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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une gigantesque fresque historique de mille cinq cent pages. La seconde guerre mondiale vécue par les italiens.
En 1940, la classe 1921 du petit village de Nomana s'apprête à partir en guerre, la majeure partie n'est pas fasciste et certains ne croient pas à cette éventualité, les étudiants partent les derniers. Certains partiront en Afrique et d'autres en Russie qui deviendra la Bérézina des italiens. Nous allons aussi découvrir la guerre en Italie qui va se retrouver divisée avec la fin du fascisme, envahie par les allemands et les alliés.
Ce livre dénonce la guerre, les idéaux politiques : fascisme, nazisme, communisme qui menés par une poignée d'hommes persuadés d'avoir raison ont mis la terre à feu et à sang. Il dénonce le communisme qui petit à petit détruit toutes les couches sociales pour n'en obtenir qu'une.
Eugenio Corti nous livre une immense réflexion sur les hommes qui deviennent pire que des bêtes, torturent, massacrent, deviennent haineux alors que d'autres s'entraident, ont un sens de l'honneur,aident les plus faibles donnant à se demander s'il n'ya pas deux sortes d'hommes. Pour l'auteur la religion est ce qui retient les hommes de toutes ces abominations. Je croyais en avoir vu beaucoup mais non, cette guerre n'a pas fini de me surprendre avec cette surenchère dans l'horreur, indicible, l'inimaginable, personne n'est épargné ni les civils, ni les soldats.
Il faut absolument lire ce roman ne serait-ce que pour réaliser à quel point ce ne fut que de la souffrance de tous côtés. de nos jours la religion a ses failles et ne trouve guère preneurs mais une spiritualité, une éthique ou la volonté de préserver la vie sont indispensables.
Ce qui me restera de la classe 1921, c'est leur désir de reconstruction du pays un peu comme si ils se reconstruisaient eux-mêmes après tout ce qu'ils ont vécus.
Une découverte de la seconde guerre mondiale sur le front est que je ne connais que très peu.

#Le cheval rouge #NetGalleyFrance
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1400 pages! Qu'une fois lues je peux dire: trop c'est trop.

Il y a de tres beaux passages. Nombreux. Beaucoup d'eux poignants, certains ahurissants, qui glacent le sang. Mais tout le dernier tiers m'est devenu pesant.


A travers deux generations de personnages, issus d'un meme village du nord de Milan, c'est l'histoire de l'Italie de 1940 a 1970 que Corti romance.

Cela commence par la vie dans un village qui s'est un peu industrialise et vit encore pour beaucoup de petite agriculture. Les differences de classes n'alterent pas le bon voisinage. Puis l'Italie entre en guerre et les jeunes sont mobilises. Certains partiront pour l'Afrique, d'autres pour la Grece, mais le plus grand nombre rejoindra le front de l'Est, face a la Russie.

Les actions de guerre et les deboires des jeunes soldats sont rendus avec grande virulence, avec toutes les horreurs la ferocite et l'heroisme de la guerre. La campagne de Russie et la debacle de l'hiver 1942-43 surtout, avec l'atrocite de chaque petite bataille pour tenir un village ou pour arriver a sortir d'un encerclement, d'une poche, avec le desespoir qui s'empare des nombreux fuyards qui ne sont plus encadres par un quelconque commandement, mais aussi avec le devouement, la grandeur d'ame de ceux qui se sacrifient consciemment pour permettre la retraite de leurs camarades, avec l'entraide et la fraternite qui se revelent dans les moments les plus durs, tous moments detailles de facon saisissante. Je suis arrive au bas de certaines pages carrement bouleverse, prenant le temps de souffler pour la tourner. Suivent des descriptions de la vie – et la mort – dans les camps russes de prisonniers, non moins horripilantes. Et dans toutes ces situations, a travers toute cette sanguinaire barbarie, percent les essais des heros – a coup sur un hommage a beaucoup de reels veterans de la guerre – de garder un tant soit peu de leur humanite.

