AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,24

sur 67 notes
5
13 avis
4
8 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mi nouvelle, mi album et vraie réussite, cette rature est très loin d'en être une. Cette histoire sublimée par les dessins envoutants et oniriques de Lucille Clerc nous emporte dans les tourments d'un père.

Un pêcheur taiseux. de ceux qui ne savent pas dire autrement qu'avec leurs actes.

Et la mer, violente, impitoyable et généreuse.

Mais comment dire certaines choses quand on a pas appris à parler… A son fils, sa femme… ?
Lien : https://www.noid.ch/rature/
Commenter  J’apprécie          110
Magnifique ! Un autre coup de coeur livresque de cette année 2023. J'ai adoré, tout aimé. L'histoire. le récit. le texte. Les illustrations. le format poche. Les couleurs. le thème. Tout. Roman illustré ou Roman graphique, et pourquoi pas les deux ? L'un servant l'autre et inversement. Puissance des mots, puissance des images, froides (couleurs) pour traduire la peur, l'absence, le vide, le froid, le manque et l'amour. Des dessins, des couleurs pour traduire l'univers de la mer, la mer nourricière, l'incarnation de la femme rebelle et érotique, sensuelle et sauvage, de sublime, d'excitant et dangereux à la fois.

Les mots. Les mots sont doux, amers, percutants et beaux. de la poésie ! de la poésie pour parler de la mer. de son attraction. de sa dangerosité. de sa beauté. "C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme." Ce premier vers de la chanson de Renaud l'illustre parfaitement bien. J'ai pensé à la chanson du chanteur "Dès que le vent soufflera" comme au poème de Victor Hugo, poème et poète cités par Philippe Claudel sans qu'il soit récité. Un poème apprit à l' école : oceano nox !
"Oh, combien de marins, de capitaines qui sont partis joyeux pour des courses lointaines..."
Oui, ces marins-pêcheurs bravant mille et un danger, allant toujours plus loin dans l'océan pour attraper, pêcher le poisson : bar, sole, cabillaud, crevette ou sardine, daurade... Bravant la tempête, luttant pour rentrer à bon port, amoureux d'elle et de son navire, le rature, un fileyeur. "Il savait que c'était la mer qui donnait, davantage que lui ne prenait."

Philippe Claudel raconte la vie des pêcheurs : passion pour un métier difficile et méprisé, nécessaire à l'humanité qui la nourrit. Cageots, casiers, filets, gaffes, hameçons, GPS, sonar, bacs, glace, la criée, les cours du marché, le cap, bouée, la corne et la trompe, le compas, l'ordinateur, les chants, le baptême de la mer, la première marée, les étoiles, le calme et le silence. Silence des flots, silence des hommes. Les hommes ne parlent pas. Les mots restent ancrés dans leur tête, mais ne sortent jamais. C'est comme ca. Expliquer quoi ? Comment dire l'amour du métier ? L' amour de la mer et la peur d'elle ? Dire la liberté. "La terre vous enchaîne, mais la mer vous libère, toujours." Liberté d'être son propre patron, d'avoir son propre navire, son équipage : deux ou trois bras supplémentaires. On manque de bras. Alors, la relève ? L'héritage de père en fils, la transmission. Se fera t'elle ? le fils restera t'il ? Partira-t'il ? Reviendra t'il ? Suivra t'il les traces du père ?

Magnifique hymne à la mer. Magnifique hommage à des hommes communs et à la fois, extraordinaires.



Commenter  J’apprécie          100
Quel conteur, ce Claudel ! Il faut que je rattrape mon retard et lise tout de lui. 😉
En attendant, je suis tombée récemment à la Fnac sur la couverture de ce livre original, et l'ai emprunté à la Médiathèque.

Cette nouvelle, comme un conte, est pour tout public. Cela m'a fait penser à des Jules Verne ou à Stevenson, et les dessins de Lucille Clerc qui accompagnent les textes, sont magnifiques.

Ce livre a la taille d'un carnet, à la couverture rigide, et je viens de passer un moment délicieux à le lire, en prenant bien le temps de contempler les dessins, avant de tourner les pages.

En coloris bleu, vert, sombres, et avec des points de couleur parfois, la dessinatrice illustre le texte de Claudel sur la mer.

