Reçu dans le cadre d'une masse critique Babelio, cet ouvrage fait le lien entre la bande dessinée et le XVIIIe siècle, communément nommé le siècle des Lumières.
Étant donné le sujet du livre, je m'attendais à recevoir un livre format BD, richement illustré. J'ai été un peu désappointée quand j'ai constaté qu'il s'agissait d'un ouvrage de petit format de près de 330 pages, très peu illustré. Dans un documentaire traitant de l'influence d'une époque (le siècle des Lumières) sur un domaine artistique (la bande dessinée), on pourrait s'attendre à une riche iconographie, étayant les propos des auteurs. Mais ici, seules quelques reproductions de cases (en noir et blanc) ponctuent le texte. Une iconographie plus développée aurait notamment permis d'aérer les pages et faciliter la compréhension de certains chapitres.
Bien que le sujet de ce livre m'intéressait particulièrement, j'ai eu du mal à m'y plonger. J'ai du lire l'ouvrage chapitre par chapitre car le texte demandait pas mal de concentration, mais surtout des connaissances historiques que je ne possédais pas forcément. On sent clairement que le livre a été écrit par des spécialistes du XVIIIe siècle, des historiens, plutôt que par des spécialistes de la bande dessinée. Ceci se ressent dans le texte chargé de références historiques, souvent pointues et donc, pas forcément connues du grand public. Dans certains chapitres, l'énumération de noms, de titres et de dates rend la lecture quelque peu indigeste.
Même si le contenu est parfois un peu ardu, il est cependant très intéressant. Les auteurs nous montrent les différentes facettes du siècle des Lumières (le beau, le sombre, l'étrange et l'érotique XVIIIe siècle) et le rattachent à des auteurs et séries BD s'inspirant de cette période historique (Les sept vies de l'épervier, Les passagers du vent, le marquis d'Anaon, le scorpion etc.) Les auteurs font également référence à la presse et au cinéma pour étayer leurs propos. Mon principal regret est qu'ils ne proposent pas assez de "focus" sur des auteurs et séries BD.
Merci à Karthala et Babelio de m'avoir permis de découvrir ce livre !
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Si le sujet tout comme son emploi dans le monde du 9° Art est digne d'intérêt, je pense que cet ouvrage s'adresse d'avantage à des passionnés d'Histoire plu que de BD. En effet, outre un cruel manque d'illustrations tirées des ouvrages cités (problèmes de droit), le texte s'avère assez pointu niveau références historiques et peut vite devenir fastidieux pour un non initié. Néanmoins la démarche est des plus louable et on sent le gros travail de recherches derrière.
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Alléchée par le titre et le sujet j'ai été déçue à la lecture de cet ouvrage, je pensais qu'il s'agissait d'un livre sur la la BD un peu plus facile d'accès, sa lecture m'a été quelque peu fastidieuse du fait des trop nombreuses références historiques...
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Cher au roman populaire et récemment remis au goût du jour par Dan Brown, le thème du "complot au Vatican" [...] a trouvé son adaptation dix-huitiémiste avec la série Le Scorpion de Stephen Desberg et Enrico Marini (2000-2012). Inspirés par le cinéma, les auteurs jouent très efficacement avec les clichés du genre pour proposer une série d'aventures de cape et d'épées haletantes, avec son lot de moines soldats, d'inquisiteurs sadiques et de prélats manipulateurs, sans oublier de belles filles souvent peu vêtues, sur fond d'affrontement entre les partisans des Lumières et obscurantistes rétrogrades.
Bien sombre également apparaît le XVIIIe siècle dans les histoires scénarisées par Patrick Cothias. Si ce dernier est surtout connu pour ses différents cycles des Sept vies de l'épervier, se déroulant aux XVIe-XVIIe siècles, il s'est aussi beaucoup intéressé au siècle des Lumières [...] ses scénarios entendent expliquer les évènements de 1789 par les tensions provoquées par de trop grandes inégalités sociales, génératrices de violences, dans une France d'Ancien Régime où l'extrême misère côtoie journellement l’opulence la plus ostentatoire.
Pour "faire XVIIIe siècle", les dessinateurs puisent en effet dans le magasin à accessoires de la gravure d'histoire, du théâtre et du cinéma : perruques, tricornes, robes à panier, guêtres montantes, chaussures à boucle et jabots en dentelles suffisent bien souvent à planter le décor, sans que l'on s'embarrasse outre mesure des autres détails matériels ou même du contexte historique dont on ne cherche pas à encombrer l'esprit du lecteur.
La bande dessinée n'a jamais oublié que le XVIIIe siècle est généralement considéré comme le siècle de la légèreté de ton, du badinage amoureux généralisé, du goût du bon mot et de l'exercice d'un esprit critique teinté de frivolité : le moment, en somme, où il faisait bon vivre et bon rire avant la tourmente révolutionnaire et les guerres de masse de la période contemporaine.
Si les femmes du XVIIIe siècle sont rarement mises au premier plan dans la bande dessinée franco-belge [...] tel n'est pas le cas des mangas japonais. Elles y tiennent au contraire souvent le rôle principal, dans des histoires s'adressant principalement à un public féminin, à travers le genre spécifique du Shôjo, du Josei ou celui, mixte, du Seinen.
La BD historique a actuellement le vent en poupe. Longtemps développée uniquement dans le registre de la BD de fiction, elle prend de plus en plus la forme de BD pédagogiques. Cette table-ronde confrontera ces deux manières de produire un récit historique en BD.
MODÉRATION : Tristan MARTINE, ATER en histoire médiévale à l?Université Jean-Moulin-Lyon III, Paul CHOPELIN, Maître de conférences à l?Université Lyon III. INTERVENANTS : le Lauréat du Prix Château de Cheverny de la bande dessinée historique 2019, Florian MAZEL, Professeur à l?Université Rennes 2, Pascal RABATÉ, Scénariste et dessinateur de bandes dessinées, lauréat du Prix 2018, Vincent SOREL, auteur de bandes dessinées et illustrateur.
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