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3,57

sur 2128 notes
Il y a toujours une certaine cruauté dans les romans de Colette qui me gêne d'un côté mais qui reste intéressant pour « croire » aux personnages.
J'ai aimé cette lecture même si je ne m'attendais pas à ce que Mme Dalleray ait le double de l'âge de Phil… je n'ai rien compris à ce personnage la, pour moi, absolument pas vraisemblable. Vinca est trop drama et Phil d'une mollesse et d'une lâcheté banale
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Chute ou apprentissage,
un mime va à l'essentiel.

Un très court roman d'à peine cent vingt pages, c'est l'histoire d'une éducation sentimentale. Philippe et Vinca, adolescents, amis depuis toujours, se découvrent homme et femme, dans une société où l'on est sensé passer de l'enfance à l'age adulte sans période intermédiaire. Les adolescents se trouvent dans une zone grise, sont sensés se comporter en enfants jusqu'au mariage, et se découvrent comme ils peuvent, également séparés du monde de l'enfance et de celui des adultes qu'ils appellent " les Ombres". C'est en ces eaux troubles que parait mme. Dalleray, figure ambivalente, sans doute prédatrice, qui passe ses vacances annuelles sur la côte bretonne et y séduit des adolescents de l'âge de Philippe. Vinca, Philippe, Dalleray : étrange triangle qui durera un été, et ne sera pas sans conséquences.

Je retiens surtout la peinture des sentiments, art où excelle Colette. Empathie, maîtrise des mots, retenue : elle mène le lecteur en visité guidée du monde intérieur de ses personnages, sans verser dans le sentimentalisme, l'obséquiosité ou la dissection infinie du moindre evenement. On se souvient de ce que Colette a été mime.

En conclusion, une bonne lecture, d'un grand auteur, qui ne correspond pas à ce que je recherche en littérature.

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Chaque phrase est ciselée comme un pur joyau.
A lire le blé en herbe on est ivre de lettres, et on admire aussi la maîtrise syntaxique qui donne un sens au delà même des mots.
A ce seul titre, il vaut d'être lu et relu
Quel auteur français actuel peut se targuer d'une telle richesse? à ce titre, je le gratifie des cinq étoiles de l'excellence.
On pourrait dire le style prétentieux mais ce serait une erreur, sa maitrise totale le met à l'abri d'une telle critique.
En conséquence, ce livre est un diamant brut, mais si vous le lisez uniquement pour l'intrigue, passez votre chemin.
Lien : https://www.babelio.com/ajou..
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Depuis 2021, les commémorations nationales sont une mission confiée à l'Institut de France. C'est dans ce cadre que France Mémoire détermine chaque année un calendrier de cinquante anniversaires et que cette année est fêtée la naissance de Colette (née en 1873). C'était donc l'occasion de lire le blé en herbe, une de ses oeuvres principales, publiée il y a cent ans, en 1923.

J'aimerai dire que j'ai beaucoup aimé, mais malheureusement ce n'est pas le cas.

Dans Sido, livre lu l'année passée, j'avais apprécié le jardin de la mère de Colette et la végétation de l'Yonne, peut-être en raison du retour aux paysages de ma propre enfance. Cependant, la côte cancalaise, où se déroule le blé en herbe, est réputée, donc ces descriptions auraient dû me transporter. Malheureusement, j'ai trouvé que le style était daté, désuet et ne suis pas parvenue à me projeter.

Par ailleurs, le récit de la complicité d'enfance qui se transforme en rapport charnel à l'aube de l'âge adulte, affadie par le spectre de la femme expérimentée qui a eu la primeur des ébats avec le jeune premier, laissait beaucoup de possibilités sur l'exploration psychologique des personnages, la mise en lumière des émotions, l'étude des moeurs et de l'époque. Ici encore, peut-être parce que le texte est centré sur le point de vue de Philippe, sans avoir celui de Vinca ou de Madame Dalleray, j'ai eu des difficultés à entrer dans le texte.

Ce livre est en milieu clos, les familles de Philippe et de Vinca se retrouvant tous les étés dans cette maison du bord de mer, qui est à peu de distance de celle louée par Madame Dalleray, venue passer ses vacances seule. Peut-être que c'est cette limitation de l'espace qui restreint les possibilités d'actions et de péripéties et qui a causé mon ennui ?

Bref, je suis la première malheureuse de n'avoir pas su apprécier à sa juste valeur ce texte (au niveau de l'écriture, des lieux, des personnages et du récit). Que cela ne vous décourage pas pour autant, ce n'est que mon impression et d'autres ont adoré !

