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4,16

sur 1619 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre sur un auteur Italien. En début d'année, notre thème était l'Italie. Une très belle histoire de destins familiaux dans l'Italie des années 1970 à aujourd'hui. Un père que l'on découvre autrement. Un père qui n'aime que grimper, faire des ascensions. Un père à qui on a refusé de grimper avec lui. Un père que l'auteur découvre après sa mort. L'auteur découvre son père par deux autres personnages : sa mère et son meilleur ami Bruno. Et son meilleur ami il découvre, redécouvre ce plaisir de la montagne. Jusqu'à sa disparition due à son bonheur effondrée. Un joli récit de grimpée en montagne sur ses Alpes Italiennes. Un joli récit sur la relation père-fils, l'Italie actuelle et l'Italie rurale, sur l'amitié. Un ami dont il pense être passé à côté. Un roman à découvrir à la médiathèque d'Eps Herbeval.
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Très beau roman de montagne qui s'articule autour de deux relations marquantes pour le narrateur, d'abord avec son père qu'il évoque très largement, sans tomber dans la moindre mièvrerie, avec lucidité sur leurs approches communes de la montagne et sur tout ce qui les sépare, ensuite avec celui qui dès l'enfance deviendra son ami pour la vie.

Ces deux relations sont développées autour des randonnées en moyenne et haute montagne, autour de la nature dépeinte avec une poésie délicate, au fil des saisons, le charme de chacune étant mis en avant, aussi bien avec l'épaisseur des neiges hivernales, que les retours printaniers des fleurs, des oiseaux et animaux, mais aussi autour de la famille, faisant ainsi interférer d'autres personnages.

La première qui mérite un hommage est la mère du jeune héros narrateur, femme discrète, capable d'assumer ses responsabilités et souvent celle des autres. Elle joue un rôle très important dans l'accompagnement de tous les protagonistes, mari, fils, ami du fils et sa compagne ainsi que leur enfant.

La deuxième figure féminine, très lucide sur ses amours érodées par la dureté du quotidien qu'elle quittera pour un autre pas meilleur, est celle de Lara, jeune femme en recherche d'un idéal montagnard. Elle a aimé les deux garçons, successivement, sans pouvoir obtenir une vraie primauté dans leurs existences.

Et puis, les montagnes qui sont le cadre incomparable de la vie de ces jeunes, qu'il s'agisse des Dolomites que l'un ne quittera jamais ou de l'Himalaya, destination qui ne pourra remplacer la plénitude des montagnes italiennes pour le narrateur.

Paolo Cognetti a écrit un très beau livre, simple, pudique, célébrant à la fois la vie pastorale en montagne, la marche vers les sommets, la découverte toujours renouvelée des lacs, et les relations humaines avec leurs silences souvent nécessaires, leurs conflits, leurs attentes incomprises ou satisfaites.

Les amoureux de la montagne ne se lasseront pas en parcourant à leurs côtés les destinées de ces vrais montagnards qui vivent de cette relation unique avec la montagne, grandiose, magnifique, puissante et définitive.
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Comme en 2019, j'ai terminé 2020 en beauté. Les huit montagnes (2017) de Paolo Cognetti est un roman d'apprentissage poignant, un bel hymne à l'amitié et un magnifique hommage à la montagne.
(...)
L'été de ses onze ans, Pietro se rend pour la première fois avec ses parents à Grana, un tout petit village dans le val d'Aoste qui deviendra le pied à terre estival de la famille pour de nombreuses années. C'est là, à deux mille mètres d'altitude, que le petit citadin rencontre Bruno, un montagnard de son âge négligé par sa famille avec lequel il noue une amitié ressemblant à « un été sans fin ».

Grâce à son père et à Bruno, Pietro s'éveille progressivement à la beauté et aux secrets de la nature. Loin du bruit et des problèmes de Milan, son père revit au contact de la montagne et, en impitoyable compétiteur qu'il est, part à l'assaut des cimes comme si sa vie en dépendait, emmenant bientôt avec lui son jeune fils auquel il fait parfois prendre des risques inconsidérés. Les étés se succèdent et la relation entre père et fils se fait plus compliquée.

