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EAN : 9782130620150
232 pages
Presses Universitaires de France (22/01/2014)
3.83/5   9 notes
Résumé :
En un siècle, la France, modèle de la monarchie absolue, est devenue un État constitutionnel. Comment cette mutation profonde s'est-elle opérée ? Comment sont nées les valeurs des Lumières et comment sont-elles devenues communes à la majorité des Français ? Qui sont ces hommes des Lumières qui renversent un roi, inventent une république puis construisent un Empire, sans jamais perdre de vue la finalité d'un bonheur universel ? Ce livre répond à ces questions en s'ap... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voici le cinquième volume de la collection « Une histoire personnelle de la France » qui, sous un format ramassé, livre une synthèse éclairante des tendances lourdes qui traversent ce que l'auteur appelle de façon originale « le Grand XVIIIème siècle », avec pour bornes : 1715 – la mort de Louis XIV – et 1815 – la fin du règne de Napoléon. Un siècle d'expansion démographique et économique, de découvertes et de croissance, d'évolution particulièrement rapide des mentalités et des idéaux, qui s'exprimeront à travers l'esprit des Lumières et qui provoqueront la Révolution.

L'idée de bonheur évolue avec l'allongement de la vie. Elle entre en conflit avec la religion car la recherche du bonheur remet en cause les cadres mentaux que l'Eglise avait imposés et qui en faisaient la seule dispensatrice possible du bonheur par l'intermédiaire du salut. Académies, loges maçonniques, salons, compagnonnages structurent la société et diffusent la culture, avec entre autres l'Encyclopédie et la Presse. Les Lumières se reconnaissent entre elles par leur comportement d'élites : endogamie, volonté de promotion sociale des individus qui partagent l'espoir du progrès, celui de la Société et individuel.

Le XVIIIème siècle est celui de l'apparence : on appartient à un ordre, à une corporation, un état social, à une structure professionnelle. On se reconnaît grâce au costume, d'où la multiplication des techniques et des matières premières de l'industrie textile, l'art du maquillage, de la coiffure …La réforme des mentalités conduit aussi à la remise en cause de la place de la femme, malgré le talent conservateur de l'époque, car la pratique religieuse recule, le roman libertin se développe.

Déjà (aussi) l'opposition entre mercantilisme (ou étatisme économique) et libéralisme des physiocrates, entre monopole et libre concurrence, entre parti conservateur partisan de l'absolutisme et parti patriote réformateur.

La pression en faveur des réformes est accentuée par le fait que le roi Louis XVI ne correspond pas à l'idée monarchique : pas assez guerrier, irrésolu … alors que de mauvaises récoltes se succèdent et que le déficit des finances publiques l'oblige à convoquer les Etats Généraux. Les milliers de cahiers de doléances expriment l'angoisse, les attentes, les revendications des peuples.

Extraordinaire époque où les députés mettent en place en très peu de temps une monarchie constitutionnelle à l'anglaise, abolissent les privilèges, réorganisent le territoire en 83 départements qui rapprochent les citoyens du pouvoir, comblent le déficit en récupérant les biens du clergé et des émigrés, réforment les relations sociales (décrets le Chapelier et d'Allarde), les poids et mesures et le système fiscal, unifient la monnaie … Toutes ces innovations jusqu'à la fuite à Varennes en 1791 qui fait basculer l'opinion vers la République.

La question religieuse apparaît à l'occasion de la nécessité pour les prêtres de jurer fidélité à la Constitution pour recevoir un traitement puisqu'ils n'ont plus d'autres ressources. Les soubresauts et les révoltes causées par la Constitution civile du clergé s'étioleront peu à peu avec la montée en puissance de Napoléon, la notion de séparation de l'Eglise et de l'Etat apparaissant entre 1789 et 1799 avec l'intégration définitive des protestants et des juifs à la citoyenneté.

Une époque de grands bouleversements, donc, avec l'exportation en Europe de valeurs comme la liberté, les droits de l'homme, la Nation, la popularisation du sentiment national. La stabilisation nouvelle de la société française n'abolit pas les clivages économiques, sociaux ou culturels mais leur transgression n'est plus seulement concevable, elle est désormais légitime et reconnue.

Après lecture de ce livre, on se sent tout ragaillardi. Certaines comparaisons avec la situation économique et politique d'aujourd'hui sont évidentes. Nous en sortir par le haut et à travers les réformes doit être à notre portée. Haut les coeurs !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Je ne vois pas bien ce que cette histoire a de personnelle, mais elle est intéressante. Elle s'adresse tout de même, je pense aux initiés : non pas que le propos doit abscons, mais on a affaire davantage à une socio-histoire de la France qu'à un récit des événements qui s'y sont déroulés. Si les repères historiques ne manquent pas, ils auraient tout de même plus être plus nombreux, plus systématiques, non seulement pour nourrir encore la réflexion cette fois très intéressante des auteurs mais aussi parce que le format des livres de la collection, ainsi que leurs titres, laissent à penser que l'on peut trouver là des manuels d'initiation : je ne crois pas qu'ils puissent servir à "entrer" dans la matière si l'on y connaît rien.
Ceci étant dit, ces ouvrages sont tous intéressants, nourrissants même. Une collection que je suis heureux de posséder et d'avoir lue et à laquelle je reviendrai sans doute. Un des avantages les plus certains de ces ouvrages (notamment les 3 premiers qui concernent la construction de l'entité France) est de montrer à quel point un roman national (à la Jules Michelet, Jacques Bainville ou encore récemment Jean)-Christian Petitfils) sont bien des interprétations discutables comme l'est l'idée d'un sens de l'histoire. Non la France n'a pas de destin ; ceux qui le prétendent sont des idéologues.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Georges Clémenceau, un homme incontestablement politique, a décrit la Révolution comme un "bloc", expliquant que celui qui revendique la liberté, l'égalité et la fraternité doit accepter la guillotine, les massacres de Septembre et la répression des émeutes vendéennes et chouannes.
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