On sent que Corti a vecu tout cela. Qu'en fait il romance son temoignage. Comme l'avait fait avant lui Mario Rigoni Stern dans “Le sergent dans la neige". Et c'est puissant et emouvant. Dechirant.

Corti donne ensuite un apercu “relativement court" (pour un livre de plus de 1400 pages) de la guerre interne en Italie entre partisans et armee allemande d'occupation, puis passe a la reconstruction d'apres-guerre.


C'est cette derniere partie que j'ai le moins aime. Je l'ai trouvee poussive, ni les amours et les devenirs des principaux protagonistes, ni les luttes politiques de communistes et de democrates-chretiens ne m'ont interesse. le souffle epique des deux premieres parties s'est envole. Corti s'est essouffle. de plus c'est la partie ou Corti exagere le plus dans son proselytisme chretien. Deja avant cela les bons soldats se reconnaissaient a leurs valeurs chretiennes, mais dans cette partie Corti force la dose. Il presente l'abandon de la pratique religieuse comme une decomposition culturelle et morale de l'Occident. Il n'y a que les catholiques (meme pas les protestants) qui peuvent etre bons. Tous les autres sont consciemment ou inconsciemment mauvais. Une citation? Au hasard: “Pie XII disparu, la culture catholique, au lieu de lutter contre les analyses marxistes, s'était mise à chercher avec insistance des points de convergence avec elles. Il faut dire aussi que, entre-temps, la culture européenne tout entière – à cause, surtout, de la situation analogue qui s'était créée en France, son centre incontesté – avait fait, en quelques années, de grands pas en arrière vers un état de quasi-précivilisation.” Une autre? Allons-y: “Après tout, si dans cette lutte les chrétiens avaient contre eux la bourgeoisie riche, patronne des médias, et les féroces aboiements des marxistes de toutes confessions, ils avaient avec eux la majorité du peuple sain, des personnes propres.” En pays de chretiente ceux qui ne soutiennent pas l'Eglise papale sont des malpropres (il a des mots tres durs, que je ne citerai pas, meme contre les pretres ouvriers francais). C'est enervant. En tous cas, moi ca m'a enerve.


C'est un grand livre, a n'en pas douter. Mais il est inegal, peut-etre parce qu'il est trop long, peut-etre parce que l'auteur se laisse emporter par ses convictions, en fait sa haine, non de tout ce qui n'est pas chretien, mais de tous ceux qui delaissent la chretiente de leurs ancetres. Il a eu un grand succes, tardif, en Italie, mais je ne pourrais pas, moi, le qualifier de chef-d'oeuvre, comme d'aucuns l'ont fait.
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« Mes grands maîtres étaient Homère et encore Homère, ainsi que le plus grand de ses élèves qui était Tolstoï. Dans l'emploi de la langue, je me réfère à Manzoni. Je dois beaucoup au saint François du Cantique des créatures. Mais mon plus grand maître, ce fut avant tout le peuple, la langue de ce peuple auquel j'ai affaire chaque jour. »
 E. Corti
Ce roman historique, qui aura demandé 10 ans de travail à son auteur, est porté par un souffle épique et emporte le lecteur dans un véritable tourbillon tout en suscitant bien des réflexions. Il ne peut s'épuiser en une seule lecture et, comme il comporte 1000 pages d'une écriture serrée, il est impossible d'en montrer toutes les facettes et d'en saisir les symboles en quelques lignes sans risquer d'en affaiblir ou dénaturer la portée. J'espère parvenir quand même à donner envie de le lire.
Placé sous le signe de l'Apocalypse de Jean, il est divisé en trois volumes : le cheval rouge (la guerre) titre de l'ensemble, le cheval livide (la faim, le froid, la mort) et l'arbre de vie .
Le point fixe, dans le déchaînement apocalyptique que vont traverser les protagonistes principaux est le village de Nomana dans la région de la Brianza et ses alentours.