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Je n'en reviens pas du sacrilège que je suis en train de faire... abandonner la lecture d'un Colette ! Moi qui l'aime tant habituellement, cette femme, eh bien le blé en herbe m'est tombé des mains !

Cette histoire d'adolescents qui s'aiment sans tout à fait se le dire, et cette femme qui arrive dans leur vie qui évidemment je le sens, va séduire le jeune garçon, m'ennuie profondément ! J'abandonne donc juste avant la moitié.

Je reconnais bien les descriptions de Colette, mais je lui trouve cette fois-ci un style alambiqué qui ne me donne pas envie de continuer.

Retour à la boîte aux livres dont il vient !
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J'ai vraiment aimé ce livre !

En tant qu'adolescent de 16 ans, on ne trouve pas beaucoup de livres qui représentent bien ce que c'est que de passer par cet âge, les sentiments que ça implique... D'ailleurs, ce qui m'a particulièrement marqué dans cette optique, c'est le fait que Colette appelle "Ombres" les autres membres de la famille de Phil et Vinca. J'ai trouvé ça vraiment touchant, on voit qu'en fait, l'histoire se centre sur ces deux-là, et qu'ils sont seuls au monde, seuls dans leur monde...

C'est proche de la leçon de vie aussi, que cette Dame en blanc prédatrice, que cette découverte des sentiments ! Je recommande à tous les adolescents de mon âge de lire ce roman, j'aurais tellement aimé le lire plus tôt !

Un petit roman d'à peine 120 pages, mais tant de sentiments, d'enseignements... Et puis cette innocence des personnages, à côté d'actions dignes de véritables adultes ! On se demande parfois si on a affaire à des adolescents ou à de vrais adultes.

Colette m'impressionne une fois de plus par la jeunesse apparente de sa plume, tout en sachant garder cette once de maturité (presque d'omniscience) qui donne à son récit sa tonalité poétique et dramatique.

Ce livre m'a réllement retourné les sentiments, je ne sais même pas encore quoi en dire. Je recommande à n'importe qui de le lire, c'est, si j'ose dire, de l'ordre de la littérature nécessaire à la vie !
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Ok, j'avoue, je n'avais jamais lu Colette.

Ce livre m'a fait de l'oeil dans notre gîte de vacances la semaine dernière.
Une semaine pour lire "le blé en herbe", et découvrir l'univers de la "femme à chats".

Un arrêt tout d'abord sur Colette. La vie de cette femme est juste extraordinaire pour son époque. Elle a divorcé, elle a eu plusieurs vies, elle s'est émancipée dans l'écriture en signant de son nom après avoir été le petit nègre de son premier mari.

Moi qui suis de Besançon, j'ai même appris qu'elle y avait passé tous ses étés durant 6 ans, dans une maison au nord de la ville ! Maison qui existe toujours, ouvrant de manière très exceptionnelle au public.

Ensuite, l'écriture.
Magnifique. Poétique. Evoquant avec finesse la nature et son lien avec les émotions et premiers émois de Phil et Vinca.

La mer, le vent, qui se déploient ou se retirent, changeant de couleur, au gré des colères ou amours des deux adolescents. J'ai beaucoup aimé la poésie des phrases.

Pour finir, le "mais", le "truc qui dérange".
Je ne sais pas comment exprimer ce qui m'a dérangée durant cette lecture, je suis sure que je vais me faire reprendre, mais tant pis j'y vais.

Colette a eu une aventure avec son beau fils, le fils de son second mari, lorsqu'elle avait la trentaine bien passée, et lui, 17 ans.
Cette liaison a duré 5 ans.

Bon. Soit. C'était quelque chose de très libre dans la vie de Colette, dans son époque. Quelque chose de revendiqué, et qui s'est déroulé il y a un siècle maintenant, je ne juge pas cela.

Mais pour une auteure se disant féministe, qu'est-ce qu'on en fait de son roman " le blé en herbe"?

Je suis très loin d'être une experte de Colette et de son oeuvre, bien sur. Mais ce texte n'est pas féministe selon moi... Suis -je passée à côté de quelque chose?

Vinca fait tout pour correspondre à l'image de la fille de bonne famille que l'on attend d'elle : Elle débarasse, s'occupe de sa soeur, du linge, sert le café aux hommes...
Phil passe son temps à se prélasser, à sonder ses états d'âmes. Il va succomber à Mme Dalleray, une trentenaire, lâ où lui n'a "que" 15 ans.
Mme Dalleray, on l'a bien compris, c'est Colette.

