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sur 4709 notes
Comment faire une critique originale d'une oeuvre maintes fois décortiquée par ses pairs, jugée par la toute jeune Académie française, décriée par ses contempteurs, vantée par les grands esprits de son temps et, surtout, commentée par des générations entières d'élèves de collège ? Car à part dire que la pièce est d'une hauteur tragi-comique et épique sans commune mesure, critiquer cette référence de la littérature française est comme s'exposer au (Roi)-Soleil sans FPS 50.

Alors que Chimène et Rodrigue étaient prédestinés à former un magnifique, brut et puissant couple, ils rentrent droit dans le mur de l'orgueil. le comte Gomès, le père de Chimène, met une déculottée à Don Diègue, le père de Rodrigue, à cause d'une problème de tutorat. Forcément, le vieux bougre n'est pas content et demande à son fiston de le venger. Tiercé gagnant, le comte Gomès passe de vie à trépas de la main même de son ex-probable beau-fils.

Désormais, entre Chimène et son beau se dressent l'impossibilité de s'aimer en société, et aussi un amant dévoué mais détesté, une Infante friendzonée, un roi intéressé, un mort mort et des Maures morts. Petit moment d'Histoire : Corneille a commis là l'un des seuls impairs : pour faire intervenir les Maures, l'auteur a déplacé l'action à Séville... ville absolument musulmane à l'époque. Deus ex machina au service du respect des règles de lieu et de temps. Bref, heureusement, les Maures apportent le salut à Don Rodrigue. le salut de l'honneur par le Roi, pas celui du coeur. Car Chimène, la gloire de son père chevillée au corps, demande toujours sa tête.

Mais tragi-comédie oblige, quelques actes plus tard, les talents (martiaux, pas d'or) du Chevalier d'un côté et l'amour de l'autre vont finir par les rabibocher (sans compter un petit coup de 49-3 royal, ça marche toujours).

J'ai particulièrement aimé le personnage de Chimène car je trouve que Corneille l'a composé comme le plus tragique de tous. Elle agit tout au long du récit comme une déesse grecque. Agitant sa fureur contre Rodrigue, excitant le Roi, galvanisant le bras armé de Don Sanche contre une promesse d'amour, elle m'a paru le personnage de loin le plus contrasté de tous et le plus emmêlé dans ses turpitudes.

Ce grand cornichon de Rodrigue, lui, m'a évidemment touché. Son personnage tiraillé entre deux feux, celui de l'amour et celui de la gloire, incarne un stéréotype de chevalier que n'importe quel auteur adorerait écrire. D'ailleurs, je ne peux que vous conseillez l'édition Folio Classique de Jean Serroy qui comprend un décryptage assez bienvenu de l'oeuvre, de son évolution et de ses personnages. En même temps, Rodrigue est tragiquement nian-nian. Toujours à en faire plus, à surenchérir dans le mièvre et l'autodestruction, il en devient une farce.

Mais le récit ne se moque jamais de lui ou de Chimène. Les autres personnages ne tournent pas en dérision cet amour de polichinelle mais au contraire le respecte, même l'amant écarté. Peut-être que l'épreuve de Chimène devant le Roi est la marque la plus poussée du comique de la pièce.

Pour relire des classiques depuis quelques temps, je me dis que c'est pas si mal. Ces briques de culture ont un goût particulier à l'âge adulte. Peut-être qu'il était trop tôt, au collège, pour bien en appréhender le suc.

Sans l'avoir jamais lu, le Cid demeure certainement l'un des récits les plus marquants de mon adolescence. Peut-être vous souviendrez-vous comme moi de la Campagne du Cid Campeador sur Age of Empires II. Ah la la, quelle belle époque. Envoyer des paysans récolter de la nourriture tout en écrivant des articles sur son Skyblog... Quel âge d'or.
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Question d'honneur.

le problème avec les classiques c'est qu'on les lit avec un tas d'attente dû au faites qu'on a lu tout ce qu'y avait a lire sur le sujet.

