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4,28

sur 453 notes
L'auteure s'intéresse ici aux répercussions des drames et traumas sur un enfant. Elle explique dans « Notes de l'auteur » « qu'on ne peut parler de sociopathie ou de psychopathie avant 18 ans. »
Alors comment comprendre son livre où il y est question de la monstruosité d'une gamine de 10 ans ?

Lalie vit de plein fouet la séparation brutale de ses parents. Son père a délaissé sa mère pour sa jeune maîtresse enceinte de lui. Sa mère ne s'en remet pas et voue une colère sans fond à cette jeune femme, Ségolène.
Les parents sont tous deux défaillants en ne communiquant pas avec leur fille, en ne la préservant pas de leurs griefs. La petite qui semble avoir une intelligence hors pair, en voyant son univers partir en fumée va se muer petit à petit en véritable monstre sans pitié aucune.

Vous avez la belle-mère prénommée la pute (mot qui revient à tout bout de champ). Je vous livre ce passage exquis et si raffiné : «Mon père, il est à nous ! Pas à la pute ni au demi-pute. le demi-pute, c'est Malo.  C'est simple : comme sa mère est une pute, lui, il l'est à moitié. C'est un demi-pute parce que c'est un garçon. »
Magnifique n'est ce pas ! Si ce passage vous parle, vous allez raffoler de ce livre.

Après la belle-mère, vous avez le camarade de classe bouc émissaire, des nouveaux-nés qui pleurent beaucoup, des petits chatons tous mignons et un chiot qu'on va offrir comme cadeau de noël à la Lalie. Tous les clichés y sont il me semble, inutile de vous faire un dessin, cette peste de Lalie ne surclasse pas les codes de la banalité ras des pâquerettes.

Vous rajoutez des parents aveugles et obnubilés par leur petit ego, vous obtenez un thriller qui se lit d'une traite car, pas bien épais, mais qui fera hausser les sourcils aux amateurs du genre qui s'attendraient à une histoire qui sort du lot.

Rien de neuf par ici, ça sent le roussi, la série B et Chucky la poupée qui tue, je ne sais pas vous mais moi je trouve que c'est passé de mode. À bon entendeur.
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J'ai toujours trouvé que les petites filles modèles du genre parfaites, polies, serviables, tirées à quatre épingles étaient super flippantes ! Tout ça est trop lisse pour être vrai, quand on se montre aussi parfait c'est qu'on a un énorme truc à cacher ! D'ailleurs souvent ces mioches sont des amours avec les adultes et des pestes avec les autres enfants. C'est comme les petites mamies gâteaux ! Toujours s'en méfier.

J'étais donc sur mes gardes quand j'ai croisé cette fameuse Eulalie que tout le monde appelle Lalie. Rassurez vous je ne divulgue rien dès les premières lignes on sent bien que quelque chose cloche avec cette gamine dont on n'a vraiment, vraiment, pas envie de s'approcher !

Mais voilà c'est un peu le problème. le rejet envers cette gamine par le lecteur est immédiat et très fort. Quel dommage ! J'aurais préféré que l'autrice nous la fasse aimer cette mioche avant de retourner le lecteur comme une crêpe en dévoilant son vrai visage. Parce que là et bien je n'ai pas compris comment les adultes pouvaient se faire avoir si facilement. Elle commet quand même quelques erreurs qui auraient dû lui causer de sérieux ennuis et la mettre bien plus en difficulté. Ce qui aurait d'ailleurs accru la tension. Autrement dit si la gamine est crédible et le personnage bien construit les adultes eux laissent à désirer et sont un peu fades. Moi qui aime les personnages qui déménagent et qui ont du caractère je dois avouer que je n'ai pas eu ma dose. Les adultes se posent tous en victime !

J'en fini avec les bémols en disant que le tout est assez classique ce qui fait que le lecteur un peu habitué du genre devine facilement ce qui va se passer. La catastrophe arrive et c'est sans surprise. Ou alors moi aussi je suis une psychopathe et tout ça me semble donc d'une évidence limpide ; à vous de voir.

