«
Animal« , le dernier roman de
Sandrine Colette m'a captivée de bout en bout. le résumé et la thématique ont résonné dans ma tête, avec mes idées bien arrêtées, mes opinions bien ancrées sur le sujet, je me doutais bien que cette histoire allait m'interpeller.
Le temps de quelques heures, du Népal au Kamtchatka impossible de m'arracher à ces terres.
Direction le Népal avec un long prologue tragique nouant un lien affectif entre et avec ces personnages.
Mara au vécu sombre, pleine de désespoir essaie de survivre. Malgré ses journées épuisantes, elle aura la force de sauver deux enfants d'un funeste destin. Ils grandiront à ses côtés, ensemble dans la pauvreté et la promiscuité du bidonville à proximité des grandes tentations de la grande ville.
Un grand prologue écrit tel un chapitre qui m'a immédiatement embarquée, mais qui aussi aura été à l'origine de ma frustration après ma lecture.
Nous quittons le Népal pour Kamtchatka, péninsule en Russie où des années plus tard, on se retrouve dans une frénétique chasse à l'ours. Autant dire que cette partie pouvait être périlleuse par ce qu'elle allait raconter. Quand le coeur de l'histoire va à l'encontre de mes convictions, il n'est pas toujours aisé de comprendre les personnages qui persévéreront dans leur bêtise. Elle aurait pu partir dans une thématique banale et convenue. Mais c'est mal connaître l'auteure qui a pour habitude de ne pas céder à la facilité dans l'idée de celles-ci.
Même si
Sandrine Colette sait écrire, conter des intrigues originales empreintes de noirceur et de psychologie, «
Animal » est moins sombre que ce que je pensais. L'instinct, les prédispositions, la vulnérabilité sont développés parmi un contexte saisissant, il faut bien le dire. Son écriture est plus qu'immersive, les sensations multiples et indéfinissables grâce à la richesse de sa plume.
Mais c'est justement peut-être là où se trouve mon bémol. le contexte et le propos sont tellement complémentaires, travaillés et mis en valeur que la profondeur des personnages est peu présente.
Les romans de
Sandrine Colette ont la réputation de faire parler de leur fin, celle d' »
Animal » est amenée de façon brusque, je n'étais pas prête ni préparée à lâcher ces personnages et encore moins comme cela. Leur personnalité et leur histoire même si on les devine vite ne sont pas l'attrait principal finalement pour ce roman, alors que ça méritait qu'on gratte un peu. Pas pour « comprendre » mais pour « ressentir » pour le souffle à l'histoire.
Peut-être est-ce à cause de ce prologue où j'y ai trouvé beaucoup plus de relief et d'aspérité que l'histoire centrale en elle-même. Mara et Lior sont deux personnes fortes et ambiguës, la matière ne manquait pas pour leur donner plus d'épaisseur. Après quelques jours, j'arrive à comprendre que l'émotion s'est envolé dès les premiers chapitres. Je suis restée dans une quête perpétuelle, celle de Lior. J'aurais voulu mieux la connaître même si on la découvre à travers cette traque sans répit.
Malgré tout ce roman possède une certaine puissance et un écho fort avec ce prologue que porte Mara et le côté sauvage de l'écriture de
Sandrine Colette dans un roman dépaysant où «
Animal » résonne jusqu'à la fin.
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