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Difficile de définir ce court roman en deux mots tant il échappe aux classifications. A la fois ode à la nature, conte satyrique, ballade poétique, récit merveilleux …
Bérengère Cournut a trouvé son inspiration en lisant Élisée Reclus ce géographe voyageur et anarchiste qui disait « là où toute poésie a disparu du paysage, les imaginations s'éteignent », et on peut être rassurés, l'imagination de l'autrice brille de tous ses feux !
La lecture peut être déconcertante à première vue car le roman est écrit en vers libres, mais très vite, le rythme de la poésie nous entraine sur les pas de l'héroïne.
Elise est la fille du Lion et de Zéline, elle a sept frères et soeurs. Elle est « enfant des arbres, fille de l'eau » car la famille habite en pleine nature sur une colline boisée, et vit de ses cultures maraichères tandis que la mère instruit les enfants en pleine forêt. Sans que cela soit explicité, ils sont écolos et refusent la société de consommation.
« Zéline et le Lion disent souvent :
Peu de gens sur terre ont le courage
De s'éloigner des villes et des villages
Pour vivre selon les lois de la nature »
L'aventure commence lorsque les deux ainés Onésime et Elisée quittent le terrier pour un long voyage qui les mènera dans une école d'horticulture. On suit leur périple à travers les lettres. C'est lorsqu'elle rencontre la femme serpent, Vouivre à la foi malicieuse et perverse, qu'Élise va devoir partir à la recherche de ses frères sur le retour. Grâce à une pierre magique, elle va pouvoir les protéger de dangereuses créatures. Car, dans cette nature sauvage et idyllique vivent des filles anguilles et des vipères, et si les garçons croisent Ondine et Mélusine sur leur chemin, ils pourraient ne jamais s'en remettre.
L'autrice s'est amusée à mélanger le monde réel avec le merveilleux sans oublier l'influence d'Élisée Reclus. On croise ainsi un vieil anarchiste, des fées maléfiques et des jeunes qui aiment les concerts et la fumette et dansent autour d'une fille anguille à paillettes.
Derrière la poésie et le merveilleux on trouve une réflexion sur les dangers de notre monde moderne et sur notre rapport au vivant et à la nature.
L'écriture, simple et poétique, nous emporte dans ce voyage initiatique qui se poursuit avec la belle couverture illustrée par Corinne Pauvert, artiste peintre inspirée par la nature.
Une belle histoire, onirique et enchanteresse, ce dont on a bien besoin en ce moment.
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Lire des vers libres n'est pas mon habitude,

Mais à titre d'exception,

Sur amicale recommandation,

Je me suis accordé cet interlude.

Selon ses propres propos, Bérangère Cournut a « toujours écrit des trucs un peu bizarres » : des poésies, des contes, des romans, des récits d'aventures survenues dans des contrées tellement lointaines qu'elles paraissent improbables. Ecrit en vers libres, Elise sur les chemins est une nouvelle expression de la créativité bizarroïde de son auteure.

Nés dans une famille libertaire vivant isolée dans un paysage de collines boisées, Elise et ses neuf frères et soeurs vont à l'école de la nature. La mère joue le rôle d'institutrice, pendant que le père s'occupe de la logistique du gîte et du couvert (en mode chasse-cueillette). C'est Elise qui raconte.

Les deux aînés, Onésime et Elisée, décident un jour de partir en ville parfaire leur formation d'horticulteur dans un internat. le reste de la famille a du mal à comprendre. Elise aussi ; il est tellement agréable de traîner sur les chemins forestiers, de s'accrocher à des branches ou de sauter d'une pierre à l'autre au bord de la rivière…

Dans les rochers, Elise croise la Vuivre, un être fabuleux, mi-fille, mi-serpent. Toutes deux prennent l'habitude de se rencontrer, de se parler.

Deux ans plus tard, la famille est sans nouvelles d'Onésime et d'Elisée. Elise part les rechercher à la ville. Une expédition pour une plongée dans un monde qu'elle ne connaît pas, où les rapports humains lui apparaissent impitoyables. Elle y découvrira les êtres féminins maléfiques qui chamboulent la tête des jeunes hommes. Mais la Vuivre l'avait mise en garde…

A la frontière du réel et du fantastique, Elise sur les chemins est un charmant et poétique conte philosophique empreint de beaux sentiments. Les vers libres donnent une sorte de rythme musical à la lecture, très fluide.

