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3,6

sur 858 notes
Je me dis, il faut avoir vécu la perversité au quotidien d'un tel personnage pour trouver à ce point les mots justes, et décrire les souffrances, les tourments, les courages souvent avortés, les humiliations, la culpabilité aussi. Il faut, c'est certain, du talent pour ne pas en faire un pathos indigeste. Il faut surtout une écriture franche, vraie, pour fouiller le côté obscur des faits, des non-dits. Et ces mensonges même dont la victime s'habillera pour ne pas sombrer tout à fait.
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Ces orages là ont développé des tempêtes dans ma vieille cervelle ! Tortures à souhaits, tant physiques que mentales, du début à la fin, avec moult détails, s'il vous plaît ! Pour arriver à l'épilogue dont on est en droit d'espérer qu'il ne va pas "enfoncer le clou" ! Eh bien, si, l'épilogue est dans la droite ligne de l'ensemble : violent, revanchard, moche, quoi.
ET POURTANT, ce polar- thriller, basé sur une actualité féminicide ne manque pas d'intérêt et Madame Collette a des choses à dire ; c'est juste un genre que je ne lirai pas tous les jours.
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Une lecture en apnée, à lire de préférence en journée ! Sinon, pour âme un peu sensible, mauvaise nuit garantie !
Une tension psychologique quasi-permanente, une atmosphère oppressante, traduites avec efficacité par des phrases hachées, des mots crachés, simples mais bien pensés, une ponctuation débridée pour mieux les ingurgiter. Peu de moments de répit, à part une leçon (instructive) d'ornithologie et le travail en boulangerie.

Mon 1er Collette. Je me doutais bien, au vu des titres de ses romans, de quelques critiques (élogieuses) sur Babelio que ma lecture ne serait pas de tout repos. Et en effet, j'ai été bien servie ! Mais pas de gore, dieu merci !

C'est l'histoire d'un pervers narcissique pas classique qui, pour pimenter sa vie de couple, invente un jeu diabolique que l'on pourrait intituler "la nuit du chasseur" ( comme l'excellent film du même nom). Faut dire qu'il s'est trouvé une proie idéale; Clémence la transparente, l'insignifiante, qui va croiser le chemin de Dr Jekill et Mr Hyde ( version soft) et qui restera, après 3 ans d'une relation toxique, encore sous emprise, bien après sa fuite.

Pouvoir fuir, mais aussi rebondir, se reconstruire. Difficile. Ce roman en est une belle illustration.
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Après "On était des loups" que j'ai adoré j'ai choisi au hasard un autre livre de Sandrine Colette "Ces orages-là".

Toujours une écriture efficace, littéraire, ciselée, un style
cinglant et rythmé : un roman bouleversant, oppressant,
glacial : noir !
Ce n'est pas la définition de "relation toxique" mais la description de l'après : le fracas, l'auto-dépréciation, la colère, la dépendance et cette terreur au quotidien :

"Clémence n'est bien nulle part, ni de là où elle vient, ni là où elle va. C'est juste un espoir - que ce soit mieux ailleurs. Mais le problème est à l'intérieur. le problème, c'est elle, dedans elle, et ça, ça ne se laisse pas à la maison ou à la boulangerie. Cà l'accompagne partout.
ça commence le matin à l'instant où elle s'éveille : un courant électrique, une décharge d'adrénaline qui monte du nombril à la gorge, et tous les souvenirs sont là, que la nuit avait emportés. Toutes les peurs, toutes les angoisses, tout l'effondrement. En un éclair, c'est revenu.
Aujourd'hui, il n'y a aucun endroit, aucun moment où Clémence s'apaise. Tout est douleur. Au fond de son ventre, ça se dévore, les journées entières, les unes après les autres. Etre mal tout le temps.
Encore, et encore."

Sandrine Colette dissèque l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus sombre mais, aussi et toujours, impose la nature pour ses vertus rédemptives.
Un bémol, pour moi : le dénouement perturbant car peu crédible.

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Après le succès colossal de Et toujours les Fôrets, l'autrice nous revient avec Ces orages-là, un roman foudroyant d'intensité et d'émotion.

Clémence, jeune trentenaire, à la silhouette fine et au regard hagard. Après trois longues années d'humiliation, et complètement désespérée, elle décide de quitter Thomas, son bourreau. de mettre enfin un terme à cette relation toxique. Repartir à zéro. Son rêve ? Devenir grande et méchante..

Elle se réfugie dans une petite maison toute biscornue, entourée d'un petit jardin anarchique. Mais Clémence vit toujours avec la peur au ventre. Cette peur de voir revenir Thomas, car à tout instant il peut ressurgir. Cette peur de le retrouver et de céder à la tentation. La peur coule toujours dans ses veines. Mais elle lutte, et son combat ne nous laisse pas insensible.

Au fil du temps, cette petite maison devient son refuge, et de nouvelles rencontres vont forger sa nouvelle vie..

