Et puis, les droits de l’homme, ce n’est jamais fini. Il y a toujours des combats à mener. Nous allons bientôt travailler côte à côte, Anna et moi, elle écoutant une femme au visage bouleversé, moi les yeux papillotant sur une liste de noms.
Tout ne va pas bien, dans sa vie. Lorsque les députés se sont révoltés contre l’autorité de Boris Eltsine maintenant à la tête du pays, on leur a envoyé l’armée.
Notre grand mot, c’est choisir : sa vie, ses chaussures, son parti politique, tout. Moi, je me demande parfois si le couvercle ne va pas retomber. Mais Anna est une fille de la perestroïka, elle y croit. Nous passons des après-midi à parler, elle me raconte par bribes son enfance, celle d’une princesse à la soviétique – bonne école bilingue, musique –, pionnière9 enthousiaste, et lectrice assidue à la bibliothèque Kroupskaïa.
La meilleure façon de faire attention, c’est de ne pas céder.
Dominique Conil devient journaliste à Libération et pendant treize ans assure la chronique judiciaire, les faits divers ou des reportages à l' étranger. Elle tombe amoureuse de la Russie, quitte Libé, écrit quelques scénarios pour France 3, un livre sur le système judiciaire en France, participe à l'aventure de l'Autre Journal, effectue de grands reportages pour L' Evénement du jeudiL'Humanité avant de devenir critique littéraire