Le Blé en herbe

Découverte de Colette, roman choisi au hasard dans mon anthologie. « Hasard » sûrement guidé par la notoriété de ce roman, mais pas hasard heureux cette fois.
Les premiers chapitres m'ont enthousiasmée, j'étais sous le charme de cette belle plume nous présentant Vinca et Phil, deux adolescents inséparables depuis leur plus jeune âge.
Chaque année les deux familles se retrouvent dans une maison sur la côte bretonne pour y passer les mois d'été. Les enfants découvrent la vie ensemble, grandissent, mûrissent et leur attachement devient plus fort, plus adulte.
C'est le roman du passage à l'âge adulte, de l'initiation et la découverte des plaisirs charnels, du jeu de la séduction, de l'immorale relation que Phil entretient avec une voisine adulte, la Dame, qui lui fera finalement comprendre la profondeur de ses sentiments pour Vinca, si jeune et pourtant si mature. On peut comprendre sans aucun problème le scandale créé à sa sortie, même si l'écriture et la narration sont tout en pudeur, sans grossièretés ni descriptions, le sujet de la sexualité, adolescente de surcroît, est tabou.
Si la première partie m'a ferrée par ces personnages attachants, ses parties de pêche et leurs baignades, j'ai vite déchanté et les deux héros ne m'ont plus paru attachants mais pénibles.

Fin de lecture un peu fastidieuse, je suis tout de même contente d'avoir enfin lu ce monument de la littérature française et renouvellerai sûrement l'expérience.

Le blé en herbe, un roman court.

Tu assistes à la rencontre entre deux ados, Phil et Vinca.

Tu observes leurs discussions leurs conflits sous jacents puis jaillissants, tu constates l'éveil de leurs sens et l'éveil de leurs sentiments qu'ils éprouvent l'un pour l'autre.

Tu vois la fin de leurs enfances et le début des hésitations permanentes et des attentes interminables.

C'est le début de l'âge où l'on pense que l'on est à l'âge de tous les possibles alors que l'on est à l'âge où l'on fait ce qui est possible.
Phil et Vinca s'aiment à cet âge frontière.
Ils s'attirent puis se détachent, se méprisent puis se recollent.
Phil et Vinca déploient toute leurs puissantes voluptés avec toute leur insolente innocence.
Cette jeunesse ils n'en savent que faire et par endroit du récit ils en sont fatigué.

Dingue non ?

Je suis plus âgé, forcément, j'envie leurs jeunesses, leurs élans amoureux.
Je suis jaloux de cette époque révolue pour moi.
Cette attirance entre eux, c'est touchant.
Et soudain, une dame fait irruption au milieu de leur histoire, comme une intriguante.
Elle est l'intruse.
Phil se laisse prendre dans les quelques filets de la dame expérimenté.
Vinca le sait, elle doit réagir elle ne veut ni ne peut le perdre.
Lui son tendre amour de Phil.
Leur histoire est trop pure et belle.
Leur histoire ne peut se laisser faire elle ne peut disparaître.
Vinca fera en sorte de la faire renaître et vivre à nouveau.

Je l'affirme c'est charmant,
ce style de Colette avec son vocabulaire dense et ses constructions phrasuelles parfois désuètes.

Constates le toi même avec cette phrase :

"Monsieur, interrogea-t-elle gravement, est-ce par voeu, ou par inclination, que vous ne portez pas de vêtements, ou si peu ? "
Page 43 du roman.

Ou avec cette autre phrase :

"Il attendit avec la sagacité de ses seize ans, le jour où Vinca, fatiguée, un peu malade, languissante et hérissée, une marge mauve sous ses yeux bleus, s'étendit à l'ombre, refusa le bain et la promenade."
Page 49 du roman.

Tu constates alors la construction des phrases passant par le chemin de la plaisante complication.
Tu constates les pensées de Colette et comment elle est devenue la maîtresse d'une littérature pleine de sens, élaborée, inimitable.
En deux mots : dense et riche.

Et ce langage que l'on peut juger dépassé, je lui trouve un charme fou, je le chéri.

Bien qu'il ne me vienne pas à l'idée de m'exprimer ni d'écrire ainsi dans ma vie courante.
Ce langage, j'aime le lire, j'aime le voir mis en scène, j'aime sa sa musique et sa sonorité.
J'aime savoir qu'il pre existe à nos façon d'écrire et de parler.
Je souhaite qu'il continue à vivre en parallèle du langage plus courant.

J'aime ton style, Colette.

Chaque nouveau mot ou chaque expression inhabituelle je les conçois comme des cadeaux surprenant.

D'où les interrogations suivante :

Ce langage typiquement français appartement aux romans et au théâtre va t-il disparaître ?

Va t-il perdurer uniquement dans les fictions théâtrales et romanesques ?

Cette façon de rendre la réalité et de discuter subsistera t-elle au langage moins riche en vocabulaire ?

Sommes sur la mauvaise pente qui appauvrit inexorablement notre savoir en vocabulaire ?