Elle apparait un peu subitement dans le roman, tel un fantôme drapé dans ses habits blancs. Peu de description de son physique, contrairement à Phil et Vinca, allègrement dépeints par Colette.
Mme Dalleray va disparaître aussi subitement de la vie de Phil, après lui avoir fait découvrir l'amour charnel.

Colette laisse entendre que dans la vie des jeunes amoureux, de ceux qui connaissent le vrai amour, se dresse toujours au début de la naissance de leurs émois un personnage qui va agir tel un initiateur, leur montrant "techniquement" l'amour charnel, avant de disparaitre pour laisser les 2 amoureux vivre correctement leur amour "vrai".

Ok, c'est discutable aujourd'hui bien sur.
Aujourd'hui, une relation sexuelle avec un mineur est sanctionnée par la loi.
Colette est un auteur, elle n'est pas la pour dicter la moral du monde, ou bien se dresser telle la police des moeurs auprès de ses lecteurs.

Mais quelle image donne-t-elle finalement, elle qui se dit si libérée, lorsque que Vinca se donnera finalement à Phil, malgré le fait que ce dernier lui ait dit explicitement qu'il continuera à aller voir ailleurs, mais que c'est elle Vinca qu'il aime et qu'il reviendra toujours vers elle?

Et puis, accepterait-on pareillement le livre si on inversait les rôles? Si Vinca découvrait l'amour charnel auprès d'un homme adulte du double de son âge, puis revenait vers Phil, en lui disant "c'est bon, maintenant on peut vivre notre histoire à deux, de quoi te plains-tu, tu as de la chance d'être avec moi et de vivre l'amour véritable. Par contre, j'irai de temps en temps voir ailleurs, mais rassure-toi, je reviendrai toujours vers toi !".

Non?

Je n'ai pas de conclusion, je partage juste ici un sentiment, une question, qui m'a accompagnée durant toute ma lecture, et qui m'a mise mal à l'aise.

Si vous avez des réponses ou des commentaires, je suis preneuse!

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Au cours d'un été en Bretagne, deux amis d'enfance, Phil et Vinca s'éveillent à l'amour sur les plages de Cancale. Mais le temps de l'enfance est bel et bien révolu pour ces deux êtres qui songent déjà au futur. Si le début du roman vous fait songer au genre de la pastorale qui dépeignait jadis dans un cadre bucolique les amours de deux jeunes premiers, n'allez pas croire que le récit sera aussi paisible qu'un lagon bleu. Colette fait fort avec ce roman qui tord le cou à la mièvrerie des récits à l'eau de rose: le désenchantement et l'appréhension de Phil et Vinca résonnent aujourd'hui encore en ceux qui ont connu les frissons du premier émoi d'adolescent. le blé en herbe se présente comme un récit initiatique au cours duquel Phil et Vinca vont prendre le mesure des sentiments qu'ils ont l'un pour l'autre.

Grâce à l'énigmatique Mme Dalleray, dame éternellement vêtue de blanc, Phil va connaître l'attirance, le désir ainsi que le dépit. Mais qui est Mme Dalleray? Un mirage, un cupidon inopiné ou un mentor? Ce personnage m'a inévitablement fait penser à un fantôme du fait de son sort à la fin du roman.

Nous avons affaire à un roman qui rend justice au mal-être qu'éprouvent les adolescents dans cette période si fragile de leur vie: " Je crève, entends-tu, je crève à l'idée que je n'ai que seize ans ! Ces années qui viennent, ces années de bachot, d'examens, d'institut professionnel, ces années de tâtonnements, de bégaiements, ou il faut recommencer ce qu'on rate, où on remâche deux fois ce qu'on a pas digéré, si on échoue... Ces années où il faut avoir l'air, devant papa et maman, d'aimer une carrière pour ne pas les désoler, et sentir qu'eux-mêmes se battent les flancs pour paraître infaillibles quand ils ne savent pas plus que moi sur moi..."

Ce cri de désarroi que pousse Philippe, n'est pas le signe d'une crise d'adolescence, mais le sentiment d'être incompris. Qui n'a jamais éprouvé ce questionnement, cette frustration ?

Il serait fort regrettable de réduire le Blé en herbe à une vulgaire coucherie entre un adolescent et une adulte. J'ai pris grand plaisir à suivre l'évolution de Phil et Vinca.