J'ai toujours été une fan inconditionnelle de Molière, Corneille à une écriture plus mélodieuse mais le fond de l'histoire et son déroulement ne m'a pas du tout accroché....

Frustration.
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Mouaif...

Ce livre ne m'a pas emballé.
Les alexandrins, les rimes,... tout ça est très différent de mes lectures habituelles. Lu pour les cours, ce livre dont j'avais déjà beaucoup entendu parlé, ne m'a déçu, mais pas épaté non plus. Tout simplement que l'histoire n'est pas très amusante.

Et puis, elle se passe au XVIIe siècle donc forcément, l'honneur et l'amour sont des vertus vraiment très importantes donc l'histoire tourne autour de ces deux choses.

Et puis, dans les livres de nos jours, le vocabulaire employé est moins compliqué, ce qui a je pense entravé ma lecture avec des mots très compliqués.


Un résumé bref :
Rodrigue est éperdument amoureux de Chimène. Chimène est éperdument amoureuse de Rodrigue.
Malheureusement, Rodrigue se voit forcer de tuer le père de Chimène pour garder son honneur, ou le perdre [son honneur] et être déshonoré.
Rodrigue choisit de renoncer à son amour et de tuer Don Gomez, le père de Chimène.


Mouaif...
Je comprends que certains aient aimé, mais ce n'est pas trop mon cas. Lecture difficile, histoire compliquée, vocabulaire complexe.

Bref, j'ai quand même apprécié de sortir de mon genre de lectures habituelles.

Bonne lecture et 121 critiques !


Lien d'un quiz sur ce livre :
Lien : https://www.babelio.com/quiz..
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Don Rodrigue et Chimène s'aiment. Ils semblent promis l'un à l'autre, et leurs pères respectifs (Don Diègue et Don Gomes) s'accordent sur ce point. Mais Don Diègue et Don Gomes se querellent par ailleurs à propos de faveurs du roi de Castille (Don Fernand). Ce conflit dégénère : Don Gomes donne un soufflet à Don Diègue. Ce dernier, trop âgé pour se battre en duel, demande à son fils Rodrigue de faire justice à sa place. Malgré l'amour que Rodrigue porte à Chimène et leurs espoirs de mariage, il se sent obligé de défendre l'honneur familial. C'est ensuite Chimène qui aura à se venger.

Deux personnages centraux de la pièce se trouvent ainsi successivement soumis à une obligation contraire à ce que leur dicte par ailleurs leurs sentiments. Le sort et les obligations filiales s'acharnent sur ces jeunes amoureux. L'amour saura-t-il en triompher ?

Dans un contexte de conflit avec les Maures qui cherchent à conquérir la péninsule ibérique, ces intrigues de palais et les codes sociaux en vigueur au XVIIe siècle m'ont semblé bien surannés. Malgré ses qualités d'écriture, cette tragi-comédie de Pierre Corneille (1604-1684) ne m'a pas passionné - trop en décalage avec des préoccupations de notre temps, et à cause de tirades souvent longues qui nuisent à la vivacité du récit.
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J'ai rarement vu intrigue plus compliquée.
On peut ne pas comprendre les usages de cette époque (vengeance, combat, pardon, mariage). Cela manque de portables, de réseaux sociaux, de personnage non-binaire.
Je plains sincèrement les pauvres collégiens de quatrième, à moins que désormais ce texte bien écrit mais tout à fait daté soit étudié en L2 lettres classiques.
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Tant de savantes plumes se sont exercées depuis 1637 ( ou 1636 ? Je ne sais si aujourd'hui la question a été tranchée ), année de la première représentation du Cid, que je ne saurais envisager d'ajouter une critique de cette belle oeuvre, généralement considérée comme un grand classique de la littérature française ( bien que la fameuse règle des trois unités n'y soit pas scrupuleusement respectée et que certains aspects de la pièce puissent être considérés sous l'angle de l'esthétique baroque, mais c'est une autre histoire ... ). Je n'en ai ni la compétence ni le désir.

Je désire seulement me livrer ici à une petite relecture en bonne compagnie pour partager le goût que j'éprouve pour cette tragi-comédie.

