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Je n'ai pas lu grand-chose de Colette et le peu que j'ai lu ne pas plu. Loin de moi, l'idée de remettre en cause la beauté de l'écriture, mais pour moi, cette écriture très ( trop) travaillée donne un côté artificiel aux récits et aux sentiments des personnages ( cela ne me gène pourtant pas chez les auteurs plus anciens). Mais dans dialogues de bêtes, l'écriture soignée et poétique, était un plus, peut-être parce que cela mettait en scène des animaux. J'ai aimé certaines choses : l'écriture, l'humour, le portrait du chien et du chat qui met bien en évidence l'amour inconditionnel du chien pour sa maîtresse ( même lorsqu'elle le repousse ou l'insulte), et l'indépendance du chat, qui bien que très attaché à son maître a d'abord en tête son bien-être à lui et n'est pas prêt à tout accepter.
J'ai moins aimé certains passages, notamment ceux qui s'attardent sur Elle ( la maîtresse) , notamment dans Toby-chien parle et surtout je trouve que l'on reste sur sa faim, il manque un ou deux chapitres qui permettraient de clore l'histoire.
Deux des dialogues( qui ne mettent pas en scène Toby et Kiki), "celle qui en revient" et "la chienne" ( qui n'est pas un dialogue) m'ont beaucoup plu, plus tristes et plus axés sur la relation animal-maître.
Petit détail, mais je ne comprends pas pourquoi kiki la doucette ( drôle de nom pour un male) est désigné comme un chat des chartreux alors qu'il s'agit d'un angora rayé.
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Personnellement mon édition n comprend 10 dialogues et deux nouvelles narrées. 9 des dialogues sont entre Toby chien et Kiki la doucette, un chat. Plein d'humour, ils sont très expressifs et plein de tendresse. En arrière plan se trouvent Elle et Lui, les maîtres perçus par leurs animaux. C'est savoureux. J'aime moins les 3 récits avec des personnages différents.
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Je relis souvent Colette, son écriture n'a pas pris une ride, le charme envoutant de sa plume m'ensorcelle et agit viscéralement sur mes sens.
Je hume « l'odeur des taupes enchevêtrée à celle des lièvres », j'admire le feu « Que tu es beau ! Ton centre plus rose darde des lambeaux d'or, des jets vifs d'air bleu », j'éprouve la migraine « mes veines sont des vipères convulsées et je ne sais quel gnome forge dans ma cervelle », je « rivalise en bonds, en voltes, en tourbillonnements fols, avec les feuilles », je goûte, j'entends, je vis.
Colette me transporte et m'émerveille toujours.
Anthropomorphisme et humour tendre en sus.



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A travers le dialogue des bêtes se dessine le dialogue des maitres en arrière plan, rapporté par leurs animaux domestiques, le chien et le chat.
J'y ai vu à l'époque (je l'ai lu à l'adolescence après avoir dévoré les autres livres de Colette de la bibliothèque) le compte-rendu voilé des rapports conjugaux de Colette avec son futur ex-mari.
Les dialogues en eux-mêmes m'ont amusée au début puis m'ont paru tourner un peu en rond, et j'avoue que sans l'évocation des rapports conjugaux je n'aurais pas entièrement trouvé d'intérêt réel dans cette oeuvre, à part l'anthropomorphisme mais La Fontaine nous y avait déjà habitué. Pour autant, si j'en comprends l'intérêt pour une femme qui se sépare de l'emprise de son mari, j'ai été assez mal à l'aise dans l'ensemble par ce qu'il dévoilait sans rien montrer, me laissant dans une position de voyeuse que je n'aimais pas vraiment. Ce n'est pas le livre de Colette que je préfère, il ne me semble pas aussi abouti que les autres, pour des raisons qui peuvent s'expliquer vu le contexte dans lequel elle est au moment où elle l'écrit (se libérer de l'emprise de Willy sans décider encore à se séparer, écrire en son nom sans jouer les nègres pour son mari). Intéressant surtout d'un point de vue biographique à mon avis, ou si on aime l'anthropomorphisme. Sur ce point La Chatte est plus abouti à mon sens.
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Me voici de nouveau bluffée.

