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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Ce que je me propose donc, c'est de m'adonner aux joies du souvenir, sans hâte, à petits pas, en n'écrivant que quelques pages de temps à autre. C'est là une tâche qui me prendra sans doute des années. Mais pourquoi appeler cela une tâche ? C'est un plaisir que je me fais. »

Et ce faisant, c'est un plaisir qu'elle nous fait. Pour moi, en tout cas, ce fut un immense plaisir de parcourir les 650 pages que compte ce récit foisonnant, pétillant d'intelligence et bourré d'humour. Je préviens à cet égard que le billet qui va suivre risque de voir son objectivité entachée de nombreuses irrégularités. Je suis en effet confite en dévotion devant « la reine du crime », sa vie, son oeuvre, son ahurissante postérité, depuis ma plus tendre enfance. J'ai lu mon premier Agatha Christie, « L'homme au complet marron », à la fin de l'école primaire, quelque part entre les souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol et le Comte de Monte-Christo, et ce fut un véritable coup de foudre, une déflagration dont les secousses se ressentent encore aujourd'hui, près de quarante ans plus tard.

Par ailleurs, ainsi que le souligne cette auteure vénérée dans son avant-propos, ce qu'elle nous offre ici est davantage une promenade au gré de ses souvenirs qu'une rigoureuse autobiographie, qu'elle a rédigée « sans hâte » durant quinze ans, de 1950 à 1965, l'achevant à l'âge de 75 ans.
Par ailleurs toujours, si la grande dame du suspense évoque son travail d'écriture et nous livre de savoureuses anecdotes sur quelques uns de ses livres, elle en préserve tout le mystère.
Par ailleurs enfin, que ceux qui espèrent lire une confession qui lèverait le voile sur certains des épisodes les plus mystérieux de la vie de la « Duchesse de la mort » (François Rivière), comme sa fameuse disparition le 3 décembre 1926, passent leur chemin. Agatha, née Miller en 1890 ayant reçu une éducation victorienne, est une femme très pudique qui dévoile peu ses sentiments. Si elle ne tait pas les malheurs qui l'ont parfois accablée, elle préfère ne pas s'appesantir dessus et nous parler de ses joies qui furent variées et nombreuses.

« J'aime la vie. Il m'est arrivé d'être profondément malheureuse, éperdue de chagrin, au comble du désespoir, mais, en dépit de tout, je maintiens que le simple fait de vivre est merveilleux. »

Et rien que pour cela, ce livre mérite d'être lu. Si le thème n'était pas aussi galvaudé, je parlerais de « feel good book » tant son auteure parvient à nous transmettre, via la narration d'une vie incroyablement romanesque et riche en aventures, sa joie de vivre.
La vie, à l'en croire, fut prodigue à son égard, elle l'aima donc avec passion, avec avidité, privilégiant systématiquement la prise de risque sur le confort et la sécurité. Ainsi lorsque Archie, son premier mari, se voit proposer un travail provisoire qui implique de faire un quasi tour du monde qu'il n'envisage pas sans elle, alors que les obstacles et les difficultés sont innombrables, qu'ils ont une adorable petite fille dont il va falloir se séparer durant de longs mois, la décision ne tarde pas à s'imposer :

« C'est une chance unique. Si nous la laissons passer, nous le regretterons toujours. Comme tu dis, la vie ne vaut pas la peine d'être vécue si on n'ose pas sauter sur une occasion quand elle se présente. »

