Je crois que toutes les religions - du moins celles du Livre - usent de contes et de paraboles afin d'expliquer au plus grand nombre et en fonction de leurs aptitudes des notions philosophiques ainsi que des préceptes.
Comment vivre avec soi, avec les autres sans atteindre à l'intégrité des hommes et/ou de la nature.
Ici, on ne parle pas de Dieu mais du Bouddha, des bodhisattva, de la communauté des moines.
Certains textes sont très actuels et peuvent faciliter notre compréhension du monde contemporain afin que nous cultivions notre sensibilité à promouvoir le bien vivre ensemble sur cette Terre fragile.
Commenter  J’apprécie         20
L'idiot qui amassait le lait de vache.
Un idiot, devant recevoir des invités, voulut amasser le lait de sa vache pour en avoir suffisamment le jour du banquet. Il fit cette réflexion : "Si maintenant je trais chaque jour le lait de ma vache, ce lait augmentera toujours en quantité ; je ne saurai où le mettre et d'ailleurs peut-être deviendra-t-il aigre. Le mieux est donc de le garder dans le ventre de ma vache. Puis, quand sera venu le moment du banquet, je la trairai d'un coup."
Après avoir eu cette idée, il prit la vache et son veau et il les attacha dans deux endroits différents. Un mois après, il organisa son banquet et il invita ses hôtes. Puis il amena sa vache pour la traire et lui prendre son lait. Mais le lait de la vache s'était tari et elle n'en avait plus. Parmi les invités, certains se moquèrent, d'autre se fâchèrent.
Voici un autre idiot tout semblable à celui-là. Il désire pratiquer le don mais il se dit : "J'attendrai le moment où je serai très riche et alors je ferai des largesses en un fois." Mais, au moment où il réussi à amasser la somme qu'il voulait, il se la fait dérober ou il meurt brusquement sans avoir pu réaliser de don. Il en est ainsi de toutes les vertus.
Les moine qui lèche les excréments.
Autrefois, des moines se tenaient en un lieu saint et pur. Or, l'un d'entre eux fit ses excréments dans cet endroit pur. Un autre moine, de tempérament irritable, s'en aperçut et, voulant que tout le monde le sache, lécha les excréments avec sa langue afin de la montrer à tous. Quoique son intention fût de mettre en évidence la faute d'un autre, il ne comprit pas qu'il souillait lui-même sa bouche.
Cette histoire montre que l'homme qui se plaît à dénoncer les péchés d'autrui est comparable à ce religieux. Il croit seulement mettre en évidence les fautes des autres et ne comprend pas qu'il se dégrade lui-même.
Le bodhisattva - littéralement "être d'éveil" - est devenu le symbole de l'idéal du Mahayana, celui qui refuse d'entrer dans le nirvana et reste dans ce monde afin de sauver tous les êtres. A l'origine, le bodhisattva désigne les Bouddhas, et plus particulièrement Shakyamuni, dans leurs existences antérieures : il est alors celui qui fait vœu de devenir Bouddha afin de sauver tous les êtres. Il réalise alors maints exploits qui le conduiront à l'état de Bouddha, et pratique notamment de façon exemplaire les six paramitas, les six pratiques de la perfection qui conduisent à l'autre rive : le don, la patience, le respect des préceptes (la moralité), l’énergie, la méditation (la concentration-contemplation), la sagesse. Les nombreux récits des exploits du Bodhisattva sont consignés dans les jatakas (histoires de naissance) dont il existe plusieurs recueils.