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Mireille Vignol (Traducteur)
EAN : 9782746715028
153 pages
Autrement (01/02/2011)
3.93/5   89 notes
Résumé :
Bangkok, dans un bar. Lors d’une permission, le narrateur se livre à un Vietnamien amical. Parti fervent chrétien pour la guerre du Vietnam, les scènes d’horreur, d’un camp ou de l’autre, dont il a été témoin ou même acteur, l’ont rendu déboussolé, groggy et perdu.

Il repart sur le front et tue à bout portant un homme dont le visage lui semble familier…
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Kenneth Cook, que je connais surtout à travers ses recueils de nouvelles à saveur humoristiques (que je recommande vivement, d'ailleurs) m'a agréablement surpris avec ce roman, le vin de la colère divine. Il m'a montré une autre facette de ses talents d'auteur. Ici, il raconte un épisode de la guerre du Vietnam, fortement réaliste mais également philosophique et j'oserais dire poétique. Dans tous les cas, il m'a conquis. On y suit un narrateur (je ne me rappelle pas son nom, est-il mentionné?), un jeune homme élevé par un père pour qui le communisme représentait le mal incarné. Alors, il ne pouvait que se porter volontaire pour aller se battre contre le Vietcong.

Cook décrit avec beaucoup de réalisme tout ce qui entoure la guerre. L'entrainement, les amitiés (mais aussi les rivalités) qui se créent dans le bataillon, les longues marches, où il se montrer sur ses gardes constamment, toujours à l'affût, les embuscades, les arrêts dans des villages fantômes, les actes d'héroïsme, les morts stupides, les permissions où l'on croise des prostituées qui visiblement ne profitent pas des bienfaits du capitalisme, les attaques au napalm, etc. Tout ça dans seulement 150 pages. Ouf!

Heureusement, malgré le réalisme que je ne cesse de répéter, on ne tombe jamais dans le sordide, le sensationnalisme. de plus, les moments de guerres (patrouilles, surveillance, combats) sont entrecoupés de réflexions (le narrateur poursuivait des études assez brillamment avant de s'engager). Beaucoup de ses compagnons d'infanterie ne se posent pas trop de questions (il se demandait comment plusieurs avaient réussi à l'épreuve d'intelligence de l'armée) mais l'un d'entre eux, Jack, l'engage régulièrement dans des échanges philosophiques qui bousculent un peu ses croyances et sa conception du monde. Et, par la même occasion, celles du lecteur.

Bref, le vin de la colère divine est une réflexion sur la (futilité de la) guerre mais aussi sur le sens de la vie. Décidément, une lecture qui m'accompagnera un certain temps….
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Un auteur australien qui savait se diversifier. Ici, il y est question d'un jeune homme engagé dans une guerre contre les communistes. Sa rencontre, a deux reprises par l'un d'eux, bouleversa sa vie. C'est fort, intense, décrivant bien l'absurdité de la guerre. J'aime l'écriture de Kenneth Cook mais je pense avoir mal choisi la période pour lire cette ouvrage que j'aurais mieux apprécié en tant normal.
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Un livre qui bouleverse et choque! Quelle atmosphère! Quelles atrocités! L'auteur est comme placé sous un rouleau compresseur, il vibre, il grogne, il ronchonne, il crie sur l'animosité humaine qui avilit certains destins, qui détourne certaines douceurs, qui aveugle certaines bonnes volontés... il est réaliste, il ne camoufle pas les horreurs de la guerre, la bêtise humaine. Tout combat, toute conviction n'est que bêtise humaine, tout n'est que cercle vicieux. Dans lequel va se retrouver notre narrateur, un soldat, engagé dans la guerre de viet-Nam, croyant combattre pour le bon combat, en combattant le communisme, il se rendra compte au fur et à mesure que tout n'est que bêtise humaine! Un petit roman mais dense! Une écriture qui se lit bien malgré les atrocités qui font mal au dos!
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Quel titre magnifique, n'est-il pas ? Ce livre traite de la guerre du Vietnam, avec tout ce que ça implique. On suit un jeune soldat, fervent catholique qui s'engage pour "chasser les communistes" et qui, au final, ne sait plus en quoi croire ni à quel saint se vouer.