François Livi nous dit dans sa postface au "Cheval rouge" : «Nomana, épicentre du roman auquel les vagues de l'histoire arrachent puis rendent les personnages principaux, n'est pas simplement un lieu permettant au narrateur de relier les événements qui se déroulent en Union soviétique, en Afrique, en Grèce, en Pologne, en Allemagne, en Italie, au monde de la province lombarde. Encore moins un microcosme qui tendrait à rapetisser, en les réécrivant sur l'échelle restreinte des perceptions locales, les drames qui traversent le monde. le petit monde de Nomana, décrit avec un amour et une exactitude qui jaillissent de chaque page, est un gage de vérité. La transition de ce microcosme, débordant de vie, à des horizons plus larges, est naturelle et possible car dans les deux cas l'auteur est en quête d'une vérité humaine.
Ouvriers, petits entrepeneurs, paysans, d'inoubliables silhouettes féminines : tous ces personnages, ruisselants de vérité, sont décrits avec une mesure parfaite.»
Le cheval rouge débute sur une scène paisible balayée par le mouvement régulier de la faux d'un père et de son fils qui réalise qu'il va prendre la suite car le père vieillit. Cet ordre, cette paix, que les jeunes appelés vont quitter, les saisons qui se succèdent, leur famille, leur mère, une jeune femme aimée représenteront le recours vers lequel blessés, mourants ou pris dans la violence des combats ils se tourneront, au milieu des souffrances terribles que tous vont traverser. 

Mais quand les protagonistes de l'histoire retrouvent (quand ils survivent) ce vers quoi était tendue leur pensée, ce qui les a soutenus, ils ne reconnaissent plus ce qu'ils ont quitté, dont ils sont coupés par le souvenir des atrocités vues et vécues. le monde ne sera plus jamais comme avant et le troisième volume «L'arbre de vie», s'il est celui d'une vie renaissante, annonce que même Nomana ne sera plus Nomana. La reconstruction de l'après-guerre va faire advenir un autre monde.
L'accent de vérité de ce roman est dû aussi au fait que la biographie de l'auteur se confond en grande partie avec le contenu du récit où l'on retrouve Eugenio Corti dans le personnage de Michele Tintori qui se sent écrivain mais pas assez mûr pour donner vie à un livre. Souhaitant faire des expériences et voir ce qu'est le communisme sur place, il va faire tout son possible pour aller sur le front russe où l'Italie s'engage au côté de l'Allemagne. Il y sera rudement mis à l'épreuve jusqu'à visiter, prisonnier des soviétiques, le neuvième cercle de l'enfer de Dante, plus particulièrement le XXXIII chant où Ugolin dévore ses propres enfants et où la glace est omniprésente. 

L'auteur transparaît aussi dans le personnage d'Ambrogio, fils de Gerardo Riva ouvrier devenu chef d'entreprise. Ambrogio comme ses amis Michele et Stefano va rejoindre le front russe dont il reviendra blessé.
Sans manichéisme Eugenio corti nous montre ce que les démons du totalitarisme, nazisme et communiste confondus, entraînent par leur mépris de l'homme. L'homme est dépouillé de son âme et alors on peut en faire ce que l'on veut, le tuer sans remords, le réduire en esclavage.... Reste aux victimes, à ceux qui subissent et sont témoins de toutes les exactions commises au nom de ces deux idéologies mensongères et criminelles, à tenter de comprendre et trouver un sens à cette apocalypse. Chacun va tenter de chercher, suivre même à tâtons ce qui lui est demandé ou qui lui sera révélé sans qu'il le veuille, à travers bien des souffrances. Quel sens a un destin particulier au regard de l'universel ?. 
Chacun à son humble place aura son utilité, sera choisi pour remplir une mission consciemment ou non. C'est cette valeur de chaque individu qui domine «Le cheval rouge» et donne un sens même à leur mort. L'auteur se fonde sur sa profonde foi chrétienne qui irradie tout le roman et c'est cette foi qui permet de tenir face au mal absolu qui se déchaîne. La beauté et la portée de ce roman est telle que partageant ou pas la foi de son auteur, il restera inoubliable et intemporel.
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Me voilà à la fin d'un long voyage qui aura duré quelques semaines. Un voyage dans l'Italie des années 1940 à 1970. Dans une Europe dévastée qui nous mène en Russie, en Pologne, en Allemagne et en Grèce, mais aussi sur les côtes nord-africaines de la Méditerranée, en Libye et en Tunisie où se sont propagés les combats.