L'auteure a trouvé son inspiration dans la vie d'Elisée Reclus (1830-1905), dont elle reprend les prénoms des nombreux frères et soeurs. Grand voyageur, géographe réputé, auteur d'une encyclopédie en vingt volumes (La Nouvelle Géographie Universelle), Elisée Reclus fut aussi un infatigable défenseur d'utopies anarchistes et communistes. Militant pacifique, on pourrait le qualifier d'écologiste avant l'heure.

N'étant pas vraiment un roman,

Ce livre ne peut être réellement

Jugé comme les autres.

Je ne lui attribue donc aucune note.


Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Il y a des livres inclassables, quasi-impossibles à chroniquer correctement. Par moi en tout cas. Élise sur les chemins de Bérengère Cournut en fait partie, à la fois conte initiatique, fugue en vers et en pleine liberté, road-movie naturel et merveilleux. de la poésie ? Oui bien sûr. Mais un peu plus que cela.

Directement inspirée par la vie de Jacques Élisée Reclus, géographe et citoyen du monde avant l'heure, Bérengère Cournut nous entraîne sur les pas d'Élise, jeune fille joyeusement élevée dans une famille libertaire : l'environnement naturel alentours est son jardin, tandis que l'initiative individuelle et la découverte forment son apprentissage.

Élisée et Onésime, ses deux grands frères, ont quitté la maison et sont partis sans prévenir un beau matin, « apprendre la terre » avec la bénédiction du père. Inquiète qu'ils ne rentrent jamais et poussée par les sombres prédictions à leur égard de la Vouivre, créature des marais, Élise va partir à leur recherche. Et découvrir la ville. Et découvrir les autres.

Et là je n'ai plus les bons mots pour parler de cette histoire qui oscille constamment entre féérie imaginaire et réalisme poétique, ni pour évoquer ce style versifié qui ne cherche pas la rime à tout prix, et encore moins ceux qui me permettraient de décrire cette nature magnifiée et omniprésente, à la fois peuplée de guides bienveillants et de pièges malfaisants.

Alors juste dire combien j'ai été sous le charme, 170 pages durant, de l'incroyable et belle fluidité de ce roman, ayant durant toute ma lecture l'agréable sensation d'être porté comme par un cours d'eau harmonieux et apaisant. Sans oublier ce moment suspendu d'une rencontre hors du temps avec Bérengère et son protégé endormi, un joli soir de septembre, sur les chemins qui la menèrent jusqu'à Rouen…
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Joli conte fantastique et moderne, desservi par une écriture libre et légère, un excellent moment de lecture, qui malheureusement passe trop vite…

Il y a un petit côté Thomas Vinau et Carole Martinez (La terre qui penche) dans l'histoire de cette famille atypique qui vit à l'écart de la société. le père, le Lion, est un anarchiste convaincu, la mère parle aux arbres et aux tritons, et les enfants fréquentent une école un peu spéciale, celle où on apprend à reconnaitre les plantes, à se débrouiller dans une forêt et à s'entraider.

Ce roman aurait dû être un hommage à Élisée Reclus, grand géographe français et anarchiste anticonformiste du XIXème siècle, un homme tout à fait fascinant et un excellent sujet pour une biographie. Mais voilà que la plume de l'auteure s'est laissée envoûter par les lieux où elle situe cette histoire. La forêt, les ruisseaux, les côteaux sont magnifiquement décrits, et aussi les êtres magiques qui les habitent. Vouivre, ondine, mélusine, … on ne résiste pas longtemps à ces femmes-serpents et à ces filles-anguilles qui capturent les âmes et volent la raison.

J'avais placé cette histoire, sans connaitre la rivière et les monts dont il est question, en Franche-Comté. Or il se fait que l'histoire est censée se dérouler en Dordogne si on considère les origines de Reclus… En fait, l'auteure qui a grandi en Franche-Comté, décrit les paysages de son enfance : c'est vous dire comme elle le fait très justement !
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Ce que j'ai ressenti:

Je suis une femme-fée

Amie des arbres, amie de l'eau

Mes yeux verts scrutent la poésie

Je la vois partout, partout

Sur les herbes et les cailloux

Et dans les trous, sur les chemins

Et parfois, bénie, oui-oui, en-dessous

Je découvre Élise, la fratrie

Je connais trop la Vouivre déjà

Peut-être que la mélancolie me prend

Le merveilleux, et l'amour aussi

Près de la mare, à bord de chagrin

Je souffle sur la rivière

Des mots d'admirations, incantatoires

Des mots magiques, électriques…

Ce n'est pas tout à fait le printemps

Mais je vois des queues de vipères

Le frémissement du désir dévorant

Bonjour Nature! Bonjour femme-serpent

Leurs histoires prennent vie, prennent hommes

Les secrets se chuchotent…

Ça monte à la tête, l'amour?

