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EAN : 9782312042138
252 pages
Les Editions du Net (25/02/2016)
4.31/5   32 notes
Résumé :
Suite au décès de sa femme, Charles au soir de sa propre vie, développe progressivement des symptômes étranges pouvant s’apparenter à des accès de démence sénile. Très vite il sera placé dans une maison de retraite par sa fille, Emma. Elle viendra le visiter, tous les samedis après-midi, pour l’aider à surmonter cette épreuve et tenter d’endiguer l’inexorable hémorragie de ses souvenirs. Elle lui demande alors de lui raconter sa vie, celle qu’elle connaît déjà, pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Si au début, on se demande de qui il s'agit, dès le deuxième chapitre, la manière de présenter Charles est très originale.
La mort, la vieillesse, Alzheimer…. Les sujets traités sont plutôt noirs, mais le ton est résolument chaleureux et humoristique.
J'ai particulièrement apprécié l'accompagnement du bouddhisme dans le passage à la mort, en ayant été témoin pour une personne très proche.
J'ai apprécié l'esprit général du livre, les références au bouddhisme, l'écriture et le style, l'implication évidente de l'auteur, son regard tendre sur la vieillesse et positif sur la vie.
Ce fut une lecture agréable pendant la première moitié du livre, mais ensuite, ça part un peu dans tous les sens, dans des situations et des dialogues improbables, même s'ils peuvent être justifiés par la fin de l'histoire.
J'ai regretté aussi des incohérences, en particulier dans le personnage d'Emma
- comment, élevée par un père qui a professé et appliqué la philosophie bouddhiste toute sa vie, n'en prend-elle conscience qu'à quarante ans ?
- il y a une disproportion dans la jalousie qu'elle éprouve pour Héloïse, entraînant les décisions instantanées et irrévocables qu'elle prend pour son père.
- Étrange qu'elle semble seulement découvrir l'existence d'Héloïse, alors que Charles, Emma et Héloïse étaient si étroitement liés voire inséparables pendant tant d'années.
- La vulgarité des dialogues entre Emma et son mari, alors qu'elle a été élevée dans un milieu plutôt supérieur

Au final, même s'il y a beaucoup de points positifs dans ce roman, j'ai trouvé la deuxième moitié nettement moins bonne que la première.
Il faut dire que les versions numériques en général me gênent toujours un peu.
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Traverser l'existence est une épreuve traumatisante.

L'amour, la mort, la vie. Ces concepts universaux sont dans ce livre maniés avec intelligence et humilité, qui je pense reflètent la personnalité de l'auteur (que j'ai la chance de connaître un peu).
L'histoire est forte de son réalisme mais n'empêche pas l'épique, derrière un tragique ordinaire, dans lequel chacun peut s'y retrouver. Les dialogues peuvent manquer, rarement, de naturel, mais
résonnent dans l'esprit du lecteur comme une invitation subtile à une autre voie de penser.

Je connais assez mal le bouddhisme et ne pratique pas la méditation. Je ne me sens pas (encore) très spirituelle, sans être athée ni agnostique. Il m'a semblé pourtant me reconnaître dans la cascade
des pensées, le jaillissement des idées, le flot des dialogues.
J'ai pu déceler au fil des pages un sentiment connu, et éprouver la nostalgie de choses jamais vécues (dans cette vie ?). Cette impression peut être éprouvée par d'autres lecteurs, et réside sans
doute dans le caractère universel et atemporel de cet ouvrage. Un ouvrage qui sait parler et toucher en plein coeur, en pleine âme.

Parce que nous partageons au moins ceci en commun le fait de ne pas avoir choisi de naître, et quand bien même ayant été né, d'accepter devoir mourir et perdre ceux qu'on aime. Sans rien n'y pouvoir
faire. L'humanité, les civilisations ont toujours procédé à des constructions mentales, eu recourt à des édifices théoriques pour défier sinon physiquement, mais spirituellement notre fin. Sauver
notre âme, de cette fin, à la fois comme mort et comme comme telos. Dans ce livre, j'ai trouvé des éléments de réponse quant à une quête du salut. Pris d'assaut par les religions et les philosophies,
par les dogmes et les croyances, c'est un autre discours, inspiré du bouddhisme, qui se dé dévoile-là dans une histoire palpitante.

