AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 257 notes
5
11 avis
4
15 avis
3
4 avis
2
5 avis
1
0 avis
« Le choix entre se tuer ou ne pas se tuer. Il n'avait que cette décision à prendre. »
Sous des allures shakespeariennes, voilà l'alternative extrême qui s'offre à John Grant au bout des 200 pages de ce court roman écrit vers 1960, devenu un classique en Australie.
Roman court mais intense et fulgurant, qui nous plonge, le temps d'un cauchemar éveillé, en plein Outback, dans le « Coeur mort » de l'Australie. le titre original « Wake in fright » (S'éveiller dans l'effroi) en dit long et s'accorde mal avec le cliché du blond surfeur bronzé sable chaud des plages de Sydney. Vous voilà prévenus.
John Grant est instituteur récemment diplômé, et Tiboonda, sa première affectation, ressemble à une punition, entre ennui mortel, fournaise et élèves pas concernés. Mais ouf, arrivent les vacances d'été comme une bouffée d'air climatisé, et Grant savoure à l'avance les six semaines qu'il va passer à Sydney. Bientôt la quille, donc, juste une nuit à Bundanyabba avant de prendre l'avion.
Mais quelle nuit… elle se prolongera 3, 4, 5 jours… ? Difficile à dire pour Grant, qui s'abîme dans le jeu puis l'alcool, « comme s'il avait délibérément décidé de se détruire ; et pourtant les événements semblaient s'être enchaînés naturellement ». C'est ce qui est sidérant dans cette histoire : comment un jeune gars plutôt respectable se laisse emporter sans pouvoir résister par la vague de la déchéance, malgré les sursauts de lucidité de sa conscience. Une glissade inexorable sur une pente rendue instable par la bière : « une seule intrusion tolérée du progrès, enracinée sur des milliers de kilomètres à l'est, au nord, au sud et à l'ouest du Coeur mort empêche la population de sombrer dans la démence la plus absolue : la bière est toujours fraîche ».
En route vers l'autodestruction, Grant pariera son dernier sou, s'embarquera dans une chasse nocturne aux kangourous totalement hallucinée en buvant jusqu'à plus soif, et c'est par la « grâce » de cette ivresse extrême qu'il refoulera l'épisode orgiaque qui s'ensuivra (et dont nous ne saurons rien ; tout est dans la suggestion).
J'avoue fantasmer depuis longtemps sur l'Australie (pas seulement sur les surfeurs blonds précités), j'ai donc commencé cette lecture avec un a priori favorable. C'est évidemment subjectif, mais je pense qu'on frôle le chef-d'oeuvre. Ce livre m'a fait une forte impression, assez indescriptible, presqu'un choc. C'est grandiose, magistral, brûlant, violent, et terrible de voir à quelle promiscuité morale mènent l'ignorance et l'ennui dans un environnement hostile. Ce roman, sans avoir l'air d'y toucher, a la brutalité d'un coup de poing inattendu dans la solitude de la nuit, là où seule la lune pourrait compatir si elle n'était si froide et distante. Et on a du mal à croire que, même s'il y a un dieu pour les ivrognes, il puisse se trouver une bonne étoile pour les désespérés.
Commenter  J’apprécie          557
John Grant est instituteur dans la classe unique de Tiboonda, petite bourgade australienne qu'il déteste.
Il est heureux et pour cause, le temps des vacances a enfin sonné. Direction Sidney via Bundanyabba, dit Yabba, petite bourgade australienne qu'il va rapidement détester.
Avancer que ce qu'il envisageait a totalement tourné au fiasco est un doux euphémisme. Very Bad Trip à côté, c'est bonne nuit les petits...

Une virée en enfer, ni plus, ni moins.
Et les mauvaises intentions, il va y répondre plutôt deux fois qu'une car le garçon a de la ressource.
Certains creusent leur tombe avec leurs dents, John a décidé que ce serait à grands coups de tord-boyaux, à chacun sa méthode.
Le réveil sera brutal, la douleur persistante.

De choix regrettables en rencontres invraisemblables, notre pub vivante " l'alcool, non, mais l'eau ferru, ferrugineuse, oui! " construira sa légende éthylique, de celles que vous regretterez toute votre vie. Seulement voilà, John aura-t-il assez de toute une vie pour que s'estompent de sa mémoire ces cinq matins de trop ?

