Pour que tu restes

Il y a de ces choses que l’on ne pardonne pas facilement et j’ai encore envie de faire marche arrière. Je suis très ambivalente dans mes sentiments ; en l’espace de quelques secondes, je passe d’un état à un autre. Je ressemble à un oiseau qui ne peut se poser nulle part pendant sa traversée au-dessus de l’océan.

Chaque séparation m’a laissée vidée et incapable de reprendre mon souffle pendant des mois. Comme si on avait oublié de retirer le couteau, fiché bien creux, au beau milieu de mon dos. Dès lors, je croyais que ma vie était finie, que je n’aimerais jamais plus. Sans parler des heures qui s’écoulaient dans la nuit à ne pas dormir, à écouter de la musique en boucle. Ce n’est qu’au bout de nombreux mois, ou même d’années, que je finissais par oublier, par m’en sortir pour mieux me reconstruire. On ne meurt pas d’une peine d’amour… Ça, je l’ai appris. Un bon matin, je me réveillais avec l’ombre d’un espoir, caressant l’idée de tomber amoureuse à nouveau. Malgré tout, aimer c’est vivre ou… peut-être son contraire ?

Changer de vie.
Je devais passer à une autre étape, sinon je serais toujours malheureuse, me faisant quitter pour une autre et incapable de me détacher de mon passé.
Dès que j’ai ouvert les yeux, j’ai pris un stylo pour transcrire mon rêve dans un carnet pour ne jamais l’oublier.
Ma décision est prise. Je vais partir, car plus rien ne me retient ici désormais. Même le roman que j’écris n’avance pas. Je piétine.
Dans mon rêve, il y avait du sable. J’y vois un présage, un commencement, une lueur d’espoir. Je recommencerai ma vie près de la mer, dans le sable chaud, au soleil. Est-ce que ce rêve n’était qu’un mirage ? On verra bien.

Comment raviver la flamme des premiers mois ? Celle-là même qui nous tenait des heures au lit et qui lui donnait envie de moi toujours et partout. Comme un fou. De moi. Maintenant, son manque d’ardeur me fait parfois douter de sa fidélité. S’il a donné, c’est certain qu’il n’en reste plus beaucoup pour moi le lendemain… Est-ce que l’amour se mesure à l’échelle du désir ? Est-ce que ces deux-là sont si reliés qu’ils en sont même indissociables ? Mais si Simon n’est plus amoureux de moi, pourquoi diable s’offusquerait-il lorsque les hommes posent leur regard sur moi ? Sûrement un signe qu’il m’aime encore, non ?

Les séparations, ce n’est jamais gentil, mais lorsqu’on est deux, il devrait y avoir des codes ou des espèces de lois à respecter, non ? Cette vacherie-là m’avait foutu les boules pour une couple de mois. Et j’avais eu une envie furieuse de le lyncher sur les réseaux sociaux. Mais à quoi cela m’aurait-il servi d’être aussi odieuse que lui ? Il n’en valait pas la peine de toute manière.