L'action est trop connue pour que je la résume en détails. Chimène et Rodrigue s'aiment, leurs pères respectifs, don Diègue et le Comte ( don Gomès ) sont favorables à leur union, mais c'est don Diègue que le roi de Castille ( don Fernand ) choisit pour précepteur de son fils, ce qui provoque la colère du Comte. Celui-ci gifle don Diègue sur une place publique, portant ainsi gravement atteinte à son honneur.

Cette rivalité entre deux guerriers valeureux et couverts de gloire peut évoquer, pour les amateurs d'histoire de l'Antiquité, la situation d'un certain Jules César, jeune et ambitieux, face à Pompée, comblé d'honneurs mais vieillissant.

Don Diègue, dans un premier temps, se lamente :
" O rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? "
( Acte I, scène 4, v. 237-238 )

Puis il informe son fils Rodrigue de l'affront qu'il a subi, l'incitant à provoquer le Comte en duel pour laver leur honneur.

C'est la première manifestation du thème principal de la pièce, le conflit entre l'amour et l'honneur que vivent les personnages. Rodrigue accomplira son devoir, mais il est cruellement atteint par le choix que la situation lui impose :

" O Dieu, l'étrange peine !
En cet affront mon père est l'offensé,
Et l'offenseur le père de Chimène !
( Acte I, scène 6, v. 298-300 )

Donc, bien que profondément conscient des conséquences néfastes pouvant découler de sa décision ( il faut ajouter que le roi de Castille, don Fernand, est opposé à un duel pour régler cette question d'honneur ), Rodrigue provoque le Comte :

" A moi, Comte, deux mots. "
( Acte II, scène 2, v. 397 )

Il n'est nullement certain que, jeune et inexpérimenté, Rodrigue n'y laisse pas la vie, mais il n'a pas l'intention de se dérober :

" Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées
La valeur n'attend pas le nombre des années. "
( Acte II, scène 2, v. 405-406 )

De fait, c'est le Comte qui succombe et cette mort va entraîner pour Rodrigue bien des tourments : d'abord le roi envisage sérieusement de sévir, en partie parce qu'il regrette la mort du Comte, excellent guerrier, survenue de surcroît à un moment où il y a lieu de craindre une attaque des Mores, ennemis du royaume, mais surtout, Chimène demande vengeance pour la mort de son père devant l'autorité royale.

Elle aussi se trouve déchirée entre son profond amour pour Rodrigue et son devoir familial, qu'elle considère comme faisant partie intrinsèque de sa "gloire ", mot que l'on peut interpréter comme étant " la haute idée que l'on a de soi-même". ( Cf." Lexique du vocabulaire de Corneille " dans l'édition " Nouveaux classiques Larousse ", édition septembre 1970, par exemple. )

La première démarche de Rodrigue consiste à venir s'entretenir avec Chimène, lui expliquer les raisons de son acte et lui offrir sa vie :

Don Rodrigue
" Ton malheureux amant aura bien moins de peine
A mourir par ta main qu'à vivre avec ta haine.
Chimène
Va, je ne te hais point."
( Acte III, scène 4, v. 961-963 )

Je ne résiste pas à l'envie de citer un autre passage de cette scène, qui me touche par ses accents élégiaques :

Chimène
" Rodrigue, qui l'eût cru ?
Don Rodrigue
Chimène, qui l'eût dit ?
Chimène
Que notre heur fût si proche et sitôt se perdît ?"
( Acte III, scène 4, v. 987-988 )
( " Heur " pour " bonheur ", bien que déjà vieilli à cette époque, est attesté au XVIIème siècle sous la plume de Malherbe, Descartes, La Bruyère ... cf. le Littré. )

Il saura ensuite se couvrir de gloire en se mettant à la tête d'une troupe parant l'attaque des Mores, remportant une éclatante victoire et un titre prestigieux , " le Cid ", conféré par les ennemis vaincus eux-mêmes et confirmé par don Fernand.