Un court roman hallucinatoire aux scènes surréalistes ( cf la chasse aux kangourous ), Cinq Matins de Trop se boit d'une traite et vous laisse une sacrée gueule de bois la dernière tournée essorée...

4,5/5
Commenter  J’apprécie          475
Voilà un livre intéressant, qui se lit facilement et rapidement.
C'est une fable sur la cupidité, fable qui se termine bien pour le principal concerné. Ce sont, également, six semaines dans la vie d'un homme, six semaines de dégringolade vertigineuse sans parachute.
C'est aussi l'exploration du vide, vide de l'existence dont l'ennui est la façade. Remplissage du temps comme on peut, désillusions, remords et regrets.
Alors on boit...pour oublier que l'on boit, jusqu'à n'en plus pouvoir rester debout ni savoir où on est au réveil. Quelle importance ? Demain ce sera identique. Manger, boire, parier pour pimenter le quotidien, chasser, dormir et un peu de sexe, de temps en temps avec une femme disponible et accorte, que demander de plus dans ce fichu pays de l'Outback australien.
John Grant, l'instit, d'un bled de trois maisons avec ses 28 élèves, se trouve mêlé à cette descente aux enfers de son fait, plus il s'enfonce, plus l'espoir diminue et plus l'espoir diminue et plus il s'enfonce, c'est la vis sans fin? Sauf que lui n'y était ni prédisposé ni préparé.
Belle écriture, joli suspense, personnages hauts en couleurs, atmosphère et ambiance à retourner l'estomac et de la bière, de la bière à en saouler le lecteur !
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          321
Voici un livre qui ne donne guère envie d'aller se perdre dans l'arrière-pays australien. Voire même d'aller en Australie...
Le personnage principal enseigne dans un trou paumé qui tient plus du four à ciel ouvert que du village. Mal payé, fatigué, il n'attend qu'une chose: ses vacances pour traverser le pays-continent et retrouver ses proches et un climat moins ouvertement hostile.
Enfin, il y est! Sauf que ça ne va pas tout à fait se passer comme il l'espérait.

On ne dénoncera jamais assez les méfaits de l'alcool et du jeu de hasard (surtout combinés!) et les erreurs qu'ils poussent à faire. Et ça, on peut dire qu'il les accumule, notre héros!

Un livre à la cocasserie aussi corrosive que le tord-boyau maison. Kenneth Cook dépeint un outback peu propice à l'humanité. D'ailleurs, les spécimens dont il dresse le portrait ont de quoi faire fuir... A se demander si ça tient à l'alcool ou à une consanguinité aggravée. Les deux, peut-être...

Si ce roman ne figurera certes pas parmi mes lectures favorites, il m'aura au moins permis de découvrir la plume grinçante de cet auteur. L'histoire m'a rappelé Piège nuptiale de Douglas Kennedy. Si l'intrigue diffère, on pourrait aisément croire que les deux écrivains se sont prêté les personnages. Quand je dis que ces contrées de l'Australie ne me semblent pas une bonne destination!!!!
Commenter  J’apprécie          233
Le roman court d'une vie qui bascule pour un rien, par hasard , pour une simple faiblesse vénielle mais malheureusement pas anodine. Et puis une espèce d'engrenage infernal échappant à tout contrôle. le tout dans le cadre sauvage et torride du bush de l'ouest australien. La leçon est radicale.
Commenter  J’apprécie          200
Découvert un peu par hasard , ce livre déjà ancien,mais traduit assez récemment est une vraie bonne surprise
La description de l'Outback australien( que je connais assez bien) est remarquable
Ces petites villes ou villages improbables écrasés de chaleur et de poussière,situés au milieu de nulle part , la vie en autarcie, une impression de profond ennui mais aussi d'incompréhension pour le visiteur de passage
L'omniprésence de l'alcool, seule échappatoire d'une vie rude, pour certains seul moyen d'échapper au suicide
C'est la que notre (anti)héros va vivre en quelques une spirale infernale au dénouement tragique
La description de cet environnement si particulier à l'Australie profonde ,bien loin de Sydney et des grandes villes, est remarquable dans un style simple qui convient très bien au sujet de ce passionnant roman
Commenter  J’apprécie          130
Quelle lecture glaçante malgré la chaleur qui écrase John Grant, le personnage principal du récit. Cet instituteur muté au find fond de l'Outback australien, qui va faire un mauvais choix à un moment donné (ah ! l'appât du gain en a perdu plus d'un !) et qui va voir sa vie changer de direction du tout au tout. J'avais envie de lui hurler à travers les pages de ne pas faire ci ou ça, je me suis sentie tellement navrée et démunie pour lui... c'est drôle comment on s'attache aux personnages parfois, avec l'envie de leur transmettre nos connaissances pour éviter telle ou telle chose, de leur venir en aide... je l'ai littérallement dévoré ce livre, voulant savoir où allait finir John Grant et comment il se sortirait de ce sacré pétrin (s'il s'en sortirait).

