De ce bref roman qui exalte l'amour à travers le prisme de la foi et du mysticisme, je n'ai été sensible qu'à la première partie quand l'auteure, d'une plume sensible et poétique, s'attache à décrire son cher Canada et les rives du fleuve Saint-Laurent.
La seconde partie où l'auteure décrit de quelle façon sa jeune héroïne, Thérèse, obtient par persuasion et sacrifice la conversion de son fiancé Francis au catholicisme et qui, pour ce faire, développe une narration empreinte de drame et de mysticisme, m'a laissée de glace car bien que moi-même croyante et pratiquante, je suis imperméable à l'ostentation et à la frénésie dans la pratique religieuse.
Même si "Un amour vrai" apporte un éclairage intéressant sur la ferveur et le mode de penser d'une société en particulier, le ton extatique de Thérèse et l'attitude non moins exaltée du prosélyte Francis donne une patine surannée à cette littérature plus tellement crédible aujourd'hui.
Challenge XIXème siècle 2019
Challenge des 50 Objets 2018 / 2019
Challenge MULTI-DÉFIS 2019
Challenge PLUMES FÉMININES 2019
Challenge Globe-trotter 2019
Commenter  J’apprécie         330
Cette nouvelle (écrite en 1878) est un hymne à l'amour et à la foi. Cela peut paraitre merveilleux de prime abord. Personnellement, je trouve effrayant cette dévotion à une foi, quelle qu'elle soit,
En soi, l'histoire est belle: c'est celle d'un amour entre une jeune femme, fervente catholique, et d'un jeune homme, protestant. Mais cet amour est évidemment contrarié par l'antagonisme de leurs religions respectives. N'oublions pas que les guerres de religions sont, au moment de l'histoire, omniprésentes dans tous les esprits.
Elle, ne peut concevoir d'aimer un homme qui ne soit pas catholique, comme elle. Malgré tout, elle ne peut s'empêcher de l'aimer. A tel point qu'elle finit par faire voeu d'offrir sa vie en échange de sa conversion. Et lui, malgré tout l'amour qu'il éprouve pour elle, hésite à abandonner sa religion.
Jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Qui peut dire si l'amour vrai est celui qui unit ces deux jeunes gens, ou celui qui les unit à Dieu? Un ménage à 3 n'est jamais de bon augure. Et d'ailleurs, il commence et s'achève dans la mort. Au nom de quoi celui qui vit, souffre, peut être à ses cotés, a-t-il moins de droits et d'importance qu'un dieu hypothétique ?
Pourtant, Il faudra sa mort pour qu'il se convertisse enfin au catholicisme, fermement persuadé qu'ils se retrouveront dans l'éternité. C'est son voeu le plus cher, et son but suprême: la retrouver, d'une manière ou d'une autre. Mais cette abnégation, proche de l'extrémisme, dans laquelle il se plonge et s'enferme pour atteindre son objectif, est, à mes yeux, terrifiante.
Vraiment, ce livre explore une partie de ce que je rejette dans la religion, à savoir la fermeture d'esprit et l'extrémisme. Je pense que c'est la raison pour laquelle je l'ai tant apprécié. Malgré, dirons nous, l'évolution naturelle, ou temporelle, des moeurs.
Malgré tout, avec le recul, je ne peux m'empêcher de penser qu'Il s'enferme dans la foi, comme d'autres s'enfermeraient dans la culpabilité.
Qui a tort, qui a raison…je ne sais pas. Une relecture s'impose pour en décider. Mais, ce livre, en dépit de son apparente désuétude, a eu étonnamment le mérite de m'interpeler. A vous de voir s'il en de même pour vous.
Commenter  J’apprécie         142
Je n'ai pas été emballée par cette histoire d'amour.
Il n'est pas tant question ici d'amour au sein d'un couple , entre deux personnes mais d'amour avec Dieu.
Thérèse rencontre un jeune homme qui lui plait beaucoup. Il est héroïque et beau. Il est protestant et elle catholique. Elle ne peut renoncer à son amour pour lui mais ne peut vivre avec quelqu'un qui ne serait pas catholique. Thérèse se promet de le convertir et meurt le jour de ses noces par sacrifice.
Un peu trop extrême pour moi.
Commenter  J’apprécie         190
J’avais pour M. Douglas une parfaite estime, et pourtant je voyais arriver le jour du mariage avec une tristesse profonde, car j’aimais Thérèse avec la plus grande tendresse, et la seule pensée de m’en séparer m’était bien amère. La lecture du contrat, ces dispositions en faveur de celui des époux qui survivrait à l’autre me firent une impression pénible, et pendant qu’on me félicitait sur ce brillant mariage, j’avais grand’peine à contenir mes larmes. Pourquoi faut-il que la mort se mêle à tout dans la vie ?
Dans le monde on plaint ceux qui tombent du faîte des honneurs, des grandeurs. Mais la grande infortune, c’est de tomber des hauteurs de l’amour
L'amour fait comprendre le ciel mais ce beau coucher de soleil me rappelle que la vie passe
L'admiration élève l'âme et satisfait un des plus doux besoins du coeur...
Laure Conan — Un Amour vrai