Toutefois ceux qui n'ont pas l'habitude du genre pourraient bien y trouver leur compte. D'autant que le livre se lit vite et la plume n'est pas désagréable. Nous sommes la plupart du temps dans la tête de Lalie et c'est plutôt bien fait. Il n'y a pas de longueur ni d'ennui juste un manque de piment, d'angoisse, de tension, pour les lecteurs dans mon genre. La copine qui me l'a prêté a adoré. Erreur de casting donc en ce qui me concerne.

Pas pour les amateurs de montagnes russes mais peut convenir aux amateurs de trains fantômes.
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Elle est très jolie, extrêmement intelligente, et facile à vivre, ne pose aucun problème à ses parents Carmen et Julien. Bien sûr sa maîtresse de CM2 l'adore, et comme elle est si brillante, elle lui a confié le soin de "tutorer" Andy, qui est un peu à la traîne, le pauvre. Entre "tutorer" et "torturer", il n'y a qu'un "r" de plus...mais laissons cela pour l'instant.
Dans la vie idyllique de la petite Lalie, un grain de sable nommé Ségolène va bientôt se glisser et mettre en branle des mécanismes insoupçonnés. Parce que Ségolène, c'est une jeune collègue de Julien et de Carmen (tout ce petit monde est prof dans le même établissement), qui va devenir la maîtresse du papa de Lalie. Et le hasard (ou pas ?), va faire que la fillette va bientôt avoir la joie (ou pas ?) de se retrouver doublement grande soeur, d'un côté Charles, le "vrai" petit frère, de l'autre Malo, affectueusement surnommé le "demi-pute", fils de Ségolène et Julien. Ces deux derniers vivent désormais ensemble à Bois-Colombes, où Lalie, comme tout enfant de parents séparés, passe des week-end et la moitié de ses vacances.
Bien évidemment, pour Lalie la pilule est un peu dure à avaler. Non seulement ses parents ne vivent plus ensemble, mais d'un côté comme de l'autre, elle n'est plus l'unique centre d'intérêt, ce qui à ses yeux est absolument inconcevable. Il va donc falloir trouver des solutions pour reconquérir son statut d'enfant exceptionnel et préféré. Et comme elle est très inventive, nous autres lecteurs allons nous régaler !

Comme j'aime beaucoup les histoires d'enfants un peu (ou beaucoup) tordus, j'ai été servie avec cette mini-psychopathe en herbe, mais qui fait le maximum comme mini-mir (référence spéciale pour plus de 50 ans !). le récit est court, dense, et impossible de décrocher avant la fin. Tantôt c'est Lalie qui s'exprime, prenant soin de corriger ses erreurs de vocabulaire afin de paraître toujours sous son meilleur jour même en commettant les pires forfaits, tantôt l'histoire est raconté sur le mode impersonnel mais du point de vue des adultes, parents, enseignants, compagne de Julien. Les passages narrés par Lalie sont ceux que j'ai préférés, ils sont confondants de froideur et de "naturel", quand elle évoque sa façon de résoudre les problèmes dès lors que quelque chose vient se mettre en travers de sa volonté.
Bien que l'auteur explique en post-face que, selon les spécialistes, on ne parle pas de psychopathies avant l'âge de 18 ans, ceux qui en ont fréquenté beaucoup savent bien que certains enfants sont capables d'une cruauté tout à fait consciente bien avant, et que ce sont souvent des gamin(e)s très intelligents comme la jeune Lalie. Personnellement j'en ai rencontré deux, qui m'ont laissé un souvenir glaçant, surtout que l'un d'entre eux a tenté de se venger d'une sanction que je lui avais infligée (parce qu'il maltraitait un autre enfant, trisomique scolarisé en Ulis), en me faisant perdre mon boulot. J'étais animatrice à l'époque, fort heureusement j'ai réussi à démonter son entreprise de manipulation. Il avait 11 ans...