D'abord maladroits et peu sûrs d'eux, les deux soupirants s'affirment pour tracer leur propre chemin. le Blé en herbe se présente ainsi comme un adieu à l'enfance et à l'innocence. le petit chat est mort.
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Récit d'amours adolescentes, de ce temps où l'on se croit uniques et incompris, les seul·es à aimer, à aimer ainsi. de la frustration d'être si jeunes, les jeux de tendresse et de domination pour s'apprivoiser, la jalousie aussi. Des pensées et sentiments qui, partant de l'amitié innocente de l'enfance, prennent de nouvelles couleurs. Des expériences, des frustrations, des blessures du coeur, et, déjà, des trahisons.

Colette porte un regard bucolique et attendri sur le temps et le lieu – un lieu hors du temps justement – que sont ceux des grandes vacances. Une nouvelle fois, la nature est omniprésente, une nature cette fois marine : la côte cancalaise, les vagues, le soleil et la pluie, les parties de pêches… le récit est porté par les couleurs, les lumières et les odeurs de la mer, de la roche, d'un vêtement, d'une main, d'un visage, d'un oeil… le roman est riche en descriptions sensuelles et il y a de la beauté dans celles-ci.

Cependant, un manque cruel de rythme fait traîner la lecture en longueur. Vinca et Phil n'ont jamais su m'émouvoir ni même m'intéresser et l'agacement est le sentiment qui a primé face à leurs histoires. L'écriture est soignée, trop peut-être, car tous ces jolis mots ont peiné à m'embarquer. J'ai fini ma lecture en papillonnant, m'interrompant trop souvent à mon goût pour éviter l'assoupissement, et en tiquant à chaque énième répétition concernant le bleu des yeux de Vinca (« Il baisa, à travers les paupières que bleuissait la couleur des prunelles, les charmants yeux bleus de sa petite amie (…) » Raaah…). Son nom signifie « Pervenche », d'accord, on avait compris dès le départ : ces répétitions apparemment dues à la prime publication en feuilleton (d'après mon édition) auraient peut-être justifié un léger remaniement.

Le blé en herbe ou l'illustration qu'une belle plume ne fait pas un bon roman.
Est-ce le récit qui a mal vieilli ? (Probablement un peu, ne serait-ce que par le fait qu'il ne risque plus de choquer comme ça a pu être le cas à sa parution.) Ou suis-je trop âgée pour être remuer par ces premiers tourments ?
Bien que le roman soit bref, j'ai cru ne jamais parvenir à la dernière page et j'ai clairement poussé un soupir de soulagement lorsque ce moment est enfin arrivé ! Je peux d'ores et déjà affirmer que ce récit va rapidement glisser de ma mémoire et repartir dans les limbes dévolus aux romans qui n'auront su éveiller une quelconque émotion en moi.

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Phil et Vinca. Il a 16 ans, elle en a 15. Ils se connaissent depuis l'enfance, leurs familles passent tous leurs étés en Bretagne dans la même maison de vacances. Des camarades de jeux fidèles en amitié devenus amoureux par évidence. Malgré une certaine forme de pureté, ils sont à ce moment charnière de bascule vers le monde des adultes. Bientôt la fin des études et un avenir professionnel à construire, loin de la facilité et des futilités de leurs jeunes années. On les voit déjà mariés mais une rencontre fortuite va tout faire basculer. Envouté par une femme mûre, Phil va trahir la confiance de Vinca et remettre en cause leur relation.
Phil est un grand dadais naïf et égoïste, déniaisé par une séductrice qui veut juste s'amuser avec lui. Aujourd'hui, on dirait que c'est un Toy Boy manipulé par une MILF 100% cougar. Face à lui Vinca est une jeune fille lucide qui comprend très vite la situation. Sa maturité lui permet de faire face, elle est celle qui prend les choses en main quand le fautif, noyé sous les remords, est sur le point de sombrer.
L'écriture est riche en images, elle souligne à merveille l'atmosphère étouffante d'un été écrasé de chaleur. Elle possède également une dimension poétique, notamment dans les descriptions de la nature et des sensations que cette dernière fait naître chez les personnages. Une sorte de lyrisme intime un poil daté mais qui garde un certain charme.
Collette célèbre à travers ce court roman la supériorité de la femme sur l'homme, cette capacité à surmonter ses propres souffrances pour apaiser celles d'autrui. Hymne à la sensibilité, à la délicatesse et à la générosité féminine, le blé en herbe est également une jolie façon de rappeler que la passion n'a pas d'âge et que les relations amoureuses n'ont jamais rien d'un long fleuve tranquille.

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