Ce tour du monde dans l'immédiat après-guerre fut, de son propre aveu, l'une des expériences les plus palpitantes de son existence. Archie travaillait comme un damné sous le joug d'un employeur tyrannique et soupe-au-lait, mais ils visitèrent un nombre impressionnant de pays, de l'Afrique du Sud au Canada en passant par La Nouvelle-Zélande, et purent même s'offrir quelques semaines de vacances à Honolulu où ils s'adonnèrent frénétiquement aux joies du surf (!). À cet égard, je tiens à souligner l'un des immenses charmes de ce récit. Agatha Christie a une façon de présenter les choses, d'un ton faussement détaché et tendrement ironique, avec un naturel si confondant qu'on en oublierait presque que sa vie, sa personnalité, ses succès sont tout sauf ordinaires. Maniant l'auto-dérision avec un plaisir non dissimulé, elle préfère insister sur ses ridicules plutôt que sur ses actes de bravoure. Il ne lui viendrait pas à l'idée de se considérer comme une personne originale et audacieuse. Je crois même qu'elle trouverait ces qualificatifs de fort mauvais goût.
Et pourtant…
Une jeune femme qui fait du surf comme une forcenée au début des années 20, engoncée dans un costume de bain en soie la couvrant des épaules aux chevilles, ce n'est pas ordinaire.
Une femme qui, quelques années plus tard, choisit d'investir l'importante somme d'argent reçue pour la parution en feuilleton de L'homme au complet marron, rebaptisé pour l'occasion Anna l'aventurière (tiens, tiens) dans l'achat d'une automobile, une Morris Cowley, luxe parfaitement inconcevable à l'époque, ce n'est pas non plus très ordinaire.
Une femme qui, à la fin des années 20 et à l'aube de la quarantaine, alors qu'elle traverse la période la plus douloureuse de sa vie, décide de s'embarquer seule ( seule!) pour un long voyage au Proche-Orient à bord du mythique Orient-Express, ce n'est définitivement pas ordinaire.

« J'avais de la difficulté à me remettre de ce choc, mais je savais que mon seul espoir de recouvrer un jour une certaine sérénité consistait à m'éloigner de tout ce qui avait contribué au naufrage de mon existence. Il ne pouvait plus y avoir de paix pour moi en Angleterre après tout ce que j'avais subi. »

Affrontant avec un stoïcisme et un humour à toute épreuve les importuns, les punaises de lit, une traversée de quarante-huit heures dans le désert à bord d'un improbable mini-bus tanguant autant qu'un voilier en pleine mer, et diverses tempêtes de sable, elle s'émerveille de tout ce qu'elle voit : le col des portes de Silicie, Alep, Damas, Baalbek, Bagdad, Felujah…
Mais surtout, elle va y faire une découverte déterminante pour la suite de son existence : l'archéologie. Lorsqu'elle visite pour la première fois le site de fouilles d'Ur, elle est loin de s'imaginer qu'un jour c'est elle qui fera visiter son propre site archéologique à des dames enchapeautées qui lui feront perdre son précieux temps. J'ignore si elle fit perdre le leur au couple qui dirigeait les fouilles à Ur, Leonard et surtout, Katharine Woolley, un « personnage extraordinaire » qu'on aimait ou qu'on détestait, mais ce qui est sûr, c'est qu'elle fut traitée comme un hôte de marque. Car Katharine était enthousiasmée par le meurtre de Roger Ackroyd.

Elle n'était pas la seule. Ce livre fut longtemps le plus grand succès d'Agatha Christie, qui confesse : « Là, j'avais trouvé une bonne formule » (c'est le moins que l'on puisse dire), s'empressant d'ajouter :
« Je la dois en partie à mon beau-frère James qui avait dit d'un air maussade, quelques années auparavant : – Maintenant, tout le monde peut se révéler coupable, dans un roman policier, même le détective. Moi, ce que j'aimerais, c'est un Watson coupable. »
Loué soit le beau-frère James.
Loué soit également Lord Mountbatten qui lui écrivit un jour pour lui demander si elle pourrait envisager une histoire dont le narrateur serait l'assassin.