Les années passent, les garçons grandissent et la vie finit par les éloigner. Ce n'est qu'à la mort de son père et après plus de quinze ans de silence et d'absence que Pietro décide de retourner à Grana. Il y retrouve Bruno qui, fidèle à lui-même, l'aidera à se réconcilier avec son passé.

Les huit montagnes, c'est l'histoire d'une famille et des rapports parfois difficiles entre un père et un fils; c'est celle d'une longue amitié entre deux garçons que tout oppose, que la vie a éloignés avant de les réunir. C'est enfin et surtout une histoire d'amour de deux hommes pour la montagne.

Paolo Cognetti brosse le beau portrait tout en sensibilité d'hommes cabossés qui ont trouvé dans la montagne un refuge, un havre de paix et de sérénité. Il excelle tout autant à retranscrire l'infinie beauté de ces grands espaces naturels, à décrire les bienfaits d'une vie au plus près de la nature, mais sans pour autant céder à l'angélisme. Il pose ainsi un regard lucide sur les conditions de vie difficiles de ces montagnards qui ont choisi de vivre, souvent dans la plus grande solitude, au plus près d'une nature certes majestueuse mais pouvant également se révéler impitoyablement cruelle.

Les huit montagnes est un roman de toute beauté et d'une profonde humanité que je vous invite chaleureusement à lire si ce n'est pas déjà fait.



Lien : https://livrescapades.com/20..
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ce livre est une merveille pour ceux qui aiment la montagne, même si celle-ci est bien rude dans le val d'Aoste. le style et les descriptions nous y entraine.
en ces temps de pandémie, une échappée au grand air par la lecture est un plaisir immense, surtout accompagné par les deux personnages du livre et leur belle amitié.
A lire impérativement
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Qui aime la montagne retrouvera dans ce livre toutes les sensations que l'on éprouve au milieu d'une immensité : la force, la liberté, l'apaisement.
Pour moi qui ne connais de la montagne que les glissades sur des pentes enneigées, ce roman fut une merveilleuse découverte qui, grâce à un style à la fois simple et poétique, m'a transportée dans un univers tantôt hostile et sauvage, tantôt chaleureux et accueillant.


Mais Les huit montagnes n'est pas seulement un hymne à la nature.


C'est aussi histoire d'une amitié forte et indéfectible entre Pietro, un enfant de la ville, et Bruno un petit montagnard, que même les vicissitudes de la vie qui les ont séparés plusieurs années n'ont pas réussi à détruire.


C'est également la révélation d'un amour filial, qui ne deviendra évident pour le fils qu'après la mort de son père. Si Pietro s'était éloigné de cet homme taciturne et intransigeant, c'est encore, au bout d'une vie, une passion dévorante pour la montagne qui remettra en communion ces deux êtres-là et renouera entre eux des liens éternels.


C'est enfin la vie simple et authentique, mais dure et austère, de ces paysans alpins que Paolo Cognetti nous fait partager avec émotion.


L'auteur dépeint la montagne, l'amitié, la solitude de façon magistrale.

Les huit montagnes est un roman magnifique, qui m'a offert un vrai bonheur de lecture et que j'ai quitté à regret.





