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3,67

sur 84 notes
Il y a des livres qu'on n'ose pas trop ouvrir, la peur de ce qu'on va y lire, et la peur de ce qu'on y découvrira, peur d'être un peu trop chamboulée.
Et puis, l'aventure des "68" c'est aussi ça. Partir à l'inconnue et se lancer. Donc j'ai commencé la lecture à petits pas, en essayant de m'immiscer doucement dans cette voiture de RER. Pas facile de se retrouver avec tous ces gens qui regardent, observent, dorment...
J'ai découvert des tranches de vie sombres, belles, bouleversantes, compliquées mais toujours imbriquées de manière plutôt jolie. Chacun a son histoire qui se complète un peu avec celle du voisin ou qui cherche un lien qu'elle ne trouvera jamais. Mais peu importe, l'éphémère est la caractéristique des transports en communs !
J'ai trouvé ce livre très bien écrit même si au départ il m'a fallu me familiariser avec les nombreux personnages. Les mots, les phrases nous emportent dans le tourbillon du voyage, s'activent quand on prend de l'accélération et ralentissent quand on freine.
Anne Collongues a le mérite de décrire avec brio les psychologies de personnages tourmentés. Elle éclaire certains actes, certaines pensées pour que le lecteur soit envouté et omniprésent dans l'analyse. On ressort en se disant qu'on comprend certains mécanismes mis en place par les protagonistes de ce livre
J'ai passé un bon moment de lecture.
Lien : http://leslecturesdelailai.b..
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Un joli premier roman choral où des vies et des pensées s'entrecroisent dans la promiscuité d'un wagon.
Une plume à suivre pour les prochaines publications!
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Ce qui nous sépare de Anne COULLONGUES



Un soir dans un RER, sept personnes rêvent, s'observent, réfléchissent, se souviennent. Il y a Marie et son chagrin, Cigarette qui va retrouver ses parents, Alain qui vient s'installer à Paris, Chérif qui rentre chez lui, dans sa banlieue après une journée de travail, Laura qui comme chaque mardi va dans une clinique, Liad qui arrive d'israel et Franck qui rentre chez lui.
Cela créé un roman où chaque personnage va vers son destin et nous dessine des tranches de vie aussi différentes que réalistes.
C'est beau, c'est bien écrit. J'ai eu parfois du mal à rester dedans et je m'y suis même perdu, ayant quelques difficultés à suivre et à passer d'un personnage à l'autre.

Extraits :

C'est seulement quand il a posé son bagage sur le tapis roulant pour qu'il soit enregistré que sa mère, remarquant l'inscription, s'est soudain affolée : mais pourquoi as - tu pris ce sac - là ? - faisant tourner vers eux plusieurs têtes de la file d'attente. Je t'ai dit pourtant de cacher tout signe d'identité ! de ne pas parler Hébreu dans la rue, de ne pas dire aux gens d'où tu viens. Regarde, c'est écrit en grand sur ton sac. C'est pas croyable.


C'était si simple de parler à Céline, si doux de la taquiner puisqu'elle avait été d'emblée dans leur quotidien, chez les parents, là où il ne pouvait rien cacher. Dans l'intimité qu'on ne partage pas avec les potes parce que ça ne s'accorde pas avec la virilité et cette image est dure à entretenir.

Aujourd'hui que reste - t- il de ce qu'ils partageaient avant ? Pas même l'étreinte sans laquelle ils n'auraient jamais pu s'endormir. À quoi pense - t - il de son côté du lit ? À quoi pêne - t - il quand il prend le RER le matin pour aller en cours ?

Des citernes, des cheminées, des graffitis, les voies soudain s'élargissent, les rails se dédoublent, se multiplient, des pylônes, des dizaines et des câbles, le bruit du train sur les rails, le silence dans le wagon. Et puis l'espace se rétrécit, de nouveau il n'y a plus qu'une voie, ces deux parallèles de fer, le RER accélère, trace droit.