Bien sûr, quand on lit beaucoup de thrillers psychologiques, on reconnaîtra certaines ficelles, et on anticipera certaines actions. Je sais que cela a été rédhibitoire pour certain(e)s ami(e)s babéliotes, mais moi cela ne m'a pas gênée, je ne m'attendais pas à la lecture du siècle, mais simplement à un bon moment de divertissement. Et ce roman a parfaitement rempli son office, je vais donc continuer à découvrir cette auteure dont j'ai déjà deux ou trois autres livres dans le pense-pas-bête.
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Comme une image ||246 pages écrit par Magali Collet|Taurnada Éditions (06/10/2022)| Conseillé par @CalouRmn.
Vu du point de vue de la fillette de 10ans ; Lalie qui trouve ses « collègues de travail » beaucoup trop enfantin (j'ai vécu cela aussi !!) . Enfant à haut potentiel intellectuel, premiers amours et premiers drames, les chats font des petits, au secours, on ne peut pas tous les garder !| Charles et Lalie ont une mère, « Carmen » qui se sacrifie pour eux… Même si Lalie demande bien plus d'attention que Charles ! On nous parle d'une école que Lalie réussit les doigts dans le nez..|C'est tout simplement les déboires d'une enfant surdouée.|Mme Ferrat, Andy… Elle se « moque un peu » de lui ses parents pourraient porter plainte, tout cela déduit d'un sentiment de supériorité de sa part…|Lalie a tendance à dire c'est pas parce qu'on a le même sang qu'on s'entend… Elle traite (à 10 ans !) sa nouvelle belle-mère de « pute », car on lui a dit d'employer ce mot. Au final, ça reste une enfant immature, qui a tellement à apprendre… La vrai intelligence, émotionnelle, est de traiter les autres comme on aimerait être traité…|Certains personnages trouvent la mort…|Ce n'est pas tout Rose|Les enfants sont si cruels parfois !!| Lalie questionne la raison d'être de certaines personnes à un enterrement|Comme tout jeune enfant, elle ne connait pas les choses du mensonge et de l'hyprocrisie.|Au finale ce que je pensais être une histoire grandement nombriliste et superficielle, paraît avoir une approche du deuil intéressante et aborder des sujets plus profonds, tels que l'exclusion, le harcèlement, la place des enfants handicapés|Des phrases fortes dans la bouche d'un enfant « Je n'aime pas ma vie »… |Perro le chien a lui aussi un rôle important à jouer ; -)…| Une fin dithyrambique !
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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L'auteur a écrit se livre en se demandant comment on devenait sociopathe ou psychopathe. Question sans réponse ! Tous les enfants ne sont-ils pas de petits psychopathes, ce qui expliquent qu'on ne puisse diagnostiquer la psychopathie avant la fin de l'adolescence. Et qui explique que même les adultes qui s'inquiètent pour Lalie fassent presque tous fausse route ! Mais Lalie le dit elle-même, ou plutôt le pense : elle n'a jamais éprouvé ni tristesse ni joie, juste de la colère ou de la satisfaction. Comme une image est un thriller très prenant, glaçant. Pourtant les comportements de Lalie oscillent entre quelques mauvais comportements d'enfants hélas non rares mais ne présageant de rien pour l'avenir, et actes dignes d'un film d'horreur, impossible de dire que la succession des événements contient beaucoup de suspense : le lecteur comprend vite que ça va et que ça ira crescendo. Alors, qu'est-ce qui fait que c'est si réussi ? D'abord, le choix d'un personnage improbable, à la fois HPI (à peine plus de 2 % de la population), et sociopathes (plus fréquent : 4 %) ou psychopathe (bien plus rare : 1 %). C'est donc extrêmement rare de cumuler, pas impossible, mais rassurant, car c'est quand même clair que c'est parce qu'elle observe finement les autres et qu'elle est très intelligente qu'elle arrive si jeune à manipuler les autres (encore qu'elle a tellement de mal à comprendre la tristesse qu'elle fait des erreurs qui font faire des bonds aux adultes quand ils les repèrent). Et puis surtout il y a l'idée, excellente, de confier une bonne partie de la narration à Lalie, à travers ses pensées et raisonnements, sans filtre. C'est très réussi aussi parce que ça pose plus de questions que ça n'apporte de réponses, ce qui met évidemment le lecteur mal à l'aise. Je vais sans doute ajouter quelques livres de Magali Collet dans ma liste de livres à lire !
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Lalie est une petite fille fascinante.
Jolie comme un coeur, dotée un quotient intellectuel plus élevé que celui de celui d'Audrey Fleurot dans HPI, elle est d'ailleurs elle aussi une comédienne née.
Née un 05 octobre, à l'instar de Clive Barker et du front national, elle est aussi curieuse, c'est une grande lectrice, elle s'exprime très ( non ) particulièrement bien pour une enfant de l'âge de neuf ans. Elle entrera au collège l'année d'après ( ça ne se dit pas ) l'année prochaine.
"Lalie est la chouchoute, l'élève que tout le monde aime."
"Elle a toujours été une enfant facile, agréable et sage... comme une image."
Son institutrice l'adore, ses amies également, seul Andy le cas social de sa classe émet quelques réserves. Il faut dire qu'elle prend un malin plaisir à le rabaisser constamment et qu'il est son souffre-douleur.