Un voyage dans une province d'Italie qu'on appelle la Brianza et son village de Nomana proche de Milan. J'y ai découvert une famille chrétienne, les Riva, des ouvriers devenus industriels, leurs enfants et notamment lors fils Ambrogio, son cousin Manno, ses camarades de la classe 21 qui seront amenés à participer à des conflits auxquels ils ne croient guère, un canon dans le dos poussé par des hommes en chemises noires. Les jeunes hommes de Nomana et des villages alentours rejoindront les différents fronts de l'axe, certain reviendrons pour affronter un autre péril, de couleur rouge celui-ci.

Après cette terrible guerre menée par nombre de dictateurs psychopathes, c'est à la lente érosion des valeurs chrétiennes que nous fait assister l'auteur, sur fond de crise économique, dans une Italie jusqu'alors ancrée dans la culture chrétienne et la ferveur religieuse. On découvre une nation qui se délite peu à peu et laisse place à une société troublée, aux courants opposés, en perte de repère et d'identité.

J'ai fait ce voyage en conduisant sur une longue route sinueuse à l'asphalte irrégulier, tour à tour bordée de prairies fertiles, de forêts inquiétantes et de désert bouleversés.

Il y a bien longtemps que je n'avais pas été autant absorbé par un ouvrage. Celui-ci captive tant par son réalisme, parfois à la limite du soutenable, que par le témoignage historique qu'il constitue. Mais aussi par la puissance de ses personnages et des sentiments qui les unissent, magnifiées par de belles histoires d'amour d'un autre temps . J'y ai découvert une nation dont je ne connaissais que peu les faits de participation aux événements tragiques qui nous ont opposés, avant de finir par nous réunir. Une oeuvre empreinte de spiritualité chrétienne sans que cela prenne le pas sur le récit et trouble l'athée que je suis.

Je ne peux que conseiller la lecture de ce formidable récit de 1100 pages qui se tournent sans effort. L'ouvrage n'est plus édité, vous le trouvez sans peine d'occasion, au prix du neuf, ne vous y attardez pas, il le vaut même avec quelques feuillets cornés et une couverture défraîchie.
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« Les brigades italiennes d'infanterie alpine sont les seules formations d'infanterie au monde qui enthousiasment vraiment un militaire. »" (Général Guderian, chef de l'état-major allemand, à la fin de la guerre) ...un général non nazi qui fut prisonnier de guerre des Américains de 1945 à 1948,puis libéré sans être inculpé de crimes de guerre. Après la Seconde Guerre mondiale, il fut nommé major-général puis inspecteur des troupes blindées dans l'armée d'Allemagne de l'Ouest.
L'image de l'armée italienne était cependant tout autre notamment en France où l'on plaisantait : « Quand l'officier italien crie : “A la baïonnette !”, tout le monde entend : “A la camionnette !” », pouvait-on entendre lors du dernier conflit mondial.
Et pourtant l'armée française n'avait pas de leçon à donner, l'histoire le prouvera en 1939.
Et j'avoue que l'image que j'avais inconsciemment de cette armée italienne était celle née des plaisanteries faites sur son compte...Et avec "Le Cheval rouge" j'ai du réviser ma copie, réviser l'image que j'en avais.
Les premières feuilles d'appel au front arrivent dans les familles, les examens scolaires ont été annulés. On parle de plus en plus de la Guerre, le jeunes de la classe 21 se préparent dans la ville de Nomana. Ils doivent  se présenter au district militaire . Et le 10 Juin 1940  l'Italie entre en guerre. Tous les hommes doivent se rendre en rang devant la mairie, pour écouter le discours du Duce... L'Italie s'est alliée aux Allemands alors que tant d'italiens sont morts en les combattant !
L'amateur d'Histoire est ferré, il sait qu'il va passer des heures de lecture, des heures de découverte aux cotés de ces jeunes appelés. Un voyage qui mènera le lecteur en Russie; face à eux "....des hommes qui" avaient tous le crâne rasé, des faces terreuses et épouvantées, des uniformes de toile, et ils faisaient terriblement penser – comme aucune autre troupe au monde – à de la viande de boucherie." Là tant d'italiens mourront de froid sur ce front russe, alliés à l'armée nazie contre l'Armée rouge. D'autres mourront de faim et de froid dans les sinistres camps rouges. Un aspect de la Grande Histoire que je découvre. Les italiens dont on disait, sous nos cieux, qu'ils courent plus vite que les lapins, démontrent tout leur courage et leur combativité. Eugenio Corti n'a rien imaginé...il était sur ce front. Il a mis en scène tous ses copains, ceux qui, comme lui, eurent la chance  d'en revenir, ceux qui y sont restés, morts dans d'atroces souffrances, de faim, de froid, sous les coups ou fusillés et ceux qui purent en revenir.
Et en Italie, les familles attendent "les disparus étaient peut-être cent mille [..]et ils ne pouvaient pas s'être tous volatilisés. Beaucoup, « forcément », devaient être prisonniers, et, une fois la guerre finie, les prisonniers retournent chez eux. Mais pourquoi, demandait la femme, s'il en était ainsi, n'écrivaient-ils pas ? Et puis l'habituelle, la lancinante question : pourquoi ceux qui avaient été faits prisonniers en Afrique écrivaient ?"
Difficile de résister à cette armée rouge, ceux qui étaient pris savaient qu'ils étaient promis à une mort  quasi certaine de faim et de froid. Les pages sont parfois insoutenables. Mais ces combats en Russie ne font pas l'essentiel du livre. Loin de là. Rares sont les prisonniers qui reviennent de Russie. L'un d'eux pèse 37 kg. 
Ceux qui eurent la chance de ne pas être faits prisonniers purent revenir en Italie...combattre l'armée allemande..Les alliances avaient changé. Là, les discussions entre les rares qui reviennent de Russie et les communistes qui n'y ont jamais mis les pieds deviennent impossibles
Les Italiens doivent dorénavant combattre les Allemands qui occupent l'Italie, libérer leur pays et faire face, en même temps, aux réactions des communistes italiens, purs et durs qui idolâtrent le Petit Père des peuples. Eugenio Corti était l'un d'eux, aux côtés de rares copains, partis comme lui, l'un de ceux qui s'engageaient pour construire l'Italie d'après la guerre, l'Italie contemporaine.
Ce pavé de plus de 1400 pages est passionnant car Eugenio Corti y rassemble ses souvenirs, ses engagements d'Homme, depuis la fin des années 30 jusqu'aux scooters des années 60-70....les souvenirs d'un homme libre qui a toujours conservé un regard critique et totalement indépendant face aux événements auxquels il fut confronté, et qui nous transmet un regard méconnu  sur les combats et engagements de cette armée italienne au cours de la deuxième guerre mondiale.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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En terminant ce livre, j'ai l'impression d'avoir lu une oeuvre majeure. En termes de volume ( cela ressemble plus à un parpaing qu'à une brique) mais aussi en termes de valeur littéraire.