Une lecture qui ne m'a pas laissé indifférente, même si de tous les livres d'auteurs australiens que j'ai lu, je m'aperçois qu'ils sont tous teintés de noir et de marasme, est-ce dû à cette chaleur accablante ? Je creuserai avec de nouveaux auteurs...
Commenter  J’apprécie          100
John Grant est instituteur. C'est les grandes vacances, il part pour Sydney avec sa paie tout fraiche. Première étape à Bundanyabba. Il mange, il boit, il joue. Il gagne, il perd.
Voilà un roman assez bluffant, on suit ce John Grant qui espère une vie meilleur. Quand il entrevoit une possibilité, il fonce. Mais c'est la descente aux enfers. C'est une atmosphère assez lourde, comme dans un cauchemar, on a l'impression que John Grant n'arrive à se sortir de ce pétrin même quand il prend des décisions.
Kenneth Cook laisse apercevoir une vie sans issue avec alcool, jeu, violence. Ca donne quelques frissons. Par contre, je n'ai pas aimé la chasse aux kangourous, trop violente pour moi.
Une adaptation cinématographique de ce livre a été faite par Ted Kotcheff en 1971 sous le titre Outback.
Commenter  J’apprécie          100
Ce n'est pas « ce message s'autodétruira dans cinq secondes » mais plutôt cet homme va s'autodétruire en cinq jours.
Un sabordage non pas méthodique, juste les mauvais choix, les mauvais embranchements. Un engrenage qui va le broyer lentement. « Toute action en avait engendré une autre. Rien n'avait eu de nécessité réelle, mais chaque évènement avait porté en lui le germe du suivant. » le fatum de la tragédie antique.
Vous reprendrez une bière bien fraiche ? C'est ma tournée.
Commenter  J’apprécie          90
En littérature, tout comme en musique , il est parfois préférable - au lieu d' être a l' affût d' une quelconque nouveauté - de regarder en arrière et découvrir un classique qui nous aurait échappé. Ca a été le cas , me concernant , avec ce titre paru en 1961 ( mais traduit seulement en 2006). John Grant est un jeune instituteur qui s' est vu confier un premier poste en classe unique à Tiboonda , un Petaouchnok australien situé dans le " coeur mort " du pays-continent : un endroit qui n' offre d' autre quotidien que chaleur extrême , poussière et ennui mortel - un endroit dans lequel " Une seule intrusion tolérée du progrès .../... empêche la population de sombrer dans la démence la plus absolue : la bière est toujours fraîche." Au début du récit , nous trouvons cependant notre héros d' humeur enjouée car il est sur le départ : les vacances d' été vont lui permettre un break de six semaines qu' il compte passer dans sa ville natale de Sydney.Dans un premier temps , il doit se rendre à Bundayabba , la ville minière voisine afin d' y prendre son avion . La veille de son départ , il franchit la porte d' un pub , unique lieu de convivialité local. A partir de là , John Grant va nous faire partager , tout au long des 200 et quelques pages de ce roman , son inexorable descente en enfer....Un récit-choc qui laisse le lecteur complètement pantois avec , en prime , une sérieuse gueule de bois.
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (510) Voir plus



Quiz Voir plus

Vocabulaire de la marine

Le NOEUD est une unité de vitesse dans la marine. Que vaut-il environ ?

1 km/h
1,8 km/h
3,6 km/h

8 questions
128 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *}