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3,89

sur 907 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Aimez-vous Virginia Woolf ? Si oui voilà un livre qui devrait vous plaire. Les heures de Michael Cunningham. L'histoire de trois femmes. Virginia, Clarissa et Laura.
Le roman aurait pu s'appeler « vingt quatre heures dans la vie d'une femme « sauf que Stefan Sweig est passé par là. Trois histoires de femmes, trois temporalités. Un roman chorale où nous découvrons les pensées de Virginia, Clarissa et Laura. Pour Virginia Woolf le doute s'installe sur la qualité de son roman « Miss Dalloway » l'envie de retrouver Londres et surtout la peur face à ses migraines. Clarissa a fait des choix dans sa vie. Étaient ils bons ? Pas facile à gérer une crise existentielle surtout qu'un de ses anciens amours, Richard est malade, le sida est passé par là.
Quant à Laura sa vie se résume à son mari et à son enfant, les heures se suivent et se ressemble.
Une vie ennuyeuse à mourir.
J'ai aimé ce roman comme j'avais aimé le film de Stephen Daldry avec Meryl Streep, Nicole Kidman et Julianne Moore.
J'ai passé un très bon moment avec ces héroïnes que tout sépare sauf le désir d'un ailleurs. Ce roman m'a donné envie de rencontrer Miss Dalloway et Virginia Woolf.
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Elles sont trois : Clarissa Vaughan, Virginia Woolf et Laura Brown. Trois femmes d'horizons et d'époques différents et néanmoins liées entre elles par une même connivence de l'esprit, une même sensibilité proche du désespoir et de la détresse.


La première, surnommée « Mrs Dalloway » par son meilleur ami, est éditrice dans le New-York de la fin du XXème siècle. La seconde, que l'on ne présente plus, est écrivain à Londres dans les années 20. Quant à la troisième, elle vit à Los Angeles dans les années 50 et n'est autre qu'une lectrice assidue, plongée dans le roman « Mrs Dalloway » au moment où on la rencontre et cherchant désespérément à fuir sa vie de famille morne et préfabriquée par le biais de la littérature.


Trois femmes dont les portraits se dessinent peu à peu à travers d'étranges similitudes. On retrouve en chacune une solitude, une insatisfaction et une dépression proche de la folie qui les pousse à faire de leur vie un malheur, et pour certaines une tragédie…


Pas étonnant que Michael Cunningham ait reçu le Pulitzer en 1999 pour ce magnifique roman ! Je n'avais jusque-là rien lu de cet auteur pourtant talentueux mais j'ai tout de suite été séduite par la finesse de sa plume et sa capacité à rendre avec justesse les états d'âme de ces trois femmes. Trois personnages borderline, inadaptés à leur monde en raison de leur fragilité et de leur grande sensibilité et dont le désir de vivre fluctue parfois dangereusement… Des femmes dont on se sent tout de suite proche et que l'on a envie de protéger.


Par ailleurs, j'ai trouvé la construction narrative originale et intéressante. L'alternance des portraits, qui se fait sur quelques heures d'une même journée, permet de rythmer le récit et de découvrir chaque personnage par petits bouts. Chaque partie se lit en miroir des deux autres et se déploie progressivement pour prendre tout son sens à la fin, ménageant un rebondissement pour le moins inattendu... Un très beau roman donc, que l'on a envie de reprendre depuis le début à peine la lecture achevée !


