Je termine la trilogie des Enfants de Longbridge de
Jonathan Coe avec le deuxième tome :
le Cercle fermé. Et c'est un peu la déception qui prime. Autant j'avais adoré Au coeur de l'Angleterre et
Bienvenue au Club, autant celui-ci me semble "inachevé", à la fois trop et trop peu...
Bye-bye les années soixante-dix, nous retrouvons l'ensemble des protagonistes vingt ans plus tard à l'aube du nouveau millénaire sous le gouvernement de
Tony Blair. Si
Bienvenue au Club était déjà bien fourni au niveau des personnages,
le Cercle fermé atteint des sommets. Il faut dorénavant ajouter les conjoints, conjointes et enfants au noyau initial. le panel est large et l'auteur se perd un peu dans toutes les histoires individuelles multipliant les coïncidences et coups de théâtre surréalistes dans les relations entre les uns et les autres.
Les grands événements de ce début de siècle sont passés en revue. Tout commence par le fameux "bug de l'an 2000", puis s'ensuivent les attentats du World Trade Center, l'invasion de l'Irak. L'auteur s'en prend vertement à la politique de
Tony Blair. Mais la trame de fond du roman est la montée de l'extrême droite sur fond de mondialisation accrue. Et c'est dans ces périodes troubles que
Jonathan Coe fait évoluer sa galerie de personnages chacun cherchant à réussir sa vie professionnelle sans que sa vie personnelle ne soit affectée.
Beaucoup de mélancolie et de tendresse dans ce roman mais l'humour So British de
Jonathan Coe est toujours bien présent. Il ne se dispense pas d'une critique acerbe du pouvoir, des médias et de la société anglaise, mais il privilégie les histoires personnelles, les amours impossibles et prend soin de répondre à toutes les questions laissées en suspens.
Ce second tome est à mes yeux un peu en deçà de l'ensemble de la trilogie, l'auteur délaissant le politique au profit des personnages et de leurs histoires un peu trop extraordinaires pour être vraies, tirant un peu trop à la ligne.
Pour conclure, la trilogie des Enfants de Longbridge est une fresque aboutie de notre époque, une critique de nos sociétés de consommation, le reflet de notre égoïsme, le tout dépeint avec humour et finesse.
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