L'écriture est simple, élégante, sans fioriture et teintée de bon sens. La narration est à la fois claire et complexe, en ouvrant des brèches sur notre monde sensible et métaphysique. le récit, non
linéaire, ponctué d'humour et de lyrisme, éclaire le tragique de nos vies d'une lumière douce et réconfortante, et insuffle en nous une bouffée d'amour.

Lumineux, humaniste et salutaire. Voilà les mots que m'évoque ce livre.
Et merci.
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Une perle philosophique.

Charles 73 ans, ancien cardiologue pédiatrique au CHU d'Angers est atteint de la maladie d'Alzheimer. Il est en train de mourir. C'est par cette scène douloureuse que débute : La vie d'après.
En utilisant l'anachronisme, Bruno Madelaine part de la fin de vie du personnage pour revenir quelques années auparavant. Lorsqu'il était dans une maison de retraité.
Pas trop enjoué à l'idée d'y aller mais résigner suite à la mort de sa femme. Il va se retrouver dans un univers de personne âgés assistées. Pensant vivre des jours paisibles en attendant la fin, il va se retrouver dans des situations étonnantes et retrouver une personne qu'il n'avait pas revue depuis longtemps.
Bruno Madelaine, autodidacte, abordera de nombreux thèmes dans son ouvrage. La condition des personnes âgées dans les maisons de retraite, la mort et le deuil.
Cependant le thème central est l'amour universel et plus particulièrement l'amitié homme-femme.
En utilisant la voie philosophique, il pousse son lecteur à réfléchir sur la possibilité de cette relation trop souvent inimaginable pour la majorité des êtres humains de notre époque.
A travers le personnage original de Charles, pleins d'humour et de charisme, l'auteur va nous démontrer la possibilité de ce lien.
Un roman psychologique et philosophique magnifique, dont le dénouement insolite laissera son lecteur stupéfait !!!
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C'est l'auteur qui est venu me parler de son roman et qui m'a permis ainsi de découvrir cette histoire à côté de laquelle je serais totalement passée à côté sinon. Si j'ai été touchée par ses mots et par ce récit, j'ai aussi éprouvé plus de difficultés à entrer dans le côté philosophique de l'oeuvre qui m'a un peu perdue et qui a fait que j'ai eu plus de peine avec la fin du roman.

L'auteur nous plonge dans le quotidien d'une personne atteinte d'Alzheimer, ce qui est touchant et ne laisse pas du tout indifférent. J'ai adoré cette partie de l'histoire avec le père et sa fille. Leur relation est touchante et si les réactions de sa fille sont un peu brutales face à la découverte du « secret » de son père, j'ai beaucoup aimé suivre l'évolution de leur relation, les questions et les doutes qui sont soulevés et l'introspection que cela demande. Ces deux personnages sont vraiment réalistes et nous plongent dans certaines de nos propres expériences, nous remettant nous-mêmes en questions.

Mais dans la deuxième partie du livre, la philosophie bouddhique se met à prendre une place énorme et là le livre prend un tout autre tournant… un tournant dans lequel j'ai eu plus de peine à m'identifier et qui m'a un peu perdue, je dois bien l'admettre. Si cela m'a donné envie d'en apprendre plus sur cette philosophie, je ne m'attendais pas à ce qu'elle prenne une telle part dans l'histoire et que les émotions ressenties au début du roman disparaissent si vite. Je me suis progressivement désengagée du récit, pour ne plus adhérer non plus aux personnages et de ce fait, la fin m'a un peu déstabilisée et j'ai eu plus de peine à l'appréhender.