Rodrigue en personne, dans une longue tirade, relate ce fait d'armes au roi :

" Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port. "
( Acte IV, scène 3, v. 1259-1260 )

Ce faisant, il témoigne aussi d'un certain sens poétique :

" Cette obscure clarté qui tombe des étoiles
Enfin avec le flux nous fait voir trente voiles ;
L'onde s'enfle dessous, et d'un commun effort
Les Mores et la mer montent jusques au port. "
( Acte IV, scène 3, v. 1273- 1276 )

Il termine son récit par :

" Et le combat cessa faute de combattants.
C'est de cette façon que, pour votre service ..."
( Acte IV, scène 3, v. 1328-1329 )

Rodrigue ne poursuit pas ses propos, interrompu par l'arrivée de Chimène : il a obtenu par son haut fait d'armes le pardon du roi mais celle qui aurait pu, si les circonstances avaient été plus favorables, devenir sa fiancée, reste déterminée à réclamer au souverain vengeance et justice ( concrètement, la peine capitale à l'encontre de Rodrigue ) pour la mort de son père. Don Fernand use alors d'un stratagème pour lui faire révéler devant la cour son amour pour Rodrigue, lui annonçant la mort au combat de celui-ci. Chimène s'évanouit de douleur mais persiste, une fois la vérité rétablie, à vouloir donner le change et à demander réparation. Son sens de son devoir familial, de l'honneur, de sa " gloire " lui imposent cette attitude.

L'acte V reprend en écho certains éléments précédents : un nouvel entretien entre Rodrigue et Chimène et une méprise de celle-ci, basée sur un quiproquo, qui l'amènera à une déclaration publique de son amour pour Rodrigue. le roi conclut la pièce par des paroles visant à l'apaisement et à l'espoir.

Je n'ai pas évoqué le rôle des autres personnages de la pièce, mais il serait dommage de passer totalement sous silence celui de l'Infante, dont la situation et les sentiments, exprimés en particulier dans les stances du cinquième acte ( scène 2 ) reprennent, comme dans une composition musicale empreinte de lyrisme, dans un mode mineur, le thème principal de l'oeuvre. Elle connaît le même conflit entre l'amour qu'elle éprouve pour Rodrigue et son sens du devoir, représenté pour elle par la raison d'Etat :

" T'écouterai-je encor, respect de ma naissance
Qui fait un crime de mes feux ?
T'écouterai-je, amour, dont la douce puissance
Contre ce fier tyran fait révolter mes voeux ? "
( Acte V, scène 2, v. 1565-1568 )

Je me suis surtout plu, dans cet article, à placer de célèbres citations dans leur contexte : elles peuvent en effet paraître ridicules ou même être mal comprises lorsqu'elles en sont séparées. Je ne voudrais cependant pas donner, par mon bref résumé et mon choix de courts extraits, une fausse idée du personnage cornélien tel qu'il se révèle dans le Cid. Je laisse donc pour finir la parole à P.-G. Castex, P. Surer et G. Becker ( Histoire de la littérature française, Hachette, 1974, p. 183 ) :

" le Cid est le poème de la gloire amoureuse. ( ... ) Dans la pensée de cet amour, ils ( Rodrigue et Chimène ) puisent la force nécessaire pour agir selon les intérêts d'un devoir qui les oppose ; aussi ne sont-ils jamais plus profondément d'accord que lorsqu'ils s'affrontent en implacables adversaires. Si Rodrigue tue le père de Chimène, si Chimène demande la tête de Rodrigue, c'est surtout parce qu'ils entendent demeurer dignes l'un de l'autre. "

Je continue à apprécier cette oeuvre, à y trouver une certaine modernité par son exposé des conflits pouvant s'exercer au sein de l'être humain, parce qu'elle met en valeur le courage ; du point de vue de sa structure, elle présente de l'intérêt par sa mise en écho de situations et de sentiments comparables, même si l'on peut y trouver quelques longueurs et invraisemblances, et il m'arrive encore de me laisser bercer par le style et les accents de cette pièce " classique ".