Comment celle qui fut profondément marquée, dans son enfance, par la lecture de Sherlock Holmes, de Arsène Lupin et du « Mystère de la chambre jaune » (et moi, donc), décida un jour d'écrire un roman policier ? Comment est né Hercule Poirot, « petit homme tiré à quatre épingles, aimant les choses qui vont par paires, carrées plutôt que rondes, très intelligent, qui ferait travailler ses petites cellules grises », puis Miss Marple et son « don de double vue »? Vous le découvrirez en lisant ce livre, et bien d'autres choses encore. Ne comptez pas sur elle, en revanche, pour vous parler du vif et précoce succès remporté par ses livres. Sans doute serait-elle extrêmement surprise par l'incroyable postérité de son oeuvre, abasourdie d'apprendre qu'aujourd'hui, elle est l'écrivain de fiction le plus lu au monde, avec plus de 2 milliards de livres vendus (!). Ce dont je suis à peu près sûre, c'est qu'elle n'en retirerait aucune espèce de fierté. Celle qui aurait rêvé d'avoir la plume d'Elizabeth Bowen ou de Graham Greene, était bien trop lucide pour tirer fierté de quoi que ce soit.

« « Sois bon mécanicien si tu ne sais pas conduire le train. » Il n'y a jamais eu meilleure devise de vie et je crois que je l'ai faite mienne. »
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Cela fait quinze jours que nous avons rendez-vous, toutes les deux à divers moments de la journée, je le sais, tu aurais sûrement préféré que je te consacre plus de temps mais que veux-tu: c'est charrette en ce moment, il faut boucler l'année mais je n'ai pas ton talent, je ne sais pas finir mon travail comme toi tu aurais bouclé tes valises en deux coups de cuillère à pot.
Agatha, tu es une coquine car en toi a toujours survécu la petite fille que tu fus et dont tu nous parles si bien dans ton autobiographie.
Tu n'as jamais mis les pieds dans une école et pourtant tu as su lire avant six ans toute seule car ta mère ne s'était pas empressée de t'instruire comme tes deux aînés: elle a voulu te laisser du temps et moralité, toi qui t'es toujours plainte de ta lenteur on peut dire que dans ce domaine tu fus précoce.
Qu'est-ce qui t'a décidée à écrire des romans policiers?
L'exemple de tes prédécesseurs, tu parles de Gaston Leroux et de son Rouletabille,d'Arsène Lupin mais sous ta plume naîtront un gros détective belge d'un certain âge Hercule Poirot et une vieille fille pleine de sagacité LA Miss Marple.
Tu invoques aussi la nécessité de gagner ta vie après que ton Archie Christie t'ait fait faux bond. Mais celui-ci t'a laissé un beau fruit: la petite Rosalind prunelle de tes yeux que tu laisseras pourtant en pension pour faire tes beaux voyages à bord de l'orient express.
Ces voyages vers l'orient te permettront de trouver ton chevalier servant le beau Max qui fut séduit par ta capacité à t'endormir dans les pires circonstances et à te pas te laisser abattre même par le "coup de la panne" en plein désert! En tous cas entre vous pas besoin de recoller les bouts, les fouilles, la céramique, l'amour de l'archéologie seront le ciment de votre amour.
Ton histoire s'achève bien avant la fin de ta vie, tu avais la conviction que plus rien ne se passerait après tes 75 ans tu dis que maintenant tu vis "en sursis"!
Élégante amie je vais reprendre tes mots pour finir: "J'ai toujours admiré les Esquimaux. Un jour arrive où l'on prépare un délicieux repas pour la vieille maman, puis elle s'en va sur la banquise- et ne revient jamais..." Nous sommes en 1965 et tu ne le sais pas, il te reste plus de dix ans à vivre et à écrire, écrire écrire... pour quitter la scène peu après ton cher Hercule Poirot!
Un ouvrage qui donne envie de lire ou de relire l'oeuvre de cette grande Dame!
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"On se demande d'où viennent ces élans - ceux qui s'imposent à vous. Je me dis parfois que c'est dans ces moments qu'on se sent le plus près de Dieu, car il vous est donné d'éprouver un peu de la joie de la création pure, de faire quelque chose qui n'est pas vous-même. Vous êtes un peu à l'image du Tout-Puissant au septième jour, lorsque vous constatez que ce que vous avez fait est bien. (p609)"

Qui était vraiment Agatha Christie ? La reine du mystère se dévoile dans cette autobiographie écrite de 1950 à 1965 et publiée en 1977, après son décès en Janvier 1976, enfin elle se dévoile je devrai plutôt dire qu'elle ne dit que ce qu'elle a envie de porter à notre connaissance car elle gardera pour elle au moins une réponse : celle de la raison de sa disparition après la mort de sa mère, Clara, et la trahison de son premier mari, Archie. Mais ne faisons pas la fine bouche, elle nous offre, dans cette autobiographie qui se lit comme un roman, beaucoup et je dois avouer que j'ai découvert une femme particulièrement sympathique.