Ça monte aux arbres, les garçons?

Qui a bien pu entendre le chant

De ces dames jolies…

Qui a bien pu saisir le pouvoir

De ces êtres insaisissables…

Ça va faire comment le bruit

De ces incroyables orages…

Je ne suis qu'une femme-fée

Amie des arbres, amie de l'eau

Presque sourde, et enflammée

Par la sonorité du fantastique

L'évidence de l'évocation du Vivant

Et la puissance de l'imaginaire

Qui ose se glisser dans ces vers libres

Qui ose bousculer les zones zébrées

Et une petite fille fort attachante…

Je dévale la montagne encore verte

Pour donner l'alerte! Alerte à la beauté!

Alerte au coup de coeur! Alerte!

Alerte au monde englouti!

J'ai observé toute la journée, l'eau

La carrière, la rivière, l'obscurité

Je me retrouve donc devant vous, transformée

Une tourmaline dans la main, un trou au coeur

Qui ne veux plus se refermer…

Attends-moi, Élise sur les chemins de la colline

Je veux me terrer, m'enfouir, chercher

Notre trou de vipère, maudit ou béni-oui-oui.
Lien : https://fairystelphique.word..
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***,*

C'est au milieu de la nature, au coeur des forêts et des champs, avec l'horizon pour compagnon, que grandit Élise. Entourée de ses frères et soeur, c'est leur mère qui leur fait la classe. Intriguée par les yeux tapis au fond de la rivière, Élise fait un jour la connaissance de la Vouivre. Rêve, légende ou réalité, cette femme aux cheveux roux la met en garde : l'un de ses frères court un grand danger, il faut partir à sa recherche… Élise n'hésite pas longtemps et s'en va à la rencontre d'un autre monde…

Tout comme notre héroïne, je suis moi aussi partie en voyage en feuilletant ces pages. Écrit en vers libres, cette histoire est un véritable chant. On se laisse emporter, tournant et virevoltant aux sons de ces phrases courtes et rythmées.

Observer les arbres, faire l'école sur une colline, marcher le long de la rivière, aux côtés d'Elise, tout paraît si simple, si doux… La nature a tous les droits ici, à la Sommière.

Mais le monde est aussi fait de fourberies, de moqueries, de dangers. Élise leurs fait face, les combat et les dompte avec force et courage.

Ce court récit possède une atmosphère particulière faite de poésie et de tragédies manquées… Une très agréable lecture, comme suspendue…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2022..
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J'avais vraiment envie d'aimer ce livre ... D'abord, il y a quelque temps j'avais lu un autre roman de l'auteure, qui m'avait bien plu. À cette occasion j'avais rencontré Bérengère Cournut et je garde un très bon souvenir de notre échange. Et puis il y a le sujet de ce texte là ; « librement inspiré de la vie familiale du géographe et écrivain anarchiste Élisée Reclus ».
Ce roman se lit vite, il est écrit en vers libres (envers et contre tout ?! ;-). C'est en fait une sorte de conte, un récit onirique et naïf. Peut-être, est-ce un livre pour enfants ? Pour les enfants de tous les âges, alors.
D'Élisée Reclus il n'est que trop peu question ; P. 159 « Partout où les gens sont libres - d'aller et venir (...) de travailler ou de paresser. Et surtout de décider eux-mêmes de leur avenir - Ils ont l'air heureux ». Il est aussi question d'écologie, enfin du respect de la Nature - y compris de l'humaine nature -, ainsi que de la montagne, d'une rivière et d'une carte géographique ...
Les thèmes chers à Bérengère Cournut sont bien présents aussi ; récit initiatique de l'enfance qui s'en va, le voyage & le rêve, les animaux imaginaires, la féminité & l'amour ... P. 96 « - D'accord, mais quel mal fait-elle aux garçons ? - Aucun... Elle les rend jussste cons ».
Finalement, je l'ai bien aimé, ce livre - dont la couverture est particulièrement réussie - Même si je m'attendais à mieux, quant à la promesse du sujet, de l'exercice de style, et de l'auteure. Pour finir cette épigraphe :
« Je le sais maintenant :
Pour s'orienter les rêves sont grands ».
Allez, salut et faites de beaux rêves.
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Ce livre est pour moi, une vraie merveille.
Vraiment je l'ai dégusté page après page, comme une gourmandise, pleine de nature et de poésie.