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Un dimanche après-midi d'hiver, la platine envoie soudain la voix d'Emmanuel Dekoninck pour lire le roman de Paolo Cognetti « Les huit Montagnes »
N'est-il pas très doux de se faire raconter des histoires ?
Qui plus est, des histoires de montagne, quand, lovée dans un plaid, avec vue sur le Vercors, les aiguilles lancent un ballet endiablé pour terminer de tricoter une grosse paire de chaussettes ?
L'expérience de l'écoute vaut vraiment le détour !
Dans cette histoire, on se sent très vite proche des deux jeunes garçons dont il est question. On les voit grandir, avancer, pas toujours au même rythme, mais jamais bien loin de cette montagne, qui sera pour eux comme une corde qui les relie.
L'histoire démarre au Nord de l'Italie dans les années 80, au coeur d'une relation entre un jeune garçon et un père un peu austère, une mère droite et discrète, jamais bien loin de l'un ou de l'autre de ses hommes.
Il est question d'amitié entre Pietro et Bruno, 11 ans qui se retrouvent souvent pour les vacances dans cette montagne silencieuse et majestueuse où Pietro marche dans les pas de son père. Un père qui se révèle bien différent dès qu'il foule le sol montagnard.
Une histoire d'hommes, de famille, d'amour, d'amitié, de relations humaines.
Une histoire de la vie en somme.
Une histoire qui n'a quitté la platine de ce dimanche d'hiver qu'à la nuit profonde, quand tout s'est endormi et que la voix a bercé la journée comme par magie.
Comme un doux souvenir des récits de montagne de Frison Roche, quand on avait 20 ans !
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Découvert avec ravissement lors du premier confinement, Paolo Cognetti me tient à nouveau compagnie pour le deuxième.
Je suis toujours aussi éblouie par sa plume, peut-être plus encore avec ce roman qui magnifie la beauté des lieux en leur offrant des personnages à leur hauteur.
Impossible pour moi qui ai été biberonnée aux échappées belles de Marcel Pagnol et Lili des Bellons de ne pas retrouver un brin de cette complicité d'enfance en suivant Pietro et Bruno à l'assaut des sentiers alpins.
Plus on s'élève vers le sommet et plus la Montagne semble échapper à la dictature du temps. Souvenirs et espoirs s'y tutoient tandis que les murs de silence érigés pour protéger les taiseux semblent fondre pour faire place au langage du coeur.
Une histoire de filiation, d'amitié et de conquête de soi, une histoire de montagne comme seuls savent les écrire ceux qui en ont éprouvé le lien dans leur chair. Une claque, encore un coup de coeur,... que j'aime cet auteur!
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Je viens de passer quelques jours dans les montagnes italiennes du Val d'Aoste, avec Paolo Cognetti pour guide. En réalité, le narrateur du roman Les huit montagnes est Pietro, le personnage principal. Mais l'auteur et le narrateur semblent se confondre, tant les sentiments et les situations sont évoqués avec précision et sincérité, comme seule une personne les ayant ressentis et vécues peut le faire.

L'intrigue peut paraître simple. Et pourtant, j'ai été profondément émue par cette histoire, celle d'une rencontre entre un jeune adolescent et la montagne, celle aussi entre deux garçons qui vont devenir amis.

Les personnages ont une personnalité complexe et attachante. Je me suis un peu retrouvée dans certains d'entre eux, ceux qui n'arrivent pas à s'adapter au monde qui les entoure et trouvent refuge dans un ailleurs sans artifices, ici la montagne.

À travers les yeux de Pietro, j'ai découvert ce milieu que je connais peu. Les descriptions sont particulièrement immersives. Attention, il ne s'agit pas là de la montagne des skieurs et des télésièges, mais de celle des randonneurs, des grimpeurs et des locaux, celle de ceux qui l'éprouvent dans leur corps et leur quotidien. La montagne apparaît sublime, multiple, impressionnante, intransigeante et parfois dangereuse.

Ce qui m'a surtout touchée dans ce roman, c'est cette amitié entre les deux personnages principaux. Celle-ci est d'autant plus belle qu'elle s'est construite en partie sur les non-dits de ces deux taiseux et qu'elle est restée intacte malgré une longue absence.

Un roman émouvant et dépaysant.
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Montagnards de la première heure ou citadins invétérés, alpinistes émérites ou randonneurs du dimanche, n'hésitez plus, prenez donc un peu d'altitude !
Ouvrez les huit montagnes et voyez : là-haut tout est différent.
Pas toujours plus simple, non - il y a le froid et la solitude, la désertification massive et les situations matérielles précaires, il y a les réveils à l'aube pour s'occuper des bêtes et des vies entières vouées aux travaux de la terre - mais plus pur, tellement plus vrai.

