Générique du 20h de TF1:
Madame, Monsieur, bonsoir et bienvenue...
Anne Claire Coudray est jolie et toute souriante, pourtant..
Octobre 2014, Kurdistan iranien: Anne Claire est avec un casque et un gilet pare balles, au milieu de la poussière, "sur les lignes de front, face à Daech, aux côtés des Peshmergas, ces Kurdes qui n'ont connu que la guerre depuis des décennies"...
Être une femme lui ouvre les portes facilement. Une jeune Yezidie, qui a été esclave sexuelle de Daech, lui parle plus facilement. Elle peut calmer le jeu, à un check point...
Elle a appris à sortir d'une voiture prise, pour cible! A se cacher derrière le bloc moteur. A ne pas avoir de photos des enfants ou du mari, dans le portefeuille, à prendre sur elle, à dompter sa peur et son vertige, à ne pas paniquer, surtout!
En 2013, opération Serval au Mali. Cinq islamistes attaquent: "des morceaux de cadavres qui jonchent les rues, une tête repose dans la cour, un chien emporte un bras"...
Anne Claire est une des 5 femmes reporters de guerre de ce livre. Si elle parle de relativiser et de prendre du recul... D'autres...
Patricia Allémonière a été blessée sérieusement au visage, par des tirs de roquette, en Afghanistan.
Marine Jacquemin a réussi à faire ouvrir un hôpital, puis une maternité, à Kaboul, "car des Afghanes l'avaient bouleversée...", ainsi que ces petites afghanes aspergées d'acide par des talibans...
Comment ces jeunes femmes, minuscules, au milieu des soldats de métier, font-elles pour exercer ce travail, au risque de mourir ou d'être blessées, ou mutilées ?
C'est un livre édifiant !
Vous connaissez les Hemingway, Blaise Cendars, Jack London, Joseph Kessel... Il y eu une femme correspondante de guerre: Margaret Bourke White qui photographia la libération du camp de concentration de Buchenwald, en 1945...
Actuellement, il faut compter sur les femmes reporters de guerre!
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J'ai ajouté ce livre à ma PAL après avoir vu l'interview de ces cinq femmes dans un reportage. Il nous offre un regard "de l'intérieur" sur la réalité des reportages de guerre, et sur la place de la femme dans des contextes politiques parfois très compliqués. Une découverte chargée en émotions.
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Elles risquent leur vie regroupe les témoignages de Patricia Allémonière, Anne Barrier, Liseron Boudoul, Anne-Claire Coudray et Marine Jacquemin, reporters de guerre de TF1. Passionnant.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Déguster un masgouf, une carpe grillée dans le quartier de Qrayyat de Bagdad, à la tombée du jour, sur les berges du Tibre avec des potes irakiens, c'est cela aussi le bonheur du reporter. Je me sens chez moi, à Kaboul, Bagdad ou Damas, parfois mieux qu'à Paris. Au fil des années, j'ai aimé me plonger dans cet Orient mythique des "Mille et une nuits". Sous ces cieux étoilés, les gens sont chaleureux , respectueux, accueillants - l'exact contraire de l'image que donnent d'eux les islamistes.
Nous y avons vécu comme des rats avec la population, dans des sous-sols ou dans des maisons sans toit, à quelques heures de notre confort parisien.
En hiver j'ai tellement ressenti le froid intense et l'humidité que mes os eu ont longtemps gardé la mémoire.
Mais comment oser se plaindre en regardant vivre ces gens qui n'avait d'autres choix que de rester piégés dans ce cauchemar ?
La guerre est un moment particulier ou, confronté à l'urgence de vivre, l'individu laisse tomber son masque des temps de paix. Il est à nu, vulnérable.
Sa mort, celle d'êtres aimés, peut survenir à tout moment, il le sait, il le sent. Dans cette fracture du temps, les regards échangés, les interviews, les rencontres que j'ai pu réaliser avec des civils ou des militaires sont d'une intensité sans équivalent.
Il n'y a pas besoin de mots.Ce jour-là,à Mossoul,comme partout où les événements nous ont déjà guidés et partout où l'actualité nous portera,le devoir d'informer l'emporte.Plus fort que la peur,les doutes et la solitude.
Ce métier m'a pris aux tripes.Je confesse que j'aime l'adrénaline du reportage de guerre,mais je fais cependant très attention à ne pas devenir droguée par la guerre,ce qui arrive fréquemment dans notre profession.
Patricia Allémonière (TF1) : les reporters de guerre sont devenus une monnaie dans des enjeux qui les dépassent