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3,08

sur 207 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Je me permets de mettre une seule étoile bien que n'ayant pas terminé cette lecture au delà du tiers. On est bien loin des Âmes grises, ou de la petite fille de monsieur Linh, si bien que j'ai eu l'impression de lire la plume d'un autre auteur.
Certes, la satire me semblait prometteuse, je me réjouissais de démarrer cette lecture, avide de bons mots et de parodies jouissives.

Je n'ai ressenti que nausée et dégoût, et passé le choc de la première nouvelle, les suivantes m'ont poussée à penser que non seulement il va loin, mais si loin qu'il m'a perdue.

J'oublie ce livre, et non l'auteur !
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Si l'on superpose la violence d'Orange mécanique avec les meurtres commis pendant la Shoah, énoncés de façon naturelle et allant de soi, ce que Philippe Claudel nous présente n'est pas du tout notre monde actuel, mais une utopie extrêmement désagréable où le mal règne innocemment.
La femme du narrateur se fait tringler, ils torturent sans état d'âme, les principes de notre époque, ou son combat, comme égalité, fraternité, et aussi le droit au suicide et à l'euthanasie, sont dévoyés et ridiculisés.
Les sans-logis, dont un artiste vend cher les corps, l'inceste, le mariage pour tous avec une ourse, la chasse aux migrants, dont depuis leurs yachts ils font basculer les pirogues, le jeu palpitant de lancer depuis un pont des projectiles contre les véhicules, la risée des camps d'extermination, la non reconnaissance du nom de son enfant (fille ou garçon, peu importe), les vieux, il y en a tellement trop, baf, un coup sur la tête de ma mère, l'anthropophagie, bref, la vraie question est :
Qu'a vraiment voulu dire Philippe Claudel ?

Dénoncer quoi ?

Les mauvais traitements des uns et des autres ? sauf que qui, à notre époque, mange sa propre mère, et en plus, la viande n'est pas succulente, qui torture impunément, qui ? Qui avorte sans même savoir de la mère ou de la fille ?
Et tout ça, c'est tellement ennuyeux, absolument pas drôle, avec ces répétitions constantes : «  ma femme », celle qui se fait tringler, et les noms des abrutis avec qui le narrateur travaille : Legros, Grosjean, Morel, Rondin, enfin l'accumulation des préjugés raciaux et sociaux : les Noirs l'ont longue, les secrétaires se doivent de faire des fellations…
Bref, j'arrête.
Mon seul souhait est que l'auteur ne soit pas Philippe Claudel, puisque dans le livre qu'il vient tout de même de signer, le narrateur ne se souvient plus de ses rejetons.

Même le sexe du titre ne correspond pas : l'auteur, si c'en est un, aurait dû écrire : Inhumains.
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Que dire? Que dire?
Que si les vingt premières pages m'ont fait sourire (voire rire), les quarante suivantes m'ont troublée (voire mise mal à l'aise) et que les cent dernières m'ont agacée.
Philippe Claudel prend ici le parti de se moquer de la société actuelle et tout le monde en prend pour son grade; les vieux, les pauvres, les cancéreux, les réfugiés, les femmes, les arabes, etc. La toute puissance des banques et des multinationales est décriée; et ce qu'il advient des pauvres employés de base est ici souvent critiqué, voire moqué. "On est toujours le con de quelqu'un" a chanté Pierre Perret. C'est on ne peut plus implicitement répété ici.
Mais si encore il n'y avait eu que ce côté satirique des travers de notre société, passe encore. Ce que j'ai déploré, c'est l'omniprésence d'une sexualité débordante, sans morale et sans raison d'être. Ici tout le monde "couche" avec tout ce qui traîne (vivant ou non), et surtout avec les maris et femmes de la même entreprise. Franchement, au fur et à mesure des pages, cet univers lubrique et glauque lasse plus que tout le reste.
Bref, j'ai été attirée par la lecture des débuts de plusieurs de ces nouvelles, mais bien trop déçue par leur suite.
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Des nouvelles absurdes, cocasses, décalées, un peu futuristes… comme si le monde devait continuer à partir en couilles encore un peu plus pire. Avec plein de sexe pas très réjouissant.

