant nos désirs. Tout cela n'aboutissant à rien d'autre qu'un conditionnement social, un enfermement, et constitue in fine une nouvelle forme d'oppression construit et alimenté par l'industrie.
Elle montre également la vacuité croissante et cuisante des magazines féminins enfermant les femmes dans l'aliénation de leur rôles et de leurs comportements.

Puis elle aborde le grand sujet du rapport au corps pour la femme. Elle explique combien il est impossible pour une femme -d'être- sereinement et sainement lorsque l'unique modèle véhiculé en permanence est le modèle de la minceur, et comment pour nos sociétés « moderne » il rime avec beauté, efficacité et surtout désirabilité. Il est si intériorisé, si accepté qu'on ne se rend plus compte et l'autrice expose que lorsqu'il aboutit aux troubles psychologiques que l'on sait, cela considéré comme un problème individuel alors qu'il devrait être considéré comme un problème aux causes collectives. Mais parler du culte du corps c'est aussi, pour Mona Chollet, parler de haine du corps. Car l'un et l'autre sont liés. Outre la minceur symbolisant le minimum de place physique que doivent prendre les femmes dans l'espace publique, la mortifère industrie de la chirurgie esthétique et les normes d'exposition du corps (plus découverte est une femme, plus féminine elle est) finissent de parachever cette négation du corps. Et par là même ils s'inscrivent dans l'esprit pour faire de l'obéissance à la norme dominante le moyen sine qua none pour une femme d'être aimée et désirée. Cette gigantesque hypocrisie confère aux femmes l'illusion d'une liberté, d'une estime de soi faussement choisie, or on constate très vite que c'est tout sauf cela.

Après quoi l'autrice va aborder, et j'ai trouvé ça bien, la question de la diversité dans l'industrie mode/beauté. Sujet épineux, édifiant et nécéssaire. Elle y démontre combien il est dans l'interêt de l'industrie de renforcer les normes préexistentes pour des raisons mercantiles, même si cela doit aller à l'encontre du bien-être ou pire à l'encontre de l'évidente majorité (continuer de promouvoir la blancheur dans tous les contrées qui ne sont pas blanches). Elle évoque à nouveau la chirurgie qui, dans ce cas présent, participe aussi et encore à une normalisation raciale et sexuelle. Bref, des constats et des pratiques terribles, honteuses et d'une tristesse infinie. le tout encore une fois banalisée et intériorisé.
Enfin elle évoque et décrypte de façon plus globale la place du corps de la femme dans la société, où sonne de façon criante l'absence d'autres types de féminité, et de nos attitudes et comportements conditionnés par l'oeil et le désir masculins. Sommes-nous condamnées à être des objets ad vitam aeternam ?, la féminité est-elle une subordination ? Elle pose la question des rapports de séduction, de l'équilibre à trouver entre être une femme et être tout court.

Bref, c'est un essai où Mona Chollet met à mal le complexe mode/beauté, elle l'analyse et décortiques ses travers quasi invisibles tant ils sont normalisés et intériorisés. Comme elle le dit, on peut passer pour rabat-joie en les critiquant car on a l'air de remettre en question l'indépendance féminine mais en réalité c'est le contraire, notre société moderne a crée des nouvelles formes d'aliénation insidieuses car invisibles et c'est malheureusement une grande réussite du monde capitaliste. Si on peut en retenir une chose c'est que le consumérisme effrénée a aussi des conséquences sur la position de la femme dans la société ainsi que le regard qu'elle porte sur elle même.
C'est un livre dans lequel Mona Chollet y met beaucoup du sien, elle écrit avec un ton parfois mordant, acéré, incisif. Mais elle est toujours aussi agréable à lire et passionnante. Et comme à son habitude elle fait appel à de nombreuses sources, s'appuie sur beaucoup d'exemples et ainsi elle développe son argumentaire, ou plus simplement ses constats. C'est édifiant, c'est intéressant, mais c'est surtout souvent révoltant. Mais elle a le mérite de nous faire ouvrir les yeux sur ce bourbier dans lequel nous sommes si englués qu'il est difficile d'avoir du recul, encore moins s'en défaire.
Un livre nécéssaire, à lire absolument, hommes et femmes.
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La mère de 2 filles et 1 garçon que je suis a trouvé ici encore plus matière à réfléchir.

Essai vertigineux sur l'assignation à la beauté permanente.
Conséquence : dévalorisation constante du corps, sexualisation précoce, récits publicitaires comme projections du bien.

Être uniquement dans le regard de l'autre, souvent du masculin pour commencer à exister voilà ce que Mona Chollet dénonce

Comme à son habitude, elle capture l'état de l'art du féminin à grand renfort de références : business, sociologique, narrative.

L'influence de Mad Men, l'ambivalence des magazines feminins, les 17mds d'euros du marché français des cosmétiques, la souffrance des nouveaux codes de chirurgie…

J'attends avec impatience une édition augmentée avec l'influence des réseaux sociaux.

Une lecture qu'il est bon de lire après avoir bondi devant les chiffres alarmants du rapport du haut conseil à l'égalité concernant la violence faite aux femmes.

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Lu dans le contexte d'un travail de recherches... et ce qui est un peu embêtant, c'est que non sans manquer d'exemples référencés, c'est qu'il est agrémenté de beaucoup de tangentes personnelles un peu gratuites. Chollet lâche des balles perdues de temps en temps sur des choses qui l'insupportent, donc tout là-dedans n'est pas une vérité objective.

Le propos du livre (condition féminine faut être belle regard masculin etc...) est tout à fait juste, un bon résumé à conseiller à son entourage dubitatif quant à ce genre d'injonctions genrées quand on a la flemme de faire l'exposé nous-même.
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De la même autrice, j'avais lu Sorcières il y a quelques années. Sur le moment, je m'étais dit que Beauté fatale m'intéressait peu, n'étant pas personnellement hyper intéressée par la mode ou le maquillage, mais j'ai fini par réaliser (mieux vaut tard que jamais ^^) que c'était un sujet important qui me touchait aussi malgré mon peu d'intérêt pour ces sujets au quotidien.

Je n'ai pas été entièrement convaincue par ma lecture, j'ai trouvé certains chapitres assez brouillons et il m'a semblé que l'autrice passait parfois plus de temps à citer d'autres personnes qu'à développer son propos.

Malgré tout, Mona Chollet décortique intelligemment certains éléments. Deux thèmes en particulier m'ont semblé abordés de façon intéressante: le rapport entre les marques de vêtements/cosmétiques et les médias (les premières étant souvent propriétaires des seconds) et les ravages de l'anorexie. Tout étant plus ou moins (plutôt plus que moins) lié et tout étant envisagé sous le prisme du patriarcat qui trouve toujours de nouveaux moyens de façonner le monde à son image.

Une lecture très intéressante, qui déconstruit les idées qu'on nous fourre dans le crâne depuis toujours à coup de publicités et de « il faut souffrir pour être belle », mais parfois brouillonne, ce qui dessert un peu le propos. le chapitre sur l'anorexie est à lire absolument.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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