Une enfance heureuse, choyée voire privilégiée auprès de ses parents, Frédérick (américain) et Clara (britannique) Miller, ayant un amour immense pour son père qu'elle perdra à l'âge de 11 ans et qui marquera la fin d'une époque, celle où l'argent ne se comptait pas. Elle était la cadette des trois enfants : l'ont précédés Madge et Monty. La maison de son enfance, Ashfield, restera son lieu privilégié de résidence et de coeur et elle gardera toute sa vie le goût des maisons, des déménagements et de la décoration.

Elle s'étend longuement sur son enfance et l'on ressent tout le bonheur de celle-ci, égrainant de nombreux souvenirs liés à ses jeux, son éducation, ses lectures, le personnel employé à l'entretien de la demeure. Puis elle évoque ses deux mariages : le premier avec Archie Christie, rencontré alors qu'elle n'était qu'une enfant et dont elle eut une fille, Rosalind, le second avec Max Mallowan, archéologue avec lequel elle participa à de nombreuses campagnes de fouilles principalement au Moyen-Orient qui lui permettaient d'assouvir son attrait pour les voyages mais également pour le dépaysement que lui offraient les paysages et civilisations.

Je dois avouer que j'ai été surprise par la qualité de la narration, alternant dialogues et souvenirs, la multitude de détails
donnés mais également sur certaines prises de position ou réflexions que ce soit sur son travail d'écriture mais également sur l'amitié, les femmes ou même son opinion sur sa vision du traitement à appliquer aux criminels.

"Sans férocité, sans cruauté, sans une totale absence de pitié, l'homme aurait peut-être cessé d'exister : il aurait été rapidement balayé de la surface de la Terre. L'homme mauvais d'aujourd'hui est peut-être le héros du passé. Seulement s'il était nécessaire à l'époque, il ne l'est plus de nos jours : il est maintenant devenu un danger pour l'humanité. (p535)"

Elle se révèle comme une femme à la fois sensible mais déterminée, ironique, sélective et fidèle dans ses amitiés, observatrice de ce qui l'entoure, relevant de détails (noms, lieux etc....) pour s'en servir afin de construire ses romans, pièces de théâtre et nouvelles. Une femme curieuse de tout et en particulier des arts : elle adorait chanter, jouer du piano, à tenter le dessin et la sculpture mais avoue n'avoir que peu d'aptitudes dans ces domaines. Son poste d'infirmière durant la première guerre mondiale lui permit de manipuler des substances pouvant se révéler des poisons, devenant une spécialiste de celles-ci et que l'on retrouvera dans nombre de ses romans.

Bien sûr elle évoque son travail d'écrivaine, les règles qu'elle s'imposait pour la rédaction de ses romans, la vitesse à laquelle elle les rédigeait  (mais la présence de bonnes, nurse etc... aide), ses lieux d'écriture (n'importe où du moment qu'il y avait une table, une chaise) sans oublier de glisser ici ou là ses conseils pour devenir un écrivain à succès :

"Le seul reproche que je saurais faire à un écrivain en herbe serait de ne pas avoir calibré son produit en fonction du marché (...) Si vous étiez menuisier, il serait ridicule de fabriquer une chaise dont le siège se trouverait à un mètre cinquante du sol : ce n'est pas ce que les gens veulent pour s'asseoir. (p404)"

Mais elle ne s'est pas contentée d'une vie de femme, de mère, d'écrivaine : elle fut également une voyageuse infatigable, exploratrice-archéologue  se passionnant dans les fouilles au Moyen-Orient, passion dont qu'elle partageait avec Max.