Il y a quelque chose d'animal, de bestial, dans l'écriture puissante de Sandrine Colette, qui nous arrache à nous-mêmes, nous happe dès les premières lignes et ne nous lâche plus. Elle ne lâche jamais sa proie, et sa proie, c'est le lecteur.

Porté par un sens du récit des plus cinématographiques, l'autrice brosse avec autant d'énergie que d'efficacité le portrait d'une femme bouleversante brûlée au fer rouge.

Un livre glaçant, révoltant, nécessaire, qui témoigne de ce qu'il faut de courage pour se reconstruire.
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Ces orages-là est l'histoire de Clémence, qui après avoir fui une histoire toxique avec Thomas, essaye de se reconstruire.

Ici on a donc une histoire purement psychologique qui décrit vraiment comment on peut se sentir quand on a rencontré une relation toxique.
C'est le premier livre de l'auteure que je lis et je ne peux pas dire si j'ai aimé ce livre, mais par contre je n'ai pas vraiment adhéré à la façon dont l'histoire se raconte. Ici on est concentré principalement sur Clémence et son histoire toxique qui l'a complètement détruite. On va suivre comment doucement elle essaye de se reconstruire et de s'en remettre, mais voilà, moi j'attendais autre chose, peut-être un peu plus d'intrigues, de rebondissements et surtout d'action.
Du coup, le livre m'a paru fort long, même si la fin fût un peu surprenante, ça n'a pas enlevé l'ennuie que j'ai eu durant tout ce livre.

Voilà ce fût quand-même une bonne lecture et les fans du genre aimeront peut-être, mais pour moi ce ne fût tout simplement pas ma tasse de thé et je devrais arrêter de vouloir lire des livres psychologiques mais je me dis qu'à chaque fois ce sera différent et que celui-là fera l'affaire… et puis je n'ai pas vraiment lu le résumé. Je me suis laissé tenter par mon intuition, donc bon tant pis ça m'apprendra de me laisser tenter par ce que je n'aimerai peut-être pas forcément !
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Clémence est une jeune femme discrète et très craintive. Tout dans son regard et son attitude laisse penser qu'elle cherche à être transparente aux yeux des autres. Elle vient juste de repartir à zéro. Grâce à son nouvel emploi de boulangère, elle se laisse peu à peu approcher de son collègue Florent, elle s'attache à certains clients dont Mme Porte qui parait si seule. Et puis, derrière la haie de son petit jardin foisonnant, elle écoute, elle cherche à entrer en contact avec Gabriel, ce vieil homme qui la rassure par ses manies. Que s'est-il donc passé pour qu'elle doive tout quitter ? Pourquoi est-elle si seule et effarée dès qu'elle sent qu'on l'approche ? Et si celui qu'elle fuit réapparaissait … aurait-elle la force de dire non ?
Un roman psychologique sur l'emprise : Sandrine Colette y décrit la logique du manipulateur - un peu prédateur-, Clémence est l'incarnation des dégâts psychologiques laissés par cet homme qui a su la séduire pour mieux avoir la main sur elle. L'auteure sait trouver les mots justes pour dire la perte totale de confiance en soi, l'effroi noué au creux de l'estomac et la solitude de Clémence. La couverture intrigante suggère habilement son parcours psychologique : que cachent ces eaux troubles, « ces orages-là » ? Pas de suspense à proprement parler dans ce roman mais une fin digne d'un thriller !
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La frêle et timide Clémence vient de s'extirper d'une relation toxique avec Thomas. Thomas, qui avait instauré avec elle un jeu nocturne pervers, sadique, faisant d'elle sa chose, son jouet. Clémence s'est enfuie, échappée tel un animal blessé. Boulangère, elle a retrouvé un emploi, une petite maison, un jardinet avec un bassin trouble où nagent quelques poissons rouges.
Fragile, désespérément seule, elle tente d'oublier, de se reconstruire, de dompter sa peur, mais ses démons la hantent. Thomas la terrorise et l'attire comme un aimant... Saura-t-elle rester tapie dans le refuge où elle a fui loin de lui ? Et lui, pourra-t-il la retrouver ? Car il la cherche, c'est sûr... Manon le lui a dit... Ce texte est une course effrénée vers la reconstruction d'une femme détruite par la folie d'un homme. Mais comment trouver la force de se relever, de "faire du beau avec du grave" ? Un roman violent, surprenant... jusqu'à la dernière page !
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Cela faisait longtemps que je souhaitais découvrir l'univers de Sandrine Collette mais il y avait toujours tant de tentations littéraires autres que j'avais un peu oublié mon envie. Cette rentrée littéraire me donne l'occasion de faire connaissance avec l'auteur à travers "Ces orages-là".
Et ce fut un vrai orage que déclencha en moi la lecture de ce roman par la puissance de l'écriture, capable de m'insuffler le ressenti de Clémence, comme si j'étais elle, comme si je n'étais pas confortablement installée au chaud.
Le roman s'ouvre sur une scène saisissante, glaçante d'une femme-proie tentant d'échapper à un homme-prédateur, presque nue dans une forêt, la nuit. Puis, total changement de décor; nous faisons connaissance de Clémence, 30 ans, boulangère, qui vient de s'échapper d'une relation toxique, délétère de trois ans avec Thomas; elle a trouvé une petite maison "laide" avec un minuscule jardin, un nouveau travail. Elle est totalement brisée psychologiquement après avoir été rabaissée, humiliée, isolée, terrorisée mais elle a trouvé l'immense courage de fuir pour sauver au moins sa vie. Elle fait la connaissance de son voisin, Gabriel, détruit lui aussi par le suicide de son fils quinze ans auparavant et sa compréhension, son empathie vont aider Clémence sur le dur chemin de la reconstruction.
Nous devenons Clémence, au fil de la lecture, tant l'analyse psychologique est fouillée; l'écriture forte, ciselée, puissante nous fait découvrir une enfant surdouée, qui pour se faire accepter, se dévalorise et continuera à se dévaloriser pour ne pas être seule. On ressent toute son ambivalence; elle fuit mais elle se demande si, finalement, elle ne méritait pas ce qui lui arrive; elle fuit mais elle résiste au besoin de revoir Thomas, elle fuit mais reste dans la même ville que lui. Ambivalence aussi de la nature avec la forêt menaçante, hostile et la petite forêt cocon de son petit jardin où elle trouve un certain apaisement.
Clémence arrive, doucement, avec l'aide de Gabriel, à surmonter sa terreur, sa solitude mais elle se laisse envahir par une rage dont elle va devenir l'esclave. Donc, pas de vraie reconstruction, Clémence restera marquée à jamais par la relation toxique avec Thomas mais aussi par son geste qui clôt le roman.
J'ai également aimé un point plus anecdotique du roman, l'hommage que l'auteur rend au travail très dur du boulanger/e, à sa symbolique, aux gestes, au lien que le pain crée entre les gens.
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Clémence vient de fuir le foyer conjugal, son conjoint Thomas qui la violente depuis si longtemps qu'elle en a oublié le temps d'avant. Elle s'est installée à 13 kilomètres de lui, dans une maison petite et laide et a retrouvé un travail de boulangère. Son existence se borne à fuir et à tenter de se défaire, maille après maille, de l'emprise de cet homme. Mais elle prend conscience que le départ n'était rien, une simple propédeutique à une douleur plus grande encore : car peut-elle se défaire de Thomas ? Et le veut-elle ? Les orages de l'âme sont sûrement les plus violents quand ils éclairent le désastre que les catastrophes ont produit.

