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EAN : 9782732456430
368 pages
Editions de la Martinière (26/09/2013)
3.25/5   4 notes
Résumé :

Au-delà du phénomène médiatique et de la chronique des assassinats en série en Corse, force est de constater que la criminalité organisée reste, en France, un phénomène peu connu. Pourtant, ce que l'on définit aussi comme le "crime organisé" ne s'est jamais aussi bien porté : qui sait, par exemple, qu'une cinquantaine d'escrocs ont volé a minima cinq milliards d'euros sur le marché de la taxe carbone au sein de la Communauté Européenne ?

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En toute honnêteté je ne savais pas trop à quoi m'attendre en commençant cet ouvrage. J'ai toujours eu une vision assez édulcorée de la mafia, imaginant les types en costume à rayures, pros de l'intimidation, flinguant à tout va les balances et autres traîtres... bref mes connaissances dans ce domaine se limitent à ce que j'ai pu voir dans les films. Quand Babelio m'a sélectionnée pour "Les héritiers du milieu" lors de l'opération Masse Critique de septembre, je me suis dit que ce livre tombait pile poil pour faire tomber les préjugés has-been que je pouvais avoir. Je remercie donc Babelio et les éditions De La Martinière pour cet envoi qui a éclairé ma lanterne en la matière.

Thierry Colombié nous offre un ouvrage clair, complet et très bien documenté sur le milieu Corse et ses protagonistes, nombreux certes, mais pas de panique, car un index présentant les différents clans permet de situer facilement qui est qui ainsi que les rivalités existantes.
En nous relatant des faits authentiques, l'auteur nous embarque dans les coulisses d'une mafia qui a su tisser sa toile dans les hautes sphères, ayant le monopole des affaires juteuses où les complots et la corruption sont de mise.
Dans cet ouvrage, on découvre la partie immergée de l'iceberg que les médias prennent bien soin de ne pas montrer au public. J'ai même trouvé que certains passages faisaient froid dans le dos, quand on voit tout ce qui peut se tramer et dont on n'a même pas conscience... Il fallait oser écrire un tel livre et Thierry Colombié l'a fait à la perfection. Une fois plongée dedans, il m'a été difficile de lâcher cette lecture, ces 350 pages m'ont fait aller de surprise en surprise. C'est une super découverte !
A lire !
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Avant d'écrire cette critique, je précise que j'ai pris le soin de verrouiller ma porte, de fermer mes volets, de décrocher mon téléphone et, au risque de me brouiller avec mes voisins, de mettre I Muvrini à fond histoire de couvrir le bruit du clavier. Cela fait quelques jours, en fait, que mes amis me semblent tous un peu suspects et que je passe mon temps à me retourner dans la rue. Je me méfie même de mon chien, c'est dire.

Plus sérieusement (quoique!), les Héritiers du Milieu, reçu dans le cadre de Masse critique (merci en passant à Babelio et aux éditions De La Martinière) est un ouvrage-documentaire ciblé que j'estime courageux et plutôt sérieux sur un domaine que, malgré quelques années passées sur la côte d'Azur, je ne connaissais que très peu. Les nombreuses informations compilées et parfois dévoilées, notamment sur la genèse des affaires et des conflits, le mode de fonctionnement, la guerre et les réformes de la police, les liens avec la politique ainsi que le who's who du milieu et des entités qui gravitent autour, éclairent des zones opaques qui ne s'entre-ouvrent (très partiellement) au grand public que dans le cadre d'évènements médiatiques important comme les assassinats ou les mises en cause d'hommes publics.

