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Avant d'aborder le contenu il convient de dire que nos yeux sont retenus par la somptueuse couverture signée Corinne Pauvert.
B. Cournut choisit pour chacun de ses romans des artistes de talent qui savent introduire à la beauté de l'écriture.

Nous quittons donc le Pôle Nord de de pierre et d'os pour rejoindre un paysage bucolique et verdoyant où il fait bon vivre. D'emblée Cournut nous conduit dans la fameuse famille des Reclus, avec le Lion et Zéline en chefs d'une tribu de "lutins". L'histoire est racontée du point de vue d'Elise, la petite soeur d' Élisée, Onésime et des autres. Elle raconte l'ambiance qui règne dans leur famille à l'écart du monde sans pour autant l' ignorer, d'ailleurs les deux aînés partent l'explorer.
Ces jeunes pousses sont éduquées par la Nature. L'intrigue tourne autour du départ des Grands Frères, les raisons de celui-ci, la correspondance qui s'installe et la vision onirique de la fillette.

Ce livre est un ovni littéraire absolument divin. Les pages se tournent comme coule une rivière. La forme est poétique et narrative, le réalisme tutoie le fantastique sans incohérence. L'engagement de l'autrice se lit en de nombreux passages, mais s'inscrit dans une fable amorale, chacun pourra en extraire l'essence qu'il souhaite.
J'y vois un bel hommage à la nature, aux frateries, à l'érudition et au voyage, à l'enfance et au merveilleux qui l'inonde, à l'amour et à la transmission mais aussi une verte critique de ceux qui voudraient nous dire comment vivre et à quoi se conformer.

Ce livre est un bal de mots, de sons, de couleurs, une danse inventée par le génie malicieux d'Elise.

Quelle belle lecture juste avant les fêtes car elle embaume la paix familiale retrouvée et donc jamais tout à fait perdue !

Livre à offrir à volonté.
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Ce livre n'est pas un roman, mais une manière de conte en vers (libres, forcément), un voyage initiatique (étrange, assurément), une quête (possiblement).
Je n'ai pas l'habitude de lire la poésie et, sans doute, si ce livre ne m'avait pas été conseillé par un ami, je ne l'aurai pas choisi au présentoir de ma libraire.
Mais voilà, certains livres sont malins et savent attirer l'oeil, capturer vos mains, chuchoter à votre intention, obtenir l'attention. Une fois là, ils ne s'imposent pas, ils s'ouvrent. Ils s'ouvrent comme un sentier sous le couvert des arbres, inquiétant et rassurant à la fois. "Élise sur les chemins" est de ceux là.
Élise est sur les chemins, et nous avec elle, tout près.
J'ai adoré !
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À mille lieues du Grand Nord où son précédent roman m'avait conduit, je me suis plongée dans la dernière publication de Bérengère Cournut.

Un roman en vers, une immersion dans la vie d'une famille vivant à l'écart du progrès et des gens. Apprenant la vie grâce au chant de la rivière et des arbres. 

Les deux aînés de la fratrie partent pour faire leurs études mais Élise, leur petite soeur, va devoir les retrouver. 

Pas d'autre choix car elle a été prévenue du danger qui menace l'un de ses frères par la Vouivre en personne. 

Ce roman se savoure à l'ombre des arbres. On a l'impression, durant les premières pages, d'observer la vie de cette famille, caché derrière la futaie. 

Une vie qui se déroule hors du temps, où le progrès est aussi surprenant que le fantastique.

Un conte qui parle de nature, de ce que l'on trouve lorsqu'on s'éloigne de chez soi, de l'amour que l'on fuit et de celui que l'on trouve. 