« Ces orages-là » est un terrible roman noir écrit par Sandrine Collette. Il prend d'emblée aux tripes, aux pensées et aux os, il broie par la violence symbolique que chaque mot transporte, il happe le lecteur dans la souffrance brute et brutale vécue par Clémence.

Avec un style incisif, burinée à l'encre des coups, l'auteure rend admirablement l'épreuve que traverse Clémence. Elle dépeint cette femme étique qui est arrivée à l'extrême limite d'elle-même, porteuse d'un épuisement qu'elle essaie de contenir dans une course effrénée en avant ; et qu'elle entretient du même coup. le point de vue narratif adopté est celui de Clémence, porté en troisième personne. Cela autorise une distance au personnage, et pourtant, nous sommes immergés dès le départ dans l'intrigue, la tentative de Clémence de se reconstruire et se défaire de l'emprise de Thomas. L'auteure nous en décrit la mécanique : il l'a séduite, valorisée, puis isolée de ses connaissances, et enfin a commencé à l'abîmer psychologiquement, l'humilier, l'inférioriser et lui faire croire que lui seul pouvait la sauver.

« Ces orages-là » est d'un grand réalisme, glacé et glacial. L'intrigue restitue bien la condition psychique de Clémence, à bout de souffle et d'existence, en lisière d'être. Et il pointe de manière très sensible toutes les ambivalences qui l'animent et meurtrissent son âme. Mesurant sa solitude extrême, le dénuement et le vide auxquels elle confronte, Clémence se demande s'il ne vaudrait pas mieux qu'elle retrouve Thomas : peut-être que le mépris et l'humiliation seraient moins insupportables à endurer que la solitude la plus nue ?

Ce roman noir est d'une dureté cruelle, un minéral brut ; un diamant peut-être car il nous dit la force de Clémence, par-delà l'épuisement, un diamant noir en somme. le propos est d'une grande finesse psychologique, d'une lucidité si aigue qu'elle n'en est que plus douloureuse ; de celle dont la blessure est la plus rapprochée du soleil, selon une formule de René Char.

Et puis vient le temps de la fin, une fin en pirouette, car décidément, l'humain reste insaisissable, qui ne se réduit jamais à une simple équation. Douloureusement magistral.
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