"Là-haut" c'est Grana, au coeur du Val d'Aoste. Des roches et des torrents, quelques âmes rudes et valeureuses, des forêts, des glaciers et des neiges éternelles comme autant de "souvenirs des hivers anciens que la montagne garde pour nous"...
C'est là qu'est né Bruno - comme tous ses aïeux avant lui - et c'est là que Pietro, le narrateur, monte chaque été en compagnie de ses parents, fous de sommets alpins et de marches en montagne.

Entre Bruno et Pietro commence une formidable histoire d'amitié et de fidélité, empreinte de fraîcheur et d'innocence, qui se développe à mesure que croît leur passion commune pour cette terre reculée et sauvage.
Tout n'y est pas forcément rose ; nombreux sont néanmoins les instants de grâce. Savoir prendre son temps, marcher en silence, gravir la prochaine crête puis la suivante encore, s'émerveiller à chaque pas d'un paysage toujours renouvelé. Chercher son bonheur dans l'effort d'une ascension, dans la simplicité d'un verre de Strega partagé, dans la contemplation d'un bouquetin ou d'un ciel étoilé.
Vous l'aurez compris : les huit montagnes, c'est la garantie d'un grand bol d'air frais et des panoramas à couper le souffle.
C'est aussi une histoire de famille émouvante avec ses anecdotes plus ou moins heureuses, ses joies mais aussi ses petits et ses grands ratés...

Alors que les adolescents grandissent, leurs chemins peu à peu divergent et Pietro, embourbé dans une relation délicate avec son père, prend ses distances avec Grana. C'est pour lui l'occasion de faire le point sur son existence et de nous livrer, tout en finesse et en poésie, quelques vérités lumineuses sur la vie, les choix qui la façonnent, l'héritage familial et le poids des regrets, celui des mots lâchés trop vite et celui des phrases tues trop longtemps...

La quatrième de couverture parle d'un "grand roman d'apprentissage et de filiation", et pour une fois elle dit vrai.
J'ajouterai que pour un premier roman c'est une belle réussite, déjà époustouflante de maturité et de sincérité, l'oeuvre d'un jeune auteur talentueux à l'écriture sobre, limpide comme un lac de montagne, qui aère joliment la tête.

Qui a dit que le nature-writing était l'apanage des Américains ?
Tentez donc l'aventure et Paolo Cognetti vous convaincra du contraire !
L'excursion qu'il m'a proposée dans les alpages italiens m'a fait un bien fou, à moi qui ai passé comme Pietro des étés merveilleux en montagne : je réalise mieux aujourd'hui combien ces paysages enchanteurs me manquent...
J'aurais voulu que cette lecture ne s'achève pas. J'aurais voulu rester là-haut avec Pietro et Bruno.
Après tout, n'ont-ils pas raison ? "Qui redescendrait, s'il avait le choix ?"
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Un zeste de ruralité, une pincée de rêves et d'espoir et une grande dose d'amitié voilà de quoi assaisonner ce roman comme il se doit !
Dans ce roman, il y a une rencontre entre Bruno l'enfant des montagnes et Pietro le garçon de la ville ! Cela pourrait faire un roman un peu banal mais l'auteur réussit, à travers cette relation , à questionner sur ce qui est important, ce qui fait le bonheur, sur les choix que l'on fait et ceux qu'on ne fait pas !
On peut aimer ce roman parce qu'il est rare de traiter avec autant de justesse une amitié entre deux hommes, parce qu'on est un amoureux des grands espaces et que dans ce roman la montagne est un personnage à part entière, parce qu'en ces temps de crise sanitaire il est parfois bon de se tourner vers les choses essentielles...bref il y a de quoi passer un très bon moment de lecture !
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