J'ai beaucoup aimé ce roman. le personnage principal est très intéressant car il a un grand recul vis à vis de la guerre, de lui-même mais on sent bien que tout ceci n'est qu'une carapace qui l'empêche de s'effondrer. Il va voir des gens mourir de façon atroce, des soldats, des femmes, des enfants... Tétanisé durant les combats il est tout juste capable de tirer à l'aveuglette, comme en dehors de lui-même. Chaque épisode décrit est très intense. Evidemment, il y a des scènes insoutenables, la réalité de la guerre est très bien retranscrite. Il y a également le récit des permissions du héros durant lesquelles il découvre la vie locale, rencontre un homme mystérieux nommé Santi au cours d'une soirée de beuverie.Le soldat est véritablement perdu avec dans les mains des idéaux dont il ne sait que faire et que personne ne semble partager : valeurs chrétiennes... J'ai trouvé remarquable la façon dont sont écrites les scènes de bataille, on est véritablement en apnée, immédiatement transporté au Vietnam. En particulier la scène de bataille finale, véritable apothéose de violence, de mort, une boucherie sans nom... Ces dernières pages n'ont laissée haletante, pantoise.
C'est vraiment un excellent roman, plutôt court. Au début j'ai eu du mal à accrocher avec le personnage, tellement déconnecté de lui-même et à côté de ses pompes, son caractère résigné, "coincé" dans son éducation chrétienne. Mais finalement je trouve justement remarquable ce personnage dont on ne sait presque rien, qui semble exister uniquement par la guerre. Il a des théories particulièrement, notamment sur les "vrais" et les "faux" soldats. Parfois, il lâche des réflexions qui ne paient pas de mine mais qui en fait, résument tout. Son cynisme, son ironie, son humour sous ses airs d'ingénu sont excellents. Ses interrogations, ses doutes par rapport à cette guerre sont bouleversants. On ne sait pas quoi penser de lui : est-il si naïf qu'il en a l'air ? Ou au contraire, est-il le plus intelligent de tous ? Il y a également tous les autres personnages : le "soldat pacifiste" Karl, les brutes de soldat, l'ingénieux officier Roberts...
Par ailleurs, j'ai trouvé la "révélation finale" par rapport à Santi un peu de trop, trop artificielle. Ce n'est que mon avis.
Pour conclure un excellent roman sur le Vietnam, très facile à lire et qui retourne véritablement.
Il est très accessible pour tous, pas besoin de connaître en profondeur le conflit.
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Qu'il est difficile de noter un tel livre.
Parce que l'ambiance y est terrifiante, bouleversante, étouffante.
Parce qu'on aimerait urgemment refermer les pages et vaquer à des occupations plus joyeuses.
Ce n'est pas le style de livre dont j'ai besoin en ce moment. J'ai l'impression de m'être gavée de récits de guerre. Je recherche plutôt la paix.
Pourtant, je l'ai lu jusqu'au bout, tant les avis d'autres lecteurs étaient enthousiastes.
Dans cet ouvrage, Kenneth Cook décrit avec talent et réalisme le quotidien cru de la guerre. Dans ce sens, il rejoint les réalisateurs de la série Frères d'armes. Il n'y a pas de gloire, de victoire ou d'héroïsme. Il y a juste la souffrance des hommes et des terres.
Quand vous découvrez l'univers de la guerre ainsi, vous ne pouvez que dire :"Plus jamais ça !!!"
Ce qui est passionnant dans ce roman, c'est d'être témoin de la progression des états d'âme du narrateur. Engagé volontaire pour se battre contre les communistes, il va petit à petit réaliser que tout n'est pas si simple.
Son éthique personnelle, ses croyances, sa motivation, ses valeurs vont être malmenées à chaque instant. Ça lui fait mal. Ça nous fait mal et nous remet vraiment en question.
Ce roman m'a sortie de ma zone de confort et je ne le regrette pas. Même si je m'en remets difficilement.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
- Je trouve difficile d'imaginer un contexte permettant de justifier moralement une guerre moderne : on doit tuer trop de gens qui n'ont rien à voir avec la guerre.
- Aucune guerre n'est bonne, alors?
- Je serais tenté de dire que oui.