L'histoire :

On y fait connaissance avec un marin, un amoureux et respectueux de la mer, qui se souvient d'une journaliste montée avec lui sur le bateau 6 ans auparavant, pour un reportage, et qui avait encensé le bonhomme et son métier. Son fils et sa femme avaient été si fiers, lui le taiseux amoureux des livres, surnommé affectueusement Rature par une ancienne instit', avait quand même su faire passer l'amour du métier.

"On croit souvent que le pêcheur ne pense qu'à remplir ses cales. Il pense surtout à soigner son jardin, de façon à ce qu'il donne le meilleur et longtemps, et ce jardin dont il a soin, c'est la mer en son entier, exubérante et fragile, délicate et capricieuse."

Et de nous expliquer son quotidien sur son bateau Rature, son travail avec le gars Joss, et un peu son fils pendant quelques années jusqu'à ce que celui-ci tourne le dos au métier, et à la mer.

C'est un beau livre sur la pêche, les amitiés, la paternité, la mer évidemment, le silence, l'amour, les regrets et l'accomplissement de soi.

"Il sentait un grand calme l'envahir, une paix chaude née du sentiment d'être là où il devait etre, de se trouver à l'exacte place de la Terre, où il pouvait être totalement lui-même."

J'adore les dessins sur lesquels il y a plusieurs couches d'impressions, et sur lesquels sont mêmes on peut écrire. Je me suis donc régalée des petits tableaux créés par Lucille Clerc, et aucune page n'est blanche, les illustrations sont partout.

Un ouvrage lu rapidement, mais à rouvrir, a contempler et à relire. Après ma 1ere lecture, je l'ai repris, juste pour le plaisir des dessins, et pour qu'ils me racontent à nouveau l'histoire. 😊
Commenter  J’apprécie          60
Un texte brut, qui va à l'essentiel et qui met en avant des hommes qui vivent la mer. Des pêcheurs fileyeurs qui se comprennent sans se parler et qui burinés par l'océan, s'y sentent à leur place, avec humilité et respect. Ce texte qui ressemble fort à un hommage, évoque aussi les questions de la transmission, des tristesses et des joies de la vie. Un texte de Phillipe Claudel. Des illustrations de Lucille Clerc. le texte est illustré, ou les illustrations sont annotées, on ne sait pas trop. Tout est en osmose. Les douleurs, la puissance des éléments, des moments magiques, tout est décrit avec sensibilité et forme une oeuvre à part, à voir, lire, à revoir et relire. Un livoir coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          50
Rature est le surnom du personnage central de ce livre mais aussi le nom donné à son bateau. le quotidien d'un pêcheur est ici retracé par l'auteur ainsi que ses relations aux marins partageant ses journées. C'est également les non dits qui y figurent, l'amour porté à sa femme et à son fils, empreint de pudeur.
Le texte est superbement illustré par Lucille CLERC et ses dessins donnent une autre dimension au texte.
Commenter  J’apprécie          50
Je suis sonné. Je referme ce magnifique roman. Si beau. À la fois si beau et si dur. Oui la pêche au large est un métier dur. Il faut posséder la passion delà pêche au fond de son être.
La dégustation d'un filet de sole, de daurade ; d'un homard, est un moment de bonheur offert à chacun qui aime le poisson. Mais qu'y-a-t-il au delà de notre assiette ? Des hommes qui quittent le port dans la nuit. Des hommes qui restent des heures à se battre contre les éléments pour parfois rentrer harrassés de par la fatigue avec une maigre pêche.
Le quotidien ? Gagner de quoi faire vivre sa famille, rembourser les traités de l'achat du bateau, ne pas tomber à l'eau, ne pas perdre d'hommes. Garder son calme quand les prix, souvent imposés par l'Europe, baissent encore et encore.
Mais Joss aime la mer, la pêche, son bateau "le Rature" Il les a dans la peau autant que sa femme qui tremble chaque fois qu'il part sur les bancs... et son fils.

Merveilleux livre illustré proche du conte.
Commenter  J’apprécie          50
Roman graphique.

Roman - plus nouvelle que roman. On est dans la tête d'un marin-pêcheur qui ne parle pas beaucoup. Rature c'est son bateau.