Cependant, il manque quelque chose à Lalie pour être parfaitement épanouie. Sa cellule familiale a explosé à cause de Ségolène la pute ( je rectifie ) la traînée. Son père Julien a trompé sa mère et a fini par quitter la maison pour vivre avec sa pute. Et quand ( ou lorsque ) il est parti, elle s'est retrouvée grande soeur à deux reprises. Sa mère a accouché de Charles le braillard inutile et son père est aussi devenu père du petit Malo, simultanément, mis au monde par Ségolène.
De quoi bouleverser tous les repères de cette enfant épanouie.
"D'un côté se trouve Lalie l'exemplaire, bien trop sage, si parfaite, et de l'autre, l'enfant sans filtre, pleine de rancoeurs et de souffrances."

Le lecteur se rendra rapidement compte que Lalie n'est pas le petit ange auquel nous aurions pu penser de prime abord.
Mais alors pas du tout.
Gare à tous ceux pour qui elle ne serait pas prioritaire. La présence de ses frères font basculer une partie de l'intérêt de ses parents vers d'autres qu'elle et ça, c'est inacceptable. Elle doit être le centre d'attention quoi qu'il arrive, même si elle doit donner un petit coup de pouce au destin pour bien se faire comprendre.
Et quel pied ( non, trop vulgaire ! ) quel plaisir de découvrir progressivement sous ce visage angélique une froide manipulatrice, parfaitement consciente de la gravité de ses actes et capable de calculer le plus souvent tout ce qu'ils vont impliquer.
Capable de chantage affectif, dénuée de toute émotion, elle sait brouiller les cartes et parvenir à ses fins.
"En fait, le plus souvent, je ne ressens rien. Absolument rien. Je ne suis jamais heureuse, déçue ou triste. "
Du haut de ses dix ans désormais, elle sait comment parvenir à ses fins et diviser pour mieux régner.
Une graine de star ( non ) une graine de psychopathe est en train de révéler ses talents.
Mention spéciale à la fin du roman, particulièrement réussie, où on monte d'un cran dans la perversité.

J'ai toujours beaucoup aimé les romans mettant en scène des enfants perturbés, égocentriques, prêts à tout dès leur plus jeune âge pour arriver à leurs fins. Ou simplement le cheminement d'une enfance erratique qui va les amener à reproduire des schémas qu'ils ont vécu petits. Comme l'explique Magali Collet, si on ne parle pas de sociopathie avant l'âge de dix-huit ans, son origine remonte forcément plus loin, qu'il s'agisse d'un moment charnière de l'enfance, d'un vice d'éducation, ou d'une personnalité prédestinée au pire où la moindre excuse justifiera l'impardonnable.
Les romans de Claire Favan à explorer cette voie sont assez nombreux. Fascinée par les tueurs en série, chacun de ses romans ou presque aborde l'enfance du serial killer, et toutes les failles qui ont pu le pousser à passer à l'acte.
Le seul qui peut se rapprocher de loin de Comme une image serait La chair de sa chair, tant la famille et l'attachement aux parents y jouent des rôles cruciaux. Mais les romans ne se ressemblent pas du tout.