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Un soir dans un RER, sept personnes rêvent, s'observent, réfléchissent, se souviennent. Il y a Marie et son chagrin, Cigarette qui va retrouver ses parents, Alain qui vient s'installer à Paris, Chérif qui rentre chez lui, dans sa banlieue après une journée de travail, Laura qui comme chaque mardi va dans une clinique, Liad qui arrive d'israel et Franck qui rentre chez lui.
Cela créé un roman où chaque personnage va vers son destin et nous dessine des tranches de vie aussi différentes que réalistes.
C'est beau, c'est bien écrit. J'ai eu parfois du mal à rester dedans et je m'y suis même perdu, ayant quelques difficultés à suivre et à passer d'un personnage à l'autre.

Extraits :

C'est seulement quand il a posé son bagage sur le tapis roulant pour qu'il soit enregistré que sa mère, remarquant l'inscription, s'est soudain affolée : mais pourquoi as - tu pris ce sac - là ? - faisant tourner vers eux plusieurs têtes de la file d'attente. Je t'ai dit pourtant de cacher tout signe d'identité ! de ne pas parler Hébreu dans la rue, de ne pas dire aux gens d'où tu viens. Regarde, c'est écrit en grand sur ton sac. C'est pas croyable.


C'était si simple de parler à Céline, si doux de la taquiner puisqu'elle avait été d'emblée dans leur quotidien, chez les parents, là où il ne pouvait rien cacher. Dans l'intimité qu'on ne partage pas avec les potes parce que ça ne s'accorde pas avec la virilité et cette image est dure à entretenir.

Aujourd'hui que reste - t- il de ce qu'ils partageaient avant ? Pas même l'étreinte sans laquelle ils n'auraient jamais pu s'endormir. À quoi pense - t - il de son côté du lit ? À quoi pêne - t - il quand il prend le RER le matin pour aller en cours ?

Des citernes, des cheminées, des graffitis, les voies soudain s'élargissent, les rails se dédoublent, se multiplient, des pylônes, des dizaines et des câbles, le bruit du train sur les rails, le silence dans le wagon. Et puis l'espace se rétrécit, de nouveau il n'y a plus qu'une voie, ces deux parallèles de fer, le RER accélère, trace droit.



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Un soir dans un RER, sept personnes rêvent, s'observent, réfléchissent, se souviennent. Il y a Marie et son chagrin, Cigarette qui va retrouver ses parents, Alain qui vient s'installer à Paris, Chérif qui rentre chez lui, dans sa banlieue après une journée de travail, Laura qui comme chaque mardi va dans une clinique, Liad qui arrive d'israel et Franck qui rentre chez lui.
Cela créé un roman où chaque personnage va vers son destin et nous dessine des tranches de vie aussi différentes que réalistes.
C'est beau, c'est bien écrit. J'ai eu parfois du mal à rester dedans et je m'y suis même perdu, ayant quelques difficultés à suivre et à passer d'un personnage à l'autre.

Extraits :

C'est seulement quand il a posé son bagage sur le tapis roulant pour qu'il soit enregistré que sa mère, remarquant l'inscription, s'est soudain affolée : mais pourquoi as - tu pris ce sac - là ? - faisant tourner vers eux plusieurs têtes de la file d'attente. Je t'ai dit pourtant de cacher tout signe d'identité ! de ne pas parler Hébreu dans la rue, de ne pas dire aux gens d'où tu viens. Regarde, c'est écrit en grand sur ton sac. C'est pas croyable.


C'était si simple de parler à Céline, si doux de la taquiner puisqu'elle avait été d'emblée dans leur quotidien, chez les parents, là où il ne pouvait rien cacher. Dans l'intimité qu'on ne partage pas avec les potes parce que ça ne s'accorde pas avec la virilité et cette image est dure à entretenir.

Aujourd'hui que reste - t- il de ce qu'ils partageaient avant ? Pas même l'étreinte sans laquelle ils n'auraient jamais pu s'endormir. À quoi pense - t - il de son côté du lit ? À quoi pêne - t - il quand il prend le RER le matin pour aller en cours ?

Des citernes, des cheminées, des graffitis, les voies soudain s'élargissent, les rails se dédoublent, se multiplient, des pylônes, des dizaines et des câbles, le bruit du train sur les rails, le silence dans le wagon. Et puis l'espace se rétrécit, de nouveau il n'y a plus qu'une voie, ces deux parallèles de fer, le RER accélère, trace droit.