Graphique - plus de la moitié du livre est occupé par des illustrations qui subliment le texte, parfois on croirait même qu'elles vont sortir de la page.
Commenter  J’apprécie          40
Rature, c'était son surnom d'enfant et maintenant le nom de son bateau. La mer, la pêche, c'est toute sa vie. Dans laquelle il y a aussi sa femme et son fils. Il a failli perdre son fils à la mer, puis l'a quand même perdu. le fils s'en est allé, en colère, ne voulant pas de cette vie de marin. La vie continue, teintée de tristesse et de ressentiment. Mais quand la mer vous tient… Une histoire un peu comme un conte, magnifiquement illustré. Une grosse larme sur ma joue à la fin.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
Commenter  J’apprécie          30
La mer, cette étreinte éternelle
L'objet livre est beau, une présentation exceptionnelle où le texte est mis en images et les images épousent les mots à la perfection.
Un fileyeur baptisé Rature est toujours le premier a quitté le port et le dernier à y revenir.
Son patron est un homme amoureux de la mer, de son métier, il est à sa juste place.
Avec les mots, il est comme l'Albatros de Baudelaire maladroit, pataud, inadapté.
Cette étrangeté a été fixée sur pellicule par une journaliste en reportage sur le métier de marin pêcheur.
Plus que le métier, la journaliste a fixé la transmission entre le père et le fils.
Un fil qui dit pêcheur de génération en génération.
Ce jour-là le fils se moque gentiment du père qui n'a pas les mots pour faire partager sa passion, la pellicule a fixé le rire du jeune homme et l'amour qui le lie au père qu'il admire.
Mais entre eux aussi les mots ne circulent pas.
Si les mots ne sortent pas ils ne sont pas étrangers au père, il en possède une pléiade dans sa tête, mais il est pudique, dans cette vie rude il va à l'essentiel, les sentiments il les garde pour lui, il s'exprime différemment.
Le fils veut-il de cette héritage, de cette vie rude où à chaque seconde le marin peut perdre la vie pour une cargaison de poissons ?
Les mots de Philippe Claudel sont une bourrade que le lecteur reçoit, cette tape dans le dos à la fois rude et amicale.
Les illustrations de Lucille Clerc sont l'écrin de cette pudeur, elles bousculent comme les vagues, apaisent, laissent le lecteur en osmose avec le propos.
Un ressenti intense le temps d'une lecture parenthèse qui laisse une belle empreinte.
©Chantal Lafon


Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
Commenter  J’apprécie          30
Adolescente, j'ai adoré lire « le vieil homme et la mer ». J'y ai compris que les aspérités qui s'incrustent sur notre peau, qui nous écorchent font parfois des étincelles. Une chose me manquait pourtant : j'aurai aimé que ce récit s'accompagne de dessins. Et puis, voilà que mon libraire préféré me file sous le nez le dernier né de Philippe Claudel. Je l'ouvre en sirotant mon café du soir, et là, prodige, me reviennent en plein visage les effluves de la mer. Avec ses bons et ses mauvais côtés. Et un gars, ce marin qui affronte, lui aussi, les vagues, le sel, le froid, les nuits, la solitude, mais aussi la beauté des matins, la plénitude de l'océan, la magie des poissons, la lutte incessante entre le possible et l'impossible. Avec cette fois, Ô miracle, un graphisme à me décoller les mirettes. Se mêle à la plume de l'un le crayon de l'autre, ça vous enlace mieux qu'une danse et vous aligne au radar de vos émotions les plus profondes. Les plus justes. A cette heure, je ne sais toujours pas si c'est le texte ou le dessin qui l'emporte. Parce que, parfois, la beauté, on ne peut pas toujours vous la raconter. Puisqu'il faut la lire. Jusqu'au bout pour en avoir des écailles plein les yeux. Il faut plonger dedans et se laisser submerger. le voyage que je viens de faire est à la fois éblouissant et bouleversant. Onirique et hypnotisant. Finalement, je n'ai pas pris ce roman, c'est lui qui m'a capturée dans ses filets. Et de là où je suis, je vous assure que ça en vaut le détour. Une pépite qui, en cette fin d'année, va vous faire chavirer.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (143) Voir plus



Quiz Voir plus

Philippe Claudel

Philippe Claudel est professeur. Auprès de quel public particulier a-t-il enseigné ?

des aveugles
des prisonniers
des immigrés

5 questions
147 lecteurs ont répondu
Thème : Philippe ClaudelCréer un quiz sur ce livre

{* *}