En bref, c'est un peu perdue que j'ai refermé ce livre qui me plaisait tant au début, mais cela ne m'empêche pas de vous le conseiller, car ce sentiment est très subjectif et dépend de nos propres intérêts personnels. de plus, cela n'enlève rien ni à la qualité du texte qui est bouleversant par moments, ni à son style qui touche et emporte.
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Le livre se lit vite avec cette écriture fluide, et comme "les petits yeux étoilés" (cf. chronique précédente : http://lesparolesenvolent.blogspot.fr/2017/09/les-petits-yeux-etoiles-de-bruno.html ) du même auteur, on se familiarise avec le ton léger pour parler des choses graves de la vie :
“ P.42 : son papa venait d'être admis au club des malades d'Alzheimer avec mention et félicitations du jury.
“P. 67 : Comparaison des procédures de l'hôpital avec Fort Bayard
On retrouve ici la problématique des soignants-soignés souvent mentionnés dans diverses chroniques du blog. Déjà dans Patients (cf. ma chronique précédente : http://lesparolesenvolent.blogspot.fr/2017/05/patients-de-grand-corps-malade.html) le personnel soignant énervait les patients (comme ici Charles) en s'adressant aux résidents à la troisième personne. I. Fluckiger Jachym sur dans ses nouvelles de "soignants... athlètes au quotidien" (cf. ma chronique précédente : http://lesparolesenvolent.blogspot.fr/2017/08/les-soignants-athletes-au-quotidien.html ) la théorie des enseignements dispensés aux soignants et la pratique sur le terrain.
Cette règle sur l'aide en général : « comment être véritablement aidant pour autrui si nous ne sommes pas aidés nous-mêmes suffisamment ? » rappelle la notion d'être bien soi-même dans la relation d'aide.
le personnage d'Emma se montre assez détestable, insensible au bonheur de son père qu'elle méprise malgré ses plaintes et ses suppliques. L'auteur a tenté d'altérer la monstruosité de cette fille unique avec son propre échec conjugal avec son mari Antoine, l'incarnation du type lourdingue, antipathique et égoïste. Mais peut-être que l'épreuve aujourd'hui vécue par Emma est une nécessité pour l'amener à se positionner autrement dans ses convictions. Belle illustration aussi de la difficulté de se représenter l'amour à tous les âges et surtout de se représenter le parent "survivant" à nourrir un nouvel amour.
Ce livre est une grande leçon de la vie dans l'ensemble et les préceptes de bouddhisme bien illustrés et expliqués. Il nous évoque un hymne à l'Amour :
“l'amour ne se partage pas, il se multiplie. On peut donc aimer de nombreuses personnes sans que cela soit au détriment d'une autre.
On distingue aussi les sentiments amoureux que transcendent l'amitié, et l'amour filial, lui aussi différent et inconditionnel. Je vous renvoie alors à la page 146 pour les explications logiques de Charles et la page 212 nous interroge aussi sur la consistance de l'amour.
Bruno Madelaine aborde la maladie, l'âge et la vieillesse mais toujours avec ses mots choisis et une certaine poésie comme dans "les petits yeux étoilés" :
“La maladie d'Alzheimer a cela de bon qu'elle me permettrait presque d'oublier que je vais mourir.
Il nous offre aussi une leçon plaisante de philosophie sur nos croyances et l'ignorance qui nous induit en erreur et entrave notre sérénité.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
La maladie d’Alzheimer a cela de bon, c'est qu'elle me permettrait presque d'oublier que je vais mourrir
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Si à la lueur de nos préjugés aucune vérité n'est perceptible, à la lumière du cœur aucun secret ne nous résiste.
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C'est comme tenter d'expliquer le goût du chocolat à une personne qui n'en a jamais mangé. Je pourrais lui dire combien c'est sucré, combien c'est amer, combien c'est croquant, mais jamais aucune description ne pourra témoigner réellement de la sensation que l'on ressent lorsque l'on goûte au chocolat. Et bien, Justine aura été et restera mon petit carré de chocolat dont je suis le seul à en connaître le goût.
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Aimer Est-ce posséder ou au contraire faire que l'autre s'épanouisse? Aimer Est-ce interdire ou permettre? Façonner l'autre pour qu'il devienne ce que l'on attend de lui ou Est-ce lui permettre de devenir ce qu'il est vraiment? Aimer est vouloir le bonheur de l'autre ou qu'il assouvisse le nôtre?
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Il ne suffit pas de se souvenir des gens que l'on a aimés, encore faut-il ne pas avoir oublié de le leur avoir dit.
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Que feriez-vous à leur place ?

Emma pense que son père a entretenu une relation ambiguë avec sa meilleur amie Éloïse. Pensez-vous l'amitié homme-femme possible ?

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