- Pas même celle contre les nazis?
- Réfléchis. Environ quarante millions de personnes ont été tuées dans cette guerre. Combien serait mortes si personne n'avait résisté aux nazis?
- Il y a pire que la mort, lui ai-je rétorqué, plutôt fier de ma réplique.
- Bien sûr, selon toi, vivre sous un régime communiste est pire. Combien de gens se sont retrouvés sous un régime communiste après cette guerre-là?
Je n'aimais pas sa logique.
- Mais dans quel monde vivrions-nous si l'Allemagne avait remporté la guerre?
- Je n'en sais rien. Un monde pourri, probablement. Et comment est-il, maintenant? Quoi qu'il en soit, la situation ne fait qu'empirer. Les nazis auraient-ils pris le pouvoir sans la Première Guerre mondiale? Et aurait-elle commencé sans celles qui l'ont précédée? C'est un imbroglio invraisemblable, et on n'a aucune preuve que les guerres aient apporté quoi que ce soit de positif. J'imagine que le monde n'aura rien de sacré tant que quelqu'un ne refusera pas de se battre...
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Mick se référait toujours aux échelons administratifs supérieurs de l'armée ou du gouvernement en disant "ils". Il utilisait ce terme au moins aussi souvent que celui de "salopards" pour décrire les ennemis. Je ne pense pas qu'il ait eu une quelconque idée de la structure hiérarchique de l'armée ou du gouvernement, et je suis à peu près certain qu'il ne savait pas qui étaient nos ennemis. En le poussant un peu, il aurait sans doute reconnu qu'il était engagé dans un combat contre les Huns. Il semblait dépourvu de toute connaissance géographique, et je suis honnêtement persuadé qu'il ne savait pas dans quelle région du monde nous nous trouvions, au delà d'une vague notion d'"Orient". Et pourtant Mick était un bon soldat. Si bon soldat qu'il reçut même une médaille prestigieuse.
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Il semblait y avoir un nombre incroyable d'avions, chacun larguant sa grappe de bidons. Anodins et inoffensifs dans le ciel -comme des culbutos d'enfants-, ils ne révélaient leur vraie nature que dans un grand flamboiement rouge et jaune quand ils touchaient le sol. Le rouge ne durait pas longtemps, il était vite remplacé par le jaune, qui se noyait à son tour dans la fumée noire.
En quelques minutes, la fumée devint telle que la vallée entière se tortillait comme un être vivant. Elle ressemblait à une gigantesque limace verte tachetée d'un sang jaune qui suintait là où le napalm l'avait touchée.
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Il y avait aussi des moments de grande beauté. La nuit, les lumières du camp s'éteignaient rapidement, l'une après l'autre, au son du clairon, et l'on voyait parfois se découper la silhouette d'un soldat seul, avec cet air de sainteté qu'ont les soldats quand ils sont seuls et silencieux dans la nuit ; le clairon sonnait et les feux s'éteignaient. Un gros sergent était à deux doigts de pleurer à chaque fois qu'il entendait le dernier clairon sonner. Il avait les larmes aux yeux. La plupart du temps, il était à moitié ivre.
(...) Dans un des camps où je suis allé, ils faisaient passer un disque de clairon dans les hauts-parleurs. Le disque était rayé. Juste au moment où la nostalgie s'emparait de vous, quand vous pensiez aux combattants du défilé des Thermopyles et à tous les morts héroïques de toutes les guerres - ces légions obscures que vous risquiez de rejoindre -, le disque dérapait dans un atroce vacarme.
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Nous avons fait connaissance au sein de l'unité. En tout cas, ils semblaient tous communiquer aisément, sauf moi. Je n'y arrivais avec personne. Peut-être les autres faisaient-ils semblant ? Peut -être nous réfugions nous tous dans les petits cocons de nos personnalités et prétendions nous former une équipe soudée ?
Après les trois premières patrouilles, le lieutenant Roberts nous appelait tous par nos prénoms. Il le faisait seulement quand nous étions en patrouille, jamais au camp. Il essayait sans doute d'établir un certain rapport, mais dans mon cas, il a échoué.
Je n'arrivais pas à communiquer, parce que personne n'était dans l'armée pour les mêmes raisons que moi.
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