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Un soir dans un RER, sept personnes rêvent, s'observent, réfléchissent, se souviennent. Il y a Marie et son chagrin, Cigarette qui va retrouver ses parents, Alain qui vient s'installer à Paris, Chérif qui rentre chez lui, dans sa banlieue après une journée de travail, Laura qui comme chaque mardi va dans une clinique, Liad qui arrive d'israel et Franck qui rentre chez lui.
Cela créé un roman où chaque personnage va vers son destin et nous dessine des tranches de vie aussi différentes que réalistes.
C'est beau, c'est bien écrit. J'ai eu parfois du mal à rester dedans et je m'y suis même perdu, ayant quelques difficultés à suivre et à passer d'un personnage à l'autre.

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C'est seulement quand il a posé son bagage sur le tapis roulant pour qu'il soit enregistré que sa mère, remarquant l'inscription, s'est soudain affolée : mais pourquoi as - tu pris ce sac - là ? - faisant tourner vers eux plusieurs têtes de la file d'attente. Je t'ai dit pourtant de cacher tout signe d'identité ! de ne pas parler Hébreu dans la rue, de ne pas dire aux gens d'où tu viens. Regarde, c'est écrit en grand sur ton sac. C'est pas croyable.


C'était si simple de parler à Céline, si doux de la taquiner puisqu'elle avait été d'emblée dans leur quotidien, chez les parents, là où il ne pouvait rien cacher. Dans l'intimité qu'on ne partage pas avec les potes parce que ça ne s'accorde pas avec la virilité et cette image est dure à entretenir.

Aujourd'hui que reste - t- il de ce qu'ils partageaient avant ? Pas même l'étreinte sans laquelle ils n'auraient jamais pu s'endormir. À quoi pense - t - il de son côté du lit ? À quoi pêne - t - il quand il prend le RER le matin pour aller en cours ?

Des citernes, des cheminées, des graffitis, les voies soudain s'élargissent, les rails se dédoublent, se multiplient, des pylônes, des dizaines et des câbles, le bruit du train sur les rails, le silence dans le wagon. Et puis l'espace se rétrécit, de nouveau il n'y a plus qu'une voie, ces deux parallèles de fer, le RER accélère, trace droit.




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Un soir dans un RER, sept personnes rêvent, s'observent, réfléchissent, se souviennent. Il y a Marie et son chagrin, Cigarette qui va retrouver ses parents, Alain qui vient s'installer à Paris, Chérif qui rentre chez lui, dans sa banlieue après une journée de travail, Laura qui comme chaque mardi va dans une clinique, Liad qui arrive d'israel et Franck qui rentre chez lui.
Cela créé un roman où chaque personnage va vers son destin et nous dessine des tranches de vie aussi différentes que réalistes.
C'est beau, c'est bien écrit. J'ai eu parfois du mal à rester dedans et je m'y suis même perdu, ayant quelques difficultés à suivre et à passer d'un personnage à l'autre.

Extraits :

C'est seulement quand il a posé son bagage sur le tapis roulant pour qu'il soit enregistré que sa mère, remarquant l'inscription, s'est soudain affolée : mais pourquoi as - tu pris ce sac - là ? - faisant tourner vers eux plusieurs têtes de la file d'attente. Je t'ai dit pourtant de cacher tout signe d'identité ! de ne pas parler Hébreu dans la rue, de ne pas dire aux gens d'où tu viens. Regarde, c'est écrit en grand sur ton sac. C'est pas croyable.


C'était si simple de parler à Céline, si doux de la taquiner puisqu'elle avait été d'emblée dans leur quotidien, chez les parents, là où il ne pouvait rien cacher. Dans l'intimité qu'on ne partage pas avec les potes parce que ça ne s'accorde pas avec la virilité et cette image est dure à entretenir.

Aujourd'hui que reste - t- il de ce qu'ils partageaient avant ? Pas même l'étreinte sans laquelle ils n'auraient jamais pu s'endormir. À quoi pense - t - il de son côté du lit ? À quoi pêne - t - il quand il prend le RER le matin pour aller en cours ?