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J'ai lu le Cid en troisième - j'avais le choix entre ça et Cyrano de Bergerac, à l'époque c'était comme me donner le choix entre des épinards et de la marmelade... Mais on en revient de ses quatorze ans ! Et à la relecture, ce n'est pas si terrible. C'est même très bien.
Nul besoin d'en rappeler l'intrigue : Rodrigue, pour venger l'honneur bafoué de son père, a tué le père de sa Chimène bien-aimée ; dès lors il est invraisemblable qu'elle l'épouse ! (Mais en fait si...dans un an. D'ici là on aura oublié le vieux mort, pas vrai?) le ressort tragique est bon, mais voilà, le Cid n'est pas une tragédie, d'où l'absence d'expiation du crime dans la mort (sauf pour le Compte, donc). le texte est très beau, l'histoire est bien, mais ça devient lourd sur la fin je trouve : Chimène qui ne se lasse pas de faire semblant de nier son amour pour Rodrigue en réclamant sa mort, Rodrigue qui ne se lasse pas de lui offrir sa tête qu'elle ne coupe pas, et l'Infante qui sert à rien (mais alors, vraiment à rien celle-là !) puisque ses sentiments cachés ne sortent pas au grand jour. Pas une tragédie, on l'a dit.
Mais voilà, c'est Corneille, et rien que pour la langue, c'est génial. Comme je l'ai dit, l'intrigue est bonne, même si à la fin on se dit "ouf ! heureusement que le roi est là pour faire taire Chimène!"
Un classique, à ne pas manquer !
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Beaucoup de questions s'offrent à moi à la lecture de cette pièce. Pourquoi cette oeuvre reste t-elle un chef d'oeuvre, alors que de nombreuses autres pièces, que ça soit de Corneille ou d'autres auteurs majeurs tels que Philippe Quinault avec sa tragédie Atys ou l'Electre de Crebillon (père), tendent également à représenter un amour impossible? Pourquoi cette oeuvre reste t-elle un classique du genre, qu'a t-elle de si particulier?

N'ayant jamais réussis à trouver réponses à ces question, j'ai pris l'habitude de nommer cela le "mystère cornélien": une force d'écriture saisissante, poignante et bouleversante faisant de Corneille un des plus grand dramaturge de la littérature.
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Choisir l'amour ou l'honneur, quel dilemme!!!!
L'art cornélien est ici consacré à la dualité des désirs humains: doit-on venger son père en tuant son amant?
La belle Chimène ne sait plus que faire...
Un classique à relire pour un rappel des plus belles figures de style de la langue française!
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Cette pièce, je l'adore, je l'aime et je ne pourrais pas m'en lasser ! Je crois bien que je connais le Cid par coeur, Horace aussi d'ailleurs... ce sont les deux seules pièces que je connais de Pierre Corneille et je compte bien remédier à ça (bon, ça fait quelques années que je dis ça, mais dès que j'aurais un peu de temps, je m'y mets, c'est certain...!).

J'aime beaucoup lire Pierre Corneille car dès la première ligne, on voit tout l'amour qu'il a mis dans le Cid, tout le plaisir des mots, de la langue français, le plaisir d'écrire tout simplement... et du coup, elle devient très agréable à lire !
Il est vraiment un auteur comme on aimerait être - en tout cas comme j'aimerais être - il sait se déjouer des règles classiques pour créer une pièce de théâtre unique : elle dénote des autres car elle allie à la fois un genre classique, mais une présentation très moderne. Un peu comme une symphonie de Mozart : on sait d'avance qu'on va bien s'amuser en découvrant l'oeuvre.

Les personnages de la pièce le Cid sont très touchants, très liés les uns aux autres. Ils sont à fleur de peau, subissent les conventions et ne cherchent pas à s'enfuir contre leur destins : ils feraient n'importent quoi pour leur famille. C'est beau, mais un peu irréel : maintenant on chercherait plutôt à parler au lieu de foncer dans la gueule du loup (en tout cas, moi, c'est ce que je fais).
Lisez donc le Cid de Pierre Corneille, vous ne serez pas déçu !
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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