Un autre extrait à la page 99 du roman :

"Ils éprouvèrent un amer et identique contentement à distancer, dès les premiers mots de leur entretien, le lieu commun de la dispute et du mensonge.
C'est le fait des héros, des comédiens et des enfants, de se sentir à l'aise sur un plan élevé. Ces enfants espèrent follement que d'une douleur noble peut naître l'amour."

J'apprécierais encore plus et mieux La vagabonde ou l'envers du music hall de Madame Sidonie Gabrielle Colette, plus loin dans ma vie.

Un livre de Colette, c'est d'abord une merveilleuse écriture, des adjectifs colorés, inattendus mais justes. Ce "Blé en herbe" n'est qu'un petit livre de 90 pages, dont les quinze premiers chapitres ne font que 3 pages chacun (le 16° nous conduira presque jusqu'à la fin). Amourette d'adolescents, indécis, hésitants, boudeurs: le sujet est a priori maigre. Il ne tient ici que par le style magistral du récit, des phrases magiques, des tournures magnifiques, qui font largement oublier la minceur de l'histoire racontée. Tout est tellement suggéré plutôt que décrit, que l'on doit parfois faire l'effort de relire pour être certain d'avoir bien compris ce que l'auteur voulait nous dire. C'est une utilisation majestueuse de la langue française, une vision sublime de ce qu'est la littérature.

Un été, deux adolescents, un garçon de 16 ans et une fille de 15 ans amoureux l'un de l'autre depuis leur enfance comme des enfants peuvent l'être. Mais cet été marque un tournant dans leur relation car Philippe n'est plus un enfant et sa rencontre avec Camille Dalleray scelle son passage à l'âge adulte, le faisant délaisser momentanément Vinca.

Malheureusement les amours et les tourments qui en découlent pour ces deux adolescents ne m'ont pas vraiment passionnée. Si je ne me suis pas ennuyée c'est principalement parce que le roman est très court.
Son intérêt aurait dû résider dans le scandale que peut provoquer la liaison entre Philippe et Madame Dalleray ou encore sur les émotions ressenties par Vinca, qui s'avère être bien plus mature que son ami. Mais ces aspects sont peu détaillés et rapidement passés sous silence pour se concentrer sur les réflexions bien moins intéressantes du jeune garçon qui s'avère n'être finalement qu'un lâche face à ces deux femmes qu'on devine bien plus fortes et audacieuses que lui.

En le terminant, j'ai l'impression que ce livre a un goût de désuet pour notre époque qui ne nous permet pas de l'apprécier comme lors de sa parution.

Lecture scolaire dont je n'avais aucun souvenir précis je me suis dit que le roman de Colette méritait bien une relecture pour son beau titre et son thème. "Le blé en herbe" est effectivement très imagé et comme le livre raconte la naissance de l'amour chez deux adolescents il illustre parfaitement le sujet.
Phil et Vinca sont complices depuis leur tendre enfance et passent toutes leurs vacances d'été ensemble près de Saint-Malo. Leurs parents sont amis de longue date et partagent une grande maison près de la mer.
Cette année est un peu particulière parce qu'ils sont adolescents, Philippe à seize ans et Vinca quinze, et ils s'éveillent secrètement à l'amour.
Leurs sentiments restent pourtant secrets parce qu'il est difficile de se dévoiler à cet âge d'autant plus que leurs jeux sont encore enfantins.
Philippe va croiser le chemin de Mme Dalleway, une femme qui va le rassurer sur ses capacités de séduction. C'est à ker-Anna dans la maison de Camille Dalleway qu'il va passer sa première nuit d'amour. Heureusement qu'elle a de l'expérience car le garçon ne semblait pas prêt à faire le premier pas. Il faut dire que dans les années 20 les jeunes gens ne connaissaient pas grand-chose à l'amour physique. Pour autant, Vinca garde une place dans son coeur.
De son côté, l'adolescente découvre le secret de celui qu'elle aime et va choisir l'action plutôt que les pleurnicheries.
C'est une belle histoire qui ne m'a pourtant pas beaucoup émue. Il faut dire que j'ai un peu de mal avec le style de Colette, je n'entends sa poésie que d'une oreille. Je trouve aussi que ce roman est trop prude, ce qui est surprenant de la part de Colette qui a écrit des textes beaucoup plus sulfureux. C'est peut-être l'époque qui fait ça (c'était il y a un siècle !) parce que l'initiation sexuelle était un sujet tabou et que d'après ce que j'ai compris ce livre a fait scandale.


Challenge Riquiqui 2021
Challenge XXème siècle 2021
Challenge ABC 2021/2022

Un classique littéraire dans lequel j'ai eu plaisir à me replonger. Pour la beauté de l'écriture principalement bien qu'avec le recul elle m'ait semblé un peu dépassée. Les sentiments tout comme les descriptions de la nature s'accompagnent tout au long de la narration dans un hymne aux sens. Naissance du sentiment amoureux pour deux adolescents le temps d'un été. On comprend que les méandres du coeur et la découverte du plaisir physique aient choqué à une certaine époque. Alors même si les temps ont changé cette oeuvre garde le charme d'une première fois. Bien écrite avec en plus tout le talent de Colette!