Des citernes, des cheminées, des graffitis, les voies soudain s'élargissent, les rails se dédoublent, se multiplient, des pylônes, des dizaines et des câbles, le bruit du train sur les rails, le silence dans le wagon. Et puis l'espace se rétrécit, de nouveau il n'y a plus qu'une voie, ces deux parallèles de fer, le RER accélère, trace droit.





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Un roman choral en huis clos

L'histoire se déroule en huis clos dans un RER qui part de Paris vers la banlieue.
Sept passagers montent à différents arrêts. Chacun est dans ses pensées sans parler à son voisin, sans même le regarder ou à peine de façon fugace.

On comprend vite que certains sont à un tournant de leur vie ou viennent de vivre un drame comme Alain, passionné de nature et d'étoiles qu'il contemplait au télescope, qui maintenant habite au milieu du béton et comme Laura qui quitte son travail plus tôt tous les mardis pour se rendre dans une clinique.

Certains peinent à rentrer chez eux, c'est le cas de Franck qui se sent exclu dans sa famille auprès de sa femme et de ses deux enfants ados dans une maison où il y a l'impression que personne ne l'attend. de même Cherif craint de rentrer chez lui et dans son quartier après l'erreur qu'il a commise, il craint des représailles de la part de son frère et de sa bande d'amis dans laquelle il a pourtant tout fait pour se fondre, quitte à simuler.

Après une rencontre importante dans sa vie, Liad vient à Paris après trois années de service militaire en Israël. Ne supportant plus les pleurs de son bébé et le regard que son compagnon porte désormais sur elle, Marie a fui son domicile. Cigarette a été contrainte de revenir aider ses parents au bar PMU de son enfance.

Dans ce roman à la douce mélancolie, au milieu de descriptions de bribes de paysage aperçues par les vitres du train, il est question de culpabilité, de regrets, de non-dits, de manque d'assurance, de vie qu'on s'invente parce qu'on se sent minable, de désir de rebondir...

Dans ce roman d'introspection choral en espace clos, les histoires, sortes de petites nouvelles, se succèdent et s'enchevêtrent joliment vers la fin. Elles nous content en peu de mots les histoires de personnages solitaires et attachants dont la psychologie est finement analysée, des personnages qui restent dans l'esprit après avoir fermé le livre. Une belle découverte.

Un livre à lire idéalement lors d'un voyage en train.



Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Cher livre,
Je t'ai aimé à la première seconde ou je te vis. Je me revois ouvrant l'enveloppe. Je te revois en glissant doucement. Il faut dire que tu es plutôt beau gosse. J'aime ton format étroit et allongé et cette couverture floutée où les couleurs sont un peu poudreuses. C'est que j'en ai fréquenté un certain nombre de tes congénères ces derniers temps qui me séduisirent il faut bien le dire. Mais chacun me laissait un goût d'inachevé. Toi, en lisant les premières lignes, j'ai tout de suite su que tu allais combler ce vide. J'aime le rythme dans lequel tu m'as emportée. Je n'ai pas résisté. Tandis que les sons du RER s'immisçaient dans mon jardin, dans ma chambre, tes mots me percutaient de plein fouet.

Déjà tu t'éloignes, d'autres t'attendent…

Merci aux 68 premières fois pour cette histoire d'amour.

Lien : https://www.facebook.com/Liv..
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Je viens de refermer ce livre, que j'ai totalement découvert par hasard, au gré de mes vagabondages en brocante. Et j'ai très envie de dire qu'il m'a beaucoup plu.

Pour un premier livre, c'est une réussite ! Et comme je suis convaincue qu'on se rencontre avec les livres, celui-ci m'a chopée au tournant. Tout est simple, l'écriture, l'histoire, le style, mais cette simplicité me touche. D'autant plus que si vous prenez le RER, vous reconnaîtrez ce questionnement de savoir pourquoi cette personne assise dans le carré d'à côté a ce regard dans le vague, vers où va celle qui vient de monter en courant au dernier moment du sifflement des portes.