En revanche, même si je sais de source sûre que Magali Collet n'a pas lu Flots de Patrick Senécal avant la rédaction de son livre, les deux romans présentent beaucoup de similitudes et je n'ai jamais pu me détacher totalement de la pépite rédigée par le romancier québecois tant il y avait de détails troublants.
Ils ont tous les deux choisi pour héroïne une petite fille : Florence, huit ans pour Senécal et Lalie, presque dix ans, pour Magali.
Ces personnages ne ressentent rien, sont totalement dépourvus d'émotions. Rien d'anormal en même temps au vu de leur tempérament un tantinet ( non ) particulièrement violent, physiquement et moralement.
Devant leur ambiguïté, leurs parents ou beaux-parents se disputeront quant à l'intervention nécessaire d'un psychologue. Mais évidemment quand on aime son enfant il est inconcevable d'envisager qu'il pourrait avoir un problème.
Les deux fillettes prennent des cours de piano. C'est anecdotique dans Comme une image, beaucoup moins dans Flots, mais c'est une coïncidence de plus.
Mais le plus étrange, ce sont les extraits suivants :
"Et là j'ai encore plus trouvé que ça ressemblait à de l'eau, comme des vagues." ( Patrick Senécal, quand les flots submerge Florence quand elle est contrariée ou a des moments d'absence )
"Je sens la vague monter de plus en plus. Leur tour viendra", "Il faut qu'elle noie tout." ( Magali Collet, qui utilise également la métaphore de la marée montante, mais davantage pour illustrer la colère ou la haine de Lalie ).

Les similitudes s'arrêtent cependant là.
Les deux fillettes ne se ressemblent pas.
Lalie est calculatrice, experte en manipulation, et parfaitement consciente de ses actes. Florence chez Senécal est incapable de distinguer le bien du mal et ses gestes de folie s'expliquent par les mensonges qu'on lui a raconté et son manque de confiance en l'adulte. Et elle regarde des films d'horreur avec sa mère ce que Lalie n'aurait certainement pas pu faire.
L'une s'en prend aux personnes qui lui font du mal, l'autre à ceux qui se mettent au travers ( ça n'est pas ça ) en travers de son chemin.
Le style est très différent, Senécal est un auteur de thrillers dont l'horreur monte crescendo, et sans délaisser la psychologie celle-ci est travaillée différemment par Magali qui nous livre un portrait plus fin. L'horreur n'y est pas absente mais elle est plus fine, et si vous avez aimé La cave aux poupées celui-ci passera tout seul !
Les motivations des deux héroïnes sont différentes également.
Enfin, le style des deux auteurs n'a rien en commun puisque l'auteur de Malphas a choisi pour forme le journal intime en s'efforçant d'écrire avec le langage d'une petite fille tandis que tout le monde a droit au chapitre dans Comme une image et que se confrontent les avis de toute la famille autour de cette petite fille malicieuse, qui pense ( non ) qui réfléchit avec un vocabulaire bien plus adulte reflétant toute son intelligence, toute sa perfidie sous ses airs de ne pas y toucher.

Certaines scènes sont vraiment mémorables, j'ai adoré l'insolence de Lalie, sa façon d'inverser les rôles avec la psychologue, son égocentrisme ( "Comme si Charlot était plus important que mon évaluation !" ), et surtout sa facilité à anticiper les réactions des adultes de son entourage et d'avoir toujours une longueur d'avance.