Mais pourtant, même si cela pouvait faire un truc rigolo… ces textes trop courts manquent quand même de consistance.
Lien : http://noid.ch/inhumaines/
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La Feuille Volante n° 1150
InhumainesPhilippe Claudel – Stock.

Quand j'ai pris ce livre sur une des étagères de ma bibliothèque préférée, le titre m'a fait penser à quelque chose qui restait de mes lointaines études. « L'inhumaine », c'était, dans le théâtre classique, la femme qui ne répondait pas à l'amour qu'on lui témoignait et la couverture pouvait, avec un peu d'imagination, abonder dans le sens de cette interprétation...
J'ai, dans cette chronique, largement commenté l'oeuvre de Philippe Claudel que j'apprécie pour la qualité de son écriture et son souffle subtilement poétique (notamment « les âmes grises », « le café de l'Excelsior »- la Feuille Volante n ° 620- 621...). Ce roman est présenté comme une occasion de rire de tout, une sorte de poil à gratter, un pavé dans la marre, une plaisanterie de potache, une manière un peu bête et méchante de voir les choses qui nous entourent... Il est sans doute tout cela et ces vingt cinq courtes nouvelles ne m'ont pas laissé indifférent. Il y a les histoires un peu déjantées qui nous sont racontées par l'auteur, comme l'homme qui offre à sa femme trois hommes comme cadeau de Noël ou le galeriste qui vend des cadavres gelés de SDF comment illustration de l'art contemporain. Derrière tout cela j'ai choisi, un peu comme Rabelais qui invitait déjà son lecteur a briser l'os pour en retirer la substantifique moelle, de voir plutôt un critique de notre société. le jeu cruel qui consiste à détruire des véhicules qui circulent sous un pont ne nous rappelle-t-il rien dans une société où la réussite personnelle, portée au pinacle, s'accompagne aussi de l'élimination de l'autre, considéré comme un concurrent, ou ces gens le plus souvent respectables qui aiment tant multiplier autour d'eux souffrances et désolations, souvent pour le seul plaisir d'affirmer leur existence ou leur importance, parce que leur position leur en donne le pouvoir, qu'ils aiment cela ou simplement qu'ils se croient tout permis ? Dans cette société, il ne faut pas hésiter à se vendre pour obtenir un peu de notoriété, de pouvoir... et pour cela on est prêt à tout.
Le sexe envahit chaque jour notre société (et bien souvent dans notre proche entourage) et bien des gens ne pensent qu'à cela et feraient tout, et bien souvent n'importe quoi, pour un petit moment de plaisir. Ici ça va carrément jusqu'à l'obsession, quant à l'adultère, il est devenu carrément banal. C'est peut-être une vue de mon esprit sans doute tordu, mais il me semble aussi que l'auteur règle quelques comptes avec les femmes notamment dans « mariage pour tous ». Par ailleurs, il les met souvent dans des situations où elles n'ont pas le meilleur rôle. J'ai peut-être trop d'imagination, mais dans certains textes, j'ai lu l'indifférence qui va croissante dans notre société et aussi l'hypocrisie qui va avec. J'ai vu aussi ces nouvelles une invitation à s'accepter soi-même, à admettre les ravages du temps sur notre propre corps parce que simplement les choses changent et n'évoluent pas dans le bon sens (« Transhumanisme »).
C'est vrai que tout cela est volontairement excessif et même agressif. Sur le principe, ça ne me dérange pas et rire de tout est plutôt salutaire, d'autant que notre société n'est évidemment pas exempte de critiques, mais quand même... J'avoue que plus j'avançais dans la lecture de ces courts textes, plus ma curiosité du début laissait place à l'agacement et même à la déception d'autant plus que je ne retrouvais pas l'auteur que d'ordinaire j'appréciais. Je me suis peut-être laissé porté par sa volonté de provocation, je n'ai peut-être pas retrouvé le style fluide que j'avais tant apprécié auparavant mais je dois dire que je me suis, pour une fois, un peu lassé à cette lecture. Franchement j'ai lu mieux sous sa plume, mon a priori favorable n'a pas résisté longtemps et je trouve dommage qu'il ait commis ce roman, à mes yeux sans grand intérêt, surtout au regard de ce qu'il a écrit par ailleurs.
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Je dois écrire au moins 250 caractères, c'est pourquoi je brode…

Que vous est-il arrivé Monsieur Claudel ?
Vous avez chiqué de la mauvaise herbe ?
J'avoue ne pas vous avoir reconnu, pour écrire une telle horreur.
Arrivé à l'histoire glauque n°5, j'ai vite refermé ce livre.
Cela ne se passera pas comme ça ! Je vais demander une « Enquête » et j'en parlerai à Brodeck, qui fera sûrement un rapport sur vous.
Et La Petite Fille de Monsieur Linh serait bien déçue de savoir les choses salaces que vous écrivez.
Bien ! je ne m'attarde pas.