Ce livre raconte les destins qui se croisent sans réelles interactions entre eux, mais la vie n'étant simple pour personne, "ce qui les sépare" ne les rapproche-t-il pas ? J'ai beaucoup aimé le style de fin du roman, cet entrelacs de vies, et il est difficile de quitter ces personnages au rythme de leur descente du train.

Je retiens le nom de cette auteure, que j'aimerai lire de nouveau j'en suis sûre.
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Ca n'était pas gagné avec un roman qui se déroule dans une rame de RER, surtout un roman qui se déroule sur un laps de temps si court (un trajet de RER). Moi qui aime les gros livres pour me plonger dans l'ambiance, j'avais de grosses réserves... Pourtant, qu'est-ce que j'ai été "embarquée"! Cela m'a finalement beaucoup parlé parce qu'on a tous rencontré des personnes comme cela, quelques instants, partagé des sourires, quelques mots et puis chacun repartant de son côté.
Les personnages sont attachants, on est tout de suite pris, les transitions sont subtiles et en font un roman fluide. C'est vraiment bien mené ! Dommage qu'on ne croise que des personnages malheureux (sauf un) ; il doit quand même y avoir plus d'une personne sur sept qui a une vie globalement supportable non ?
Enfin, on voudrait, bien sûr, connaitre la suite de chaque histoire. Mais finalement ce roman reste fidèle à ce qu'il promettait : juste une rencontre dans un RER sans suite… On est frustré mais cela se tient. Bravo pour cette belle idée !

~ Challenge multidéfis 18 : écrit par une femme
~ Challenge ABC 2017-2018 : C
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Vous ne prendrez plus le RER dans le même état d'esprit…

Un RER qui travers la capitale et glisse vers la banlieue nord-ouest de Paris.
Un soir d'hiver, froid.
Qui n'a jamais fait cette expédition dans sa vie ?
Travailleurs, vacanciers ou juste pour le plaisir, tous ceux qui disposent de ce transport en commun à proximité de chez eux, l'on déjà vécu.
Anne Collongues, dans son premier roman, Ce qui nous sépare, invite le lecteur à partager le voyage durant quelques stations de RER, de sept passagers réunies par le hasard e la vie, dans un même wagon.
Liad prend pour la première fois un RER, il vient tout juste d'arriver d'Israël.
Cigarette est venue aider ses parents dans le bar PMU de son enfance.
Quand à Laura, elle accomplie comme chaque semaine sa visite à la clinique.

Sept personnages, hétéroclites, sept personnages banals en apparence, qui ressemblent à ceux que vous croise !
Chacun est dans sa bulle, pensant à sa vie, ce qui l'attend en descendant du RER ou à son passé.

Le lecteur découvre les personnages qui se dévoilent au fils des pages.
Avec son écriture fluide et légère, l'auteur sait capter son lecteur dans un roman qui décrit la vie de personnages banals.
Peu à peu les différences se réduisent et ce qui au début séparait les personnages va les réunir sans pour autant qu'il ne fasse connaissance.

Un roman qui démontre bien la réalité de notre civilisation. Tous différent mais unis par nos sentiments humains auxquels personne ne peut échapper.

Un premier roman très réussi, qui saura captiver son lecteur jusqu'à la fin.
Une plume envoutante qu'il faut absolument découvrir et qui est promise à un brillant avenir.

Ce qui nous sépare, d'Anne Collongues, éditions Actes Sud, mars 2016, 169 pages.