Une comparaison avec "Vie et destin" de V. Grossman ou «  Guerre et Paix » peut être tentée selon moi.
On y suit des copains de la même région, embrigadés bon gré mal gré, avec des attentes différentes dans l'armée italienne. On se déplace avec eux sur le front russe, en Libye ou en Grèce, on en suit un dans les camps de prisonniers en Russie de même que nous les accompagnons à leur retour en Italie dans la grande région du Pô. Beaucoup n'en reviendront pas d'ailleurs.
C'est une véritable fresque historico-sociologico-économico-politico et philosophique. Un pan en partie autobiographique de l'histoire italienne s'étendant de la seconde guerre mondiale au milieu des années '70.
Une écriture précise, soignée, avec des changements de rythme, le tout pour offrir un souffle et une puissance incroyables.
Il faut s'économiser pour tenir la longueur. Mais en cette période confinement si vous avez l'envie d'une lecture impressionnante et instructive il faut y aller. Il faut s'économiser car le souci d'une écriture précise entraîne quelques longueurs notamment dans les descriptions de batailles. Mais c'est un détail. Il faut aussi accepter le postulat manichéen de l'auteur selon lequel le christianisme et le seul rempart contre le communisme ( mais cela s'explique sans doute par son histoire personnelle).
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1400 pages! Trop court en temps de confinement! A condition d'être passionné pour la période 39-45 et jusqu'en 1975.Un chef d'oeuvre . Une très belle écriture.Le souffle de Vassili Grossmann: " Vie et Destin. Une autobiographie originale: les différents héros de ce roman,( basé sur des recherches d'archives historiques approfondies), présentent des tranches de vie vécues par l'auteur italien Eugenio Corti (1921-2004).
Vous allez découvrir l'Histoire de l'Italie, à travers les histoires personnelles et familiales de jeunes de la classe 1921,originaires des villages autour de Milan: le fascisme, l'enrôlement dans l'armée allemande, les batailles et les camps en Russie, les fronts en Albanie, Tunisie, Grèce, les partisans dans la résistance ,puis , le rôle de la Démocratie Chrétienne face au partis communiste et socialiste lors de la reconstruction et du miracle italien.
La culture chrétienne de l'auteur apparaît dans toutes les scènes , mais avec tolérance , il émaille ses pages de réflexions humanistes, intelligentes sans dogmatisme.Il s'adresse discrètement au lecteur, nous interpelle sur les comportements humains, sur la bonté, l'altruisme, et sur les ravages des grandes idéologies ,le nazisme et le communisme.L'ecriture est belle, l'auteur au milieu de pages dramatiques, nous offre des scènes bucoliques, oiseaux, rivières, neige et montagnes.
Roman peu connu, vraiment injustifié ! Allez, plongez, vous en ressortirez grandi!!
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« Dans la vie, il faut pourtant le dire, la tragédie, la comédie et la farce s'entremêlent continuellement «  c'est le constat que fait Eugenio Corti dans ce roman- fleuve écrit à la gloire des soldats italiens ( et surtout des chasseurs alpins) envoyés par ordre de Mussolini sur le front russe( Opération Barbarossa) et en Afrique du Nord ( bataille d'El Alamein) et «  dont bien peu reviendront. ». Mais ici la «  Comedia del Arte » est absente et
nous ne sortons pas indemnes de la lecture de ces pages bouleversantes où la barbarie insoutenable laisse place à l'amour pur et sublimé par des vertus chrétiennes salvatrices. L'auteur effectue une véritable catharsis en dénonçant toutes les dictatures : le fascisme, le nazisme et surtout le communisme qui ont asservi l'homme et lui ont enlevé toute dignité.
Le village de Nomana en Lombardie est le havre de paix de tous ces personnages si attachants dont la foi inébranlable au sein de familles unies par des liens ancestraux leur permettent d'affronter toutes les épreuves de la vie et même de faire tourner une petite entreprise.
Corti dénonce dans ce roman la perversion des esprits par les idées marxistes qui détachent l'être humain des vertus chrétiennes , seules capables , selon lui, d'éviter la décadence de notre civilisation.
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Bonsoir les amis ,
Le cheval rouge de Eugéno Corpi est un roman historique passionnant.
Nous commençons l'histoire en 1942 en Italie. Mussolini s'engage auprès des allemands.
Nous suivons deux jeune italiens mobilisés pour cette guerre mais ils sont anti chemises noires.
Des détails pour moi inconnus qui m'ont aidés à comprendre cette guerre d'un point de vue autobiographique , certes , mais très intéressante.
"Le cheval rouge suit la destinée de jeunes italiens engagés dans l'armée de Mussolini, patriotes et hostiles au fascisme. Certains mourront sur le front russe ou au mont Cassin , d'autres témoigneront de la barbarie nazie et communiste, d'autres encore s'engageront dans la reconstruction politique de l'Italie après guerre."
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