J'ai vraiment beaucoup aimé cette nouvelle offrande de Magali Collet, après une petite déception l'année dernière.
Son seul défaut au final est de m'avoir rappelé trop souvent le roman Flots qui a été l'un des romans m'ayant cloué sur place en 2021, et même si les points communs sont le fruit du hasard il existent bel et bien et bien que Comme une image soit machiavélique, il ne l'était pas autant que le roman du maître du genre.
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Voici mon retour de lecture sur Comme une image de Magali Collet.
Lalie a 9 ans, un teint de pêche et des joues roses. Elle a aussi deux frères et des chatons, une belle-mère et deux maisons.
C'est une enfant intelligente et vive, une grande soeur attentionnée et une amie fidèle.
C'est la petite fille que chacun aimerait avoir.
D'ailleurs, tout le monde aime Lalie.
Tout le monde doit aimer Lalie.
C'est une évidence.
Il le faut.
Comme une image est un roman que j'ai souhaité lire à cause de sa couverture que j'ai d'emblé trouvée.. flippante lol
En effet, je trouve que cette petite fille intrigue et fait un peu peur. J'avais très envie de lire ce qui ce cachait derrière et je n'ai pas du tout été déçue.
Lalie (de son vrai nom Eulalie) est une petite fille adorable, très jolie et elle est sage comme une image.. ou presque.
Elle a un papa et une maman.. deux frères et même une belle-mère. Elle aime les animaux, notamment les petits chatons tous mignons..
Elle a tout pour être heureuse.
Elle est adorable, vraiment..
Un vrai petit ange qui trompe son monde.
Car, en réalité les pensées de cette adorable fillette font.. peur ! Elle cache bien son jeu, et c'est peu dire.
Plus on avance dans ses pensées plus.. avouons le.. on est effaré ! Heureusement que ce n'est qu'un roman et que l'autrice ne s'est pas inspirée d'une enfant de son entourage car il y aurait de quoi s'inquiéter lol
Lalie est très difficile à cerner et j'ai été scotchée à de nombreuses reprises par son comportement, par ses actes.
Les pages s'enchainent sans temps mort et j'ai vraiment apprécié de le lire pendant une jourrnée de repos car cela m'aurait ennuyé de devoir stopper ma lecture pour aller travailler.
L'écriture est brillante, c'est fluide, terrifant et.. génial ! Premier roman que je lis de l'autrice mais pas le dernier, ça c'est sur !
Quand à la fin, elle est glaçante.
Comme une image est un excellent thriller que je vous recommande sans aucune hésitation et note cinq étoiles.
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Diabolique ! Si je ne devais utiliser qu'un seul mot pour qualifier ce roman, ce serait celui- là ; « diabolique » ! Pourtant, le personnage principal est une petite fille de 9 ans (attention, bientôt 10 !) à qui « on donnerait le bon Dieu sans confession », qui obéit à ses parents, sourit à la voisine et prend soin de ses vêtements au look désuet : jupe marine plissée et chemise blanche, qu'elle s'est elle- même imposé. Une petite fille qui détonne au milieu des enfants de nos jours.

« Alors, je cache ce que je suis vraiment. Je m'arrange pour glisser quelques erreurs de temps en temps dans mon travail, j'essaie de poser des questions dont je connais la réponse, parce que j'ai vite compris qu'il ne fallait pas être à l'écart d'un groupe. La classe, c'est une meute, comme les loups. » Lalie est une petite fille intelligente, très intelligente, même, au point de probablement entrer dans la catégorie des enfants à haut potentiel. Mais elle ne souhaite pas le montrer. Elle se sert de ses capacités intellectuelles pour se fondre dans la masse et manipuler son entourage.

« Elle attrape le plus gros. Il pousse un petit miaulement et la regarde fixement. Elle sourit. Elle sent la vague monter encore et encore. C'est une sensation étrange, à la fois exaltante et un peu effrayante, car elle ne sait jamais si elle pourra la contrôler ou même, si elle en ressentira l'envie. » La narration de certains chapitres est interne ; nous sommes dans la tête de Lalie et ce procédé nous permet de suivre le cheminement de ses pensées. Les autres passages sont omniscients et le passage de l'un à l'autre fait passer le lecteur de la position d'acteur à celle de spectateur. C'est vraiment habile de la part de la romancière car on sent les malheurs arriver et on y assiste ensuite, terrifié et impuissant. Tant de cruauté dans l'esprit d'un enfant est, ô combien, dérangeant !

« - C'est une psychopathe.
- Tu ne peux pas dire ça. D'ailleurs, on ne parle pas de psychopathie avant l'âge adulte.
- Alors quoi ? On le devient subitement à la majorité ? » Au fur et à mesure des incidents qui vont jalonner l'existence de Lalie et de son entourage, il devient évident que le comportement de cette petite fille est loin d'être normal. Les parents vont- ils accepter d'ouvrir les yeux ? Jusqu'où va-t-elle aller dans l'horreur ?