" le Blé en herbe" est un roman de Colette ( sidonie-Cabrielle ) dont la parution remonte à 1923 .
En tant que modeste lecteur, je ne suis pas un grand admirateur de cet auteur
Mon premier contact avec cet auteur a eu lieu en 1964 au collège, au cours d' une dicté et où cette dernière parlait et décrivait à la fois un chat . Notre prof à l' époque nous donna un aperçu sur Colette et son amour pour les bêtes et son amour pour les chats, en particulier .
Ayant trouvé, le roman, " le Blé en herbe" alors j' étais , par curiosité, tenté et me suis dit que sa lecture sera peut-être agréable .
Ayant lu ce livre, sa lecture je l' ai trouvé mi-figue mi-raison c' est à dire, j' ai trouvé cette lecture banale .
de quoi s' agit-il dans ce roman ? C' est l' histoire de deux adolescents, Phil, seize ans, et Vinca, 15 ans.Les deux adolescents se connaissent depuis leur tendre enfance .Ils ont l' habitude de passer leurs grandes vacances, au bord de la mer en compagnie de leurs parents.
Les deux adolescents observent dans le cercle des amitiés familiales du pouvoir de séduction des femmes .
Une femme âgée, Mme Dalleray pleine de charme et captivante jette son dévolu sur Phil et contracte avec une relation amoureuse et charnelle.
Vinca, avec son sens d' observation a déjà senti ce qui se passait entre Phil et Mme Dalleray .Une fois les vacances terminées, Mme Dalleray partit sans laisser d' adresse !
Phil est initié à l' amour . Vinca se sent femme . La relation entre les deux jeunes , prend une autre tournure et, entre-eux, rien ne sera comme avant .

Phil, 16 ans. Vinca, 15 ans.
Sur une plage bretonne, ils passent, comme chaque année, leurs vacances.
Ils sont comme frère et soeur, même si amoureux l'un de l'autre sans oser se l'avouer.

Pourtant la rencontre de Phil avec la Dame en blanc, qui va le séduire, va, malgré eux, transformer l'expression des sentiments amoureux des deux adolescents.

Malgré de magnifiques descriptions de la nature bretonne, l'histoire en elle-même m'a plutôt ennuyée. Mais n'oublions pas que ce roman a été écrit en 1923.

Un des 5 livres qui composent un corpus donné à analyser dans le cadre de leurs études universitaires à des étudiants américains séjournant en France durant cet été 2016. Ils doivent "plancher" sur les romans évoquant l'adolescence à la Belle époque ( et donc, outre celui-ci, le Diable au corps, les Faux Monnayeurs , la Prisonnière,et Claudine à l'école )
Ne l'ayant jamais lu, je me devais de le lire pour pouvoir éventuellement en discuter avec Andrea.
Que retenir de ce petit livre - 126 pages- Bien sûr la prose de Colette, simple, lumineuse, harmonieuse, son vocabulaire.
Ces deux adolescents Phil (Philippe) et Vinca , diminutif de Pervenche (qui vient du latin Pervinca) sont aux antipodes de ceux d'aujourd'hui . Vinca fait de la couture à la veillée et Phil joue aux dominos et se fait "draguer" en buvant de l'orangeade ! Et pourtant au-delà des usages surannés, les comportements , les états d'âme, les sentiments , les tourments, le besoin de transgression, de liberté... restent identiques à l'adolescence du XXI e. Vinca est la vraie héroïne du roman, celle qui comprend sans voir, qui ressent sans tout connaitre. Mais Vinca me fait peine, je pressens qu'elle deviendra une femme sacrifiée (pas d'étude, mariée trop tôt...) Personnellement je préfère Claudine plus frondeuse, plus insolente, toujours actuelle !

Après avoir eu l'occasion d'étudier Colette en cours de littérature pendant mes années fac à travers La maison de Claudine, j'ai voulu approfondir ma découverte de cette auteure et c'est sur le blé en herbe que je me suis arrêtée.

Bien que ce roman ait vieilli, je pense que le sujet reste d'actualité puisque Colette offre une analyse détaillée des joies et épreuves difficiles liées à l'adolescence sans oublier l'impatience de devenir adulte que l'on ressent souvent à cette période. Tout est là. Bien sur, au 20ème siècle, tout est poésie. Colette sait représenter cette période difficile qu'est le passage de l'enfance à l'adolescence de façon légère et secrète comme un murmure à notre oreille puisqu'il faut bien souvent lire entre les lignes pour bien tout saisir. C'est là tout le charme des livres de l'époque à la différence de la littérature et du cinéma d'aujourd'hui où tout est exprimé clairement. Il est donc important selon moi de lire ce roman en pensant à l'époque où il a été écrit.

Phil et Vinca, deux amis d'enfance vont donc ensemble connaître ce passage à l'adolescence : le corps qui change, l'éveil au désir, l'envie de devenir adulte, de posséder l'autre etc.
le Blé en herbe c'est une jolie histoire nostalgique mettant en avant une des épreuves les plus difficiles de la vie : dire au revoir à l'enfant que l'on est et supporter les difficultés de l'adolescence.