Ah, Colette... La sauvage et soyeuse plume de Colette... cette plume implacable, insaisissable, et qui s'écoule à flots ronds jusqu'à nos imaginations embuées... Merveille ! Nous voilà soudain tout éclairés. A la lecture, nous sommes bouillonnants de sensations, pleins de belles images de jardins soleilleux et pleins de rire - aussi - de découvrir de si drôles animaux que Kiki-la-Doucette et Toby-Chien. La drôlerie et l'humour sont subtils, cependant. A travers "Dialogues de bêtes" (un recueil de nouvelles à la structure théâtrale) nous partons à la découverte du quotidien de nos bien-aimés compagnons bestiaux ; on s'informe de leur caractère, de leur goût de vivre et de leur "triste tendresse qui leur fait si vite battre le coeur". C'est à la fois doux et lourd. C'est en même temps simple et inimitable. C'est profondément tendre.
C'est du Colette.
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Colette vole enfin de ses propres ailes! Après s'être faite voler la paternité (maternité?) des ses 4 (4!!!) premiers romans par son cher mari Willy (qu' aujourd'hui on rappelle simplement comme etant le mari exploiteur de sa femme!), elle se lance avec ces Dialogues des bêtes, imaginant ce que pourraient s'échanger ses deux animaux à la maison: Toby chien et Kiki la doucette. Probablement ces deux bêtes là partageaient vraiment le quotidien de l'auteure, car ce sont bien de débris de quotidienneté que l'on peut retrouver dans leurs discours sur les Deux Pattes qui occupent avec eux la demeure. On retrouve Elle pleine de vie, prete à courir parmis les herbes folles, pendant que Lui gratte sagement le papier à l'interieur. Toby, le chien un peu ingénu mais plein de bonne volonté, préfére Elle, alors que Kiki le persan apprécie davantage Lui. Peut-être que Colette a eu peur de, enfin, tant de liberté! Car ces dialogues, bien qui écrits avec le style élégant et propre à Colette, sont à mon avis un peu trop bridés… on sent qu'elle peut faire largement mieux, grâce à un dialogue rajouté dans les éditions suivantes la première et qui exule du reste du livre où le personnage centrale est une chienne bergère, traumatisée par avoir suivi un fantassin à la guerre.
Bref, il faut connaître un minimum l'histoire de Colette pour pouvoir profiter d'un second degré de lecture: le premier risque de decevoir.
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Quelle joie de lire ce livre, quel bien fou. Un regard décalé, fin, subtil sur nos animaux de compagnie et sur nous , sur la société d'alors mais encore d'aujourd'hui.... drôle, touchant, triste, acerbe parfois et l'écriture de Colette..
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Scènes de vie quotidienne vues du point de vue d'un chien et d'un chat. C'est incisif, plein d'humour, souvent très bien vu (tout comme on pouvait se faire cette remarque dans le Chat du rabbin) et surtout formulée dans une langue très élégante.

Bref, une première rencontre avec la prose de Colette réussie. Si toutes les scènes ne sont pas de qualité égale, j'en garderai un bon souvenir. Surtout avec les deux premières scènes qui sont deux purs délices ! de vrais bonbons littéraires !
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J'ai choisi de terminer l'année 2018 avec un livre de Colette parce que c'est l'année durant laquelle je suis allée visiter sa maison et son village de Saint-Sauveur-en-Puisaye. Je retrouve ces "Dialogues de bêtes" qui font penser à son jardin qu'elle aimait tant. J'imagine donc parfaitement le cadre des discussions entre animaux domestiques inventées par Colette au tout début du 20eme siècle.
Bien sûr Kiki la doucette la chatte angora et Toby le chien sont tout à fait caricaturaux (ainsi que tous leurs amis à poils et à plumes) mais l'autrice sait créer cette ambiance animale qui fait sourire. J'y vois un peu la maison de toutou de mon enfance alors j'apprécie ces échanges que Colette est la seule à si bien mettre en scène. Il y a une sorte d'intrigue, comme au théâtre, avec un chien soumis qui vénère sa maîtresse et un chat fière, admiratif de son maître.
Je ne suis pas particulièrement sensible à la cause animale mais il y a un style qui leur donne une certaine humanité vis-à-vis de leurs « deux- pattes » ce qui rend la lecture assez plaisante.


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Colette avait d'abord publié en 1904 quelques-uns de ces dialogues. Ce n'est que vingt-cinq ans plus tard que sera éditée la version définitive, en comportant douze.

Dans " Mes apprentissages", Colette a expliqué l'origine de ce livre :" J'avais un bouledogue, Toby-chien, un long chat angora, Kiki-la-doucette. Inestimable compagnie des bêtes familières...elles ne me quittaient pas."

C'est d'amour , en effet, qu'il est surtout question dans cette oeuvre. Amour des deux animaux envers leurs maîtres , amour de l'auteur envers ce chat et ce chien, acteurs à part entière de ces saynètes du quotidien.

Mais chut! Entrons doucement dans ce monde particulier, où Toby-chien, le bull, vient de s'éveiller , et où Kiki-la-doucette, le chartreux, fait semblant de dormir...

Des le premier texte, " Sentimentalités", les personnalités très différentes des deux animaux sont révélées, observées avec justesse. Toby-chien est attaché passionnément et douloureusement à Elle:" Son pas m'enchante, ses yeux variables me dispensent le bonheur et la tristesse." Kiki-la-doucette a accordé sa préférence à Lui:" C'est à Lui que j'ai donné mon coeur avare, mon précieux coeur de chat. Et Lui, sans paroles, m'a donné le sien."

Les caractères , les contradictions, les faiblesses du chien et du chat s'affirmeront de plus en plus, au fil de ces chroniques qui jalonnent des événements marquants pour eux.

Leurs dialogues sont inventifs, savoureux, drôles, émouvants. Et quelle richesse d'expression de leurs ressentis! Une richesse que l'on devine, dans leur langage propre, quand on vit soi-même avec des animaux...

J'aime tout dans ce livre, mais certains passages m'ont marquée, comme cet éloge que chacun rend au feu, magnifique de poésie et de vérité.

C'est un bijou d'humour, de sensibilité, de délicatesse, et je conclurai par une citation de Francis Jammes . Parlant de Colette, il écrit:" une dame qui chante avec la voix d'un pur ruisseau français la triste tendresse qui fait battre si vite le coeur des bêtes"...
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