Passionnant par sa démarche de recherche et de logique.
Quelques points à relever :
- les cahiers de doléances indiquent que le pays de Vitré est comme partout favorables aux réformes et à la fin des privilèges : critique des nobles et surtout du clergé régulier (mais non des curés proche des paysans) ;
- nobles et curés n'ont en rien suscité la naissance du mouvement chouan ;
- l'attachement au curé d'avant (réfractaire) est primordial : figure tutélaire dans la communauté rurale ; mais rentrer dans les ordres était aussi une occasion de promotion sociale qui de ce fait disparaît (ce que ne souligne pas l'auteur) ;
- le degré de richesse ou de pauvreté des communes ne semble avoir joué aucun rôle dans l'appartenance au mouvement chouan ; davantage la proximité avec les districts d'Ernée et de Laval ;
- la vente des biens nationaux (du Clergé, puis des Emigrés) qui échappe en partie aux paysans, accentue le ressentiment vis-à-vis de la ville ;
- les incursions suivies d'exactions des gardes nationaux des communes et districts voisins pour imposer le curé jureur ;
- les réquisitions alimentaires imposées par la ville de Vitré dans une période de récoltes médiocres (1793-1794) ;
- et bien sûr, ce qui constitue l'étincelle : le tirage au sort pour la levée de 300 000 hommes, la France étant en guerre depuis avril 1792 et dont le refus entraîne les premiers rassemblements - alors que justement les administrateurs sont exemptés de cette conscription.
Dans tout cela nous retrouvons bien sûr beaucoup de thèmes sur lesquels Roger Dupuy a travaillé.
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