Une autobiographie qui se lit comme un roman, certes un peu long (650 grandes pages) mais mon attention ne s'est jamais relâchée (à la différence de mes bras qui pliaient parfois sous le poids du livre) tellement elle possède l'art de la narration, restituant les dialogues et anecdotes amenant parfois des pensées plus intimes ou réflexions personnelles parfois teintées d'humour.

"Il n'est pas bon de se prendre dès le départ pour un génie-né - ils sont très rares -. Non, nous sommes des artisans, les artisans d'un commerce fort honorable. Il faut apprendre les techniques, et là, dans le cadre de ce commerce, vous pourrez appliquer vos propres idées créatrices. Tout en vous soumettant à la disciple de la forme. (p404")

Certes c'est une autobiographie et elle s'est peut-être dresser un portrait flatteur mais finalement j'ai beaucoup aimé cette dame, so british, très moderne, n'écoutant que son goût dès l'enfance pour l'aventure, courant parfois après l'argent et trouvant la solution en écrivant vite fait un roman pour le faire entrer, aimant sa fille mais n'hésitant pas à l'abandonner entre des mains familiales ou domestiques pour courir le monde. Elle s'est servi de toutes ses passions pour bâtir ses romans : ses voyages dans l'Orient-Express, le Moyen-Orient, les poisons, les maisons. J'ai aimé ce ton, sans fard, vivant, abordant toutes les facettes de sa vie, avouant sa timidité dont elle n'a jamais pu se libérer et qui rendait ses prises de parole en public difficiles.

J'ai lu nombre de ses romans dans mon adolescence, les enchaînant les uns après les autres, étant à chaque fois admirative de la manière dont elle avait retenue mon attention, avait fait frissonner n'ayant parfois qu'une envie la retrouver, elle et la fluidité de son écriture sans parler de la résolution des énigmes qui me laissait sans voix.... Je pensais à chaque fois avoir trouvé la solution et à chaque fois c'était elle qui détenait le trousseau des clés. 

J'ai beaucoup aimé et j'ai ressorti ma collection de recueils de ses romans achetés dans une brocante et comme pour d'autres auteur(e)s (Jane Austen par exemple) je les lirai dans l'ordre de leur écriture maintenant que je connais pour certains la petite "cuisine" de la reine du mystère et des énigmes.
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Très bonne biographie sur la vie d'Agatha Christie, très dense et intéressante.
Quand elle était enfant elle aimait beaucoup quand sa nourrice lui racontait des histoires.
Sa vie fut tumultueuse avec des déménagements, des voyages etc...
Agatha Christie était une excellente conteuse.
L'écriture est solaire et enjouée.
La musique a fait aussi partie de sa vie, elle a appris le piano.
Elle connaîtra les deux guerres mondiales et commencera sa carrière littéraire en écrivant des poèmes.
Elle croisera la route de l'Orient Express.
Sa plume nous décrit toute une page d'histoire.
C'est donc une lecture que je conseille vivement car j'ai eu plaisir en
sa compagnie et ça m'a permis de la découvrir car j'ai encore rien lu
d'elle.
J'ai trouvé sa personnalité intéressante et sa plume convainquante.
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Agatha Christie est à n'en pas douter l'une des plus grandes écrivaines de romans policiers et a assurément révolutionné le genre littéraire, avec des centaines d'écrits. À chaque fois qu'on la mentionne, on pense inévitablement à ses deux héros phares, Hercule Poirot et Miss Marple. Mais Agatha Christie ne s'est pas cantonnée à cela. Pour preuve, voici son autobiographie, relatée de manière exhaustive.

Je peux dire que, si je suis une adepte de ses récits, je connais très mal la facette en tant que femme de son époque d'Agatha. Je peux donc considérer que cette autobiographie remplit parfaitement mes attentes quant à cette sphère, et que je ressors plus riche de l'univers d'Agatha.

Ce récit n'est pas à lire d'une traite. Non, surtout pas, au risque de dénaturer le plaisir de la découverte du destin de cette grande femme. Il faut prendre son temps et le lire par petits bouts. D'ailleurs, j'avoue avoir lu quelques fois bien moins que je ne l'aurais souhaité. C'est un récit où il faut prendre son temps.