Je retiens du livre de Thierry Colombié que la Corse y est beaucoup évoquée, mais pas que. Egalement que ledit milieu obéit à des lois mêlant une idée du sens de l'honneur, le passé, la famille, la géographie mais aussi et surtout les intérêts financiers. Que les violences et les fraudes visibles et presque domestiques dont les Français – un peu aidés par les médias - semblent actuellement lassés ne sont rien à côté d'autre violences et fraudes, très/trop souvent passées sous silence. Que l'entreprise de culpabilisation écologique parfois appelée Révolution verte et actuellement en cours n'est, comme je le soupçonnais un peu, pas une mauvaise affaire pour tout le monde, et que les transferts du monde du football n'en sont peut-être pas non plus. J'en retiens aussi et enfin l'impression que tout cela ne se limite pas à la Corse, à Marseille, à la région parisienne et à Panama, et que quelques autres de nos provinces sont aussi ou commencent à être concernées ; peut-être faudrait-il un tome II pour nous éclairer là dessus...

Pour résumer, j'ai pris du plaisir à lire cet ouvrage pas du tout littéraire, parfois même difficile du fait du grand nombre de faits et de noms évoqués mais ô combien éclairant sur des facettes de notre société française qui se complaîsent dans l'ombre. J'en recommande la lecture, quitte à devoir repartir dans le maquis.
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J'ai assisté à une présentation par Thierry Colombié au salon du livre de Balma 2014. Fouillé - me semble-t-il - et réaliste. Mais je n'ai pas encore lu le livre.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Dès le début des années 1990, la Dream Team a fait ses gammes sur des "braquos donnés", autrement dit sur les cibles (banques, fourgons) dont les principaux verrous de sécurité ont déjà sauté. Des fourgons blindés sont ainsi "tapés" selon un modèle économique qui ferait rêver n'importe quel banquier et trésorier d'une campagne électorale : l'assaut, non simulé, permet par exemple de mettre la main sur un million d'euros ; lestée du butin, l'entreprise de transport de fonds en déclare le double à sa compagnie d'assurances et en refourgue une partie à un banquier occulte d'un parti politique, un groupe radical qui ne rate pas une occasion de stigmatiser les "casseurs" aux visages basanés qui perturbent l'ordre social en France. Bref, un "enfumage" comme seuls certains politiques et "condés voyous" en connaissent l'infernale composition.
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Se comporter comme un mafieux, cela n'implique pas que l'on va commettre un crime, voler un riche bourgeois ou taper une banque. Etre mafieux, c'est d'abord une question de solidarité, de débrouillardise, une façon de voler d'abord l'Etat sans la moindre violence. J'ai connu des mafieux qui sont restés ouvriers toute leur vie, qui n'ont jamais trafiqué de came, mais qui n'ont jamais payé d'impôts !
Etre mafieux, c'est faire un devoir de réserve sur son potentiel à détourner des fonds, protéger les siens, et venir en aide aux plus démunis. C'est avant tout un état d'esprit.

* Un trafiquant marseillais de la French Connection
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Pour les policiers, rien de surprenant : entre la Corse et le "continent", et bien au-delà, voyous, hommes politiques, entrepreneurs, élus, mercenaires, espions, directeurs de cabinet ou haut fonctionnaires ont tissé une toile d'araignée dont la soie, pourtant si fragile, légère et précieuse, résiste depuis un siècle à la plupart des coups judiciaires, toile qui peut être étirée, comme dans la nature, jusqu'à cinq fois sa taille d'origine. Tout en contrôlant sa "cristallisation".
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Si le litige entre Nino Merlini et les "blondes" porte sur le braquo de Gentilly, alors, oui, la guerre ne fait que commencer car, comme disait Nino, "il n'y a pas d'arrangement". Dans le Milieu, comme partout, le fric, c'est un poison au goût amer. Ceux qui ont donné leurs paroles la reprennent à coups de calibre.

* Karim Maloum, en cavale de "voyou" retiré dans un chalet, le 3 août 2011
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Le phénomène mafieux en France est perçu simplement comme quelque chose d'extérieur, qui n'envahit pas trop le pays et en sort très vite. Mais en fait ce n'est pas du tout le cas (...) : on parle ici d'argent qui rentre dans les banques et les entreprises.
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Vidéo de Thierry Colombié
Teaser Polar Vert, tome 1 : "les algues assassines" (Milan), écrit par Thierry Colombié
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