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Ce livre sous forme de nouvelles m'a paru d'abord drôle à la lecture des trois premières, mais très vite limité avec un grand manque d'imagination. La majorité des arguments tournent autour du sexe pour bourrin. Parlons du style…. Ce livre aurait pu être caustique si l'auteur n'avait pas usé de paresse et de facilité. Je suis désolée mais Philippe Claudel nous a habitué à plus d'éclat.
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Des nouvelles qui se veulent choquantes, extrêmes, à l'image du monde.
Comme beaucoup de lecteurs apparemment j'ai été incroyablement déçue par la plume de l'auteur. Je l'ai adoré dans d'autres ouvrages, et ici tout s'effondre. Il se veut blessant, parfois ironique, sûrement drôle dans cet extrême. Pourtant l'ouvrage n'en devient que déprimant, lassant et surtout « trop ».
Il devient ce « trop » en voulant montrer une image déplorable du monde et des êtres humains. Chaque situation est poussée au ridicule, à l'extrême, pour montrer comment les humains deviennent inhumains. L'idée est bonne en soi, mais la façon de l'exécuter ne l'était pas. On perd la poésie habituelle de l'auteur pour se trouver face à une écriture aigrie, violente.
Je n'ai absolument rien de positif à dire sur cette oeuvre, étant donné que les personnages correspondent à la violence de l'écriture. Ils sont méchants, désabusés, et bien que je conçoive qu'ils sont des représentations poussées à l'extrême de l'humanité ils restent avant tout, pour moi, des symboles sans queue ni tête. Si l'auteur avait abordé ce même sujet dans un roman, avec des personnages réfléchis, une intrigue, l'issue aurait été bien différente.

Ce que je retiens de cette oeuvre est une déception totale. Moi qui appréciait grandement l'auteur depuis ma découverte de certains de ses romans au lycée, je suis déçue par cet amas d'histoires, qui occultent entièrement une plume habituellement poétique.
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Si le but était de montrer les noirceurs de l'âme humaine , c'est réussi ! Tellement réussi que j'ai abandonné à la moitié du livre . Trop c'est trop, du glauque , de la violence gratuite . Je n'ai pas eu le recul nécessaire pour aller au bout . Il faut dire que lire ce livre après la petite fille de Monsieur Linh, c'etait aller au devant d'un choc . Je n'ai pas reconnu l'auteur . Vite à enterrer au fond du jardin , pas l'auteur hein ! :-)
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J'aime beaucoup l'humour noir et je pense que l'on peut rire de tout. Pourquoi alors ici cette impression de malaise ? D'abord parce que la frontière qui sépare l'humour noir de la vulgarité, du mauvais goût est ténue et qu'ici, nous sommes à mon avis plus proche du second cas. Ensuite, certainement parce qu'il y a trop de nouvelles traitant de notre société contemporaine ou future et que le malaise s'installe rapidement. Une atmosphère cruelle et glauque mettant en avant le rôle de l'argent roi. le sexe n'est que marchandise, jamais associé à l'amour et d'ailleurs, aucun sentiment n'existe, ni amour, ni amitié, ni humanité. Les pauvres sont enfermés dans des parcs et les plus favorisés viennent les voir comme ils assistent avec délectation au suicide ou à l'agonie de leur collègue, au naufrage des migrants. Le tourisme se fait plus que voyeur, des bébés sont congelés, les vieux tués car inutiles (quand on pense à la formidable nouvelle de Buzzati "chasseurs de vieux", on se vautre ici dans le mauvais goût), les cadavres exploités à des fins artistiques (puisque tout s'achète), voire mangés !! Je suis allée jusqu'au bout parce que la lecture était courte mais j'ai accéléré la cadence à la fin.
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