Agatha, née à l'époque victorienne, va nous narrer sa petite enfance. Elle va nous raconter son cheminement pour réussir à devenir cette auteure de renommée. Elle va nous confier ses influences, et comment ont été crées Hercule Poirot et Miss Marple. C'est très complet à ce niveau.

J'ai par contre été déçue de ne pas avoir vu le thème de sa fugue mystérieuse abordé. Décidément, cela reste brumeux et difficile d'en savoir plus. J'aurais aimé qu'elle y fasse référence et qu'elle s'arrête peut-être moins sur des détails que je n'ai pas forcément trouvés judicieux. Mais si elle en a parlé dans son autobiographie, cela suppose bien évidemment que lesdits détails reflétaient une importance pour elle.

La plume est fidèle au style d'Agatha. Si vous avez déjà lu certains de ses romans, vous ne serez pas surpris d'y retrouver la concision et la clarté dont elle sait faire preuve. C'est relaté d'une manière intéressante, et le manque de chronologie claire dans le récit ne m'a pas posé un problème majeur.

Une autobiographie pour découvrir l'une des plus grandes écrivaines de romans policiers. Agatha Christie s'est montrée exhaustive, c'est passionnant à suivre, et malgré quelques détails dont j'aurais pu me passer, je ressors enrichie de ce récit.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Agatha Christie nous décrit son enfance, son adolescence puis son entrée dans le monde. Sa vie se déroule dans la société bourgeoise anglaise du début du XXème siècle. Elle vit les derniers instants de l'époque victorienne à travers ses grands-mères.

La jeune femme s'intéresse au monde dans lequel elle évolue. Son autobiographie prouve son attachement aux maisons, aux trains qui marqueront sa vie et son oeuvre. Elle revient également sur son inspiration, sur comment elle a été publiée car en réalité elle ne se destinait pas à devenir écrivaine.

Ce livre est agréable à lire mais il y a un certain nombre de longueurs et de répétitions. Elle détaille au maximum sa vie de sa naissance jusqu'à sa séparation avec Archie Christie. Elle devient plus discrète sur la seconde partie de sa vie, peut-être est-ce par choix ou pour préserver son entourage qui vivait encore à l'époque de la publication de cet ouvrage. Elle garde le silence complet sur sa disparition en 1926.

Agatha Christie évoque de manière succincte les fouilles et les voyages avec Max Mallowan son second mari. Il est intéressant à cet effet de lire son autre livre "La romancière et l'archéologue" en supplément son autobiographie pour mesurer toute l'ampleur des recherches de son mari et son expérience personnelle au Moyen-Orient.

