Le baiser de l'ombre

Ce roman est le deuxième mettant en scène un même personnage, ce qui n'est pas habituel à Paul Colize, mais peut très bien se lire indépendamment du premier. Par ailleurs, il est épuisé alors bonne chance pour le trouver… Heureusement pour moi je l'ai dans ma bibliothèque.
Le thème de ce roman est le trafic d'oeuvres d'art, d'oeuvres majeures cachées derrière des réalisations plus banales. C'est l'histoire d'un tableau mystérieux, disparu et peut-être retrouvé, mais encore disparu… le héros est impliqué sans trop savoir comment dans cette histoire et la curiosité étant un vilain défaut il lui arrive quelques aventures.
Le suspense est là, l'humour de l'auteur aussi, assez pour que je passe un moment fort agréable. Même les passages, nombreux, sur les ébats amoureux, parfois crus, pourtant pas dans mes préférences de lecture, sont savoureux.
Paul Colize a un don pour imaginer une histoire à partir de faits divers ou historiques. le premier volume a été réédité chez Pocket sous le titre "Un parfum d'amertume", il est très différent mais je le recommande, en espérant que celui-ci suivra.

Il y a une « patte » Colize. le Baiser de l'ombre ne déroge pas à la règle : un style percutant, servi par des phrases courtes et efficaces ; un humour omniprésent, fin mélange d'ironie, de dérision et de pince-sans-rire ; une intrigue ficelée au millimètre, rythmée, bâtie sur des allées et venues dans le temps et dans l'espace ; un récit comme toujours très documenté, basé sur des personnages et des faits réels (dans le cas du Baiser de l'ombre, il s'agit d'art, de peinture) dans lequel vient se jouer une fiction réaliste. Les personnages, nombreux, sont prenants : Paul Colize sait les brosser en quelques coups de plume habiles et nul besoin, comme souvent, d'user de retours en arrière pour se les remettre en tête. Ils sont vivants. Tout comme l'est l'ambiance du roman, qui sollicite tous les sens à commencer, curieusement pour un livre qui parle de peinture, par l'odorat.

Aucun bémol pour ma part : j'ai été séduit de la première à la dernière ligne.

"Le baiser de l'ombre", c'est un personnage attachant à l'humour (belge ?) caustique, c'est un meurtre (bien sûr), c'est une course après LE tableau du siècle, c'est tous ces personnages qui ont fait l'Histoire de l'art du XXème siècle, c'est un hommage au "Baiser" de Klimt (oeuvre somptueuse dont je me contente sur fond d'écran), c'est un auteur que je connais désormais différemment, que j'apprécie d'autant plus et que donc, je vous recommande chaudement !
Et après "Le baiser de l'ombre" Mr Colize ?

A l'heure où un tas d'auteurs se lancent dans le polar, car le polar est à la mode, voici un vrai écrivain.
Non seulement, il maitrise l'intrigue, mais il sait lui donner une saveur, une atmosphère... de plus, il emmène le lecteur dans un univers réel, qui permet de découvrir plein de choses sur le monde de l'art. Gustav Klimmt en particulier.
Un très beau travail d'écriture. Un vrai travail d'orfèvre.

Dans le thriller le baiser de l'ombre, paru en 2010 aux éditions Krakoen, l'écrivain belge Paul Colize invite le lecteur dans une l'intrigue palpitante, pleine d'aventures et de rebondissements, dans les arcanes du monde des arts et des collectionneurs, à la suite de l'un de ses personnages fétiches qu'est Antoine Lagarde, déjà paru...

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