Ce roman se savoure, retentit du bruissement des feuilles, et révèle encore une fois le talent de Bérengère Cournut pour tisser des récits si différents mais tous passionnants.
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Après le succès de "De pierre et d'os", revoici Bérengère Cournut avec un nouveau récit osant la poésie jusqu'au bout puisque se présentant intégralement en vers ( libres). Ce long poème, découpé en chapitres, prend les allures d'un vrai conte avec les fils aînés d'une famille qui partent courir les chemins pour découvrir le monde et la vie. Une soeur, affolée par les paroles d'une vouivre lui signalant un des frères en danger part à son tour pour les retrouver. Nous sommes semble-t-il un peu hors du temps ( même si une trayeuse électrique est vaguement évoquée au détours d'un vers), dans une belle nature sauvage et enchanteresse sans doute dans une région de moyenne montagne.
Le départ séduit. Pourquoi pas un conte ? On aime bien les contes... Les vers libres offrent une légèreté et joliesse agréable. Mais dans la deuxième partie, tout devient plus contemporain et vire au conte poétique moderne. Adieu combes, plantes et animaux fantastiques et bonjour la ville, les boîtes de nuit et les industries. Les vers ont du mal à s'acommoder à ce nouveau décor, essayant maladroitement de garder de la poésie et de la joliesse. Cette bifurcation du chemin plus que hasardeuse noie le récit dans une sorte de mélasse peu goûteuse. le chemin est nettement moins intéressant et fait soudain apparaître l'intérêt finalement très anecdotique de l'ensemble.
"Elise sur les chemins" peut se classer dans cette catégorie de romans qui font du bien, si prisés actuellement. Certes, par rapport à des consoeurs ou confrères connu(e)s pour leurs mièvreries mercantiles, il y a derrière une ambition réelle de tirer l'ensemble vers le haut ( les vers, les clins d'oeil à Marcel Aymé ou Henri Vincenot, ...) mais coche tout de même pas mal des codes du genre : facile à lire, pas trop long, un peu de mièvrerie, un peu de social, un peu d'écologie, un peu de handicap, un peu de metoo et pas mal de cette inévitable bienveillance... Ce saupoudrage très tendance reste totalement vain et finit par devenir cliché, même écrit sous forme de poésie.
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J'ai été tout d'abord surpris en découvrant ce nouveau récit que nous offre Bérengère Cournut. Surpris puis carrément déstabilisé... par cette écriture en vers rimés souvent avec beaucoup de malice. J'ai lu un chapitre, puis un autre, en dansant d'un pied sur l'autre. Genre... "j'ai découvert une pépite ; je n'aurais pas cru qu'elle écrirait ça après sa magnifique histoire se déroulant chez les Inuits"... ou alors, "ouais, l'idée est marrante mais je vais vite me lasser...". Et puis j'ai suivi la gentille Elise dans sa quête des grands frères voyageurs, Elisée et Onésime et j'ai été piégé par cette histoire virevoltante. Ciel que j'ai été long à découvrir que j'avais sous les yeux les prénoms de toute la tribu du géographe anarchiste Elisée Reclus. Quel bel hommage indirect ! Si le vieux philosophe barbu que j'aime tant avait été encore là, je suis sûr qu'il aurait adoré cet hommage un tant soit peu iconoclaste.... Ses parents ? Anarchistes ? Jacques, le pasteur, et Zéline son épouse ? Elle est bien bonne celle-là ! Elle devrait amuser le Communard exilé...
Je vous invite, si vous êtes curieux à enchainer en lisant "Elisée Reclus ou la passion du monde" d'Hélène Sarrazin. Ce n'est point un poème mais une biographie, fort bien contée, qui ne manque point de charme ni de poésie.
Je pense que dans le livre de Bérengère Cournut, il y a encore une ou deux devinettes dont je n'ai pas trouvé la solution. Alors, une relecture peut-être ? Qui êtes vous Madame la Vouivre ?
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VOUIVRE OU MOURIR

Chère Élise, je souhaitais t'écrire une lettre mais Beethoven était déjà passé par là. Élise sur les chemins s'est retrouvé sur le mien. À Rouen j'ai eu l'immense chance d'organiser une rencontre @vleel_ avec Bérengère Cournut, avant la sortie de l'ouvrage. Après de Pierre et d'os et L'étrange féminin, elle se réinvente une fois de plus avec ce roman-poème en l'honneur d'Elisée Reclus. Sans en faire une figure tutélaire au sein du récit, en jouant avec son histoire, celle du géographe et anarchiste, elle réussit à garder la poésie dans son projet. En vers libres, avec une élégance sans commune mesure, la nature n'est autre que le centre névralgique de son oeuvre. de son propre aveu, elle ne peut vivre sans elle, demeurant essentielle à son rapport au monde.

Vous apprécierez le rythme en cadence, les mots juste sans jamais être démesurés. Vous allez parcourir la terre au travers d'ellipses qui vous donneront envie d'aller plus loin. Vous serez tiraillé entre les registres du fantastique et du merveilleux. Bérangère Cournut n'a pas besoin de se ranger dans des cases, elle écrit selon ce qu'il vient. Élise est réconfortante, elle vous prend la main et ne vous lâche plus. Élevée dans et par la nature, reclus loin de la civilisation, elle découvre le monde et ses saisons. Dans cette famille nombreuse elle recherchera ses deux frères disparus : Élisée et Onésime (vous noterez la beauté des prénoms). Il faudra affronter Mélusine la chanteuse, Ondine la baigneuse, Ophélie la danseuse, trois figures légendaires.