Il s'agit d'une autobiographie donc, elle n'est pas objective sur certains éléments. La période de sa vie qui m'a semblé la plus intéressante est celle qui se situe autour de la Première Guerre Mondiale (1914-1918).
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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Agatha Christie a écrit cette autobiographie à 75 ans et après une vie bien remplie.
Elle nous conte ses souvenirs, de son enfance, dans une famille moyennement aisée, à ses 75 ans. On y découvre une petite fille espiègle et curieuse, une adolescente qui se demande quoi faire de sa vie et enfin une femme adulte bien occupée: romancière, infirmière pendant la guerre, archéologue assistante de son mari.
Ce qui est étonnant c'est la société qu'elle nous décrit, pourtant pas si lointaine, et pourtant tellement différente. Ses propos sur les femmes ne plairaient sans doute pas à nos féministes contemporaines alors qu'ils me semblent frappés au coin du bon sens.
En tous cas c'était une lecture intéressante où on découvre également qu'elle est arrivée à l'écriture un peu par hasard et que transformer un hobby en profession n'est pas la partie de plaisir qu'on pourrait imaginer.
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J'ai beaucoup aimé cette autobiographie qui est remarquablement bien écrite. On y retrouve sa plume claire et précise.
L'autobiographie commence à sa petite enfance. Tout y est relaté : ses rencontres, ses goûts, ses voyages, sa relation avec ses parents mais aussi, ce qui est très intéressant, la place de la femme dans la société anglaise du XIXème.
On découvre une Agatha curieuse, passionnée, consciente d'avoir une vie riche et heureuse. On découvre ce destin hors du commun pour une femme de cette époque, une femme maitresse de son destin, une femme qui a pu voyager, écrire, partager ses opinions, faire du surf ou faire des fouilles archéologiques.
Plus encore, on découvre qu'à la base, Agatha ne voulait pas forcément devenir écrivaine. Cela s'est fait plutôt par défi et surtout pour des besoins financiers.
Ainsi on apprend comment sont nés ses personnages à l'instar d'Hercule Poirot ou Miss Marple. On apprend comment naissent ses intrigues. Absolument fascinant.
Un seul bémol : la longueur. Même si cette autobiographie se lit très facilement, j'ai trouvé que beaucoup de détails étaient inutiles.
Merci Netgalley et les éditions Livre de Poche pour cette belle lecture.
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C'est une autobiographie foisonnante, près de 650 pages pour cette édition.
J'ai aimé parcourir avec Agatha Christie l'évolution de la société anglaise du début du 20ème jusqu'aux années 60.
J'ai découvert une femme optimiste, dynamique, une grande amoureuse de la vie. Elle nous raconte son enfance choyée dans une belle demeure, ses premières amourettes, la première guerre mondiale (partie qui m'a énormément plu), sa découverte de l'écriture et la manière dont elle a écrit certaines de ses oeuvres, sa passion pour le Proche Orient, et encore plein d'autres choses.
C'est une autobiographie très complète, peut être un peu trop. Certaines détails archéologiques m'ont un peu ennuyé et d'autres passages étaient superflu à mon sens.
C'est un livre pour les fans de la Reine du Crime mais aussi pour ceux qui veulent en savoir plus sur les moeurs britanniques au 20ème siècle.
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Au fil des lignes, quand la bien-nommée « reine du crime » décline ses occupations, rencontres, joies et déconvenues à toutes les époques de son existence, une question nous taraude : comment a-t-elle trouvé le temps d'être aussi productive ? le récit de sa vie, une oeuvre littéraire à elle seule, procure une richesse culturelle.
UN TEMOIGNAGE DE SON ÉPOQUE
Voici tous les thèmes que vous trouverez développés dans ses mémoires :
Bourgeoisie moyenne de l'Angleterre – Education des « jeunes filles » – Organisation de la famille – Gens de maison – La vie quotidienne, le travail – règles de bienséance – Paris au début du siècle – Les sports et loisirs du début du siècle – prise en compte de la vieillesse – Europe de l'époque d'avant-guerre – Loisirs de la jeunesse dorée – La Première Guerre mondiale – La Seconde Guerre mondiale – L'Angleterre pendant la Seconde guerre mondiale – réquisitions des propriétés pour l'armée – bombardements – l'après-guerre.
Tous les lieux et de pays visités impressionneront les plus intrépides voyageurs quand on pense qu'elle a voyagé seule, dans des pays parfois réticents à la liberté des femmes, à une époque dépourvue de moyen de communication. le colonialisme anglais de l'époque y aussi contribué à cette facilité. Elle part du Devon, ou Dartmoor, pour l'Europe, l'Amérique du Nord, l'Afrique, le Proche et Moyen Orient. Une véritable ambassadrice ! Ses différents périples actent des anecdotes, et des expériences que nul autre ne pourra vivre et narrer.
Son vécu de civile durant les guerres (deux guerres mondiales) ne manquent pas d'intérêts non plus.
Ne pas manquer les anecdotes de ce personnages hors-normes bardée d'humour Elle a produit un nombre phénoménal de livres, nouvelles, et feuilletons et pourtant modeste en s'étonnant de son succès. Avec elle a mis beaucoup de temps à se considérer comme exerçant le métier d'«écrivain». À force d'écrire des policiers elle essaye d'écrire dans un autre registre sous le pseudo Mary Westmacott.
Des détails sur le blog :
Lien : https://lesparolesenvolent.c..
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