Challenge Variétés : Un livre qui a reçu le Pulitzer
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Vouloir se frotter à Virginia Woolf à travers son roman le plus connu, Mrs Dalloway, il fallait oser et Michael Cunningham le fait de manière remarquable à travers trois personnages : Virginia Woolf elle-même, Mrs Dalloway, son personnage emblématique, et Mrs Laura Brown avec autour d'elles nombre de figures symbolisant non seulement l'auteure et sa vie mais également le "spleen" si particulier de l'ambiance des ouvrages de cette grande dame de la littérature anglaise (je suis fan de la femme et de sa plume).
Transposé dans trois époques différentes avec pour certaines les maux de celles-ci, l'auteur nous fait ressentir les pensées de chacune, ce fameux flux qu'elle a si bien exploité et mis en lumière dans Mrs Dalloway, la mort, les questionnements existentiels, le temps, l'instant, le vide du futur.
Ayant vu l'adaptation cinématographique je connaissais le déroulé de l'histoire mais n'ai pas été déçue de la manière dont le style utilisé imprégné de l'encre de Virginia Woolf.
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Inspiré du livre "Mrs Dalloway" de Virginia Woolf, Les Heures de Cunningham met en scène trois femmes dans trois époques différentes.
Nous suivons en parallèle la journée de Virginia l'écrivaine, Clarissa l'éditrice et Laura la lectrice avec leurs souvenirs, leurs envies, leurs ressentis et leurs désillusions.
Trois destinées et un point commun...
C'est une histoire de femmes, écorchées vives, souffrant du même syndrome, histoire basée sur des thèmes forts tels que la condition féminine dans les années 1940, l'homosexualité, la folie et le suicide.
La fin de l'histoire nous ramène à revisiter certaines pages du livre, ce qui fait le charme de ce roman.
Un roman intense avec une écriture saisissante et puissante, les femmes ont une place omniprésente et l'auteur Michaël Cunningham a su avec délicatesse dévoiler toutes leurs émotions.
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Chose rare, j'ai d'abord vu le film (il y a au moins 5 ans) avant de sauter le pas et de lire le roman. Pourtant c'était loin d'être gagné car le film m'avait laissée sur ma faim et un peu dubitative. Mais devant l'assemblée des lecteurs enthousiastes à propos de ce que la presse qualifie de chef-d'oeuvre, j'ai pris mon courage à deux mains... pour mon plus grand non regret ! Je n'irai pas jusqu'à affirmer avoir lu un chef-d'euvre, non. Mais il faut bien reconnaître que le roman porte une toute autre dimension que son petit frère du 7e art. Ces 3 destins de femmes en décallage avec leur temps et surtout avec les attentes de leur entourage respectif, ces destins imbriqués dont on finira par découvrir le lien à la toute fin, ces quelques heures de leur journée qu'on nous laisse apercevoir, témoins muets de leur désarroi, sont comme autant de bulles suspendues dans mon propre quotidien. Je ne me suis pourtant pas reconnue dans ces destins : Virginia Wolf, l'écrivain ambigue et surbversif, retenue contre son gré en convalescence dans la banlieue londonienne, elle qui ne vit qu'à travers le regard d'une foule multicolore et interlope de son Londres bien aimé, sa ville bruyante, synonyme d'excès ; Clarissa Dalloway, écrivain bourgeoise et lesbienne du New York de la fin 90, qui prend conscience que la mort imminente de son meilleur ami, poète atteint du SIDA, signifie aussi la fin d'une époque où seuls la liberté, la soif de création et l'amour libre de toute entrave avaient du sens. Enfin, Laura Brown, cette parfaite femme au foyer de la Californie du début des années 50, empêtrée dans un mariage contracté par manque de volonté, avec un héros de guerre, un brave gars du pays qui ne songe qu'à mener une vie paisible et rangée loin du tumulte des bombes et de la mort, union qui ne la comble pas et l'oppresse malgré ses efforts pour donner le change. Ces 3 femmes, nous les regardons tenter de se dépêtrer d'une situation qui ne leur convient pas. L'espace de ces quelques heures, le temps est comme suspendu ; nous lecteurs sommes aussi suspendus aux possible décisions qu'elles pourraient prendre et impacteraient le cours de leur vie. Pas d'actions certes mais des interrogations, d'incessants va et viens dans le passé et des reflexions sur la nostalgie de ce qu'on aurait pu être ou de ce qu'on a perdu. Les Heures m'a comme entourée d'une bulle de coton au coeur de l'intimité de ces héroines avec lesquelles je n'ai rien en commun. Michael Cunningham a réussi le tour de force d'impulser du souffle romanesque tout en distillant un véritable suspense à ce récit qui ne le laissait pas présager. de sa prose simple et léchée, il a su dépeindre avec une grande justesse, les myriades d'émotions à fleur de peau de ces femmes. Rien que pour la prouesse, je conseille ce roman qui vous menèra ailleurs le temps de quelques heures.