À la fois conte, histoire, poésie, roman, récit, ce livre fait appel à nos sens d'enfant aventurier ou salvateur mais également à la responsabilité d'un adulte. À la confrontation entre notre imaginaire et notre implacable réalité. Élise parle de nos choix qui conditionnent une existence, de l'inquiétude naissante quant à notre avenir et de l'utilisation qui est faite de notre environnement.
Bérengère Cournut arrive à donner à la fois sens et de la magie dans son écriture. Vous entendrez le bruit de ses mots, de ses phrases qui fouettent le vent, de son engagement en filigrane sans jamais juger. Écoutez l'incantation majestueuse en milieu d'ouvrage qui résonne encore en moi. Nul ne peut être insensible à ces vers poignants tentant une incursion dans nos volontés en tant qu'Homme.

Lien : https://www.instagram.com/se..
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Un texte inclassable et c'est tant mieux !!

Bérengère Cournut m'a envoûtée avec ce texte où la rime n'est pas la règle mais où la poésie se révèle derrière chaque mot.

Inspirée par la vie de Jacques Élisée Reclus (vous n'avez pas besoin de connaître sa biographie pour lire ce livre, rassurez-vous), l'autrice nous entraîne dans un conte initiatique et onirique qui, tout doucement, sur la pointe des pieds, nous insuffle un sentiment de liberté.

J'ai aimé la douceur et le charme de ces mots, j'ai aimé suivre Élise, jeune fille élevée dans une famille libertaire au coeur de la forêt, qui décide un jour après avoir rencontre une étrange femme (mi-serpent ? mi-poisson ?), de partir à la recherche de ses deux frères, partis sans plus donner de nouvelles.
Et c'est à la découverte du monde qu'elle va s'aventurer, dans toute sa beauté et ses dangers...
La sublime couverture (à rabats, pour déployer ce monde fantastique au plus large) en dit beaucoup sur le charme et le foisonnement de cette aventure, qui se raconte pourtant avec si peu de mots.

Mêlant réel et fantastique, jouant délicatement avec les mots, l'autrice nous ensorcèle dans ce court récit qui m'a définitivement conquise.
Je vous le recommande et j'espère avoir l'occasion de découvrir ses autres titres à l'avenir.
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Un roman-poème.
Bérengère Cournut a indéniablement une écriture. J'avais aimé ses deux livres précédents.
J'ai lu celui-ci avec un certain intérêt parce que l'écriture en est si belle et inventive.
Mais malgré tout, je n'ai pas accroché à cette histoire.
J'ai fermé le livre en le trouvant trop proche du conte. Je n'ai pas été touchée comme lors de ma lecture de "De pierre et d'os".
Trop d'attentes peut-être.
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Récit en quatrains d'un fantastique versifié, d'une errance dans les mythes et la réalité sociale qu'ils laissent apparaître. Bien davantage - mais avec une certaine étrangeté - qu'un roman sur la famille d'Élysée Reclus, Bérangère Cournut signe une fable sur les enchantements du désir. Élise sur les chemins, une jolie promenade onirique.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Un poème fleuve.

Il suffit alors de se laisser porter par le courant. de ne pas s'inquiéter des créatures fantastiques qui peuplent ces eaux. La Vouivre, Ondine, Ophélie, Mélusine, créatures merveilleuses et femmes fantastiques. C'est par les chemins, ceux déjà tracés par son frère Élisée Reclus, qu'Élise croise la magie, celle qui révèle le monde. Celle qui va la révéler au monde. On ne sait pas bien quelle époque, quelle société, il y est question des ouvriers et du retour à la nature. D'un environnement troublant où la famille d'Elise trouve sa place en se retirant du monde des hommes. Une quête familiale vers la liberté.

Bérengère Cournut, en littérature, n'a pas peur de défricher des terrains vagues. Elle se plaît dans ces lieux peu communs entre herbes folles et vestiges du passé. Une langue comme nulle autre pareille, qui chante, accélère, fait des détours. Une langue comme celle des ruisseaux, tantôt douce, tantôt grondante. Et qui se prête si bien à la lecture à voix haute. Encore plus quand la nuit vous entoure. L'écrin est aussi à la mesure du texte, les couleurs de Corinne Pauvert soulignant encore plus fortement le chatoiement des mots de Bérengère Cournut.

Cette lecture poétique (sans perdre le fil narratif pour autant) a pris encore plus de sens lors du vleel de Rouen quand l'autrice nous a parlé de son rapport à l'écriture, de son lien avec ce texte, de son travail avec Frédéric Martin, son éditeur. Une rencontre aussi lumineuse que ses écrits. Et qui me donne envie de repartir sur les chemins littéraires de Bérengère Cournut.
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