Ma note : 19/20

Lien : http://livresdeblogue.blogsp..
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Je me souviens… avoir lu il y a bien des années La vie mode d'emploi de Georges Perec, l'histoire d'un immeuble parisien qui, à la manière d'une maison de poupée, se laissait découvrir appartement par appartement.
Je me souviens des films de Claude Sautet durant lesquels on retrouvait souvent les protagonistes autour d'une table, pour un mariage ou en enterrement, après avoir découvert un bout du parcours de chacun.
Je me souviens aussi de la collection de livres reliés dans la bibliothèque de mon oncle. Les 27 volumes des «Hommes de bonne volonté» de Jules Romains, dont la lecture m'apparaissait alors comme une entreprise impossible.
Je me souviens aussi de Marie et Laura, de Cigarette, de Liad, Frank, Chérif, et Alain, les sept voyageurs qui, par un soir d'hiver se retrouvent dans cette rame du RER qui va d'une banlieue parisienne à l'autre.
Je m'en souviens d'autant mieux que cela fait plus de trente ans maintenant que je prends le train pour me rendre au travail et pour en revenir le soir et que fort souvent je me suis pris au jeu d'imaginer la vie de ces personnes que je croise occasionnellement ou plus régulièrement. J'ai même griffonné un soir une idée de roman, dans lequel le narrateur décidait de confronter ses déductions avec les vrais voyageurs.
Autant dire que le premier roman d'Anne Collongues a résonné en moi dès les premières lignes.
Dès que Marie, après avoir hésité jusqu'à la dernière seconde, décide de monter dans le RER. Parce que pour elle, ce voyage a une signification toute particulière. En fait, Marie s'enfuit parce qu'elle ne supporte plus sa petite vie, entre un mari qui ne l'aime plus et une fille qui pleure. Marie, «jean informe, sac de collégienne, aux pieds de vieilles Converse, et le caban rouge bon marché» fait pourtant envie à Laura. Si elle partage son compartiment, c'est qu'elle est partie plus tôt du bureau et qu'elle veut, elle aussi goûter à un moment de liberté.
Et que dire de Liad qui se promenait la veille encore à Sdérot en Israël. Après ses trois ans de service militaire au sein de Tsahal, il a décidé de partir pour Paris plutôt que d'aller en Thaïlande. Dans ce RER, il a le temps de ruminer sa décision. En voyant les tristes paysages, il commence à se demander s'il a bien fait. Mais il a l'avenir devant lui.
Ce n'est plus vraiment le cas de Cigarette qui rêvait d'évasion et qui a déjà manqué un cargo vers le Brésil. En regagnant le ce café où elle travaille, on suit aussi ses espoirs déçus et sa frustration.
L'histoire de Chérif est aussi particulière. Osera-t-il vraiment rentrer chez lui ? Céline et son corps si sensuel l'attendent. Mais également Sofian et peut-être toute une bande qui voudra laver un terrible affront.
Franck n'est pas beaucoup plus joyeux. Il rentre dans son pavillon de banlieue et aspire à la tranquillité qui se refusera à lui. Il le pressent.
Alain a aussi été durement frappé par le destin. Un incendie, la mort d'un enfant, l'éclatement du couple… Il essaie de se reconstruire.
Sept existences que le lecteur va suivre tout au long de ce trajet, sept destins qui vont coexister avant de former un tableau d'une société bien malade.
S'il est quelquefois difficile de bien suivre chacun des parcours, c'est parce que l'auteur a aussi tenté, en construisant son livre avec des morceaux d'histoire, de trouver «une manière de les rapprocher sans utiliser un événement extérieur, de les rassembler, d'aller, en s'approchant de la fin, vers un seul chant à plusieurs voix.»
Mission accomplie. Même si ce chant à plusieurs voix n'a rien d'un chant d'espérance, si on croise des vies brisées et des drames douloureux, on sent en filigrane des hommes de bonne volonté. Je m'en souviens…
Lien : https://collectiondelivres.w..
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L'intimité et l'humanité dévoilée de sept passagers d'une rame de RER. Un premier roman formidable, sensible et bienveillant.

Pour s'échapper d'un enfermement en tête-à-tête avec son nouveau-né devenu insupportable, Marie choisit un RER au hasard et, tandis qu'elle l'entend approcher le quai, se lance dans un sprint effréné pour attraper ce train. Épuisée, elle s'assied et presque aussitôt s'endort. Alain monte ensuite, lui qui a laissé derrière lui le soleil provençal et les nuits d'observation des étoiles pour la pénombre sinistre d'un appartement parisien.
Sept passagers se croisent ainsi dans le roman d'Anne Collongues, dans ce RER presque vide qui traverse la banlieue sous un ciel gris de février...

La suite sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2016/07/15/note-de-lecture-ce-qui-nous-separe-anne-collongues/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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