Au final, un thriller psychologique glaçant, terrifiant. Il est rare de lire ce genre de récit avec un enfant dans le rôle d'un protagoniste au comportement psychologique aussi pervers. Les procédés littéraires utilisés par la romancière sont parfaitement en adéquation avec l'histoire racontée et la rendent encore plus prenante. Jai adoré et je vous le recommande vivement !
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On lui donnerait le bon Dieu sans confession à cette fillette au visage d'ange.Lalie est une fille de 9 ans surdouée et très intelligente qui fait la fierté de ses deux parents , Carmen et Julien. Mais quand le couple se sépare ,Julien partant vivre avec sa maîtresse en région parisienne, tout semble se briser. Carmen a juste le temps de donner naissance à un petit Charles avant que le couple se sépare et que la vie pour Lalie se partage entre la semaine en Picardie avec sa mère et son petit frère et le week-end avec son père et sa belle-mère à Bois Colombes où un petit Malo est né entre-temps.
Lalie semble de plus en plus mal dans sa peau, tout l'énerve et l'agace. Heureusement elle peut compter sur quelques souffre-douleurs comme ,Andy, un élève en difficulté ou ces mignons chatons pour apaiser ses regrets et laisser percer ses véritables pulsions. Car Lalie cache bien son jeu, incapable de ressentir le moindre sentiment , une psychopathe sommeille en elle .

Magali Collet nous livre un roman diablement efficace. Un roman d'autant plus noir qu'il s'agit d'une enfant. Une enfant qui se fait narratrice et nous partage ses pensées comme ses actes sans aucun filtre ni remord. Lalie est une comédienne hors pair dont seul le lecteur comprend les véritables motivations dès les premières pages , laissant ses parents comme ses proches totalement aveugles quant à sa vraie personnalité même si quelques soupçons pèsent.
Lalie choisit ses mots comme ses habits car elle souhaite être maître de sa vie et ne pas se soumettre à la volonté des autres et de leur avis, avis dont elle se fiche d'ailleurs royalement.
Le récit se fait de plus en plus glaçant au fil des pages quand on comprend que rien ne peut arrêter les sombres desseins de la fillette. On est clairement bluffé par l'art de la duperie et de la manipulation que semble maîtriser à merveille ce petit être frêle et fragile et l'on se doute que les choses ne vont pas s'arranger avec le temps et l'on redoute d'avance de découvrir les horreurs qu'elle va ourdir en cachette dans les prochaines pages . Un livre lu d'une traite en espérant sincèrement que cette histoire de fiction ne puisse être inspirée de faits réels ….

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Je suis, comme souvent, très en retard pour rendre ma « copie », et je passe après de nombreux avis. Qu'à cela ne tienne : voici le mien.

Comme le dit l'autrice dans « Notes de l'auteur » « qu'on ne peut parler de sociopathie ou de psychopathie avant 18 ans. » Certes. Mais l'on ne se réveille pas sociopathe ou psychopathe à l'âge de 18 ans, il a fallu que des faits, des événements, forgent la personnalité (et tant pis pour ceux qui pensaient que l'on pouvait détecter bien des choses à trois ans).

Lalie est adorable, Lalie a toutes les qualités, tout le monde l'aime, tout le monde prend soin d'elle.

Stop, je rembobine : les adultes sont trop occupés par leur propre conflit pour faire attention à elle, et quand je dis « les adultes », je devrais dire « ses parents » qui, lors de leur séparation, ont oublié qu'ils étaient des parents. Son père a eu une maîtresse, ils ont eu un fils ensemble. La mère de Lalie a eu elle aussi un enfant, elle qui ne semblait pas vouloir d'un deuxième rejeton, pour tenter de ramener/garder son mari. Peine perdue. Oui, il est encore des femmes qui sont persuadés qu'un enfant est le meilleur ciment pour un couple, et que si l'on a un enfant avec lui, un homme ne vous quittera jamais.

Passons. Lalie, elle, n'a pas l'intention de laisser passer certaines choses. Elle n'a que neuf ans, et pourtant, elle sait déjà manipuler les autres. Intelligente ? Oui, très. Indifférente à ce que les autres peuvent penser d'elle ? Oui. Ecrit ainsi, on pourrait se dire que c'est formidable. C'est sans compter les projets de Lalie, qu'elle sait parfaitement mettre en oeuvre, parce que les adultes qui l'entourent s'en tiennent aux clichés, aux apparences, n'imaginent même pas que des pensées, des projets aussi sombres puissent naitre dans l'esprit d'une enfant. le lecteur, lui, saura tout, et ce n'en sera que plus glaçant.

Un livre court, oui, mais qui a été tout sauf facile à lire pour moi.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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