Un bonheur, un souvenir délicieux de lecture.

Et c'est tellement agréable !!

Nous allons ici naviguer entre imaginaire et nature, avec une famille absolument idéale pour moi du moins, une famille amoureuse de liberté et de nature.

En dehors de l'art, il y a donc ici mes valeurs- passions réunies, le tout dans l'amour et l'affection, c'est pas si simple néanmoins, mais vraiment, vraiment, vivant, beau et original !!

Elisée va quitter un moment le nid familial, ( ah l'école sans école, dans la forêt avec la maman et la nature, mais quel bonheur !!) , pour retrouver ses deux grands frères.

Oui.
Parce qu'après des discussions avec la Vouivre, ( oui la Vouivre est présente dans la rivière de leur vallon) elle se dit qu'ils sont en danger, et qu'il faut partir les sauver.

Je sais, je ne vous raconte pas bien l'histoire, mais c'est un livre à lire, à offrir et à relire.
Parce que c'est écrit poétiquement, comme à dire, avec ses rimes, très réussi.

Parce que cette famille dans ses collines et ses nombreux enfants sans école, sont des gens il est difficile de ne pas tomber amoureux.
Parce que le mélange du récit, du fantastique et des paysages est très réussi, talentueux, et m'a procuré plaisir, inspiration, et une bonne respiration dans ce paysage littéraire souvent sombre.
Bravo à l'autrice, et n'hésitez pas à vous faire plaisir.
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Elise, 11 ans, vit au flanc d'une colline boisée avec ses parents et ses nombreux frères et soeurs. Ses deux frères ainés Onésine et Elisée ont quitté la maison pour découvrir d'autres horizons et étudier l'horticulture.
Véritable enfant de la nature, Elise se balade souvent près de la rivière qu'elle aime observer jusqu'au jour où elle voit sortir de l'eau une femme serpent à la chevelure de flammes qui lui dit que son frère Elisée est en danger. Elise part alors à sa recherche.
Coup de coeur pour ce petit roman mélodieux écrit en vers libres. Une ode à la liberté et à l'imaginaire qui se lit comme un conte et convient à tous les âges.
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Avant d'aborder le contenu il convient de dire que nos yeux sont retenus par la somptueuse couverture signée Corinne Pauvert.
B. Cournut choisit pour chacun de ses romans des artistes de talent qui savent introduire à la beauté de l'écriture.

Nous quittons donc le Pôle Nord de de pierre et d'os pour rejoindre un paysage bucolique et verdoyant où il fait bon vivre. D'emblée Cournut nous conduit dans la fameuse famille des Reclus, avec le Lion et Zéline en chefs d'une tribu de "lutins". L'histoire est racontée du point de vue d'Elise, la petite soeur d' Élisée, Onésime et des autres. Elle raconte l'ambiance qui règne dans leur famille à l'écart du monde sans pour autant l' ignorer, d'ailleurs les deux aînés partent l'explorer.
Ces jeunes pousses sont éduquées par la Nature. L'intrigue tourne autour du départ des Grands Frères, les raisons de celui-ci, la correspondance qui s'installe et la vision onirique de la fillette.

Ce livre est un ovni littéraire absolument divin. Les pages se tournent comme coule une rivière. La forme est poétique et narrative, le réalisme tutoie le fantastique sans incohérence. L'engagement de l'autrice se lit en de nombreux passages, mais s'inscrit dans une fable amorale, chacun pourra en extraire l'essence qu'il souhaite.
J'y vois un bel hommage à la nature, aux frateries, à l'érudition et au voyage, à l'enfance et au merveilleux qui l'inonde, à l'amour et à la transmission mais aussi une verte critique de ceux qui voudraient nous dire comment vivre et à quoi se conformer.

Ce livre est un bal de mots, de sons, de couleurs, une danse inventée par le génie malicieux d'Elise.

Quelle belle lecture juste avant les fêtes car elle embaume la paix familiale retrouvée et donc jamais tout à fait perdue !

Livre à offrir à volonté.
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