Lien : http://livreetcompagnie.over..
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Clarissa, Laura et Virginia bien que vivant à des époques et dans des lieux différents sont réunies par un solide point commun.
Clarissa que ses amis surnomment Mrs Dalloway est éditrice à New York et prépare une réception pour son ami Richard qui vient de recevoir un prix littéraire au moment où il se meurt du sida.
Laura vit en Californie et vole à sa famille des heures qu'elle passe à l'hôtel à lire Mrs. Dalloway et Virginia n'est autre que Virginia Woolf en 1923 à Londres alors qu'elle s'apprête à écrire Mrs Dalloway.
Trois destins subtilement entrecroisés.
Une écriture toute en finesse par laquelle Michael Cunningham rend hommage à Virginia Woolf, et nous livre une réflexion sur l'amour, la mort et le temps qui passe.
Une très belle lecture.
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Retour de lecture sur "Les heures", un roman de Michael Cunningham, publié en 1998. Ce livre relate l'histoire de trois femmes, sur une journée de leur vie, qui vivent à des époques différentes. Tout ce livre tourne autour du roman de Virginia Woolf, "Mrs Dalloway", puisque la première femme est l'auteure elle-même lorsqu'elle commença l'écriture de ce livre en 1923, la seconde une lectrice en 1949 et la troisième pourrait être le personnage principal transposé à l'époque actuelle. le titre du roman correspond lui-même au titre que Virginia Woolf voulait donner à son roman, avant de faire un autre choix. Je n'ai pas lu "Mrs Dalloway" mais cela n'est pas un handicap important pour lire "Les heures", même si j'ai très probablement raté un certain nombre de références. Cette lecture est par contre une belle invitation à le faire, pour découvrir l'univers de Virginia Woolf. Cunningham nous dresse le portrait de trois femmes, tout ce qu'il y a de plus banal, mais qui ont en commun le fait qu'elles subissent un mal de vivre, sans raison évidente. La grande qualité de ce livre réside dans sa capacité à nous parler, avec beaucoup de réalisme et dans une ambiance de douce amertume, de ce vague à l'âme diffus et de nous expliquer comment, les petits riens du quotidien arrivent à transformer leurs vies en une peine accablante. L'incommunicabilité de cette souffrance morale rend le parcours de ces femmes particulièrement difficile à vivre et lui donne une dimension tragique. le démarrage de la lecture est un peu laborieux, mais le fait de passer à chaque chapitre à un personnage différent et donc de changer d'époque et de lieu, permet de donner un certain rythme, et on ne s'ennuie finalement pas dans ce roman qui est relativement court. Ce livre raconte l'histoire de trois femmes différentes, et pourtant à travers Mrs Dalloway qui est omniprésente dans leur parcours, c'est d'une certaine manière trois fois la même femme dans des contextes différents. En les faisant évoluer à des époques différentes, l'auteur en profite pour montrer l'évolution des moeurs au cours du XXieme siecle, notamment sur les questions de l'homosexualité et de la santé mentale. Ce livre, qui pourrait juste passer pour un exercice de style original, est donc bien plus profond que cela. A travers une écriture très sensible, c'est l'âme de ses personnages, qui ont une psychologie très fine, que l'auteur décortique. La fin du roman permet de relier encore un peu plus ces trois histoires, et c'est au final un roman subtil, très juste et très touchant qu'il nous a livré. Celui-ci a été adapté au cinéma par Stephen Daldry. Un film sur lequel je n'aurais pas misé un kopeck tellement l'adaptation du roman me semble difficile, mais comme il a été plusieurs fois récompensé et qu'il est interprété par Meryl Streep, Julianne Moore et Nicole Kidman apparemment au sommet de leur art, je sors finalement de cette lecture avec un autre livre à lire mais également un film à voir.
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Ce livre qui date un peu a reçu un Prix Pulitzer. En réalité je viens de le relire ! Et quel délice.

Construit sur une alternance de chapitres, il met en avant 3 femmes :

Virginia Woolf, directement inspirée de la vie de l'écrivaine anglaise, Mrs Dalloway, qui était une personnage de Virginia Woolf qui est donc le titre d'un de ses romans. Mrs Dalloway est donc ici le 2e personnage. Puis, Laura Brown, une jeune femme qui est lectrice du roman Mrs Dalloway.

Une construction en gigogne.

Ces femmes ont en commun des penchants homosexuels, un amour de la littérature, un rapport à la maternité difficile... un destin contrarié.

La force du roman est la psychologie des personnages.
Chaque personnage vit à une période et un lieu différent. Que peut-il se passer quand 3 femmes sont sur la brèche et que le destin de l'une dépend de la suivante ?

Peut-il y avoir un autre lien entre la lectrice et le personnage de Mrs Dalloway ? Cunningham a trouvé un moyen astucieux pour créer une dimension supplémentaire dans la fiction, l'imaginaire.

Formidable.







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Michael Cunningham utilise un procédé littéraire original pour faire revivre une des héroïnes de roman culte l'ayant marqué, Clarissa Dalloway, belle femme de 52 ans descendant Bond street pour acheter des fleurs dans Mrs Dalloway de Virginia Woolf. Alors, plus d'un quart de siècle après, l'auteur décide de nous replonger dans la très londonienne journée de Clarissa…Et on découvre ainsi trois biographies de femmes, à des périodes différentes, qui s'entrecroisent et que la fin réunit. La première nous replonge dans la vie de Virginia Woolf, en 1923, dans la banlieue londonienne, alors qu'elle écrit un roman, Mrs Dalloway. La deuxième nous fait découvrir Mrs Brown, jeune mère de famille en proie au mal de vivre, et se réfugiant dans la lecture de Mrs Dalloway. La troisième enfin est une Mrs Dalloway américaine, partant acheter des fleurs… Une belle résonnance au roman de Virginia Woolf que ce livre nous incite à lire ou à redécouvrir.
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Michael Cunningham nous entraine encore une fois et pour notre plus grande joie dans un roman très original. Trois époques, trois lieux et trois femmes dont il va nous raconter une journée ! Clarissa vit à New York fin du XX, c'est certainement une "version moderne" de Mrs Dalloway .qui sans nul doute est le livre qui relie ces trois femmes. Virginia qui vit à Londres en 1923 et dont on a le sentiment qu'elle écrit son propre livre et Laura à Los Angeles en 1949 ! On s'y perd un peu mais on retrouve vite son chemin. L'écriture est fluide, emouvante et tellement belle ! Finalement on aimerait beaucoup voyager dans ce livre de fiction, traverser les époques .........
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